StartseiteBifurcations et événements. Pertinences et enjeux pour les sciences sociales

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Veröffentlicht am mercredi, 10. mai 2006

Zusammenfassung

Les sciences sociales ont depuis longtemps des difficultés pour donner du sens à des situations d'imprévisibilité, de rupture de parcours, de contingence et d'événement. Recherchant surtout les causalités, les effets des structures, les régularités et les processus continus, elles disposent de peu de concepts et d'outils susceptibles d'aider à l'analyse de changements plus brusques et imprévisibles. Ceux-ci sont pourtant bien présents, par leur fréquence et par leurs effets, au sein des réalités qu'elles étudient. Ce colloque est destiné a évaluer la pertinence et les enjeux pour les sciences sociales de s'intéresser aux bifurcations et aux événements, tant au niveau des trajectoires individuelles qu'à l'échelle des organisations et de la société..

Inserat

Colloque international

Jeudi 8 & Vendredi 9 juin 2006

Attention, changement de lieu pour cause d'affluence

REID HALL

(antenne universitaire à Paris de Columbia University)

Grande salle

4 rue de Chevreuse

75006 Paris

Métro Vavin ou Raspail

Pousser le portail sans sonner

Grande salle située au deuxième jardin sur la gauche

Organisé par l’atelier de recherche L'analyse des bifurcations et des événements (sociologie, histoire, économie)soutenu et financé par l'ACI « terrains, théories, techniques » du ministère de la recherche

Avec l’appui des laboratoires : CEMS-IMM, LC 13 CNRS-EHESS, CERS-CIRUS CNRS-Université de Toulouse II ; LEST, UMR 6123, CNRS-Université de Provence-Université de la Méditerranée…

Contacts :Marc Bessin, CEMS-EHESS, 54 Bd Raspail, 75006 Paris,

01 49 54 25 59, bessin@ehess.fr

Inscriptions : il est nécessaire de s’inscrire à l’avance, auprès de bessin@ehess.fr

Argumentaire

Les sciences sociales ont depuis longtemps des difficultés pour donner du sens à des situations d'imprévisibilité, de rupture de parcours, de contingence et d'événement. Recherchant surtout les causalités, les effets des structures, les régularités et les processus continus, elles disposent de peu de concepts et d'outils susceptibles d'aider à l'analyse de changements plus brusques et imprévisibles. Ceux-ci sont pourtant bien présents, par leur fréquence et par leurs effets, au sein des réalités qu'elles étudient.

En effet, des séquences d’action éphémères et aux issues peu prévisibles ont des conséquences considérées comme « importantes » (quel que soit le sens que l’on donne à ce terme), qui dépassent la séquence qui les a produite, dans la durée et/ou dans le nombre ou la variété des acteurs qu’elles concernent. Les débats anciens entre sociologues et historiens, notamment en France, ont fait émerger une démarcation qui se traduit entre autres par la tendance des sociologues à se focaliser sur des formes de causalité générales et moins historiques, que celles-ci mettent en jeu des structures sociales ou les intentions des acteurs. Les historiens eux-mêmes ont beaucoup de difficultés avec la notion d’événement, dont ils se sont écartés à certaines périodes, pour y revenir sous des formes renouvelées. De leur côté, certains économistes ont été amenés à mettre en avant des effets « historiques » dans l’explication de la diffusion ou du maintien de certaines formes techniques qui semblent échapper à la seule rationalité des marchés considérés de façon statique, mais ils restent cantonnés pour l’essentiel à la dimension technologique. Pourtant, les situations associant une faible prévisibilité et des conséquences importantes sont fréquentes dans la vie sociale et dans les études qui lui sont consacrées. C’est pourquoi, malgré la tendance dominante des sciences sociales à les ignorer, apparaissent quand même régulièrement des chercheurs qui tentent de leur donner un statut théorique. Les termes qui les désignent sont très variables (« turning points » de Hughes ou Abbott, « révolutions » de Kuhn, « événements » de Sewell, « bifurcations » de Balandier, etc.), de même que les termes périphériques (« irréversibilité », « imprévisibilité », « équilibres multiples », etc.). Nous avons choisi par commodité le terme de « bifurcation » pour désigner ces situations.

