AccueilLignes de front : les visages de la Grande Guerre

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Lignes de front : les visages de la Grande Guerre

Front lines: the faces of Great War

*  *  *

Publié le mardi 31 décembre 2013

Résumé

Un siècle après que les obus aient labouré cette terre, que savons-nous ? Quel sens donner aux traces d’un paysage meurtri, broyé sous la puissance de feu des obus ? Que savons-nous de ces corps meurtris pétris dans la boue des tranchées de Meuse ? Quelle signification nous livre les gisants de ces lieux ? Tranches  de vie, espace de mort, territoire à jamais figé dans ses profondeurs, cent ans après la ligne de front continue de  nous interpeler. Il apparaît désormais incontournable de réfléchir sur ce territoire qui de l’Atlantique à la Ligne bleue des Vosges a sonné le glas d’un monde. Ligne de front, paysage meurtri d’une époque où tout bascule dans l’éphémère, ce colloque aura pour objectif de focaliser l’attention sur les visages de la Première Guerre mondiale, de la trace des combats aux meurtrissures des corps, tout ce qui fait mémoire par-delà les strates du temps et des abîmes de l’oubli.

One century later the shells have plowed the land, what do we know? What are the meaning traces of a wounded landscape, crushed under the firepower of shells? What do we know of these bruised body steeped in the mud of the Meuse trenches? What gives us meaning the effigies of these areas? Slices of life, death space, territory frozen in its depths forever, one hundred years later, the front line continues continues to resonate for each of us. It is now essential to reflect on this territory which from the Atlantic to the blue line of the Vosges was the death knell of a world. Frontline, bruised landscape of a time when everything changes in the ephemeral, this conference will aim to focus attention on the faces of the First World War, from the trace of battles to the mangled bodies, all that makes memory beyond the layers of time and the depths of oblivion.

Annonce

Argumentaire

1914, la Grande Guerre

« …Le grand ciel pâle se peuple de coups de tonnerre : chaque explosion montre à la fois, tombant d’un éclair roux, une colonne de feu dans le reste de nuit et une colonne de nuée dans ce qu’il y a déjà de jour.

Là-haut, très haut, très loin, un vol d’oiseaux terribles, à l’haleine puissante et saccadée, qu’on entend sans les voir, monte en cercle pour regarder la terre.

La terre ! Le désert commence à apparaître, immense et plein d’eau, sous la longue désolation de l’aube. Des mares, des entonnoirs, dont la bise aiguë de l’extrême matin pince et fait frissonner l’eau ; des pistes tracées par les troupes et les convois nocturnes dans ces champs de stérilité et qui sont striées d’ornières luisant comme des rails d’acier dans la clarté pauvre ; des amas de boue où se dressent çà et là quelques piquets cassés, des chevalets en X, disloqués, des paquets de fil de fer roulés, tortillés, en buissons. Avec ses bancs de vase et ses flaques, on dirait une toile grise démesurée qui flotte sur la mer, immergée par endroits. Il ne pleut pas, mais tout est mouillé, suintant, lavé, naufragé, et la lumière blafarde a l’air de couler.

On distingue de longs fossés en lacis où le résidu de nuit s’accumule. C’est la tranchée. Le fond en est tapissé d’une couche visqueuse d’où le pied se décolle à chaque pas avec bruit, et qui sent mauvais autour de chaque abri, à cause de l’urine de la nuit. Les trous eux-mêmes, si on s’y penche en passant, puent aussi, comme des bouches.

Je vois des ombres émerger de ces puits latéraux, et se mouvoir, masses énormes et difformes : des espèces d’ours qui pataugent et grognent. C’est nous. »

Ainsi s’exprimait Henri Barbusse, l’un des premiers écrivains à raconter l’indicible d’une guerre perçue de l’intérieur.

2014… !

Un siècle après que les obus aient labouré cette terre, que savons-nous ? Quel sens donner aux traces d’un paysage meurtri, broyé sous la puissance de feu des obus ? Que savons-nous de ces corps meurtris pétris dans la boue des tranchées de Meuse ?

Quelle signification nous livre les gisants de ces lieux ? Tranches de vie, espace de mort, territoire à jamais figé dans ses profondeurs, cent ans après la ligne de front continue de nous interpeler.

