Calenda - O calendário de letras e de ciências sociais e humanas
« Tour de Babel » ou réseaux planétaires en recomposition permanente ?
"Tower of Babel" or global networks in permanent restructuring
Les phénomènes migratoires entre mythes et réalités
Migration between myth and reality
Publicado jeudi, 28 de mars de 2013
Resumo
Les phénomènes migratoires font partie des sujets les plus étudiés au monde, et pourtant ils comportent encore bien des zones d’ombre. Ils alimentent des débats passionnés, où l’analyse des faits est fréquemment biaisée par de multiples présupposés, voire des clichés ou des fantasmes. L’ampleur apparente des flux actuels tend à faire oublier l’importance considérable des mouvements internationaux à certaines époques de l’histoire humaine – tout au moins pour certaines parties du monde. L’approche rigoureuse de ce type de phénomène se heurte en fait à de nombreuses difficultés, notamment l’extrême diversité de ses formes concrètes et les transformations continuelles de celles-ci, rendant très aléatoire toute tentative de prévision. La question de départ de tout essai d’analyse globale pourrait être formulée comme suit : comment appréhender les logiques qui régissent les mouvements migratoires et déterminent leurs changements ?
Anúncio
Tunisian-Mediterranean Association for Historical, Social and Economic Studies (T.M.A. for H.S.E.S.) organisera le 5, 6, et 7 décembre 2013 à Béja (Tunisie), son cinquième Colloque international sur le thème : « Tour de Babel » ou réseaux planétaires en recomposition permanente ? Les phénomènes migratoires entre mythes et réalités
Argumentaire
Les phénomènes migratoires font partie des sujets les plus étudiés au monde, et pourtant ils comportent encore bien des zones d’ombre. Ils alimentent des débats passionnés, où l’analyse des faits est fréquemment biaisée par de multiples présupposés, voire des clichés ou des fantasmes. L’ampleur apparente des flux actuels tend à faire oublier l’importance considérable des mouvements internationaux à certaines époques de l’histoire humaine – tout au moins pour certaines parties du monde. L’approche rigoureuse de ce type de phénomène se heurte en fait à de nombreuses difficultés, notamment l’extrême diversité de ses formes concrètes et les transformations continuelles de celles-ci, rendant très aléatoire toute tentative de prévision. La question de départ de tout essai d’analyse globale pourrait être formulée comme suit : comment appréhender les logiques qui régissent les mouvements migratoires et déterminent leurs changements ?
Le terme « migration » sert à désigner toute forme de déplacement massif de population d’un pays (ou région, ou territoire) vers un autre, à titre temporaire ou définitif. Il convient en premier lieu de s’interroger sur les « causes » objectives de ce déplacement, ainsi que sur ses principales conséquences pour la société d’accueil comme pour la société de départ. La première cause avancée est d’ordre économique : les écarts de richesse entraîneraient logiquement un « afflux » de ressortissants des pays pauvres vers les pays plus riches, avec pour conséquences d’inévitables tensions sociales, mais aussi un certain enrichissement culturel réciproque. Les facteurs démographiques sont également invoqués : les pays à fortes densités humaines (et à fort accroissement naturel) tendraient spontanément à exporter leurs « excédents » de population vers les régions ou pays les moins peuplés ; mais ceci conduit-il à un « rééquilibrage » global ou à de nouveaux déséquilibres ? Les facteurs politiques peuvent également jouer un rôle décisif : déplacements forcés de populations fuyant la guerre ou l’oppression. A quoi s’ajoutent (plus récemment) les facteurs climatiques ou environnementaux, lesquels affecteraient des groupes de populations de plus en plus importants dans diverses parties du monde. Mais au-delà de l’énumération des causes (réelles ou potentielles) des déplacements et de leurs principales conséquences, il importe de s’interroger sur les rapports de causalité et les dynamiques à l’œuvre : ce qui suppose la prise en compte des interactions entre facteurs de nature différente. Ceci est nécessaire pour comprendre les stratégies (collectives et individuelles) des migrants, ainsi que leurs changements.