La clarification des termes et des questions attachés aux notions de bifurcation et d’événement a fait l’objet d’un travail collectif de deux ans au sein d’un atelier de recherche exploratoire de l’Action Concertée Incitative « Terrains, techniques, théories ». Cet atelier impliquant des sociologues, des historiens et des économistes avait pour objectif de construire un vocabulaire commun, de préciser les questions théoriques et de confronter les méthodes employées. Après deux années de rencontres avec des chercheurs intéressés par ces questions et de travail collectif, ce colloque se veut un moment de synthèse des questionnements et des pistes de travail que nous soumettrons à la discussion en suscitant l'émergence éventuelle de nouvelles formulations et propositions.

Les communications aborderont les différentes questions que le travail réalisé a permis d’identifier. Un premier type de question concerne les notions théoriques utilisées, leur définition et le statut que l’on peut leur donner en sciences sociales. Parmi ces notions figurent l’imprévisibilité, l’incertitude, le risque, le désordre, l’événement, la bifurcation, les conséquences des actions ou interactions, les irréversibilités. Un deuxième type de question concerne des problèmes de méthode : les échelles d’analyse, les découpages du temps et des ensembles sociaux, la construction des données, les méthodes d’analyse. Le troisième type de question porte sur la posture épistémologique et en particulier sur le statut donné au récit, celui des acteurs ou celui qu’élabore l’analyste.


Programme

Jeudi 8 juin 2006

Matinée 9h-13h

9h-9h30 : Introduction aux journées

Concevoir les bifurcations dans les sciences sociales

Michel Grossetti (CNRS, Toulouse), Marc Bessin (CNRS, EHESS, Paris) & Claire Bidart (CNRS, LEST, Aix-en-Provence) :

Les bifurcations, un état de la question en sociologie

Michel Bertrand (Université de Toulouse II) :

L’événement en histoire, perspectives et limites d’un retour en grâce.

Jean-Benoît Zimmermann (CNRS, Marseille) : Dépendances du sentier et irréversibilités en économie

11h00-11h30 : Pause café

Eric Fassin (Ecole Normale Supérieure, Paris) :

L’événement comme rupture d’intelligibilité

Harrisson White (Université de Columbia, New-York) :

Les bifurcations sont le lot commun et non l’exception

13h-14h30 : Déjeuner

Jeudi 8 juin 2006

Après-midi 14h30 – 17h30

Identifier les ruptures dans les trajectoires individuelles

Michel Grossetti (CNRS, Toulouse) :

La bifurcation comme notion sociologique et opérateur d’échelles

Marc Bessin (CNRS, EHESS, Paris) :

La place des émotions dans l’analyse des bifurcations

Sophie Denave (Université de Lyon II) :

Les ruptures professionnelles : analyse de l’interdépendance entre les événements déclencheurs et les dispositions individuelles

16h00-16h30 : Pause

Christian Licoppe (ENST, Paris), Jérôme Denis (ENST, Paris) et Bertrand Fribourg (LEST, Aix en Provence) :

Carrières des relations interpersonnelles équipées. Éléments de réflexion sur les bifurcations

Loïc Lepape (SHADYC-EHESS & Université d’Aix-Marseille) :

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Les conversions religieuses sont-elles des bifurcations ?

Vendredi 9 juin 2006

Matinée 9h - 12h

Penser les bifurcations à l’échelle des organisations et de la société

Frédéric de Coninck (Université Marne la Vallée) :

Pourquoi les organisations bifurquent-elles ?

