Sociétés rurales qui se présentent et se représentent comme telles, les Navarres et au-delà les pays pyrénéens, du moins leurs histoires écrites et retenues, leurs mémoires historiques ont masqué une activité industrielle, proto-industrielle, avec en particulier des dimensions techniques, économiques et des environnements sociaux qui aujourd’hui disparues ou inégalement réparties et conservées, constituent pourtant des temps forts, voire dans certains espaces des constantes historiques qu’il convient d’interroger.

Depuis peu, trois domaines de recherches corrigent quelque peu cette vision, les Journées seront l’occasion de présenter ces avancées historiographiques en donnant la parole aux chercheurs qui ont participé, participent à cette réécriture de l’histoire qui s’enrichit d’une approche comparative Nord / Sud, Est / Ouest, abordant les espaces–temps industrialisés, désindustrialisés…
Si l’évidence d’une « longue durée du fer pyrénéen, mines, forêts et sidérurgie » s’est imposée, l’intérêt du terrain pyrénéen pour les problématiques qui animent la nouvelle histoire économique est tout aussi pertinent ; enfin cette redécouverte d’une histoire occultée se traduit par une prise de conscience patrimoniale, une telle perspective, parfois douloureuse pour les mémoires, inaugure des mises en patrimoine, des choix et des politiques patrimoniales pour lesquelles l’historien n’est pas insensible..

Axes thématiques retenus

la longue durée du fer pyrénéen, mines, forêts et sidérurgie", cette question déjà bien étudiée et qui a suscité des thèses peut faire l’objet d’états des connaissances, des lieux, ; bien des questions comme l’articulation ou non entre sidérurgie et métallurgie, l’histoire des cycles techniques et des ruptures géo-chronologiques, des aventures industrielles, des relations des maîtres des forges avec leur environnement…entre autres mériteraient d’être abordées …par ailleurs le sujet se prête à des synthèses.

" Les nouvelles problématiques de l’histoire économique confrontées au terrain pyrénéen : proto-industrialisation, industrialisation douce, logiques d’entreprise ou culture industrielle de district et esprit de place, préhistoire bancaire et réseaux financiers, esprit d’entreprise, innovations et impulsion publique, villes industrielles du piémont et vallées industrielles… autant de problématiques générales qui trouvent matière, confirmations et corrections dans les terrains pyrénéens et qui renouvellent l’approche classique et binaire d’une histoire de l’industrialisation ; les approches territoriale mais aussi sectorielle, biographique et monographique peuvent illustrer cette recherche en cours et alimenter un débat sur les modèles d’analyse.

" patrimoines industriels, proto-industiels niés et redécouverts", il s’agit d’un champ de réflexions, d’expériences et d’actions patrimoniales soit locales attachées à l’identité et à la singularité industrielle passée et présente d’un territoire, soit transversales transpyrénéen du type " routes du fer ", les projets mériteraient d’être examinés.