StartseiteFormation au travail et enseignement technique
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Veröffentlicht am dimanche, 09. décembre 2001
Zusammenfassung
Colloque Formation au travail et enseignement technique
Nancy, 15-20 avril 2002, 127ème congrès des sociétés historiques et scientifiques CTHS:
http://www.cths.fr
Faculté de droit, sciences économiques et gestion
13 place Carnot, Na
Inserat
Colloque Formation au travail et enseignement technique
Nancy, 15-20 avril 2002, 127ème congrès des sociétés historiques et scientifiques CTHS:
http://www.cths.fr
Faculté de droit, sciences économiques et gestion
13 place Carnot, Nancy
Formation au travail et enseignement technique :
Tout en offrant la possibilité de mêler les deux thèmes principaux, le colloque devra bien distinguer les deux problématiques : la formation intégrée au travail ou gérée par des moyens privés ou autonomes, et l'enseignement technique relevant du rôle de l'État, même si dans la réalité il y a eu, à partir du XIXe siècle, concurrence ou dialogue entre les deux systèmes.
Même si l'État prend en charge, à partir de la fin du XVIIe siècle, la formation technique de niveau supérieur, avec la création des premières écoles spéciales (écoles d'artillerie, écoles du génie, d'hydrographie, École des ponts-et-chaussées et École des mines) on insistera d'abord sur l'empirisme de la formation au travail dans la pré-industrie manufacturière. Les origines de l'encadrement (commis, techniciens) sont mal connues. Derrière les formations supérieures, viennent souvent des talents formés aux écoles de dessin qui se multiplient au XVIIIe siècle en province.
Le travail ouvrier fait longtemps l'objet d'une formation sur le tas, au sein d'une culture de métiers qualifiés, où le geste a autant d'importance que l'outil, où le savoir-faire s'acquiert par le sens de l'observation, dans un " rang " de hiérarchies strictement définies, où l'on s'élève par ses qualités personnelles et son intelligence, au fur et à mesure que s'affirme la force physique. La fin de l'époque pré-industrielle sonne le passage progressif du savoir individuel, du travail qualifié, au travail discipliné et normé. Le recrutement de bras non qualifiés crée des tensions (manufacture des glaces) ou des révoltes (Le Creusot à sa fondation).
En raison du rôle longtemps modeste de l'État dans le développement de l'enseignement technique, les premières initiatives viennent d'industriels, de particuliers, des municipalités ou des départements, des chambres de commerce ou des syndicats professionnels. On trouve ces substituts privés aux deux bouts de la chronologie : les écoles des Schneider qui, de 1837 à 1945, vont mener progressivement à un système complet de formation de l'école à l'usine, le système de formation professionnelle de Citroën, entre les deux guerres, par exemple.
S'affirmant en général comme des palliatifs aux carences de l'enseignement public, dont les priorités sont l'alphabétisation et l'enseignement primaire, ces systèmes ou initiatives s'organisent eux aussi en trois niveaux de savoir pour la partie d'enseignement théorique : première formation qualifiée, à partir du niveau acquis dans l'enseignement primaire, deuxième niveau avec admission sur épreuves à l'issue du premier cycle, qui pouvait mener aux écoles des Arts et métiers, cours supérieur, enfin, dispensant un enseignement scientifique et technique de niveau élevé, se rapprochant de celui des Arts et métiers ou de Centrale.
Deux débats récurrents traversent tout le XIXe siècle jusqu'aux années 1920 : l'inadaptation du système éducatif français à la formation d'ouvriers qualifiés et de techniciens, quand la formation des cadres et ingénieurs était mieux assurée ; l'opposition dualiste entre une formation strictement fermée sur l'atelier, que défend encore Frédéric le Play en 1863, et les écoles d'apprentis ou de techniciens. Celles-ci s'imposeront dans un contexte où l'outil et la machine vont supplanter la main et l'habileté. À côté des initiatives patronales, on notera aussi à ce sujet celles des municipalités (Lyon dès 1826, et de nombreuses créations à partir des années 1870). Elles ont souvent été le lieu de vifs débats pédagogiques, qui feront naître peu à peu le profil du technicien, croisement caractéristique entre les milieux de la production industrielle et ceux de la formation professionnelle.
Cette expansion et cette systématisation de la formation n'évacueront pas le thème constant de la " crise de l'apprentissage ", apparu dès les années 1840, avec un apogée dans les années 1860. Sont en cause (dans la littérature spécialisée) la mobilité professionnelle, la désaffection, au début du XXe siècle, pour les industries réclamant un long apprentissage, peu compatible avec le souci d'un accès rapide aux ressources salariales. On notera alors, faute de système unifié, une nouvelle vague d'initiatives privées et publiques : organismes départementaux (Chambres de métiers) créés par les Chambres de commerce, cours spécialisés des syndicats professionnels, création d'un certificat de capacité professionnelle par les pouvoirs publics.
