Dans cette deuxième journée d'étude du Collectif « Configurations pédagogiques » (Amiens, Limoges, Poitiers), les contributions du matin reviennent sur le travail de production scolaire des dispositions durables perçues comme nécessaires à l’investissement capitaliste. Quels agents et quels groupes, porteurs de préceptes pratiques, s’investissent dans la réforme scolaire comme moyen de transmettre durablement cet ethos ? Les communications de l’après-midi s’intéressent aux fonctions d’intégration logique et morale du système d’enseignement. Elles soulignent la contribution de formes scolaires différenciées à la reproduction d’un ordre des choses, par la transmission d’un ensemble de schèmes pratiques, cognitifs et moraux mais aussi par la production d’une noblesse scolaire (organisation de la rareté d’accès à certains biens scolaires, raffinement des procédures d’examen ou encore valorisation de dispositions altruistes) ou la fabrication d’intermédiaires prescripteurs de normes (journalistes, éducateurs, etc.).

Deuxième journée d’études du Collectif « Configurations pédagogiques » organisée par le GRESCO (EA 3815), Universités de Limoges et Poitiers et le CURAPP (UMR 6054), Université de Picardie Jules Verne.

Vendredi 25 juin 2010 – 9h30-18h30

Faculté des Lettres et sciences humaines, Limoges

Salle des Actes (Bât. Central, R.d.C)

Comité d’organisation :

Romuald Bodin, Samuel Bouron, Pierre Clément, Sophie Orange, Marie-Pierre Pouly

 « Une transformation sociale est toujours le signe et la résultante d’une transformation sociale qui l’explique », souligne Durkheim dans ses cours de sciences de l’éducation de 1904 (cours publiés en 1938 sous le titre de L’Évolution pédagogique en France). C’est dans cette perspective que les communications de la matinée reprennent la question du passage du curriculum humaniste à un curriculum centré sur les « choses » (le curriculum « réaliste » que Durkheim appelle de ses vœux). L’étude des réformes du « socle commun » aujourd’hui, de l’enseignement des sciences économiques ou de la scolarisation des langues vivantes à la fin du XIXe siècle offrent des points d’observation pour saisir le travail de mise en forme scolaire de l’activité économique ou de production scolaire des dispositions durables perçues comme nécessaires à l’investissement capitaliste. Quels agents et quels groupes, porteurs de préceptes pratiques, s’investissent dans la réforme scolaire comme moyen de transmettre durablement un ethos ?

« C’est, ou ce devrait être, la tâche fondamentale de la sociologie de l’éducation de mettre en relation les principes de sélection et d’organisation qui sous-tendent les programmes d’études avec le cadre institutionnel et interactionnel des établissements et des classes et avec la structuration de la société en général » (Michael D. Young, 1970). Les hypothèses d’Émile Durkheim ont trouvé à s’enrichir dans le cadre d’une sociologie synchronique du curriculum formulée par la sociologie de l’éducation (française et britannique) dans les années 1960. Les communications de l’après-midi s’intéresseront à la contribution de formes scolaires différenciées à la reproduction d’un ordre des choses, par la transmission d’un ensemble de schèmes pratiques, cognitifs et moraux (fonctions d’intégration logique et morale selon Durkheim) mais aussi par la production d’une noblesse scolaire (organisation de la rareté d’accès à certains biens scolaires, raffinement des procédures d’examen ou encore valorisation de dispositions altruistes) ou la fabrication d’intermédiaires (journalistes, éducateurs, etc.) prescripteurs de normes.

1-                Sociogenèse des politiques éducatives

• 9h30-10h15 : Marie-Pierre Pouly (Limoges) : Propositions pour prolonger L’Évolution pédagogique en France.

Discutante : Sophie Orange (Poitiers).

• 10h15-11h : Emmanuel Monneau (Amiens) : Le cadre normatif et juridique des diplômes de sciences économiques dans les Universités françaises.

Discutant : Brice Le Gall (Limoges).

• 11h-11h45 : Pierre Clément (Amiens) : La fabrication des politiques des savoirs scolaires : l’exemple du socle commun.

Discutant : Frédéric Neyrat (Limoges).

11h45- 12h30 : Discussion collective

12h30 : déjeuner

2-                L’ordre des choses

Noblesse scolaire et stratégies de sociodicée

• 14h-14h45 : Vonnick Ribéraud (Poitiers): Les formations aux métiers de l’humanitaire. Essai de construction d’objet.

Discutante : Marie-Hélène Lechien (Limoges).

• 14h45-15h30 : Fanny Thomas (Limoges) : Trajectoires des promoteurs du tutorat en médecine et légitimation du recrutement des médecins.

Discutant : Bertrand Geay (Amiens).

15h30-16h : Discussion collective

16h-16h15 : pause

Formes scolaires et transmission d’un ethos

• 16h15-17h : Julie Desfaucheux (Limoges): Formes de légitimité dans la transmission du savoir et le contrôle des étudiants: les formateurs d’une école d’éducateurs spécialisés.

Discutant : Romuald Bodin (Poitiers)

• 17h-17h45 : Samuel Bouron (Amiens) : La transmission d’un habitus professionnel. Savoirs, légitimités et socialisations dans les formations au journalisme.

Discutant : Thomas Depecker (INRA)

17h45-18h15 : Discussion collective

Accès : Faculté des lettres et sciences humaines de Limoges – 39 E rue Camille Guérin, 87036 Limoges, France.

Salle des Actes, rez-de-chaussée du Bâtiment central (n°1 sur le plan).

Depuis la gare, bus 10, arrêt Vanteaux