Cette rencontre organisée par le Cerppi (Centre de recherche sur la pensée politique italienne, partie intégrante de l'équipe CNRS " Discours du politique en Europe ", ENS LSH) et la faculté de droit de l'Université de Trento s'inscrit dans un projet qui

Cette rencontre organisée par le Cerppi (Centre de recherche sur la pensée politique italienne, partie intégrante de l'équipe CNRS " Discours du politique en Europe ", ENS LSH) et la faculté de droit de l'Université de Trento s'inscrit dans un projet qui vise à rendre compte des principales lectures et " exploitations " de la pensée de Machiavel faites au XXe siècle, sans viser naturellement une impossible " exhaustivité ", mais en tentant de repérer les interprétations majeures, et les " postures " politiques et éthiques fondamentales qui furent assumées à son égard.

Aujourd'hui, la question de " l'actualité " de la pensée de Machiavel est en réalité une question double : si cette pensée a pu produire un " effet " sur le XXe siècle, quel est, inversement, l'effet que produit nécessairement l'histoire du XXe siècle sur notre propre lecture ? Qu'est-ce que cette " chose " qu'il aurait inventée, en s'écartant de la tradition gréco-romaine et chrétienne, et que nous appelons " la politique " ? Et une pensée aussi liée à la guerre comme vérité des rapports entre Etats et à l'intérieur même des sociétés, aussi liée à la force et à l'aspect " dramatique " de l'existence humaine en tant qu'elle est politique, a-t-elle aujourd'hui encore une efficace et une " sombre grandeur " (Raymond Aron), ou doit-elle, comme le voulait Jacques Maritain, être " dépassée " ? Telles sont les questions et les perspectives qui traverseront nécessairement notre réflexion commune, et qui sont inséparables de ce que Claude Lefort appelle " Le travail de l'oeuvre ". Cette tentative de reconstruction des différentes positions et de la " géographie politique " du machiavélisme donnera lieu à d'autres rencontres et à l'élaboration collective de ce que nous concevons comme une sorte de " manuel " du machiavélisme au XXe siècle. Lors des journées des 5 et 6 juin, nous aborderons les lectures fascistes et soviétiques, la réception de Machiavel par Carl Schmitt, les lectures libérales françaises et anglaises et celles de la tradition catholique italienne.