« A compter du 14 juillet 2014, une campagne nationale d’affichage viendra rappeler le choc de l’annonce de la mobilisation de l’été 1914. Des visages de femmes et d’hommes, français et étrangers, saisis par la mobilisation et ses conséquences immédiates, seront affichés sur l’ensemble du territoire, rappelant l’ampleur de l’événement […] ».

Troisième temps fort des commémorations officielles, il apparaît désormais incontournable de réfléchir sur ce territoire qui de l’Atlantique à la Ligne bleue des Vosges a sonné le glas d’un monde.

Ligne de front, paysage meurtri d’une époque où tout bascule dans l’éphémère, ce colloque aura pour objectif de focaliser l’attention sur les visages de la Première Guerre mondiale, de la trace des combats aux meurtrissures des corps, tout ce qui fait mémoire par-delà les strates du temps et des abîmes de l’oubli.

Inscrire ce moment dans le cadre du 4e festival littéraire du Printemps du Grand Meaulnes, dont la thématique cette année portera sur « Charles Péguy » a constitué l’an dernier et constitue encore plus fortement aujourd’hui un choix délibéré ; il offre la possibilité de lier les différentes interventions proposées à un événement d’envergure à l’échelle de la région: les écrivains de la Grande Guerre.

Ce colloque international, le second organisé au cœur de cette ligne de front, poursuit le projet initial de patrimonialisation et de valorisation d’un site emblématique où les traces de vie et de mort des combattants stigmatisant encore le paysage meurtri par le sang et les armes, sont toujours livrées à l’épreuve du temps et montrent, s’il en est, les signes de leur inexorable disparition.

  • Traces et paysages de la Grande Guerre,
  • Visages et corps meurtris de la Grande Guerre,
  • Visages du front, visages de l’arrière,
  • Visages célèbres, visages inconnus,
  • Des mots pour des maux,
  • Paysages des lignes de front et patrimonialisation,

Tels seront les principaux thèmes abordés durant cette journée.

Propositions

Les communicants devront transmettre un résumé de leur projet de communication d’environ 250 mots maximum ainsi qu’un court CV à nadege.mariotti@univ-lorraine.fr

avant le 10 janvier 2014.

Ils recevront une réponse du comité scientifique le 30 janvier.

Langues acceptées pour les communications : français, anglais, allemand.

La durée de communication sera de 20 minutes.

Dates et lieux de l’événement : vendredi 16 mai 2014, lavoir de St-Remy-la-Calonne (Meuse).

Publication des actes envisagée.

Comité d'organisation

  • Nadège MARIOTTI, Université de Lorraine, IRCAV Université Sorbonne Nouvelle
  • Marie-France PAQUIN, Université de Lorraine
  • Jean-Claude HUMBERT, Président de la Communauté de Communes du canton de Fresnes-en-
  • Woëvre
  • Association Histoire de la Communauté de Communes du canton de Fresnes-en-Woëvre

Comité scientifique

  • Colonel ARTISSON,  Directeur de la Mission Histoire du Conseil Général de Meuse
  • Claire ASLANGUL-RALLO, Maître de conférences à l’Université de la Sorbonne Paris 4,  IRICE
  • Thérèse BLONDET-BISCH, Peintre, anciennement chargée des collections photographiques de la BDIC
  • Jacques GRASSER, agrégé d’histoire, adjoint chargé de la Culture, Epinal
  • Colonel PIERSON (e.r), Directeur du Mémorial de Verdun
  • Jean-Pierre PUTON, Directeur du Centre Image Lorraine (CIL) Nancy
  • Laurent VERAY, Professeur des Universités, Université Sorbonne Nouvelle, IRCAV, directeur artistique du festival du film de Compiègne

Contacts

nadege.mariotti@univ-lorraine.fr

marie-france.paquin@univ-lorraine.fr

 

Front lines: the faces of Great War

 

1914, the Great War…


"(...) The large pale sky filled up with thunders: each explosion raises at once, falling from a red flash, a fire column in the rest of the night and a cloudy column in that there are already of a day. Up there, high, far away, a flock of terrible birds with a powerful and jerky breath, we hear without seeing them, riding in a circle to watch the earth.

