Página inicialPenser la question sociale en Europe à partir des expériences des pays émergents ?

Calenda - O calendário de letras e de ciências sociais e humanas

Penser la question sociale en Europe à partir des expériences des pays émergents ?

Rethinking social issues in Europe in light of the experiences of emerging countries?

*  *  *

Publicado mercredi, 30 de juillet de 2014

Resumo

L’objet du colloque est de débattre des effets de la globalisation sur les modes d’émergence de la question sociale, à partir de ce que l’on constate à la fois dans les pays de vieille industrialisation et dans ce que l’on appelle « pays émergents ». Le colloque réunira des chercheurs ayant travaillé dans les pays post-industriels et dans des pays émergents et permettra d’aborder des questions transversales du point de vue sociologique et du point de vue de l’analyse des politiques mises en place autour de la question sociale. Il permettra aussi de questionner un certain nombre de concepts devenus centraux dans les débats théoriques autour de la nouvelle question sociale : précarité, vulnérabilité, expression spatiale et sociale des inégalités économiques, « empowerment », « pauvreté heureuse », etc.

The proposed conference aims to foster debate on the impact of globalisation on social issues, based on findings from old industrialised nations as well as from the so-called “emerging nations”. Emerging nations are characterised by recent and rapid industrialisation that has led to the emergence of educated middle-class consumers and raised living standards of a section of the working class which now enjoys a position that though precarious, is well above basic survival levels. This industrialisation has also led to structured protest movements that authorities have been able to address through social policies that differ from those implemented in old industrialised nations. Emerging nations have also experienced or maintained an increase in inequality leading to corruption, delinquency or criminalisation which has had an impact on the State’s functioning. Inequality could also give rise to parallel initiatives within civil society which is more efficient in emerging countries; founded on democratic principles, the State in developed countries is still able to efficiently intervene in favour of its citizens.

Anúncio

Le projet de colloque entend permettre un débat concernant les effets de la globalisation sur les modes d’émergence de la question sociale à partir de ce que l’on constate à la fois dans les pays de vieille industrialisation et dans ce que l’on appelle « pays émergents ». La définition que l’on peut donner de ces pays se caractérise par une industrialisation récente et rapide qui a provoqué à la fois la constitution d’une classe moyenne éduquée et consommatrice, l’élévation du niveau de vie d’une partie des classes populaires qui jouissent désormais d’une situation qui reste précaire mais dépasse largement le niveau de survie et enfin un mouvement revendicatif structuré auquel les pouvoirs en place sont en capacité de répondre par des politiques sociales qui prennent des formes différentes de celles mises en place dans les pays de vieille industrialisation. Ces pays connaissent en outre un maintien voire une aggravation des inégalités qui provoquent des phénomènes de corruption, de délinquance ou de criminalisation qui peuvent affecter le fonctionnement de l’Etat et provoquer en parallèle des initiatives au sein de la société civile plus apte à réagir que dans les pays développés où l’Etat, fondé sur des bases démocratiques, garde encore assez de capacité d’intervention au profit des citoyens.

Problématique

Crise du salariat et redistribution

La généralisation du salariat avec la part croissante du salaire indirect qui a permis de financer la protection sociale d’une grande majorité de la population des pays européens semblait avoir réglé la question sociale. La crise économique apparue à la fin des années 1970 et amplifiée depuis 2008 s’est accompagnée du retour d’une population considérée comme « surnuméraire », ce qui provoque la crise du salariat, désormais incapable de fournir à tous la stabilité économique nécessaire à leur participation sociale. A défaut de pouvoir créer assez d’emplois salariés, il faut recourir à des formes de redistribution qui assurent à chacun le minimum nécessaire à la stabilité et une garantie contre le risque d’exclusion. C’est la fonction des minima sociaux qui ont été mis en place dans la plupart des pays d’Europe. La question qui se pose aujourd’hui est celle des limites de la redistribution dans des économies plombées par les déficits publics et confrontées aux difficultés de faire accepter de nouvelles ponctions fiscales par les couches moyennes elles-mêmes de plus en plus vulnérables.