Aucune analyse du phénomène migratoire ne peut faire abstraction de sa dimension historique. Il s’agirait d’un phénomène aussi ancien que l’humanité, même s’il est parfois difficile de le distinguer de la nomadisation – mode de vie impliquant des déplacements plus ou moins réguliers en quête de subsistance, et aboutissant dans certains cas à des changements de territoires. Depuis la plus haute Antiquité, le Bassin méditerranéen a connu d’intenses migrations : celles des Phéniciens et des Grecs se fondent sur la multiplication des comptoirs commerciaux, dont certains deviennent d’importants foyers de peuplement. La découverte des Amériques va donner au phénomène migratoire une envergure mondiale : et ce même si pendant plusieurs siècles, l’occupation du Nouveau Monde par les Européens progresse à un rythme plutôt lent par comparaison avec la traite esclavagiste. En fait, c’est entre le milieu du XIXe siècle et les premières décennies du XXe que l’émigration européenne vers l’Amérique atteint son intensité maximale, concernant plus de 55 millions de personnes entre 1846 et 1932 (dont 34 millions pour l’Amérique du Nord). Au Brésil, celle-ci contribue pour une large part à l’accroissement spectaculaire de la population totale en un siècle : de 17 millions en 1900 à 170 millions en 2000 ! Bien que plus limitée, l’immigration asiatique (surtout chinoise et japonaise) va avoir une influence culturelle non négligeable au niveau de diverses parties du continent américain.
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les flux migratoires internationaux évoluent de manière complexe, tout en présentant une stabilité remarquable en termes relatifs : ils concerneraient jusqu’à nos jours environ 3 % de la population mondiale (ce qui suffit à rejeter le spectre d’une « invasion » du Nord par le Sud). En dehors de l’immédiat après-guerre, marqué par de vastes transferts forcés (de l’ordre de 35 millions de personnes en Europe), on peut distinguer 3 grandes périodes : 1) une phase d’expansion économique (1950-1973), au cours de laquelle se constituent des flux massifs en croissance régulière orientés vers les grandes puissances industrielles d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, mais aussi certains pays gros producteurs de pétrole (notamment du Golfe Arabo-Persique) ; 2) une phase de récession (de 1973 à la fin des années 1980), marquée par des remises en cause et des efforts d’adaptation ; 3) une phase dominée par la mondialisation, où la dissolution du bloc soviétique et la « libéralisation » économique de la Chine contribuent à l’émergence de nouveaux foyers d’émigration : d’où une diversification des flux à l’échelle planétaire, renforcée par la montée de la pauvreté dans de nombreux pays du Sud.
En ce début du XXIe siècle, le contexte mondial est marqué par une intensification des mouvements migratoires parallèle à l’accroissement démographique global, et par la fermeture générale des pays du Nord (alors que ceux-ci ne constituent qu’une partie des pays d’accueil réels). La diversification incessante des flux rend leur analyse particulièrement complexe. On assiste à des renversements historiques de situation : d’anciens pays d’émigration deviennent pays d’immigration (cas de plusieurs pays d’Europe du Sud). D’autre part, l’immigration « de transit » tend à occuper une place croissante dans nombre de « pays d’émigration », du fait de leur position géographique. En dehors des flux eux-mêmes, la nature et la logique des mouvements migratoires évoluent profondément. Les migrations de travail proprement dites tendent à reculer (au moins formellement) au profit d’autres formes (migrations intellectuelles, sanitaires, etc.). Si l’immigration algérienne en France, régie par des accords bilatéraux, a pris fin officiellement en 1973, elle se poursuit depuis lors au titre du regroupement familial (ainsi que sous forme clandestine), avec de nouvelles implications économiques, sociales et culturelles. Par ailleurs, la création et l’élargissement de l’Union Européenne se traduisent à la fois par de nouvelles opportunités pour les ressortissants de certains pays et de nouvelles formes de discrimination. A l’échelle