Présentation

La naissance de la « science classique » a requis pour sa réalisation une transformation culturelle longue et complexe, que l’on désigne ordinairement par l’expression « révolution scientifique ». Cette expression n’entend pas designer la rapidité d’un changement qui, on le sait, s’est étendu sur plus de deux siècles de préparation, mais on entendra plutôt dans le sens d’un cheminement qui a affecté tous les domaines du savoir, lesquels se sont trouvés radicalement transformés vers la fin du XVIIe siècle.

En 1543, la publication du De revolutionibus orbium coelestium, ouvre des débats de fond dans le domaine de l’astronomie, mais ne tardera pas à susciter également des réflexions dans des domaines plus larges d’ordre aussi bien philosophiques que théologiques.

En effet, la réforme copernicienne de l’astronomie, accomplissement de l’humanisme mathématique illustré par Regiomontanus au XVe siècle, n’aura pas seulement des conséquences sur la conception de la nature hérité de la tradition médiévale, mais elle aura aussi des conséquences sur l’idée que l’homme se fait de sa place dans le monde.

De façon plus précise il s’agira donc de comprendre comment la redécouverte des mathématiciens anciens, ainsi que des philosophies de la nature non aristotéliciennes -notamment l’atomisme- ont stimulé la nouvelle science; comment le platonisme de Ficin ou de Pic a durablement influencé un Paracelse, un Kepler ou encore un Galilée; comment le naturalisme italien et l’averroïsme ont modifié le concept de la nature et de la surnature, ce qui a permis de considérer autrement un Telesio, un Bruno ou un Campanella. À considérer cette seule énumération, on perçoit combien le concept de science classique est, comme nous venons de le suggérer, difficile à saisir principalement en son commencement. Le but principal de ces séminaires sera donc celui d’en donner, à travers quelques moments décisifs, objets de débats parmi les historiens, les philosophes et les sociologues, un dessin plus net. Pour ce faire, nous l’analyserons en amont, en aval, dans ses méthodes, et dans ses contextes.

Séminaire organisé par Michel Blay (SYRTE/CAPHES) et Michela Malpangotto (SYRTE)

Contacts : michel.blay@ens.fr ; michela.malpangotto@obspm.fr

Programme 2013 – 2014

Mardi 3 décembre 2013

Avant Copernic : Un nouveau regard sur les réflexions astronomiques au XV^e siècle

• 17h : Michela Malpangotto, SYRTE – Observatoire de Paris  

Mardi 17 décembre 2013

Une nouvelle hypothèse concernant la naissance de la science classique

• 17h : Michel Blay, SYRTE – Observatoire de Paris   

Mardi 14 janvier 2014

L'affirmation d'une nouvelle idée de nature au XVIIe siècle

• 17h : Giulia Giannini, Max-Planck-Institut für Wissenschaftsgeschichte, Berlin

Mardi 28 janvier 2014

Un début d'algébrisation du temps en philosophie de la nature - une étude de la proposition X du livre II des Principia de Newton

• 17h : Vincent Daudon, SPHERE - Université Paris Diderot 

Mardi 11 février 2014

Entre tradition et innovation : la naissance d'un concept de force dans la seconde moitié du XVII^e en France

• 17h : Christophe Schmit, SYRTE – Observatoire de Paris

Mardi 4 mars 2014

Le contexte médical de la Révolution scientifique

• 17h : Hiro Hirai, Université de Nimègue

Mardi 18 mars 2014

Johann Schreck / Terrentius (1576-1630), SJ, savant universel, alchimiste, Paracelsiste, pharmacien, botaniste, mathématicien et ses préparations pour la mission de Chine: son 'tour' par l'Europe, son réseau et ses livres (ca.1610 - 1618)

• 17h : Noël Golvers, F. Verbiest Instituut - Katholieke Universiteit Leuven

Mardi 8 avril 2014

Épicurisme, Révolution scientifique et "Fables du monde" : de la science gassendienne à ses marges fictionnelles

• 17h : Jean Charles Darmon, CIRPHLES - ENS