En dépit de l’attachement de nombre de penseurs et d’acteurs politiques à l’idée d’une solidarité inconditionnelle, les politiques publiques de solidarité s’orientent vers la mise en place de modes de redistribution assorties d’une exigence de contrepartie. Ce faisant, l’Etat accompagne une partie de la population travailleuse pour l’aider à s’adapter à des revenus salariaux faibles et irréguliers et à des carrières professionnelles marquées par l’incertitude. Il semblerait que ce soit là, un moyen adéquat pour faire face aux effets de la crise dans un contexte globalisé. La réussite des économies les plus performantes de l’Union Européenne, réussite discutable si on tient compte de son coût social, s’appuie en partie sur la prolifération d’emplois précaires d’un faible coût pour les entreprises ainsi que sur une grande flexibilité des travailleurs

Du prolétariat au précariat

Ainsi on assiste à l’émergence d’un « précariat », structurellement marqué par une forte vulnérabilité aux aléas de l’économie qui se substitue au prolétariat des débuts de l’ère industrielle autour duquel avait été pensée la question sociale et à partir de laquelle se sont construits progressivement des systèmes de protection et de solidarité permettant de renforcer la cohésion globale de la société. L’identité de cette nouvelle catégorie serait à questionner, à partir de l’expérience des pays émergents où l’identité de «pauvre » peut apparaître comme relativement valorisante, dans la mesure où la pauvreté peut se distinguer de la misère comme autrefois, le prolétariat se distinguait du sous-prolétariat.

Les économies des pays développées vont ainsi dans le même sens que celles des pays émergents où la croissance s’appuie sur l’existence d’une main d’œuvre peu protégée et contrainte à la mobilité. On peut considérer qu’une nouvelle catégorie sociale se construit à la fois dans les pays postindustriels par un processus d’entrée dans la précarité d’une partie de la population jusque là stable et bien protégée et dans les pays émergents où s’opère un mouvement inverse caractérisé par l’apparition d’une population travailleuse issue des couches pauvres et aspirant à s’organiser et à se protéger. L’entrée dans le développement qui caractérise ces pays s’appuie sur cette nouvelle catégorie sociale de précaires qui ne sont plus pauvres mais restent vulnérables au ralentissement de la croissance. La formation de cette nouvelle catégorie, par un mouvement ascendant au Sud et un mouvement descendant au Nord interroge ainsi la sociologie qui doit s’efforcer d’analyser l’identité du « précariat » et son rapport à l’ensemble de la société et à l’Etat.

État et société civile

Dans les deux cas, ce « précariat » est au centre de la nouvelle question sociale. C’est cette rencontre entre deux types de société à travers leur rapprochement dans la manière de penser et de traiter la question sociale qui peut faire l’objet d’interrogations fondamentales qui gagneraient à être abordées dans le cadre d’un colloque international réunissant des chercheurs ayant travaillé dans les pays postindustriels et dans des pays émergents. Dans ces derniers pays, le faible investissement de l’Etat dans le champ social a laissé le terrain libre à de nombreuses initiatives prises par des organisations émanant de la société civile.

Dans les pays de vieille industrialisation, on constate plutôt un affaiblissement des modes de représentation de la société civile. L’engagement associatif s’essouffle, les syndicats perdent en capacité de mobilisation et la démocratie participative a du mal à exprimer le point de vue des citoyens de base. Cela s’accompagne, surtout dans les pays les plus touchés par la crise, d’un discrédit de la classe politique dans son ensemble, accusée d’impuissance face à des décideurs économiques de plus en plus internationalisés et de moins en moins sous l’emprise du pouvoir politique.

Dans les pays émergents, l’Etat garde au contraire de fortes capacités d’influence sur l’économie du fait des interactions qu’il entretient avec le milieu entrepreneurial. Que l’on soit dans un contexte de régime autoritaire comme en Chine ou en Russie ou dans un contexte démocratique comme en Inde ou en Amérique latine, l’Etat garde une capacité d’orientation sur l’économie soit par des moyens autoritaires soit en s’appuyant sur la société civile. L’Etat utilise aussi ses possibilités de redistribution pour influer sur le comportement des couches populaires dans une optique de socialisation en conditionnant l’obtention des aides publiques à l’acceptation de comportements en phase avec les normes dominantes.