mondiale, la politique de la majorité des pays du Nord présente un caractère de plus en plus contradictoire, conjuguant restrictions officielles et mesures dérogatoires ponctuelles face aux contraintes spécifiques du marché de l’emploi et de l’évolution démographique (vieillissement généralisé). Ceci a pour conséquence un développement sans précédent des migrations clandestines, phénomène nullement nouveau en soi, mais qui prend de nos jours des proportions démesurées et dramatiques, causant chaque année des dizaines de milliers de morts en Méditerranée, dans l’Atlantique, dans le désert au sud des Etats-Unis, etc. Et le coût financier croissant de cette pratique se traduit par une sélection sociale contribuant à modifier sensiblement le « profil » socioéconomique des migrants. Enfin, il importe de mentionner un phénomène trop souvent méconnu ou sous-estimé : la féminisation croissante des migrations, particulièrement nette dans le cas des Philippines, mais aussi de la Chine, du Mexique et d’autres pays d’Amérique latine. Des femmes (en majorité mariées) qui émigrent seules pour subvenir aux besoins de leur famille, c’est là une inversion totale du modèle longtemps dominant, et dont les implications sociales peuvent être profondes. Par-delà l’extrême diversité des situations, une question revient de plus en plus fréquemment dans les débats sur les migrations internationales : l’attention devrait-elle porter principalement sur les problèmes d’insertion des migrants dans les sociétés d’accueil, ou sur leur rôle d’agents de développement dans leur société d’origine (domaine où certains font preuve d’une réelle efficacité), ou encore sur leur fonction plus générale d’agents d’échanges interculturels ?
La polarisation souvent obsessionnelle sur les questions relatives aux migrations internationales tend à occulter l’autre face du phénomène : les migrations « internes » ou « régionales », se déroulant à l’échelle d’un territoire national donné, ou d’un ensemble supranational rassemblant des Etats unis par de solides liens de voisinage, culturels et/ou économiques, et assurant à leurs ressortissants une liberté de circulation officielle ou effective. Or ce type de migrations occupe, au moins sur le plan quantitatif, une place considérable, et en tout cas très supérieure à celle des migrations internationales : il concernerait environ 740 millions de personnes à l’échelle planétaire (PNUD, 2009), soit près de quatre fois plus que ces dernières. On oublie fréquemment de nos jours l’importance historique des déplacements saisonniers interrégionaux en Europe. En France et dans quelques pays voisins, dès le XIVe siècle, l’affaiblissement de l’ordre féodal contribue à la formation d’une sorte de « population flottante », composée en partie d’anciens serfs et d’artisans ruraux « libérés » des anciens liens d’allégeance et contraints de se déplacer une grande partie de l’année à la recherche de travaux temporaires. Et pendant au moins 4 siècles, les autorités exercent une répression aussi cruelle qu’inefficace contre ces groupes de population au nom de la lutte contre le « vagabondage ». Les choses ne changent réellement qu’avec l’émergence du système capitaliste, dans lequel la « mobilité de la main d’œuvre » représente un atout important. De nos jours, on constate l’importance persistante des migrations journalières dans de nombreuses zones frontalières d’Europe. On connaît par ailleurs l’importance des migrations internes dans l’histoire des Etats-Unis, notamment avec la « conquête de l’Ouest », bien avant les grandes vagues d’immigration européenne. Mais c’est au Brésil que les migrations internes occupent une place absolument incomparable, depuis la conquête jusqu’à nos jours. L’un des traits culturels les plus marquants de cet immense pays est la mobilité spatiale exceptionnelle, liée à une croyance permanente en l’existence de nouvelles « terres vierges » à occuper et à mettre en valeur. Cette mobilité a été encouragée de tout temps par les autorités, et particulièrement sous la dictature militaire (1964-1985), qui prétendait trouver dans la colonisation de l’Amazonie une solution définitive aux conflits pour la terre.