The earth! The desert begins to appear, huge and full of water, among the long desolation of dawn. Ponds, funnels, the sharp wind of the extreme morning clips and sends shivers down the spine of water; tracks plotted by the troops and nighty convoys in these fields of infertility that are ribbed by ruts, shining like steel rails in the poor light; piles of mud where rise up here and there some broken poles, X trestles, dislocated, packets of rolled iron wire, twisted in bushes. With its mud banks and puddles, it seems to be a disproportionate gray cloth floating on the sea, surrounded by places. It's not raining, but everything is wet, oozing, washed, wrecked, and the dim light seems to flow.

We distinguish long ditches sculpted in a web pattern, where the night residue accumulates. Here is the trench. The bottom is covered with a viscous layer where the foot comes off at every step with noise and which smells around each shelter, because of the nighty urine. The holes themselves, if one have a look while walking, are stinking too, like mouths.

I see shadows emerging from these lateral schafts, and moving, huge and shapeless masses of bear species which struggles and growls. This is us. "

So said Henri Barbusse, one of the first writers to relate the unspeakable from an inside perceived war.

2014..!

One century later the shells have plowed the land, what do we know? What are the meaning traces of a wounded landscape, crushed under the firepower of shells? What do we know of these bruised body steeped in the mud of the Meuse trenches?

What gives us meaning the effigies of these areas? Slices of life, death space, territory frozen in its depths forever, one hundred years later, the front line continues continues to resonate for each of us.

"From July 14th 2014, a national billboard campaign will remember the shock of the announcement of the 1914 summer engagement. The faces of women and men, French and foreign, seized by mobilization and its immediate consequences will be posted on the whole territory, recalling the magnitude of this event [...]. "

Third highlight of official commemorations, it is now essential to reflect on this territory which from the Atlantic to the blue line of the Vosges was the death knell of a world.

Frontline, bruised landscape of a time when everything changes in the ephemeral, this conference will aim to focus attention on the faces of the First World War, from the trace of battles to the mangled bodies, all that makes memory beyond the layers of time and the depths of oblivion.

Enter this time in the fourth literary “Printemps du Grand Meaulnes” festival, whose theme this year will focus on "Charles Peguy" was formed last year and is even stronger today a deliberate choice, it offers the possibility of link various interventions proposed a major event across the region : the writers of the Great War.

This international conference, the second held in the center of this front line, follows the initial project of classification as heritage and enhancement of an iconic site where traces of life and death of the fighters still stigmatizing the landscape scarred by blood and weapons are always submitted to the proof of time and show, if any, the signs of their inexorable disappearance.

• Traces and landscapes of the Great War;

• Faces and mangled bodies of the Great War; 

• faces from the front line, faces of the rear;

• Well-known and unknown faces;

• Some words for disorders;

• Front line Landscapes and heritage.


These will be the main topics discussed during this day.

 
Call for papers, Instructions


Lecturers are invited to send an abstract of their paper with about 500 words and a short CV to nadege.mariotti@univ-lorraine.fr  and thus before January 10th 2014. They will receive a reply from the Scientific Committee on January 30th.

Accommodation and travelling expenses free for all lecturers

Languages for papers: French, English, German.

Lecture time: 20 minutes.

Dates and venues of the event: Friday, May 16th, 2014, St. Remy-la-Calonne (Meuse, France) laundry

Proceedings to be considered.

 

Catégories

Lieux

  • Lavoir
    Saint-Remy-la-Calonne, France (55)

Dates

  • vendredi 10 janvier 2014

Mots-clés

  • ligne de front, paysage meurtri, meurtrissures des corps, première guerre mondiale, centenaire

Contacts

  • Nadège Mariotti
    courriel : nadege [dot] mariotti [at] univ-lorraine [dot] fr
  • Marie-France Paquin
    courriel : marie-france [dot] paquin [at] univ-lorraine [dot] fr

Source de l'information

  • Nadège Mariotti
    courriel : nadege [dot] mariotti [at] univ-lorraine [dot] fr

Licence

Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Lignes de front : les visages de la Grande Guerre », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 31 décembre 2013, https://calenda-formation.labocleo.org/272392

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search