Un certain nombre de questions transversales pourraient être ainsi abordées à la fois du point de vue sociologique et du point de vue de l’analyse des politiques mises en place autour de la question sociale. Cela permettrait de questionner aussi un certain nombre de concepts devenus centraux dans les débats théoriques autour de la nouvelle question sociale : précarité, vulnérabilité, expression spatiale et sociale des inégalités économiques, « empowerment », « pauvreté heureuse »…

Thématiques

Le traitement de ces différentes questions pourrait se décliner selon quatre thématiques principales.

A) Histoire comparée de la question sociale et des analyses qu’elle a inspirées dans les pays de vieille industrialisation et dans les pays émergents

Le contexte d’émergence de la question sociale dans les pays industrialisés d’Europe et en Amérique du nord au cours du XIXe siècle a été marqué par la mise en place d’un nouvel ordre social ressenti comme injuste, ce qui a favorisé les risques d’implosion. A partir de là se sont mises en place différentes politiques destinées à éviter ce risque : pratiques de contention de la question sociale  naviguant entre répression et paternalisme patronal, réformisme social, révolution et mise en place d’un ordre nouveau imposant des égalités formelles au détriment des libertés individuelles. L’apparition de la question sociale dans les pays émergents, a été consécutive à la manière dont une partie de la population est passée d’une pauvreté atténuée par les solidarités familiales et communautaires à une précarité génératrice de gains supérieurs mais laissant davantage les individus isolés et face à la nécessité de créer de nouvelles formes de solidarité. Quelles ont été les sources théoriques dans lesquelles on a pu puiser pour penser les formes de la question sociale induites par le développement rapide dans un contexte globalisé ? L’expérience historique des pays anciennement industrialisés a-t-elle été une référence pour ceux qui ont eu à réfléchir sur les mutations sociales et sociétales affectant les pays émergents ?

B) L’apparition de catégories plus vulnérables

A l’heure du développement d’une précarité généralisée qui met en cause la stabilité d’une partie du monde ouvrier et même d’une partie des classes moyennes, où se situent ces catégories traditionnellement défavorisées et fragilisées ? Y-a-t-il une féminisation ou une « ethnicisation » de la pauvreté dans les pays européens, en Amérique du nord et au Japon? Dans certains pays émergents, les antagonismes de caste ou d’ethnie plus ou moins politisés ou idéologisés servent à imposer l’acceptation de la précarité par les gens les plus fragiles tout en créant envers eux une hostilité populaire qui les empêche de se révolter. Dans d’autres les catégories vulnérables subissent une forte ségrégation spatiale et leurs quartiers de résidence deviennent un terrain d’affrontement pour le contrôle d’une économie souterraine qui reste la seule source de revenus. Comment limiter la vulnérabilité de ces catégories et leur fournir des possibilités de participation sociale et politique à la construction de l’avenir commun ?

C) Modes d’action sociale et politiques de protection

Dans les pays postindustriels, la remise en cause de l’Etat providence, dans ses modalités plus que dans son principe, risque-t-elle d’accentuer les difficultés d’accès aux prestations ou d’élargir le nombre de ceux qui en sont exclus ? L’absence ou la carence des relais dans la société civile ne risque-t-elle pas d’amplifier les situations d’isolement ou de repli provoquées par les difficultés sociales ? Dans les pays émergents, les acteurs de terrain sont à l’œuvre depuis longtemps pour prendre en charge les besoins des populations paupérisées. L’expérience de l’empowerment qui vise à renforcer les capacités d’autonomie des populations précarisées peut-il inspirer les nouveaux modes d’action sociale qui tendent à être mis en place dans certains pays postindustriels ? Les catégories populaires les moins précarisées des pays émergents sont de plus en plus en capacité d’organisation et commencent à exiger une protection sociale. Celle-ci peut-elle s’inspirer de l’expérience des pays postindustriels ?