Les migrations « internes » revêtent des modalités très diverses : elles peuvent être saisonnières, de longue durée ou définitives, s’inscrire dans un cadre individuel, familial ou collectif (impliquant le recours à des réseaux parfois complexes), être axées sur la recherche de revenus salariaux ou autres, impliquer un changement partiel ou total de style de vie, etc. On peut distinguer essentiellement deux grands types de migrations « internes », dont chacun occupe généralement une place importante dans la majorité des pays du Sud : les migrations des campagnes vers les villes ou exode rural, et les migrations entre différentes zones rurales. L’exode rural est un phénomène quasi universel, dont le rythme excessivement rapide constitue l’un des principaux sujets de préoccupation des autorités politiques, compte tenu de l’incapacité des grandes villes des pays pauvres à offrir des conditions de vie décentes à des masses de ruraux fuyant la misère des campagnes : d’où la constitution de vastes zones d’habitat spontané (bidonvilles ou colonies de squatters), dépourvues des infrastructures élémentaires, où des familles déshéritées s’efforcent de survivre dans les conditions les plus précaires, et constamment menacées d’expulsion. Les migrations entre zones rurales sont généralement moins connues, bien qu’elles occupent parfois une place plus importante : tel serait notamment le cas en Inde (au moins jusqu’à une période toute récente), où les régions les plus dynamiques sur le plan agricole attirent régulièrement une importante main d’œuvre saisonnière en provenance des régions les plus pauvres. L’impact socio-économique de ces mouvements saisonniers est certainement loin d’être négligeable, bien que difficile à évaluer à l’échelle de l’ensemble du pays. Des phénomènes similaires s’observent (à une échelle plus réduite) dans diverses régions du Maghreb, avec les déplacements saisonniers des zones montagneuses vers les plaines agricoles, malgré une orientation croissante vers les zones urbaines. Enfin, certains regroupements régionaux d’Afrique subsaharienne (comme la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, ou d’Afrique Centrale) présentent des situations intéressantes, dans la mesure où ils contribuent à corriger en partie les découpages territoriaux arbitraires hérités du colonialisme et à entretenir des courants d’échanges sur la base des complémentarités. Dans ce cadre, les courants migratoires (anciens ou récents) contribuent largement au dynamisme de certaines régions d’agriculture « pionnière », ainsi qu’à la constitution de filières commerciales ou artisanales performantes par-delà les frontières. Mais d’une manière générale, la condition des migrants (et même des descendants d’immigrés) reste sujette aux aléas de la conjoncture économique et politique. On ne peut oublier qu’en 1982, le Nigeria, géant de l’Afrique et gros producteur de pétrole, a brutalement expulsé en quelques jours plus d’un million de travailleurs ou résidents africains. Et avec la multiplication des conflits armés en diverses parties du Continent, les déplacements forcés l’emportent parfois sur les déplacements volontaires.
Axes du Colloque
Axe 1 : Causalités et rationalités des mouvements migratoires
- Approches classiques des causes ; intérêt et limites des typologies
- Interactions de facteurs structurels et conjoncturels
- Modes de contrôle social des mouvements et des migrants
- Logiques et stratégies migratoires : des trajectoires individuelles aux réseaux ; fonctions des « diasporas »
- Migrations et changements socioculturels
Axe 2 : Migrations et déplacements de populations au cours de l’histoire
- Circulation des hommes et circulation des richesses, des techniques, des idées et des maladies…
- Migrations « spontanées », migrations organisées et déplacements forcés
- Migrations et relations entre sociétés de départ et société d’accueil ; répercussions économiques, sociales et culturelles : osmose ou repli communautaire ?
- Migrations et géopolitique : conquête, peuplement, reconfigurations territoriales et politiques…
Axe 3 : Globalisation, mouvements migratoires internationaux et principaux enjeux actuels
- Accélération et transformations des flux ; nouvelles logiques migratoires
- Politiques d’immigration, essais de régulation et contradictions ; problèmes d’insertion des migrants dans les sociétés d’accueil
- Migrations et sociétés de départ : effets démographiques et socio-économiques ; migrants et initiatives de développement local
- Féminisation des mouvements migratoires et implications sociales
- Vers une gouvernance mondiale ?
Axe 4 : Migrations « internes » ou « régionales », recompositions territoriales et mutations socio-économiques
- Migrations saisonnières entre zones rurales ou entre villes et campagnes
- Exode rural et migrations durables vers les régions plus développées
- « Rurbanisation » et mouvements de retour vers les campagnes
- Fronts pionniers et colonisation de « terres vierges »
- Mouvements liés aux changements climatiques ou environnementaux.
