AccueilLa microfinance pour quel développement ?
Publié le mercredi 09 novembre 2005
Résumé
Annonce
Organisateurs :
Mawuli
Couchoro, doctorant en économie au CRIEF, Université
Poitiers
Patrick
Dieudonné, doctorant en géographie à ICOTEM,
Université Poitiers
Pierre
Rakotovao, doctorant en sc. de gestion au CEREGE, IAE Poitiers
- L'Ecole Doctorale SHES,
- La MSHS de Poitiers,
- Les laboratoires : CEREGE, CRIEF-MOFIB et ICoTEM,
- la Communauté d'Agglomération de Poitiers
- et l'Espace Mendès France dans le cadre des Journées d'études sur le Développement Durable
La microfinance est devenue un enjeu mondial du développement, un outil incontournable dans la lutte contre la pauvreté, notamment contre “l’apartheid bancaire” (selon l’heureuse formule de Muhammad Yunus), au point que l’ONU ait décrété 2005 “année internationale du microcrédit”. L’objectif proclamé lors du premier sommet en 1997 était d’accorder des crédits à “100 millions de familles parmi les plus pauvres du monde, particulièrement les femmes” avant 2005. Cette année est l’occasion de dresser un bilan et d’établir les défis qui restent à relever, dans le contexte de mondialisation et de décentralisation, sur les impacts socio-économiques, organisationnels et conceptuels de la microfinance, au Nord comme au Sud. La microfinance a-t-elle été et pourra-t-elle être un véritable “révélateur et levier de changements” comme le suggérait J-M Servet ?
A la suite du succès et de l’institutionnalisation de la Grameen Bank, programmes internationaux, banques mutualistes, églises, associassions, ONG humanitaires ou de développement se sont lancés dans la microfinance. Le désengagement de l’Etat ainsi que la préférence accordée au secteur privé et aux financements locaux ont contribué à l’essor des institutions de microfinance (IMF). De nombreuse sociétés villageoises avaient déjà développé des “pratiques de microfinance” reposant sur le principe du “don - contre don”, de tontines, de caisses villageoises, ou encore sur des préteurs usuriers). Mais de par leurs objectifs, leurs formes, et étant donné les transferts d’échelle qu’elles impliquent, ces institutions financières “émergentes” séduisent … autant qu’elles interrogent.
Au-delà du débat idéologique (la microfinance est également prônée par les courants libéraux et mondialisant), le paradoxe général auquel une IMF semble être confrontée est celui de vouloir concilier sa mission sociale première (soutenir les exclus de système bancaire -ou d’assurance- classique) avec une “obligation” de pérenniser son action ; ce qui implique souvent des objectifs d’efficience, voir de rentabilité. La question de l’origine des ressources des institutions est ainsi posée et par là même celle du système d’épargne : intégration financière externe et/ou implication des bénéficiaires / clients comme épargnants et/ou “actionnaires”.
Selon la réponse apportée à ces articulations entre exigences sociales et nécessités économiques, se dresse, derrière le terme d’IMF, une typologie complexe (D Gentil). Peut-on réaliser une telle nomenclature vu les divergences importantes auxquelles on peut ajouter des différences de finalités, d’acteurs impliqués, de “gouvernance”, de contrôle et de réglementations des institutions selon les régions d’action ? Ne découle-t-il pas de cette diversité des impacts différenciés, amplifiés par l’organisation socio-économique des territoires et par le statut des bénéficiaires dans cette organisation dont il faut comprendre le fonctionnement réel ?
Quelle place les IMF ont-elles prises dans ces organisations ? Entre le “secteur endogène” et le système financier classique externe ? Car bien qu’elles ne s’inscrivent plus dans une économie dite traditionnelle, les actions des IMF ne se font pas forcément dans une totale économie moderne de marché (T Pairault). Les complémentarités entre monétarisation et troc, formel et informel, sont encore patentes dans de nombreuses régions. Ces pratiques ont-elles été recomposées avec l’apparition de la microfinance ?
Après de telles interrogations, l’on peut se demander si l’on pourra voir, un jour, naître un modèle économique qui puisse révéler les impacts et changements occasionnés par la microfinance. Comment, en effet, mesurer ses effets sociaux, d’ordre qualitatif, ainsi que ses conséquences économiques, lorsque les micro-entreprises créées dans le monde appartiennent en grande majorité au secteur informel (M Lelart) ? La grande variété des IMF et leur large diffusion spatiale montrent les liens étroits qui existent entre local et global ; et la nécessité d’aborder le sujet de manière pluridisciplinaire.
A travers ce rapide état des lieux, c’est bien les enjeux scientifiques et de développement qu’engendre la microfinance aujourd’hui qui sont questionnés. Cette journée tentera avec le concours de praticiens de la microfinance et de chercheurs de différentes disciplines ayant contribué à sa compréhension d’aborder ces problématiques dans l’idée de présenter ce qui, pour eux, constituera les défis de demain pour les institutions de microfinance.
Programme


Pascal GLEMAIN. Chercheur au LEN-Université de Nantes. Chaire économie sociale & solidaire-ESSCA Angers.
Quelle place pour la microfinance dans l'économie solidaire et le développement local viable?


Maria NOWAK. Présidente de l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Economique) et Présidente du REM (Réseau Européen de Microfinance):
La microfinance en France et en Europe.

Thierry PAIRAULT. Directeur de recherche au CNRS ; chargé d’enseignement à l’EHESS, à l’ENA et à l’INALCO.
Pratiques microfinancières en Chine entre répression et récupération.


Cyril FOUILLET. Doctorant en économie (Université Lumière Lyon 2 et Institut Français de Pondichéry, Inde).
Les services microfinanciers en Inde : entre réappropriation et aliénation.

Eveline BAUMANN. Chercheur à l'IRD, UR "Travail et Mondialisation".
Microfinance et gestion des risques dans les pays du Sud.


Marc Mahugnon NOUNAGNON. Chef projet sur PRISM (Projet de Renforcement Institutionnel du Secteur de la Microfinance), CARE International.
La gestion des caisses villageoises au Bénin.
et
Gilles BAUBE. Responsable Supervision Port au Prince et Sensibilisation de l’ONG "Entrepreneurs du Monde".
La microfinance au cœur des bidonvilles : entre viabilité financière et performance sociale. L’expérience d’Entrepreneurs du Monde.

Christian LEMAIGNAN. Université de Poitiers
Lieu : MSH de Poitiers
Catégories
- Économie (Catégorie principale)
- Sociétés > Économie > Développement économique
- Périodes > Époque contemporaine > XXe siècle
Lieux
- Poitiers, France
Dates
- vendredi 25 novembre 2005
Contacts
- Patrick Dieudonné
courriel : patrick_dieudonne [at] yahoo [dot] fr - Mawuli Couchoro
courriel : couchoro [at] hotmail [dot] com - Pierre Rakotovao
courriel : prakotovao [at] iae [dot] univ-poitiers [dot] fr
Source de l'information
- Patrick Dieudonné
courriel : patrick_dieudonne [at] yahoo [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« La microfinance pour quel développement ? », Journée d'étude, Calenda, Publié le mercredi 09 novembre 2005, https://calenda-formation.labocleo.org/190763