Tout en connaissant de nombreux mouvements de population et la persistance tardive de mobilités collectives comme le nomadisme ou la transhumance, la péninsule balkanique a montré, jusque dans son histoire récente, à quel point cette notion d’autochtonie s’impose comme un des instruments de légitimation prioritaire avancés par la plupart des groupes qui y vivent.

Son importance se manifeste ainsi par de nombreuses classifications locales se référant bien souvent à la prévalence du premier occupant. Si ce schéma ne peut être retenu comme une règle intangible, il n’en demeure pas moins un « horizon repère » justifiant la présence et l’exercice de l’autorité locale sur un territoire donné. C’est ce dont témoignent par exemple certains mythes fondateurs rencontrés à différentes échelles de la nation ou du groupe ethnolinguistique, du village, voire de la famille.

Les participants sont pour cela invités à aborder les conceptions de l’autochtonie découlant des situations particulières qu’ils présenteront, autant que leurs effets sur les rapports entre les différents groupes impliqués. On s’intéressera plus particulièrement à la nature des métaphores de l’autochtonie (sol, racines, sang, etc), aux marqueurs qui la révèlent et la véhiculent (langues, codes vestimentaires, habitudes culinaires, etc.) et surtout aux conditions de son émergence dans le champ social. La permanence du recours à l’autochtonie et certaines de ses formes récurrentes plaident en faveur d’une approche privilégiant la comparaison historique et géographique.

Journée organisée par Pierre Sintès (Ecole française d'Athènes) et Gilles de Rapper (Cnrs Idemec).

Avec la participation de Thomas Schippers (Cnrs Idemec), Jean-Baptiste Bonnard (E.A. Phéacie, Paris), Stéphanie Maillot (EfA), Richard Bouchon (EfA), Paris Gounaridis (Université de Thessalie), Nikos Sigalas (Ifea), Ivan Colovic (Biblioteka XX vek.), Gilles de Rapper (Cnrs Idemec).