D) Les symptômes d’affaiblissement de la cohésion sociale

La violence est un des symptômes les plus visibles de l’affaiblissement de la cohésion sociale. Les pays postindustriels connaissent à des degrés divers des phénomènes de violence délinquante ou criminelle semblables à ceux qui affectent les pays émergents. La dimension spatiale est présente dans les deux types de contexte. Au-delà de la confrontation des analyses des causes de ces phénomènes dans les deux contextes, il serait intéressant de confronter les expériences menées pour y répondre. La répression ne fait au mieux que déplacer les problèmes et au pire qu’exacerber les tensions entre les habitants des quartiers pauvres et les forces de l’ordre perçues comme des éléments extérieurs au service des seules populations nanties. Les populations des quartiers pauvres ressentent de plus en plus un fort sentiment d’abandon de la part de l’Etat, voire du reste de la société. Comment contrarier cette logique d’exclusion porteuse de risques d’implosion sociale ? Les innovations mises en place dans les pays émergents peuvent-elles inspirer les politiques des pays postindustriels ?

Nous pouvons nous demander quel est le futur du logement social dans le cadre d’une double tendance générale : celle du désengagement de cette question de la part des États de vieille industrialisation depuis les années 1970 (ou encore des États d’Europe centrale et orientale depuis les années 1990) mais aussi celle d’une nouvelle prolifération des espaces et des situations de mal logement et de logement précaire dans ces mêmes États. Notre intention est d’interroger la tendance visant une approche culturelle des questions sociales, sous le nouveau jour de la « diversité culturelle », dans laquelle des politiques culturelles visent à répondre à des questions d’intégration et de cohésion sociale, à encourager la démocratisation et la pacification, comme par exemple dans des quartiers à problèmes caractérisés par la présence d’immigrés ou de groupes minoritaires.

Ces quatre grandes thématiques devraient se décliner à la fois en séances plénières consacrées à la discussion de questions fondamentales et en ateliers consacrés à des aspects plus précis et plus pratiques

Modalités de soumission

1 decembre 2014 : date limite d'envoi des propositions de communications

Les propositions de soumission doivent être faites au format word en français ou en anglais

Elle soivent compte 500 mots environ et doivent être accompagnées d’un CV

Elles doivent être envoyées par courrier électronique au secrétariat du colloque : questions-sociales@sciencesconf.org 

15 décembre 2014 : notification d’acceptation aux auteurs

15 mars 2015 : envoi du texte définitif

10,11 et 12 juin 2015 : déroulement du colloque

Comité scientifique

  • Mehdi Arrignon, PACTE - UMR 5194
  • Jacques Barou, PACTE - UMR 5194
  • Ewa Bogalska-Martin, PACTE - UMR 5194
  • Nadir Boumaza, PACTE - UMR 5194
  • Sonia Chardonnel , PACTE - UMR 5194
  • Michelle Daran, PACTE - UMR 5194
  • Adriana Diaconu, PACTE - UMR 5194
  • Vicente Espinoza, Universidad de Santiago de Chile
  • Jorge Enrique Gonzalez, Université Nacional, Colombie
  • Catherine Gucher, PACTE - UMR 5194
  • Elsa Guillalot, PACTE - UMR 5194
  • Robert Lafore, IEP Bordeaux
  • François Laplantine, Université Lumière Lyon 2
  • Dominique Mansanti, PACTE - UMR 5194
  • Emmanuel Matteudi, PACTE - UMR 5194
  • Hélène Millet, PACTE - UMR 5194
  • Nassima Moujoud, Université Pierre Mendès France Larhra UMR 5190
  • Jean-François Ponsot, Économistes atterrés, Grenoble
  • Aline Prévert, PACTE - UMR 5194
  • Oscar Rodriguez Salazar, Université Nacional, Colombie
  • Francine Saillant, Université Laval, Canada
  • Marc-Henri Soulet, Université de FribourgSuisse
  • Kamila Tabaka, PACTE - UMR 5194
  • Leny Trad, Université Fédérale de Bahia, Brésil
  • Maria Uramowa, Université Mattej Bel, Bansla Bystrica, Slovaquie
  • Guillermo Uribe, PACTE - UMR 5194
  • Philippe Warin, PACTE - UMR 5194

