L’objectif de ce colloque, programmé dans le cadre des « Ateliers de Sociolinguistique » du LESCLaP (en collaboration avec l’équipe HABITER), est de conduire une réflexion par rapport à l'organisation sociale de l'espace urbain en situation de contact de différents codes symboliques. On cherchera à préciser dans quelle mesure cette diversité est issue des mouvements migratoires globalisés, et dans quelle mesure, pour la France, comme pour d’autres pays (par ex. la Grande-Bretagne, l’Espagne …), il s’agit d’un contrecoup postcolonial. Cela nous amène à analyser les représentations et les mises en mots de ces tensions, conjointement avec l'émergence et l'esthétisation de nouveaux codes métissés, dans les médias et les productions culturelles (film, musique, littérature, théâtre etc.). Nous souhaitons aborder la question de savoir s'il existe un potentiel conflictuel, qui intéresserait les études urbaines, du point de vue de la communication en situation de contact complexe.

Les enjeux de la diversité socioculturelle et linguistique, tels que les tensions entre langue(s) national(e)s, régionales, ainsi que de codes allogènes ou émergents, seront au centre de nos préoccupations scientifiques. Il s’agira de s’interroger sur les procédés qui permettent de représenter, de s'approprier et de véhiculer symboliquement cette diversité. L’exemple de la France (mais aussi le cas de l’Espagne) met clairement en relief en quoi la dimension postcoloniale touche au refoulé collectif, d’où la virulence de la question identitaire dans certains discours concernant l’État-nation et ses marqueurs emblématiques (langue standard …). Bien évidemment, l’étude de cas de figures relevant d’autres histoires (post-)coloniales (Grande-Bretagne et Inde, Portugal et Cap-Vert, Pays-Bas et  Indonésie …) sera fort utile pour élaborer un cadre conceptuel permettant de mieux comprendre la problématique liée à la France et à ses anciennes colonies. En effet, dans un contexte de migration mondialisée et de remise en question des politiques à l’échelle nationale, le rôle des villes dans la gestion de la diversité des codes socioculturels est au premier plan, si l'on admet que ce sont les territoires urbains qui sont centraux dans l’expérience de l’altérité et, du même coup, le creuset de l’expression de toutes sortes de « minorités ». Il conviendra donc d'examiner les phénomènes de contact de langues qui jouent un rôle crucial dans cette problématique, notamment par rapport à la réorganisation des relations entre l’universel et le particulier, y compris les reflets esthétisés (et commercialisés) de ces évolutions.

Les frais d’inscription de 50,00 € (les doctorants paient 25,00 €) incluent 2 repas de midi et un exemplaire des actes du colloque, qui seront publiés chez l’Harmattan (Carnets d'Atelier de Sociolinguistique = CAS). 

Les propositions de communications (max. 500 mots + 5 mots cles) peuvent être soumises

avant le 31 mai 2011

à l’adresse suivante : colloque.lesclap2012@yahoo.fr

La décision du comité scientifique sur les propositions retenues sera notifiée avant le 1er juillet 2011. 

Comité Scientifique :

• Denis BLOT (LESCLaP / HABITER)
• Jean COPANS (Université Paris Descartes / INED / IRD)
• Jean-Michel ELOY (LESCLaP)
• Gilles FORLOT (LESCLaP)
• Frank JABLONKA (LESCLaP)
• Olivier LAZZAROTTI (HABITER)
• Bertrand MASQUELIER (LAIOS)
• Cécile MATTHIEU (LESCLaP)
• Christophe REY (LESCLaP)
• Philippe REYNES (LESCLaP)