Modalités de soumission
- Les propositions de communication pourront être soumises en arabe, en anglais, en françaisou en espagnol.
- Résumé détaillé : une page au minimum (Police : Times New Roman 12), avec un C.V. scientifique mis à jour
- Pour les résumés en français ou en espagnol, une traduction détaillée en anglais est obligatoire (une page au minimum).
- Pour les résumés en arabe, une traduction détaillée en anglais ou en français est obligatoire (une page au minimum).
- Une publication est envisagée à l’issue du colloque après l’évaluation des textes.
Dates importantes
-
25 juin 2013 : Date limite pour les soumissions à l’adresse suivante : tunisian.mediterranean.associ@gmail.com
- La sélection des communications par le comité scientifique sera rendue publique avant le 10 juillet 2013.
- 15 novembre 2013 : Date limite pour l’envoi du Texte Final
- 5, 6, et 7 décembre 2013 : Colloque
Comité scientifique
- Brahim Mohammed SAADAOUI (Université de Tunisie / T.M.A. for H.S.E.S.)
- Nelly HANNA (Université américaine. Caire. Egypte)
- Anne-Claire de Gayffier-Bonneville (INALCO – Paris. France)
- Maha Talaat Mostafa (Académie Sadate des sciences administratives. Egypte)
- John Chircop (University of Malta)
- Mabrouk BAHI (Université de SFAX. Tunisie)
- Bernard VINCENT (E.H.ES.S. Paris. France),
- Jann Pasler (University of San Diego. U.S.A.)
- Adel Ben Youssel (Université de Sousse. Tunisie)
- abderrezak AMOKRANE (Université Sétif. Algérie),
- Mourad ZAOUINE (Université Hassan II. Mohammedia. Maroc),
- Mohammed CHADLI, (Université Houari Boumediene. Alger. Algérie),
- Joseph Koffi N. TSIGBE (Université de Lomé. Togo),
- Khalid Nouicer (Université de Mannouba. Tunisie),
- Yves GUILLERMOU (Université de Toulouse 3. France)
- MBIDA ONAMBELE Max Zachée Saintclair (Université de Buea. Cameroun)
- Ralph SCHOR (Université de Nice-Sophia Antipolis. France),
- Ali Toumi (Université de Tunis. Tunisie)
- Elizabeth BISHOP (Texas State University. U.S.A.)
- Alain HUGON (Université de Caen Basse-Normandie. France),
- Tedj GHOMRI (Université de Béchar. Algérie)
- Othmane MANSOURI (Université Hassan II. Casablanca. Maroc)
The Tunisian-Mediterranean Association for Historical, Social and Economic Studies (T.M.A. for H.S.E.S.) holds its fifth International Symposium on December 5, 6, 7, 2013 in Béja (Tunisia), entitled: "Tower of Babel" or global networks in permanent restructuring Migration between myth and reality.
Argument
Migratory phenomena constitutes one of the most studied topics in the world, and yet there is still much to be explored. Indeed, they prompt passionate debate, in which the analysis of facts is frequently biased by many assumptions, clichés or even fantasies. The apparent magnitude of the contemporary flows tends to disregard the importance of international movements in history, at least for some areas of the globe. A rigorous approach to this phenomenon actually faces many challenges, including extreme diversity of concrete forms and continuous transformations, rendering any attempts at projections very much unpredictable. The initial question behind any endeavours to comprehensive analysis could be formulated as follows: how to understand the logic governing migration and determine their changes?
The term "migration" is used to denote any form of mass movement of people from one country (or region or territory) to another, either momentarily or permanently. It is first necessary to examine the objective "causes" of such human movement, as well as its main consequences for the both the place of origin and the host society. The first cause is economic progress: the wealth gap would logically lead to a "surge" of nationals from poorer to richer countries, with the inevitable consequences of social tensions, but also leading to a mutual cultural enrichment. Demographic factors are also invoked: countries with high human population densities (and high natural increase) tend spontaneously to export their "surplus" population to less populated countries or regions, but does this lead to a global "rebalancing" or to new imbalances? Political factors may also play a role: the forced displacement of people fleeing war or oppression. One can add (the more recent) climatic and environmental factors, which affect increasingly important populations in many parts of the world. But beyond the listing of (actual or potential) causes leading to these movements and shaping their consequences, it is important to examine the causal relationships and dynamics at work: this involves taking into account the interactions of the different kind of factors. This is necessary to understand the strategies (be they individual or collective) of migrants and their life changes.