Après la formation " au travail " (au sens ambivalent du terme), c'est en 1919 avec la loi Astier, relative à l'organisation de l'enseignement technique industriel et commercial (25 juillet), que naît véritablement la formation professionnelle. La loi donne un cadre légal aux initiatives privées menées dans ce domaine et impose une scolarité de trois années, préalable à la délivrance d'un certificat d'aptitude professionnelle (CAP). En 1925, naît la taxe d'apprentissage, par laquelle les industriels financent les écoles techniques.
Les périodes plus récentes enrichissent encore la problématique, avec la question de la formation des chômeurs lors des années 1930 puis l'apparition, après guerre, de la formation professionnelle des adultes et de la formation permanente ou continue. Dans cette nouvelle phase, la conception taylorienne de la division du travail est fortement remise en cause, sous l'effet des changements technologiques, des cycles de reconversion économique, de la réorganisation du travail. On passe, dès lors, d'une logique de formation au travail à celle de la formation à l'entreprise, de la notion de promotion hiérarchique à celle de développement social, riche à la fois de potentialité de progrès, mais aussi de conflits de fond entre individu et cadre d'exercice d'un travail.
Cette histoire complexe, qui se traduit par une grande dispersion des sources, a sans doute contribué au relatif désintérêt des historiens pour cet ordre d'enseignement. Si le problème de la formation des élites et les différentes commémorations célébrées dans le cadre du bicentenaire de la Révolution française ont attiré récemment l'attention sur les plus anciens de ces établissements et les plus prestigieuses des " grandes " écoles, tels que l'École polytechnique, l'École des ponts et chaussées, l'École centrale des arts et manufactures ou le Conservatoire des arts et métiers et les écoles des arts et métiers, si plus récemment, plusieurs colloques se sont attachés à mieux cerner les différentes composantes de l'enseignement technique, nombre d'établissements et nombre d'aspects de leur développement demeurent encore mal connus : organisation de l'enseignement et contenus de la formation dispensée, effectifs scolarisés et devenir des élèves, acteurs de la formation et insertion des établissements dans le tissu économique et social d'une région, constitution de " réseaux " locaux ou régionaux, etc. Ces différents éléments situent l'histoire de l'enseignement technique au carrefour de l'histoire de l'enseignement, de l'histoire des sciences, de l'histoire du travail et de l'histoire de l'économie.
Contacts pour les inscriptions et l'organisation du congrès:
Isabelle Tarier : 01.55.55.97.78
Fax : 01.55.55.97.60
Mail: congres.cths@recherche.gouv.fr
Service de presse:
Olivia Kindl : 01.55.55.97.79
Fax : 01.55.55.97.60
Mail : Olivia.kindl@recherche.gouv.fr
Nancy, 15-20 avril 2002, 127ème congrès des sociétés historiques et scientifiques CTHS:
http://www.cths.fr
Faculté de droit, sciences économiques et gestion
13 place Carnot, Nancy
Formation au travail et enseignement technique :
Tout en offrant la possibilité de mêler les deux thèmes principaux, le colloque devra bien distinguer les deux problématiques : la formation intégrée au travail ou gérée par des moyens privés ou autonomes, et l'enseignement technique relevant du rôle de l'État, même si dans la réalité il y a eu, à partir du XIXe siècle, concurrence ou dialogue entre les deux systèmes.
Même si l'État prend en charge, à partir de la fin du XVIIe siècle, la formation technique de niveau supérieur, avec la création des premières écoles spéciales (écoles d'artillerie, écoles du génie, d'hydrographie, École des ponts-et-chaussées et École des mines) on insistera d'abord sur l'empirisme de la formation au travail dans la pré-industrie manufacturière. Les origines de l'encadrement (commis, techniciens) sont mal connues. Derrière les formations supérieures, viennent souvent des talents formés aux écoles de dessin qui se multiplient au XVIIIe siècle en province.
Le travail ouvrier fait longtemps l'objet d'une formation sur le tas, au sein d'une culture de métiers qualifiés, où le geste a autant d'importance que l'outil, où le savoir-faire s'acquiert par le sens de l'observation, dans un " rang " de hiérarchies strictement définies, où l'on s'élève par ses qualités personnelles et son intelligence, au fur et à mesure que s'affirme la force physique. La fin de l'époque pré-industrielle sonne le passage progressif du savoir individuel, du travail qualifié, au travail discipliné et normé. Le recrutement de bras non qualifiés crée des tensions (manufacture des glaces) ou des révoltes (Le Creusot à sa fondation).
En raison du rôle longtemps modeste de l'État dans le développement de l'enseignement technique, les premières initiatives viennent d'industriels, de particuliers, des municipalités ou des départements, des chambres de commerce ou des syndicats professionnels. On trouve ces substituts privés aux deux bouts de la chronologie : les écoles des Schneider qui, de 1837 à 1945, vont mener progressivement à un système complet de formation de l'école à l'usine, le système de formation professionnelle de Citroën, entre les deux guerres, par exemple.
