Depuis plusieurs années maintenant la recherche se penche sur le thème de la mémoire, dans un courant qui vise à analyser la construction et la permanence de la mémoire à la suite des grands conflits principalement européens et des périodes sombres de l’histoire occidentale du XX^e siècle. Même si ce champ productif n’est pas exclu de ces journées, nous voudrions toutefois étendre la réflexion à la mémoire plus lointaine, et notamment à ce qui, dans les processus de construction, reconstruction et transmission de la mémoire, est tu, tombant ainsi dans un oubli dont nous voudrions explorer les mécanismes.

Argumentaire

Depuis plusieurs années maintenant la recherche se penche sur le thème de la mémoire, dans un courant qui vise à analyser la construction et la permanence de la mémoire à la suite des grands conflits principalement européens et des périodes sombres de l’histoire occidentale du 20ème siècle. Même si ce champ productif n’est pas exclu de ces journées, nous voudrions toutefois étendre la réflexion à la mémoire plus lointaine, et notamment à ce qui, dans les processus de construction, reconstruction et transmission de la mémoire, est tu, tombant ainsi dans un oubli dont nous voudrions explorer les mécanismes.

Nous voudrions particulièrement étudier la façon dont se construit dans l’art le discours du souvenir, c’est-à-dire la façon dont s’établit le lien entre le souvenir, trace présente, et l’événement duquel il provient. En affirmant que « représenter, c’est rendre présent l’absent », R. Debray suggère que le discours de la représentation est celui par lequel le passé oublié sort de son état de latence. Mais selon quelles modalités ? A la croisée du dit et du non-dit, de l’individuel et de l’institutionnel, du refoulé et du conscient, l’oubli est la manifestation, en creux ou en saillance, de ce qu’on veut laisser aux générations suivantes, ou, comme l’envisage Bergson, de ce qui a cessé d’être utile. L’oubli pose donc la question à la fois de la construction de l’histoire en cours et de la manipulation de l’histoire passée, faisant toujours se heurter deux temporalités, dans une dialectique de la rupture et du rapprochement.

Axes thèmatiques

Les journées s’organiseront autour des trois piliers qui fondent le souvenir et l’oubli, à savoir leur construction, leur conservation et leur valorisation.

Les propositions pourront, par exemple, aborder les pistes suivantes :

- L’oubli volontaire et l’oubli forcé : la manipulation et la propagande

- Les politiques mémorielles : entre idéalisation et exorcisation

- L’énonciation de l’oubli

- La place du sujet dans le discours de l’oubli

- La triomphalité et l’histoire officielle

- La création et la recréation de la mémoire par / pour l’oubli

- Les manifestations artistiques du souvenir et de l’oubli

- La persistance de la mémoire / de l’oubli

- Le statut des célébrations…

Modalités de participation

Ces journées sont organisées par Lidwine Linares et Thomas Faye pour le CeReS.

Elles auront lieu à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Limoges le jeudi 27 et le vendredi 28 mars 2014.

Les propositions, d'une page maximum, comporteront le nom de leur auteur, son université d’exercice et son laboratoire de rattachement.

Elles devront parvenir, en français ou en espagnol, au format .doc ou .docx

avant le 15 décembre 2013

à l’une des adresses suivantes : lidwine.linares@unilim.fr ou thomas.faye@unilim.fr.