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Clowns
Sous la direction de Florence Vinit
Publié le jeudi 22 janvier 2009
Résumé
Annonce
Sous la direction de Florence Vinit
Problématique
S’il est un archétype universel, présent dans toutes les cultures à travers la figure du bouffon, du nomade ou encore du trisckster, le clown est particulièrement présent dans le paysage médiatique contemporain. Il sort du cirque pour investir d’autres lieux du social, par exemple celui de l’hôpital (le clown thérapeutique visitant les enfants malades est une profession en pleine émergence transformant de l’intérieur le métier et la pratique clownesque) ou encore celui de l’entreprise (“les clowns analystes” interviennent lors de colloques en faisant apparaître le contrepoint du discours officiel). Pour autant, au delà de l’image populaire, on sous-estime souvent son intérêt autant que sa complexité artistique
Au delà de cette méconnaissance sociale, faire du clown un objet de pensée n’est pas chose aisée. Tout d’abord parce qu’il est généralement associé à un divertissement léger, anodin et populaire, qui l’éloigne d’emblée de la réflexion académique. Le pitre manquerait décidément du sérieux exigé par la pensée véritable.
Impensable le clown l’est également dans sa pratique même. Parce qu’il est un art corporel dépendant entièrement de la présence de l’autre, de la conversation émotive ayant lieu avec le public, il constitue un des arts les plus dépouillés, l’essentiel du travail clownesque constituant en une ouverture physique et affective à la rencontre. Cet art de l’instant est donc très différent de la réflexivité et de l’interprétation exigées au théâtre.
Enfin, le clown résiste à la pensée parce qu’il refuse la logique, échappe à la fixité du rôle ou de l’évidence, cultive l’ambiguïté et contourne la règle. En se donnant pour fonction d’échapper à toute catégorisation, le clown ne répond jamais à ce qu’on attend de lui, vit dans l’imprévu et secoue tout ce qui s’enkyste ou s’engourdit. Il est ainsi un révélateur, faisant apparaître les fissures et zones d’ombres au coeur des structures les plus lisses et les plus établies. S’il est associé au rire, il s’agira donc d’un rire qui libère des contraintes et du besoin d’ordre, autant dans l’espace du corps que dans celui du social.
Pourtant si le clown joue, c’est avec le sérieux d’un engagement émotif et d’une intensité sans égale. Aurait-il dès lors quelque chose à dire sur notre capacité à être vivant, “au delà de l’adaptation toujours marqués de soumission, à notre environnement” (Winnicott) ?
Cet être fondamentalement libre et engagé, profond et léger traduirait une posture existentielle particulière: celle du funambule en équilibre entre les contraires. La pensée peut-elle accepter de marcher avec lui en renonçant à l’espoir de le cerner?
Pour autant il ne s’agira pas de faire du clown quelque chose d’utile, mais plutôt de se demander, s’il n’est pas porteur, pour notre temps comme pour notre condition humaine, d’une singulière forme d’utopie?
Calendrier :
- 15 mai 2009 : Date finale d’envoi de l’article
15 mai-juin 2009 : Travail d’édition et éventuel renvoi aux auteurs
Octobre 2009 : Lancement de la revue
Catégories
- Pensée (Catégorie principale)
- Sociétés > Sociologie
- Esprit et Langage > Représentations
- Esprit et Langage > Épistémologie et méthodes
Lieux
- www.cahiers-idiotie.org
Dates
- vendredi 15 mai 2009
Mots-clés
- clowns, cahiers, idiotie, théorie, histoire, sciences humaines
Contacts
- Les Cahiers de l'idiotie
courriel : redaction [at] cahiers-idiotie [dot] org
URLS de référence
Source de l'information
- Jean-Pierre Couture
courriel : colloquerevues2019 [at] gmail [dot] com
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Clowns », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 22 janvier 2009, https://calenda-formation.labocleo.org/196418