Secrétariat scientifique : Diego Fernández Varas

Comité d’organisation

  • Valérie Baudet, secrétariat
  • Elisabeth Blanc, gestion
  • Catherine Morel,communication

The proposed conference aims to foster debate on the impact of globalisation on social issues, based on findings from old industrialised nations as well as from the so-called “emerging nations”. Emerging nations are characterised by recent and rapid industrialisation that has led to the emergence of educated middle-class consumers and raised living standards of a section of the working class which now enjoys a position that though precarious, is well above basic survival levels. This industrialisation has also led to structured protest movements that authorities have been able to address through social policies that differ from those implemented in old industrialised nations. Emerging nations have also experienced or maintained an increase in inequality leading to corruption, delinquency or criminalisation which has had an impact on the State’s functioning. Inequality could also give rise to parallel initiatives within civil society which is more efficient in emerging countries; founded on democratic principles, the State in developed countries is still able to efficiently intervene in favour of its citizens. 

Core issues

The labour force and the redistribution crisis 

Coupled with the generalisation of the labour force, the welfare systems of a large majority of European countries funded by the increase in indirect wages seemed to have addressed social issues. The economic crisis that began at the end of the 1970s and has intensified since 2008 has been accompanied by the re-emergence of a population regarded as “supernumerary”, provoking a crisis in the labour force, now unable to provide the economic stability necessary for the social participation of all citizens. When unable to create sufficient jobs, it is necessary to address exclusion by using forms of redistribution that ensure that all citizens have the minimum necessary to guarantee stability. It is to this end that minimum welfare benefits were set up in the majority of European countries. Today, the ensuing debate revolves around the limits of redistribution within economies weighed down by public deficits and facing difficulties in introducing new taxes among the middle classes who are themselves increasingly vulnerable. 

Despite the interest that several philosophers and political stakeholders have shown in the notion of unconditional solidarity, public policies around solidarity have been directed towards establishing forms of redistribution that request something in return. In so doing, States steer a section of the labour force by helping them adapt to low and irregular incomes and to professional careers marked by uncertainty. This appears an appropriate manner in which to deal with the impact of the crisis within a globalised context. The success of the best performing economies within the European Union – questionable success if we take into account the social cost – is based partly on the proliferation of precarious jobs which are economic for companies, and partly on employees’ great flexibility. 

From proletarism to precarity 

There has been an emergence of “precarity” marked by high vulnerability to the vagaries of the economy. This precarity has replaced the proletariat of the early industrial era around which social issues were developed, and welfare and solidarity systems that made it possible to strengthen global and social cohesion progressively built.  The identity of this new category calls for further debate based on the experience of emerging countries, where the identity of the “poor” can appear to be relatively attractive as poverty differs from misery, in the same way as the proletariat differed from the sub-proletariat in the past. 

The economies of developed countries are thus similar to those of emerging countries where growth relies on the existence of a poorly protected labour force obliged to be mobile. One could consider that a new social category is emerging in post-industrial countries through the precarisation of a section of the previously stable and well-protected population, and in emerging countries where the opposite movement is characterised by the emergence of a working class aspiring to organise and protect itself. The development of these countries is based on this new precarious social category whose members are no longer poor but remain vulnerable to a slow-down in economic growth. The emergence of the new category, by upward mobility in the south and downward mobility in the north thus challenges sociology which must endeavour to analyse “precarity” and its relationship to society as a whole, and to the State. 

State and civil society

For both State and civil society, this “precarity” is central to the new social issues. The encounter between these two types of society through the similarities in how they reflect on and address social issues could be the subject of fundamental debate that could be addressed within an international conference bringing together researchers specialising in post-industrial as well as in emerging countries. In the latter, the low participation of the state in the social field has given free rein to numerous initiatives by civil society.

