Présentation

Le jugement de l’art ne se limite pas à la critique esthétique ou au goût. L’acte de juger l’art incombe également aux institutions judiciaires (protection des œuvres, droits d’auteur, censure, identification d’une production comme création artistique –voir Brancusi contre les Etats-Unis, 1928). Le jugement participe à la valeur d’une œuvre et l’art participe à son tour, à la construction d’une culture juridique.

Lorsque les œuvres artistiques anciennes représentaient la justice comme vertu, souvent dans la forme de la statue Justitia aux accessoires signifiant l’impartialité (la balance et le bandeau), la force et la détermination (le glaive), le message était positif. Mais la polysémie de l’art permet également de voir dans la déesse l’aveuglement (le bandeau), le châtiment (le glaive) et l’intérêt (la balance déséquilibrée). La sculpture, la peinture, le dessin, le caricature suivis par le cinéma et les séries télévisuelles ont fréquemment pris la justice comme thème. Les formes contemporaines de l’art telles que la vidéo, le pochoir de rue, l’installation, la performance, l’art numérique, ou le texte se livrent tout autant aux questions de justice en tant que valeur ou institution.

Le séminaire de cette année vise une nouvelle réflexion sur la représentation de la justice dans l’art contemporain, du concret à l’éphémère, du conceptuel à l’affectif. Comment l’art contemporain peut-il représenter les rapports entre l’art et le droit, entre l’art et la justice ? Que visent les artistes qui s’adressent aux sujets juridiques - à des époques différentes, par des formes diverses ?

Quel droit, quelle justice représente-t-on et pourquoi ?

Le thème « Performing the law » portera sur l’idée de performance dans les domaines de représentation de la justice qui sont le théâtre, la dance, la performance d’art contemporain mais aussi la notion de performance judiciaire, la performance des avocats et des magistrats, la parole performative … L’année s’achèvera avec une exposition du photographe américain Richard Ross.

D’autres artistes viendront également nous présenter leur travail, certains dans le domaine du Net Art, ce qui relie le séminaire également au projet JILC sur les nouvelles technologies et la justice (lancé par les journées d’étude du 14 octobre et le 6 avril).

Comme toujours l’Institut des hautes études sur la justice et le Laboratoire communication et politique du CNRS sont également nos partenaires.

Programme des séances

Vendredi 25 novembre 2011, 14h -17 h 

• Lieu Ecole Nationale de la Magistrature

Art et droit : les questions juridiques dans l’art contemporain. Emilie Villez, co-directrice de la fondation Kadist

Vendredi 2 décembre 2011, 14 h - 17 h 

• lieu -  MSCI

L’art, l’image réaliste et la justice. Alain Declercq, artiste-Net Art et photographie

Vendredi 27 janvier 2012, 14 h - 17 h  

• Lieu - MSCI

L’architecture des tribunaux contemporains, Linda Mulcahy, professeur de droit London School of Economics et l’auteure de Legal Architecture, Routledge 2011.

Vendredi 10 février 2012, 14h – 17h

• lieu – MSCI

Interaction et Net Art, Samuel Bianchini

Vendredi 23 mars 2012, 14 h - 17 h

• lieu MSCI – rez-de-chaussée

« Plaidoirie pour une jurisprudence » / performance conçue par Patrick Bernier et Olive Martin

Vendredi 6 avril 2012, 10h - 17h

• lieu MSCI- rez-de-chaussée

Cécile Debost, présentation de thèse

Vendredi 11 mai 2012, 14h – 17h

• lieu – MSCI

« Images de Justice », Judith Resnik et Dennis Curtis (Yale)

Vendredi 15 juin 2012, 14 h - 17 h

• lieu : Nanterre, bâtiment L, salle Reverdy.

Photographier la justice, Richard Ross, photographe, Université de Californie à Santa Barbara

Exposition de photographie, « Images of Justice », Richard Ross du 12 au 22 juin (Université Paris Ouest-Nanterre, bâtiment L, salle Reverdy).