No analysis of migration can ignore its historical dimension. It is, in fact, a phenomenon as old as humanity, even if it is sometimes difficult to distinguish from nomadization – a lifestyle involving a more or less regular movement in search of livelihood, leading in some cases to shifts in the territory. Since ancient times, the Mediterranean basin has undergone intense migration: those of the Phoenicians and Greeks were based on the multiplication of trading posts, some of which became important population centers. The discovery of the Americas would give migration a global dimension: even though it lasted for several centuries, the occupation of the New World by Europeans progressed at a slow pace compared with the slave trade. In fact, it was in the middle of the nineteenth century and the first decades of the twentieth that European emigration to America reached its maximum with more than 55 million settlers between 1846 and 1932 (including 34 million for the North America). In Brazil, it contributed widely to the dramatic increase of the total population during one century: from 17 million in 1900 to 170 million in 2000! Though limited, immigration from Asia (especially China and Japan) has had a significant cultural influence on various parts of the American continent.
Since the end of the Second World War, international migration flows have evolved in a complex manner, while exhibiting a remarkable but relative stability: these flows related to approximately 3% of the world population of the present day (which is enough to reject the spectrum of an "invasion" of the North by the South). Shortly after the post-war period, marked by extensive forcible transfers (about 35 million people in Europe), we can distinguish three major periods: 1) a phase of economic expansion (1950-1973) during which massive flows were in steady growth and oriented not only towards the industrial powers of Western Europe and North America, but also towards some oil-producing countries (including the Persian Gulf); 2) a recession (1973 to the late 1980s), marked by a sort of questioning and adaptation of efforts, and 3) a phase dominated by globalization, where the dissolution of the Soviet bloc and the economic "liberalization" of China contributed to the emergence of new centers of migration: where diversification flows globally, reinforced by the rise of poverty in many countries.
In the early twenty-first century, the global context is marked by an intensification of migration flows parallel to the overall population growth and the general closure of the North (although the latter countries form only a part of the host countries). Incessant diversification of the flow of migration makes its analysis very complex. The world is witnessing reversals of the historical situation: former emigration countries become countries of immigration (as in several countries in Southern Europe). On the other hand, immigration "transit" tends to occupy a growing number of "sending countries", because of their geographical position. Beyond flows themselves, the nature and logic of migration is changing profoundly. Labor migration itself tends to decline (at least formally) giving way to other types of migration (intellectual migration, health, etc.). If Algerian immigration into France, governed by bilateral agreements, officially ended in 1973, it has continued since then through the process of family reunification (as well as illegally), creating new economic, social and cultural implications. In addition, the creation and expansion of the European Union are translated in both new opportunities for nationals of certain countries and new forms of discrimination. Globally, the policy of the majority of Northern countries has a more contradictory character, combining official restrictions and derogations to face specific constraints of the labor market and wider demographic trends (widespread aging). This has resulted in an unprecedented growth of irregular migration, not a new phenomenon in itself, but one which has nowadays reached dramatic and inflated proportions, causing every year tens of thousands of deaths in the Mediterranean, the Atlantic, in the desert south of the United States, etc.. Moreover, increasing the financial cost of this practice leads to a process of social selection contributing to significantly change the socio-economic "profile" of migrants. Finally, there is another often ignored or underestimated, but worth mentioning, phenomenon; the increasing feminization of migration, particularly evident in the case of the Philippines, but also in China, Mexico and other Latin American countries. This is made out of women (who are mostly married) who migrate alone to support their families –this being a complete reversal of the long dominant model, and its social implications can be profound. Beyond the extreme diversity of situations, a question pops up more and more frequently in discussions on international migration: should focus be primarily directed on the problems of migrant integration in the host societies, or their role as agents of development in their society of origin (area where some immigrants show a real efficiency), or their more general function as agents of intercultural exchange?