 

In old industrial countries, the forms of representation practised by civil society appear to be weakening. Commitment to community-based groups is faltering, unions are losing their ability to mobilise members and participatory democracy is experiencing great difficulty in expressing the opinions of ordinary citizens. This has been accompanied by the discrediting of politicians generally, and in the countries most affected by the crisis in particular. Political stakeholders have been accused of helplessness in the face of economic decision making - increasingly internationalised and less influenced by political authorities. 

In emerging countries the State is still able to strongly influence the economy due its relationship with the business environment. Whether in the context of an authoritarian regime such as China or Russia, or in a democratic context as is the case in India or Latin America, it guides the economy using either authoritarian means or by relying on civil society. The State also uses its redistribution options to influence the behaviour of the lower class population with a view to socialisation; one can only obtain government support if his or her behaviour is in line with prevailing norms. 

Subsequently, we could address a number of cross-cutting issues from a sociological perspective, and analyse the policies implemented with regard to social issues. This would make it possible to examine a number of fundamental concepts in the theoretical debates around the new social issues: precarity, vulnerability, spatial and social economic inequalities, empowerment, “happy poverty”… . These issues could be addressed under four key themes. 

Themes

A)  Comparative history of social issues and the analyses it has inspired in both old industrial and emerging countries 

The context within which social issues emerged in industrialised nations in Europe and North America during the 19th century was marked by the introduction of a new social order perceived as unfair and favouring social implosion. As a result, different policies seeking to avoid this risk were implemented and notably, practices restraining social issues and shifting between repression and employer paternalism, social reform, revolution and the implementation of a new order imposing formal equality at the expense of individual freedom. The evolution of social issues in emerging countries began as a result of the shift from poverty, of a section of the population, mitigated by family and community solidarity, to precarity where higher earnings were generated but more individuals were left isolated and therefore felt the need to create new forms of solidarity. What theoretical sources have guided reflection with respect to the forms of social issues induced by rapid development within a context of globalisation? Has the experience of former industrialised countries been a reference for actors studying social evolution and the societal changes affecting emerging countries? 

B) The emergence of more vulnerable categories 

As widespread insecurity calls into question the stability of a section of both the working class and the middle class, where are the historically disadvantaged and vulnerable categories now situated? Has there been a feminisation or an “ethnicisation” of poverty in Europe, North America and Japan? In some emerging countries, caste or ethnic antagonisms that have been more or less politicised or ideologised are used to impose acceptance of precarity among the most vulnerable populations, all the while creating popular hostility towards them, thus preventing their revolt. In other countries, vulnerable groups suffer from severe spatial segregation and their residential neighbourhoods have become a battleground for control of an underground economy which is the only source of income. How can the vulnerability of these categories be limited? How can they be provided with social and political opportunities to build a common future? 

C) Forms of social engagement and welfare policies 

In post-industrial countries, can challenging the welfare state - with regard to its approach rather than in principle – exacerbate the difficulties in accessing services or increase the number of those who have no access to these services? Could the absence or shortage of civil society representatives amplify cases of isolation or withdrawal caused by social difficulties? In emerging economies, field workers have long been working to meet the needs of the impoverished population. Can the empowerment approaches which have increasingly been implemented in several post-industrial counties, and which seek to strengthen the capacity for autonomy among poor populations, inspire new forms of social engagement? The less precarious working class in emerging countries is increasingly mobilising itself and has begun to demand social welfare. Does it draw its inspiration from the experiences of post-industrial countries?  

D) The symptoms of weakening social cohesion

Violence is one of the most visible symptoms of weakening social cohesion. Post-industrial countries have experienced varying levels of delinquent or criminal violence, similar to the phenomenon affecting emerging countries. The spatial dimension is present in both contexts. Beyond comparing the analyses on the causes of this phenomenon in the two contexts, it would be interesting to compare the experiments conducted to address them. At best, repression shifts problems and at worst it exacerbates the tension between residents in poor neighbourhoods and security forces, perceived as external elements, serving only affluent populations.  The residents of poor neighbourhoods increasingly feel abandoned by the State and by the rest of society. How can this logic of exclusion that bears the risk of social implosion be impeded? Can the policies in post-industrial countries draw their inspiration from innovations implemented in emerging countries? 

