Página inicialLangage et affectivité. Perspectives phénoménologiques
Publicado mercredi, 30 de mai de 2012
Resumo
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Présentation
De la phénoménologie, on ne retient souvent que le slogan husserlien de « retour aux choses mêmes » et l’idée sous-jacente qu’il résume : celle de la possibilité d’une description des structures de l’expérience indépendante des structures linguistiques par lesquelles nous rendons compte de cette expérience. En d’autres termes, l’idée d’une « expérience anté-prédicative ». Or, celle-ci paraît creuser un hiatus entre le discours et l’expérience, entre le langage et le monde, comme si le retour à la plénitude incorporée du monde et l’enracinement dans l’existence et la vie se faisaient au détriment des procédures logiques élémentaires, au détriment même de la raison – bref, du Logos. De sorte que l’intérêt pour la « chose affective » dont témoignent tous les auteurs de cette tradition serait presque solidaire de leur détournement croissant à l’égard de l’analyse du langage, ce qui pourrait trouver l’un de ses points d’achèvement dans la thématique henryenne de l’auto-affection, plaçant l’affectivité au cœur de la problématique philosophique, au risque de lui dénier toute visée, toute expressivité même. Si la phénoménologie accorde une place fondamentale à la question de l’affectivité, elle semble peu à même d’offrir une analyse pertinente de ses rapports avec le langage et singulièrement inopérante face aux discours de l’herméneutique, de la psychanalyse ou de la philosophie du langage.
Au fil conducteur de cet apparent paradoxe, le colloque abordera à nouveaux frais la question de savoir s’il existe un mode d’expression adéquat pour l’affectivité, un langage approprié pour parler des émotions, des sentiments, des passions. Que veulent d’ailleurs dire précisément ces mots et comment différencier leurs significations ? S’il existe des lois d’essence organisant le champ de l’affectivité, en va-t-il de même pour le langage par lequel nous en rendons compte ? Peut-on dire que l’expression des sentiments ou le « langage corporel » sont véritablement des types linguistiques, quand ils ne prennent pas une forme propositionnelle ? Qu’en est-il, dans ces conditions, de certains phénomènes affectifs plus spécifiques et difficilement saisissables, comme les pathologies étudiées par certains psychiatres influencés par Heidegger ? A moins que ce ne soit le langage qui, par ses distinctions, nous permette d’y voir plus clair dans l’apparent désordre du coeur et nous guide sur la voie de son éventuelle rationalité. Mais celui-ci ne généralise-t-il pas toujours ce qui demeure irréductiblement individuel et unique, au point qu’il faille souvent inventer un nouveau langage ou en repousser les règles traditionnelles pour rendre audibles l’amour, la haine, le plaisir, l’hystérie ou la mélancolie ? L’art et surtout la littérature et la poésie fournissent ainsi des exemples de ces moyens inédits par lesquels les phénomènes affectifs viennent à signifier. C’est finalement peut-être ce concept de signification, si décisif dans la fondation et le déploiement de la méthode phénoménologique, qui justifie en dernière instance la question ici abordée ainsi que le biais méthodologique retenu.
L’interrogation des relations problématiques entre langage et affectivité aura donc à s’ordonner autour des notions les plus centrales de la phénoménologie que sont le corps, la raison, la vie et l’existence, en envisageant les sources où celle-ci va puiser et les horizons notamment esthétiques et psychopathologiques, qu’elle permet d'ouvrir, afin de cerner les enjeux et les limites de l’approche phénoménologique de ce rapport complexe entre langage et affectivité
Programme
Jeudi 31 mai
10h00 François Calori (U. Rennes I)
Des plaisirs sans nom
11h00 Jérôme Porée (U. Rennes I)
Le langage avant le langage. Sentiment, corps propre et signification chez Maine de Biran
12h Pause-déjeuner
13h30 Rudolf Bernet (KU Leuven – Husserl Archives)
Husserl sur les plaisirs du sujet charnel
14h30 Samuel Le Quitte (U. Rennes I)
La « logique » des sentiments
15h30 Pause
16h Grégori Jean (UC Louvain – Archives Michel Henry)
« La vérité est un cri » : affectivité, force et langage naturel chez Michel Henry
Vendredi 1er juin
9h00 Muriel Van Vliet (U. Rennes I/U. Paris I)
Grammaire des affects et phénomène d'expression selon Cassirer et Warburg
10h00 Stefan Kristensen (U. Genève)
Schéma corporel et espace affectif
11h Pause
11h15 François de Gandt (U. Lille III)
Chute, rêve, décision : une exégèse de Rêve et existence de Binswanger
12h15 Gabriel Mahéo (U. Rennes I)
Le discours amoureux, entre poésie et délire
13h15 Pause-déjeuner
14h45 Philippe Cabestan (CPGE, Paris)
Langage et affectivité dans l’œuvre de Sartre : le cas Gustave Flaubert
15h45 Nathalie Monnin (CPGE, Saint-Brieuc)
La structure a priori de l'affectivité chez Sartre : du Mallarmé à L'idiot de la famille
Categorias
- Pensamento (Categoria principal)
- Pensamento, comunicação e arte > Pensamento > Filosofia
Locais
- Campus de Beaulieu (Bâtiment 32B, salle 12, UFR de philosophie)
Rennes, França
Datas
- jeudi, 31 de mai de 2012
- vendredi, 01 de juin de 2012
Palavras-chave
- phénoménologie, langage, affectivité
Contactos
- Samuel Le Quitte
courriel : slequitte [at] yahoo [dot] fr - Gabriel Mahéo
courriel : gabmaheo [at] yahoo [dot] fr
Fonte da informação
- Samuel Le Quitte
courriel : slequitte [at] yahoo [dot] fr
Para citar este anúncio
« Langage et affectivité. Perspectives phénoménologiques », Colóquio, Calenda, Publicado mercredi, 30 de mai de 2012, https://calenda-formation.labocleo.org/208736