Often, obsessive polarization about issues related to international migration tends to obscure the other side of the phenomenon: migration "internal" or "regional" takes place at the level of a given country, or at a supranational level, bringing together states united by strong neighborhood, cultural and / or economic ties and ensuring their citizens official or effective freedom of movement. However, this type of migration occupies, at least in quantitative terms, a considerable place, which is in any case much higher than international migration: it concerns approximately 740 million people globally (UNDP, 2009), nearly four times the latter. Often forgotten today, is the historical importance of seasonal migration movements in Europe. In France and some neighboring countries, from the fourteenth century, the weakening of feudalism contributed to the formation of a kind of "floating population", composed in part of former serfs and rural artisans "liberated" from the old ties of allegiance and forced to move for most of the year in search of temporary work. For at least four centuries, the authorities exerted a cruel but ineffective repression against these groups on behalf of the fight against "vagrancy". The situation did not really change with the emergence of the capitalist system, in which "mobility of labor" has been an important asset. Nowadays, there still exists the important tradition of commuting in the border spaces in Europe. Internal migration in the history of the United States, including the "Wild West", took place long before the great waves of European immigration. But it is in Brazil that internal migration has occupied an absolutely incomparable place since the Conquest. One of the most significant cultural traits of this vast country is an exceptional spatial mobility linked to a belief in the existence of permanent new "virgin lands" to occupy and develop. This mobility had constantly been encouraged by the authorities, especially during the military dictatorship (1964-1985), which claimed to find in the colonization of the Amazon a definitive solution to land disputes.
"Internal" migration terms can be used to describe various modes of movement: they can be seasonal, long-term or permanent, individual, in family or group (sometimes involving the use of complex networks) focused on finding income or other changes involving partial or total lifestyle, etc.. We can distinguish essentially two main types of ‘internal’ migration, each of which generally occupies an important place in most countries of the South: the migration from the countryside to the cities (or rural exodus) and migration between different rural areas. The rural exodus is an almost universal phenomenon; its excessively rapid pace being one of the main concerns of the political authorities, given the inability of cities in poor countries to provide decent living conditions for the masses of peasants fleeing poverty in the countryside, hence the creation of vast informal settlements (slums or squatter settlements), lack of basic infrastructure, where poor families struggle to survive in the most precarious conditions, leading to them being constantly threatened with expulsion. Migration to rural areas is generally less known, although they sometimes occupy a more important place: such would be the case in India (at least until very recently), where the most dynamic regions in the agricultural areas regularly attract a large seasonal labor from the poorer regions. The socio-economic impact of these seasonal movements is certainly not negligible, although difficult to assess at the scale of the whole country. Similar phenomena are observed (at a smaller scale) in various regions of the Maghreb, with seasonal movements in mountainous areas to the agricultural plains, despite an increasing orientation towards urban areas. Finally, some regional groupings of sub-Saharan Africa (such as the Community of West African States or of Central Africa) feature interesting situations; insofar as they contribute to partially correct the arbitrary territorial boundaries inherited from colonialism and maintain trade flows on the basis of complementarity. In this context, migration flows (old and new) contribute significantly to the dynamics of "pioneer" agriculture, as well as setting up networks or craft business performance across borders. But in general, the condition of migrants (and descendants of immigrants) is subject to the vagaries of the economic and political conditions. We cannot forget that in 1982, Nigeria, the giant African oil producer, brutally expelled within a few days more than a million workers or African residents. And with the proliferation of armed conflicts in various parts of the Continent, forced displacements sometimes outweigh voluntary movement.
Symposium Axes
Axis 1: Causality and rationality of migration
- Classical approaches; causes, interest and limitations of typologies
- Interactions of structural and cyclical factors
- Methods of social control movements of migrants and
- Migratory logics and strategies: from individual paths to networks; roles of "diasporas"
- Migration and socio-cultural change
Axis 2: Migration and displacement in the course of history
- Human movement and circulation of wealth, skills, ideas and diseases ...
- "Spontaneous" migrations; organized migration and forced displacement
- Migration, economic, social and cultural relations between societies of origin and the host societies: Community osmosis or decline?
