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Rupture(s) en révolution

Rupture(s) in Revolution

Perceptions et gestions de la rupture durant la période révolutionnaire

Perceiving and Managing Rupture in Revolutionary Times

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Publicado el vendredi 24 de septembre de 2010

Resumen

Cette journée s’offre de revenir sur une notion qui a suscité d’importants débats historiographiques et de croiser ces interprétations de la rupture en Révolution avec la perception et la gestion qui en a été faite par les acteurs de l’époque. Il s’agira ainsi d’entamer une discussion qui pourra contribuer à mieux comprendre en quoi la notion de rupture a pu être l’objet d’usages politiques qui ont laissé des traces et dont il est possible de faire l’histoire. La journée d’étude entend cibler plus particulièrement la période de la Révolution française mais pourrait s’enrichir des réflexions des sciences politiques autour des thèmes de rupture et de révolution afin de mesurer les apports entre une approche théorique et une approche centrée sur les pratiques des contemporains.

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Associer la notion de rupture à la Révolution française peut passer pour un lieu commun, tant il est d’usage de considérer que cette dernière constitue un moment de transition entre l’Ancien régime et la modernité. Toutefois, l’historiographie qui consacre une réflexion spécifique à cette notion est assez pauvre, sans doute parce que celle-ci n’est pas évidente à saisir. Si Jean Bæchler se propose dès 1974, dans un article publié dans les Archives européennes de sociologie, de réfléchir à la notion de rupture révolutionnaire, c’est néanmoins dans la perspective de revenir sur la question des origines de la Révolution française. Ce faisant, il fait de la période révolutionnaire l’un des symptômes de la crise du système monarchique ce qui le conduit à appréhender, tout comme Tocqueville, la rupture révolutionnaire en terme de continuité.

Cette approche de la rupture sous l’angle des « causes », tout comme la capacité d’envisager la rupture sous l’angle de la continuité, sont révélatrices des enjeux idéologiques, voire téléologiques, qui lui sont associés. La rupture peut en effet receler un contenu positif dès lors qu’on considère qu’elle rompt avec un monde perçu comme archaïque pour préparer l’avènement d’une ère nouvelle de libération de l’homme. Elle peut être interprétée de manière négative dès lors que la Révolution est d’abord considérée comme une période de déstabilisation politique, sociale et religieuse profonde et violente. Elle peut aussi, comme on l’a évoqué, être saisie dans une perspective de continuité dès lors qu’on entend gommer la radicalité de la rupture pour proposer une réintégration du phénomène révolutionnaire dans la longue durée de l’histoire nationale. Hors de France, et notamment dans les Républiques sœurs, la rupture révolutionnaire apparaît beaucoup plus nettement dans les historiographies traditionnelles en raison de l’influence française qui vient rompre la continuité de la destinée nationale. L’entreprise historiographique consiste alors à évacuer la période d’ingérence étrangère si bien que la rupture prend le sens d’une véritable déstabilisation sur laquelle il convient de ne pas s’attarder. Dans tous les cas, la notion de rupture n’est jamais formellement analysée mais est présente en filigrane et sert de prétexte à l’élaboration de diverses stratégies interprétatives.

Dans le but d’approfondir et de questionner différemment ces schémas, la journée d’étude voudrait proposer une amorce de réflexion autour de la notion de rupture, tant à l’échelle des pratiques qu’à celle des discours et récits produits par les contemporains en vue de légitimer leur action ou de délégitimer celle de leurs adversaires. Quelques piste de réflexion peuvent notamment être suivies : dans quelle mesure la notion de rupture a-t-elle pu être instrumentalisée à des fins politiques ? comment la rupture révolutionnaire est-elle perçue et gérée en France et/où à l’étranger ? en quoi la perception et la gestion de la rupture favorise-t-elle l’innovation ou au contraire suscite-t-elle un besoin de continuité ?

La journée d’étude entend cibler plus particulièrement la période de la Révolution française mais pourrait s’enrichir des réflexions des sciences politiques autour des thèmes de rupture et de révolution afin de mesurer les apports entre une approche théorique et une approche centrée sur les pratiques des contemporains. On pourra ainsi s’efforcer de mesurer les écarts entre leur perception et leur gestion de la rupture ou encore la distance possible entre les interprétations et usages politiques forgés immédiatement et sur le plus long terme.

PROGRAMME

Jeudi 28 octobre 2010

18h : Accueil des participants

18h15 : Stuart Woolf (Prof. Honoraire de l'Université de Venise) -
Historiographies and Rupture(s) in Revolution.

19h15 : Discussion

19h30 : Fin de la première journée

Vendredi 29 octobre 2010

9h : Accueil des participants

9h15 : Eric de Mari (Université de Montpellier 1) - "Le droit intermédiaire": French Law from the Revolution to the Civil Code. An Assesment of the Historiography arguing for a juridical Watershed.

9h30 : Antoine Broussy (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/IHRF - Université de Fribourg) - Rethinking Republicanism in Switzerland during 1798-1801. Between Rupture and Continuity.

10h15 : Pause

10h30 : Wolfgang Kruse (Univ. Hagen) – Realising Utopia. The acceleration of time and the emergence of new political perpectives as a key to understanding Revolution.

11h : Mikko Jakonen (Univ. of Jyväskylä) – Rupture(s) without revolution.

11h30 : Erwan Sommerer (CREDAL/IHEAL) – From contestation to conservation : the management of the revolutionnary rupture in Sieyes’ political thought.

12h-14h : Déjeuner.

14h : Aurore Chéry (Univ. de Lyon III) – Varennes : what kind of rupture ? The idea of border is entering the history of France.

14h30 : Mireno Berretini (Univ. Cattolica, Milano) – A peripherical Church in a peripherical State. Monsignor Filippo Sardi between Aristocratic Republic and Jacobin “Regime” (1789-1805).

15h : Gaïd Andro (Univ. de Rouen/GRHIS) – The Attorney General (procureur général syndic): an institutional rupture without a future.

15h30 : Pause.

15h45 : Joana Duarte Bernardes (Univ. de Coimbra) – Foi contre foi: from French Revolution to Third Republic.

16h15 : Giedre Sabaseviciute (EHESS) – Re-creating the Past: the Manipulation of the Notion of Rupture in Egyptians Revolutions.

16h45 : Emilia Palonen (Univ. of Jyväskylä) – Rupture and Continuity: Fidesz and the Hungarian revolutionary tradition.

17h30 : Fin du symposium.

Lugares

  • 12 place du Panthéon (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, salle 216)
    París, Francia

Fecha(s)

  • jeudi 28 de octobre de 2010
  • vendredi 29 de octobre de 2010

Archivos adjuntos

Palabras claves

  • révolution française, révolutions, rupture, continuité, histoire, histoire politique et sociale, sciences politiques

Contactos

  • Antoine Broussy
    courriel : antoine [dot] broussy [at] malix [dot] univ-paris1 [dot] fr

Fuente de la información

  • Antoine Broussy
    courriel : antoine [dot] broussy [at] malix [dot] univ-paris1 [dot] fr

Para citar este anuncio

« Rupture(s) en révolution », Jornada de estudio, Calenda, Publicado el vendredi 24 de septembre de 2010, https://calenda-formation.labocleo.org/201921

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