Quels sont les enjeux contemporains de la détention des mineurs, dans un contexte sociopolitique et idéologique qui contraint les institutions à la fois à plus de « fermeté », mais aussi en même temps à plus de « dignité » ? Cette journée d’étude croisera le regard de chercheurs en sciences sociales ayant étudié les centres éducatifs fermés pour mineurs dans différents contextes nationaux et à différentes échelles historiques.

Argumentaire

On assiste depuis les années 1990, en Suisse comme dans d’autres pays d’Europe, à un certain retour de la « question carcérale » parmi l’ensemble des réponses sociopolitiques engagées vis-à-vis du traitement de la délinquance juvénile. Ce retour se situe dans un contexte sociétal traversé par des mouvements d’apparence contradictoires : d’une part, l’émergence d’un nouveau régime de sensibilité publique à la délinquance juvénile, d’autre part, un processus de reconnaissance sans précédent des mineurs comme sujet de droit (par exemple, la possibilité d’être entendu et de faire recours) et comme personne dont il convient de protéger l’intégrité physique et morale.

Ce contexte sociopolitique et idéologique contraint les institutions à la fois à plus de « fermeté », mais aussi en même temps, à plus de « dignité ».

Alors que les réaménagements des cadres législatifs et institutionnels ont d’ores et déjà bien été étudiés, la mise en œuvre concrète de ces réformes ainsi que les ambivalences et contradictions qui en découlent demeurent moins connues. En croisant le regard de chercheurs en sciences sociales ayant étudié les « centres éducatifs fermés » pour mineurs dans différents contextes nationaux et à différentes échelles historiques, cette journée d’étude entend contribuer à éclairer certains enjeux contemporains de la détention des mineurs, principalement « par le bas », c’est-à-dire à partir des agents qui la font vivre et la produisent au quotidien.

Intervenant-e-s

• Gilles Chantraine, sociologue, Lille
• Geneviève Heller, historienne, Vaud
• Arnaud Frauenfelder, Eva Nada, Géraldine Bugnon, sociologues, Genève

Programme

9h00 Mot de bienvenue (Joëlle Libois, directrice, HETS Genève) et présentation de la journée d’étude (Arnaud Frauenfelder, professeur, HETS Genève)

• 9h15 Lorsque des éducateurs rencontrent des surveillants sur leur terrain : Le cas d’un EPM en France, Gilles Chantraine, sociologue (CLERSÉ - CNRS / Université de Lille 1)

10h00 Échanges avec le public

10h45 Pause

• 11h00 Ce qu’enfermer des mineurs veut dire. Une enquête menée au sein d’un Centre éducatif fermé de Suisse romande. Arnaud Frauenfelder, Eva Nada, Géraldine Bugnon, sociologues (HETS / Université de Genève)

11h45 Échanges avec le public

12h30 Pause de midi

• 14h00 Pour une archéologie du travail d’encadrement des mineurs? L’exemple de la Maison d’éducation de Vennes. Geneviève Heller, historienne, Vaud

14h45 Échanges avec le public

• 15h30 Clôture de la journée, suivie d’un apéritif

Cette journée s’adresse aux étudiant-e-s, chercheur-e-s, professionnel-le-s du travail social ainsi qu’au grand public intéressé à questionner les enjeux contemporains de la détention des mineurs.

Entrée libre, mais inscription souhaitée auprès de

arnaud[point]frauenfelder(at)hesge[point]ch ou eva[point]nada(at)hesge[point]ch