Présentation

Les « classes moyennes » sont au cœur des débats publics, médiatiques, politiques, sans que l’on sache vraiment qui est ainsi désigné. Deux Français sur trois déclarent appartenir aujourd’hui aux « classes moyennes », ce qui est la plupart du temps une façon de se positionner comme « ni riche ni pauvre ».  L’enjeu est pourtant de taille, en termes de justice fiscale et sociale comme de cohésion sociale.

Qui sont les « classes moyennes » ? Quelles valeurs, quels modes de vie, quelles formes d’engagement sont les leurs ? Après l’essor des « nouvelles classes moyennes » dans les années 60-70, en lien avec le développement de l’Etat Providence, que deviennent-elles aujourd’hui dans un contexte social et économique renouvelé, marqué par leur expansion numérique, la précarisation des emplois, la montée des inégalités ? Sont-elles en déclin ou à la dérive comme on l’entend le plus souvent, tendues par l’angoisse du déclassement et la hantise de la reproduction sociale ? Sont-elles en crise ou en recomposition ?

Dans ce contexte de regain d’une notion d’autant plus utilisée qu’elle est vague et floue, la revue Espaces et Sociétés a voulu apporter un éclairage, du point de vue qui est le sien, celui d’une entrée par l’espace : qu’est ce que les espaces font aux « classes moyennes », et qu’est ce que les « classes moyennes » font des espaces ? 

Quels sont leurs espaces de résidence, de loisirs, de consommation ? En quoi ces espaces les distinguent-elles des autres catégories sociales, et quelles différences au sein même de la catégorie contribuent-ils à créer ? Comment cohabitent-elles avec les populations qui les y entourent, parfois socialement proches, parfois très éloignées ? En quoi les espaces vécus interviennent-ils dans leur manière de voir le monde et dans la construction de leur identité sociale ? Comment la socialisation résidentielle se conjugue-t-elle avec les autres sphères – professionnelle, politique…– de socialisation ? Telles sont les questions que ce numéro spécial a voulu aborder.

Organisation de la table ronde

• Présentation du numéro d’Espaces et Sociétés : Stéphanie Vermeersch (Espaces et Sociétés et LAVUE-CNRS) (10 minutes)

• Intervention de François Cusin (IRISSO-CNRS) « Le logement, facteur de sécurisation pour des classes moyennes fragilisées » (10 minutes)

• Intervention d’Anne Lambert (EHESS) « Des « pionniers » prisonniers : immobilité résidentielle et déclassement social des pavillonnaires en ville nouvelle » (10 minutes)

• Réactions et questions d’Edmond Préteceille (OSC-Sciences Po-CNRS) et Catherine Bidou (Espaces et Sociétés et IRISSO-CNRS) (20 minutes)

• débat général avec la salle (30 minutes)