Pierre-Eric Mounier-Kuhn (CNRS, Paris) : Trajectoires et bifurcations dans les entreprises informatiques : entre politiques publiques et projets particuliers

Béatrice Veyrassat (Université de Genève) :

Crise économique et bifurcation - Structures et contingence: approches récentes en histoire économique

10h30 -11h : Pause café

Johanne Charbonneau (INRS, Montréal) :

La comparaison internationale : un outil de repérage des réversibilités et irréversibilités institutionnelles

Jean-Pierre Dupuy (Ecole Polytechnique, Paris & Université de Stanford) :

Catastrophes et bifurcations

Déjeuner 12h-13h30

Vendredi 8 juin 2006

Après-midi 13h30 – 16h30

Comprendre l’action en situation d’incertitude

Marc-Henry Soulet (Université de Fribourg) :

Une théorie de l’agir faible pour analyser les bifurcations

Valentine Hélardot (Université de Toulouse II) :

Faire ou laisser faire ? Contraintes structurelles et logiques d’acteurs dans les bifurcations biographiques

Marielle Poussou-Plesse (CEMS-EHESS, Paris) :

La nature particulière des épreuves de fin de carrière : ruptures de régime dans la valorisation de l’expérience professionnelle

15h-15h30 : Pause

Catherine Négroni (CLERSE-Université de Lille 3) :

Les bifurcations professionnelles, entre temps long et temps court

Claire Bidart (LEST-CNRS, Aix-en-Provence) :

Dispositions, bifurcations biographiques et ingrédients de l'action : qu'est-ce qui persiste ? qu'est-ce qui change ?

16h30 : Pôt de Clôture

Présentation des intervenants

Michel Bertrand, historien, Professeur à l’Université de Toulouse II-Le Mirail

Marc Bessin, sociologue, Chargé de recherche au CNRS, CEMS/Institut Marcel Mauss/EHESS Paris (coordinateur de l’atelier de recherche)

Claire Bidart, sociologue, Chargée de recherche au CNRS, LEST, Aix-en-Provence.

Johanne Charbonneau, sociologue, Directrice de recherche, INRS-Urbanisation, Culture et société, Montréal

Frédéric de Coninck, sociologue, Professeur à l’Université de Marne la Vallée

Sophie Denave, sociologue, Doctorante, GRS-Université Lyon II

Jean-Pierre Dupuy : économiste et philosophe, Directeur de recherche CNRS au CREA / Ecole Polytechnique, Paris ; Professeur de philosophie sociale et politique à l'Université de Stanford

Eric Fassin : sociologue et américaniste, Enseignant à l’Ecole Normale Supérieure, Chercheur au GTMS-EHESS, Paris

Bertrand Fribourg : sociologue, Doctorant au LEST, Aix-en-Provence

Michel Grossetti : sociologue, Chargé de recherche au CNRS, CIRUS-CNRS, Université Toulouse II

Valentine Hélardot, sociologue, Post-doctorante, CIRUS/CNRS, U. Toulouse II

Loïc Lepape : sociologue, Doctorant EHESS Marseille / SHADYC ; ATER à l’IEP d’Aix en Provence (CSPC – IREMAM)

Christian Licoppe : sociologue, Chercheur à l’ENST, Paris

Pierre-Eric Mounier-Kuhn : Historien, Ingénieur de recherche au CNRS, Centre de recherches en Histoire de l'Innovation, Université de Paris-Sorbonne

Catherine Négroni : sociologue, maître de conférences, Université Lille 1

Marielle Poussou-Plesse : sociologue, doctorante, CEMS-EHESS, Paris

William K. Sewell Jr : historien, Professeur à l’Université de Chicago

Marc-Henry Soulet : sociologue, Professeur à l’Université de Fribourg

Béatrice Veyrassat : historienne, Professeure à l’Université de Genève

Harrisson White : sociologue et économiste, Professeur à l’Université de Columbia, New-York

Jean-Benoît Zimmermann : économiste, Directeur de Recherche au CNRS, GREQAM-EHESS, Marseille

Kategorien

Orte

  • Paris, Frankreich

Daten

  • jeudi, 08. juin 2006

Kontakt

  • Marc Bessin
    courriel : marc [dot] bessin [at] ehess [dot] fr

Informationsquelle

  • Bessin #
    courriel : bessin [at] ehess [dot] fr

Zitierhinweise

« Bifurcations et événements. Pertinences et enjeux pour les sciences sociales », Kolloquium , Calenda, Veröffentlicht am mercredi, 10. mai 2006, https://calenda-formation.labocleo.org/191555

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