- Migration and geopolitical conquest, settlement, territorial and political reconfigurations...
Axis 3: Globalization, international migration and current issues
- Acceleration and flow transformations, new migratory logics
- Immigration policies, control trials and contradictions, problems of migrant integration in the host societies
- Migration and societies of origin: demographic and socio-economic effects of migration and local development initiatives
- Feminization of migration and social implications
- Towards a global governance?
Axis 4: "Internal" or "regional" migration, territorial and socio-economic restructuring
- Seasonal migration between rural areas or between towns and the countryside
- Sustainable rural exodus and migration to more developed regions
- "Re-urbanization" and return movements to rural areas
- Pioneer fronts and colonization of "virgin lands"
- Changes due to climate or environmental change.
Submission guidelines
Terms for submission
- Proposals for papers can be submitted in Arabic, English, French, or Spanish.
- Detailed abstract: at least one page (font: Times New Roman 12), with an updated scientific CV
- For summaries in French or Spanish, a detailed translation into English is compulsory (one page minimum).
- For summaries in Arabic, a detailed translation in English or French is required (one page minimum).
- A publication is planned at the end of the Symposium after an evaluation of the papers.
Important Dates
-
June 25, 2013: Deadline for paper submission to the following address: tunisian.mediterranean.associ@gmail.com
- 10 July 2013, The selection of papers by the Scientific Committee will be made public.
- November 15, 2013: Deadline for sending final texts
- December 5, 6 and 7, 2013: Symposium
Scientific committee
- Brahim Mohammed SAADAOUI (Université de Tunisie / T.M.A. for H.S.E.S.)
- Nelly HANNA (Université américaine. Caire. Egypte)
- Anne-Claire de Gayffier-Bonneville (INALCO – Paris. France)
- Maha Talaat Mostafa (Académie Sadate des sciences administratives. Egypte)
- John Chircop (University of Malta)
- Mabrouk BAHI (Université de SFAX. Tunisie)
- Bernard VINCENT (E.H.ES.S. Paris. France),
- Jann Pasler (University of San Diego. U.S.A.)
- Adel Ben Youssel (Université de Sousse. Tunisie)
- abderrezak AMOKRANE (Université Sétif. Algérie),
- Mourad ZAOUINE (Université Hassan II. Mohammedia. Maroc),
- Mohammed CHADLI, (Université Houari Boumediene. Alger. Algérie),
- Joseph Koffi N. TSIGBE (Université de Lomé. Togo),
- Khalid Nouicer (Université de Mannouba. Tunisie),
- Yves GUILLERMOU (Université de Toulouse 3. France)
- MBIDA ONAMBELE Max Zachée Saintclair (Université de Buea. Cameroun)
- Ralph SCHOR (Université de Nice-Sophia Antipolis. France),
- Ali Toumi (Université de Tunis. Tunisie)
- Elizabeth BISHOP (Texas State University. U.S.A.)
- Alain HUGON (Université de Caen Basse-Normandie. France),
- Tedj GHOMRI (Université de Béchar. Algérie)
- Othmane MANSOURI (Université Hassan II. Casablanca. Maroc)
Categorias
- História (Categoria principal)
- Sociedade > Antropologia > Antropologia social
- Sociedade > Economia > Economia política
- Sociedade > Ciências políticas > História política
- Sociedade > Antropologia > Antropologia religiosa
- Sociedade > Geografia
- Sociedade > Geografia > Geografia aplicada, topografia, ordenamento
Datas
- mardi, 25 de juin de 2013
Ficheiros anexos
Palavras-chave
- migration, exode rural, déplacements de population, intégration, rurbanisation, front pionnier
Contactos
- Brahim Mohammed Saadaoui
courriel : saadaoui_brahim [at] yahoo [dot] fr
Fonte da informação
- Brahim Mohammed Saadaoui
courriel : saadaoui_brahim [at] yahoo [dot] fr
Para citar este anúncio
« « Tour de Babel » ou réseaux planétaires en recomposition permanente ? », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado jeudi, 28 de mars de 2013, https://calenda-formation.labocleo.org/242922