What then is the future of social housing within the framework of a generalised dual trend - the disengagement from these issues by old industrialised States since the 1970s (or in the case of Central and Eastern European countries since the 1990s) and further proliferation of spaces and situations of poor and insecure housing in these same States. Our objective is to examine the trend that seeks a cultural approach to social issues from a new perspective of “cultural diversity”. In this trend, cultural policies are intended to address integration and social cohesion issues, and to encourage democratisation and pacification, for instance, among disadvantaged neighbourhoods characterised by the presence of immigrants or minority groups. 

These four key themes will be discussed in plenary sessions that will focus on fundamental issues, and in workshops that will target more specific and practical aspects with regard to these issues. 

Submission guidelines

Paper proposals in French or English (approximately 500 words) accompanied by a CV should be sent by e-mail (Word document) to the Conference Secretariat ( questions-sociales@sciencesconf.org )

before December 1, 2014. 

Important dates

Notification of acceptance to authors: December 15, 2014,

The deadline for the final text is March 15, 2015.

Conference dates: 10, 11 and 12 June 2015 at the IEP, Grenoble.

Scientific committee

  • Mehdi Arrignon, PACTE - UMR 5194
  • Jacques Barou, PACTE - UMR 5194
  • Ewa Bogalska-Martin, PACTE - UMR 5194
  • Nadir Boumaza, PACTE - UMR 5194
  • Sonia Chardonnel , PACTE - UMR 5194
  • Michelle Daran, PACTE - UMR 5194
  • Adriana Diaconu, PACTE - UMR 5194
  • Vicente EspinozaUniversidad de Santiago de Chile
  • Jorge Enrique Gonzalez, Université Nacional, Colombie
  • Catherine Gucher, PACTE - UMR 5194
  • Elsa Guillalot, PACTE - UMR 5194
  • Robert Lafore, IEP Bordeaux
  • François Laplantine, Université Lumière Lyon 2
  • Dominique Mansanti, PACTE - UMR 5194
  • Emmanuel Matteudi, PACTE - UMR 5194
  • Hélène Millet, PACTE - UMR 5194
  • Nassima Moujoud, Université Pierre Mendès France Larhra UMR 5190
  • Jean-François Ponsot, Économistes atterrés, Grenoble
  • Aline Prévert, PACTE - UMR 5194
  • Oscar Rodriguez Salazar, Université Nacional, Colombie
  • Francine Saillant, Université Laval, Canada
  • Marc-Henri Soulet, Université de FribourgSuisse
  • Kamila Tabaka, PACTE - UMR 5194
  • Leny Trad, Université Fédérale de Bahia, Brésil
  • Maria Uramowa, Université Mattej Bel, Bansla Bystrica, Slovaquie
  • Guillermo Uribe, PACTE - UMR 5194
  • Philippe Warin, PACTE - UMR 5194

Conference Secretariat

Diego Fernandez Varas

Organising committee

  • Ewa BOGALSKA-MARTIN and
  • Emmanuel MATTEUDI
  • Researchers at PACTE-CNRS UMR 5194

Locais

  • Cité des Territoires, 14 avenue Marie Reynoard
    Grenoble, França (38100)

Datas

  • lundi, 01 de décembre de 2014

Palavras-chave

  • crise du salariat, redistribution, précarité, question sociale, société civile, vulnérabilité, inégalités économiques, politiques publiques

Urls de referência

Fonte da informação

  • Catherine Morel
    courriel : catherine [dot] morel [at] umrpacte [dot] fr

Para citar este anúncio

« Penser la question sociale en Europe à partir des expériences des pays émergents ? », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado mercredi, 30 de juillet de 2014, https://calenda-formation.labocleo.org/294634

Arquivar este anúncio

  • Google Agenda
  • iCal
Pesquisar OpenEdition Search

Você sera redirecionado para OpenEdition Search