InicioLe pouvoir au quotidien (2010-2011)

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Le pouvoir au quotidien (2010-2011)

Power on a Daily Basis (2010-2011)

France, Allemagne, Europe de l'Est XIXe et XXe siècles

France, Germany, Eastern Europe, 19th-20th Centuries

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Publicado el lundi 18 de octobre de 2010

Resumen

Pour sa deuxième année d’existence, ce séminaire de recherche entend continuer à explorer pour la période contemporaine (XIXe-XXe siècle) les pratiques sociales de l’autorité et de la domination dans une perspective croisée franco-allemande élargie à l’Europe de l’Est. Il s’agit de comprendre au « ras du sol », dans le fourmillement des relations quotidiennes entre les individus comment l’autorité s’incarne, s’approprie, se transforme, comment elle est acceptée ou rejetée, au-delà des évidences opposant les puissants et les faibles, les riches et les pauvres, l’État et la société. Cette démarche, qui cherche à approcher ce que Michel Foucault a appelé la « microphysique du pouvoir », s’applique à tous les domaines de l’activité humaine et donnera lieu en 2010-2011 à sept séances sur des sociétés et des systèmes politiques différents dans une logique comparatiste et interdisciplinaire.

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Ce séminaire de recherche entend explorer pour la période contemporaine (XIXe et XXe siècles) le champ de l’histoire de la domination comme pratique sociale.

Le concept de domination n’est en effet lié ni à un système politique particulier ni à un type de société donné. Il ne faut ainsi pas nécessairement l’associer aux régimes de dictature ou aux sociétés traditionnelles.

Généralement, il s’agit d’un concept statique mobilisé en sciences sociales pour désigner une réalité institutionnelle. Il nous semble nécessaire d’élargir la définition de ce concept et de l’intégrer dans une démarche d’histoire sociale et culturelle. La domination renvoie en effet avant tout à diverses pratiques sociales fondées sur des représentations partagées. Elle doit se comprendre essentiellement comme un processus interactif, une relation d’échange déséquilibrée entre ceux qui exercent un pouvoir et ceux qui le subissent.

Se confondant dans une large mesure avec la notion d’autorité, elle ne repose pas - selon les définitions classiques de Max Weber, Alexandre Kojève ou encore Hannah Arendt -, sur la force ni même sur la persuasion, mais sur l’acceptation des sujets qu’elle soumet, qui renoncent volontairement à la possibilité de refuser cette domination. Quelle que soit la validité historique d’une telle définition, qui pose problème tant du point de vue de l’origine de cette relation asymétrique que des conditions pratiques de son dépassement, son intérêt pour l’historien réside dans l’invitation qui lui est faite de penser la relation d’autorité non pas comme une évidence mécanique issue d’un système économique ou politique – opposant les puissants et les faibles, les riches et les pauvres, l’Etat et la société – mais dans le fourmillement de rapports quotidiens et dans toute la gamme des possibilités humaines. On peut se demander notamment comment les agents de la domination ressentent, comprennent, exercent leur rôle, sachant qu’il ne sont souvent que des intermédiaires de l’autorité. On peut aussi entrevoir le fait que les sujets qui subissent cette domination sont, dans plusieurs configurations, des acteurs qui ne sont pas dénués de ressources face à l’autorité. Au total, c’est à une étude de la « microphysique du pouvoir » que nous entendons nous livrer en prenant appui sur la vision qu’en donne Michel Foucault : « Ce pouvoir (…) ne s’applique pas purement et simplement, comme une obligation ou une interdiction, à ceux qui « ne l’ont pas » ; il les investit, passe par eux et à travers eux ; il prend appui sur eux, tout comme eux-mêmes, dans leur lutte contre lui, prennent appui à leur tour sur les prises qu’il exerce sur eux ».

L’intérêt d’une telle démarche consiste donc en premier lieu à revisiter l’histoire politique traditionnelle, en envisageant ce qui constitue vraiment, c’est-à-dire concrètement, quotidiennement un pouvoir, mais aussi à interroger toutes les formes sociales de domination à un moment donné, aussi bien dans des lieux attendus (l’école, l’armée…), que dans des situations moins banales (les pratiques de consommation par exemple). Elle consiste aussi, en vertu des centres d’intérêt respectifs des animateurs du séminaire, à favoriser la rencontre d’une part entre des travaux portant sur le XIXe et sur le XXe siècle, d’autre part entre des études portant sur la France, l’Allemagne et l’Europe centrale et orientale. Si le questionnement historique sur l’exercice de l’autorité commence à émerger en France à propos, au moins en partie, de ce pays, l’historiographie allemande sur la notion d’Herrschaft  et d’Eigen-Sinn (quant à soi) et l’historiographie générale sur les relations de pouvoir dans l’ex-bloc communiste explorent en effet depuis quelques années plus régulièrement et plus intensément cette question. Il y a donc là un profit intellectuel évident à croiser les perspectives.

En 2010-2011, sept séances sont prévues :

5 octobre 2010

  • Les catégories du pouvoir et de la domination chez Max Weber, par Catherine Colliot-Thélène (Rennes 1, IUF).

2 novembre 2010

  • La figure du contremaître : France de la 1ère industrialisation /RDA, par François Jarrige (Université de Bourgogne) et Renate Hürtgen (ZZF Potsdam).

25 novembre 2010

  • Authority without Resistance ? « Eigen-Sinn » or : Why everiday life history helps to better understand the compliance of the many, par Thomas Lindenberger (Institut Ludwig Boltzmann, Vienne)

18 janvier 2011

  • Fiefs  et « bourgs pourris » : le clientélisme électoral dans les Alpes-Maritimes sous la Troisième République (1870-1914), par Henri Courrière (docteur en histoire).

22 février 2011

  • Le « besoin de chefs » au début du XXe siècle : un tour d’horizon international entre business, politique et psychologie, par Yves Cohen (EHESS).

15 mars 2011

  • Droit et autorité dans l’empire russe (fin du XIXe s. et début du XXe s.), par Michel Tissier (Rennes 2).

5 avril 2011

  • Dominants parmi les dominés ? L'expérience des professeurs sourds-muets des Institutions d'État (France, années 1800-années 1880) par François Buton (CEPEL, Montpellier 1).

Lugares

  • Université Rennes 2, Campus Villejean, Maison de la Recherche
    Rennes, Francia

Fecha(s)

  • mardi 05 de octobre de 2010
  • mardi 02 de novembre de 2010
  • jeudi 25 de novembre de 2010
  • mardi 18 de janvier de 2011
  • mardi 22 de février de 2011
  • mardi 15 de mars de 2011
  • mardi 05 de avril de 2011

Palabras claves

  • autorité , domination, pouvoir, histoire du XIXe siècle, histoire du XXe siècle, France, Europe

Contactos

  • Pierre Karila-Cohen
    courriel : pierre [dot] karila-cohen [at] wanadoo [dot] fr

Fuente de la información

  • Pierre Karila-Cohen
    courriel : pierre [dot] karila-cohen [at] wanadoo [dot] fr

Para citar este anuncio

« Le pouvoir au quotidien (2010-2011) », Seminario, Calenda, Publicado el lundi 18 de octobre de 2010, https://calenda-formation.labocleo.org/202177

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