S'affirmant en général comme des palliatifs aux carences de l'enseignement public, dont les priorités sont l'alphabétisation et l'enseignement primaire, ces systèmes ou initiatives s'organisent eux aussi en trois niveaux de savoir pour la partie d'enseignement théorique : première formation qualifiée, à partir du niveau acquis dans l'enseignement primaire, deuxième niveau avec admission sur épreuves à l'issue du premier cycle, qui pouvait mener aux écoles des Arts et métiers, cours supérieur, enfin, dispensant un enseignement scientifique et technique de niveau élevé, se rapprochant de celui des Arts et métiers ou de Centrale.
Deux débats récurrents traversent tout le XIXe siècle jusqu'aux années 1920 : l'inadaptation du système éducatif français à la formation d'ouvriers qualifiés et de techniciens, quand la formation des cadres et ingénieurs était mieux assurée ; l'opposition dualiste entre une formation strictement fermée sur l'atelier, que défend encore Frédéric le Play en 1863, et les écoles d'apprentis ou de techniciens. Celles-ci s'imposeront dans un contexte où l'outil et la machine vont supplanter la main et l'habileté. À côté des initiatives patronales, on notera aussi à ce sujet celles des municipalités (Lyon dès 1826, et de nombreuses créations à partir des années 1870). Elles ont souvent été le lieu de vifs débats pédagogiques, qui feront naître peu à peu le profil du technicien, croisement caractéristique entre les milieux de la production industrielle et ceux de la formation professionnelle.
Cette expansion et cette systématisation de la formation n'évacueront pas le thème constant de la " crise de l'apprentissage ", apparu dès les années 1840, avec un apogée dans les années 1860. Sont en cause (dans la littérature spécialisée) la mobilité professionnelle, la désaffection, au début du XXe siècle, pour les industries réclamant un long apprentissage, peu compatible avec le souci d'un accès rapide aux ressources salariales. On notera alors, faute de système unifié, une nouvelle vague d'initiatives privées et publiques : organismes départementaux (Chambres de métiers) créés par les Chambres de commerce, cours spécialisés des syndicats professionnels, création d'un certificat de capacité professionnelle par les pouvoirs publics.
Après la formation " au travail " (au sens ambivalent du terme), c'est en 1919 avec la loi Astier, relative à l'organisation de l'enseignement technique industriel et commercial (25 juillet), que naît véritablement la formation professionnelle. La loi donne un cadre légal aux initiatives privées menées dans ce domaine et impose une scolarité de trois années, préalable à la délivrance d'un certificat d'aptitude professionnelle (CAP). En 1925, naît la taxe d'apprentissage, par laquelle les industriels financent les écoles techniques.
Les périodes plus récentes enrichissent encore la problématique, avec la question de la formation des chômeurs lors des années 1930 puis l'apparition, après guerre, de la formation professionnelle des adultes et de la formation permanente ou continue. Dans cette nouvelle phase, la conception taylorienne de la division du travail est fortement remise en cause, sous l'effet des changements technologiques, des cycles de reconversion économique, de la réorganisation du travail. On passe, dès lors, d'une logique de formation au travail à celle de la formation à l'entreprise, de la notion de promotion hiérarchique à celle de développement social, riche à la fois de potentialité de progrès, mais aussi de conflits de fond entre individu et cadre d'exercice d'un travail.
Cette histoire complexe, qui se traduit par une grande dispersion des sources, a sans doute contribué au relatif désintérêt des historiens pour cet ordre d'enseignement. Si le problème de la formation des élites et les différentes commémorations célébrées dans le cadre du bicentenaire de la Révolution française ont attiré récemment l'attention sur les plus anciens de ces établissements et les plus prestigieuses des " grandes " écoles, tels que l'École polytechnique, l'École des ponts et chaussées, l'École centrale des arts et manufactures ou le Conservatoire des arts et métiers et les écoles des arts et métiers, si plus récemment, plusieurs colloques se sont attachés à mieux cerner les différentes composantes de l'enseignement technique, nombre d'établissements et nombre d'aspects de leur développement demeurent encore mal connus : organisation de l'enseignement et contenus de la formation dispensée, effectifs scolarisés et devenir des élèves, acteurs de la formation et insertion des établissements dans le tissu économique et social d'une région, constitution de " réseaux " locaux ou régionaux, etc. Ces différents éléments situent l'histoire de l'enseignement technique au carrefour de l'histoire de l'enseignement, de l'histoire des sciences, de l'histoire du travail et de l'histoire de l'économie.
Contacts pour les inscriptions et l'organisation du congrès:
Isabelle Tarier : 01.55.55.97.78
Fax : 01.55.55.97.60
Mail: congres.cths@recherche.gouv.fr
Service de presse:
Olivia Kindl : 01.55.55.97.79
Fax : 01.55.55.97.60
Mail : Olivia.kindl@recherche.gouv.fr
Orte
- Nancy, Frankreich
Daten
- lundi, 15. avril 2002
Kontakt
- Isabelle Tarier
courriel : congres [dot] cths [at] recherche [dot] gouv [dot] fr
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Zitierhinweise
« Formation au travail et enseignement technique », Kolloquium , Calenda, Veröffentlicht am dimanche, 09. décembre 2001, https://calenda-formation.labocleo.org/186749