Le souci grandissant de l’environnement, assimilé désormais à un patrimoine, et l’intérêt pour le paysage, considéré comme une production collective du cadre de vie, conduisent bien souvent à porter un regard critique sur l’architecture. Elle encourt fréquemment le reproche de ne pas exprimer convenablement le pays qui l’accueille. Pour être particulièrement vif aujourd’hui, un tel sentiment n’est évidemment pas nouveau.

En fait, nombre de propositions émises aujourd’hui reprennent, sans toujours le savoir, des argumentations et des préconisations déjà éprouvées dans le passé, sans que les résultats eussent toujours été à la hauteur des attentes. La quête d’une architecture identitaire peut même être considérée avec méfiance, soupçonnéede masquer indûment les profondes transformations sociales en cours ou de constituer une douteuse manifestation du communautarisme. Il conviendra donc de distinguer ce qui demeure fécond dans certains principes avancés naguère, ce qui doit être écarté pour avoir rédhibitoirement failli et, surtout, d’envisager des voies nouvelles, seraient-elles dérangeantes. Autour des questions soulevées aujourd’hui, au moment où les régions sont appelées à se manifester avec force sur le terrain de l’aménagement tandis que les collectivités locales gagnent en compétences et en assurance, le colloque réunira des spécialistes internationaux des diverses sciences humaines et sociales, des architectes, des urbanistes et, bien sûr, des élus, des représentants des administrations et services impliqués, des maîtres d’ouvrages, etc.… Ils s’interrogeront sur la production des différences, la capacité de l’architecture à y contribuer et la légitimité des pouvoirs publics à œuvrer pour son orientation. Les débats seront nourris par des communications, la présentation de réalisations et des échanges d’expériences marquées par différentes préoccupations et divers contextes nationaux susceptibles, par similitude ou divergence, d’éclairer les situations particulières.