Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales
Subjectivités féministes, queer et postcoloniales en art contemporain
Feminist, queer, and poscolonial subjectivities in contemporary art
Une histoire en mouvements
History in motion
Veröffentlicht am mardi, 25. novembre 2014
Zusammenfassung
Depuis l’explosion des luttes féministes historiques à la fin des années 1960, celles-ci n’ont cessé d’irriguer les pratiques artistiques et les recherches théoriques en art. Envisageant l’œuvre d’art, des années 1980 à aujourd’hui, au prisme des relations entre expérience artistique et intellectuelle, langage et représentations, texte et image, ce colloque souhaite dépasser les discours hégémoniques qui éclipsent le foisonnement des subjectivités. Il explorera les résonances et les circulations entre les théories, les écrits et les pratiques artistiques féministes, queer et postcoloniales les plus stimulantes à l’échelle mondiale.
Since their explosion at the end of the 1960s, the historical feminist struggles have irrigated both artistic practices and theories through fertile circulations. The conference will consider the artwork through the lens of the relationships between artistic and intellectual experiences, between language and representations, and between text and image, from the 1980s until today, thus examining the resonances and circulations between the most challenging feminist, queer, and postcolonial theories, writings, and artistic practices at a global scale.
Inserat
Argumentaire
Depuis l’explosion des luttes féministes historiques à la fin des années 1960, celles-ci n’ont cessé d’irriguer les pratiques artistiques et les recherches théoriques en art. Cette dynamique a vu, d’une part, le féminisme universitaire développer une nouvelle historiographie en déconstruisant les discours, les images et les pratiques idéologiques qui façonnent l’oppression de genre dans le domaine artistique et, d’autre part, les artistes se nourrir de cette ébullition intellectuelle afin de questionner les identités politiques. Envisageant l’œuvre d’art, des années 1980 à aujourd’hui, au prisme des relations entre expérience artistique et intellectuelle, langage et représentations, texte et image, ce colloque souhaite dépasser les discours hégémoniques qui éclipsent le foisonnement des subjectivités. Il tentera d’apporter un éclairage sur des problématiques en art contemporain qui les interrogent. Dans cette perspective, ce colloque explorera les résonances et les circulations entre les théories, les écrits et les pratiques artistiques féministes, queer et postcoloniales les plus stimulantes à l’échelle mondiale. En adoptant une approche transdisciplinaire, englobant toutes les formes d’expressions artistiques contemporaines visuelles, scéniques ou littéraires, il s’agira de prendre, dans le champ de l’histoire de l’art, le pouls de perspectives travaillées par la démultiplication des points de vue.
Dans un monde globalisé, où l’art contemporain s’est transformé en véritable espace transnational, le féminisme, opérant à la croisée des études de genre, des études postcoloniales et des théories queer, se doit désormais de remettre en cause le parti-pris eurocentré des paradigmes théoriques et critiques. Définie au sein d’un «savoir sans pouvoir » par Trinh T. Minh-ha, vue comme une reconfiguration des frontières entre les corps et les discours et comme un déplacement à la fois personnel et conceptuel par Teresa de Lauretis ou encore comme une théorie dans la chair par Cherríe Moraga, la pensée féministe invite à la délocalisation et s’ouvre aux espaces de friction qu’elle induit. De cette pluralité de mondes, émergent des identités fragmentées, contradictoires et plurielles, ne coïncidant plus forcément avec un sujet féminin universel : des subjectivités transversales, transgressives, transféministes. Pour dire ces subjectivités, pour que surgissent le « nous », le « je » et le « moi » des sujets subalternes, les féministes investissent langages et savoirs, histoire et autobiographie, représentation et auto-représentation, se réapproprient leurs corps, à travers la performance, le happening et la danse et s’énoncent grâce à des stratégies visuelles provoquant des disjonctions entre les disciplines et en ouvrant, par ces prises de position esthétiques et politiques, un vaste chantier de déconstruction et de recréation.
La réflexion s’axera autour de trois points (cette liste n'est pas exhaustive et ne doit donc pas être prise comme limitative):
Temporalités et histoires
- L’histoire en tant que lieu privilégié de la déconstruction des oppressions de genre, de race, de classe et de sexualité et espace de production de nouveaux récits (de l’Histoire aux histoireS)
- relectures et réinventions, mythologies et fictionnalisations
- révision des mythes et des traditions de la modernité
- narrations contre-coloniales, postcoloniales, décoloniales
Poétiques féministes, postcoloniales, queer et subalternes / déconstructions du langage
- Sémiologie politique : se libérer et se réinventer à travers le langage
- Recréation féministe, queer et postcoloniale de la langue : procédés textuels, stratégies syntaxiques, renouvellement de la grammaire et du lexique
- Les pratiques langagières expérimentales, le « bilinguisme », les phénomènes d’hybridation linguistique (créoles, spanglish, border languages, etc.)
Des circulations entre théories et pratiques
- Pensée et création : échanges entre artistes et théoriciennes
- Apports des artistes aux théories féministes, queer et postcoloniales : les régimes de représentation, analyse de la position du spectateur/de la spectatrice, subversion des identités et de performativité du genre, etc.
- Résonances et glissements entre conscience politique, conceptualisation et expression artistique féministes
Quelques repères bibliographiques
Gloria Anzaldúa, Borderlands/La Frontera : The New Mestiza, San Francisco, Spinster/Aunt Lutte, 1987.
Fabienne Dumont (éd.), La rébellion du Deuxième Sexe – L’histoire de l’art au crible des théories féministes anglo-américaines (1970-2000), Dijon, Les Presses du réel, 2011.
Catherine de Zegher, Women's Work is Never Done: an Anthology, Gand, AsaMER, 2014.
Chandra Talpade Mohanty, Feminism without Borders: Decolonizing Theory, Practicing Solidarity, Durham, Duke University Press, 2003.
Namascar Shaktini (éd.), On Monique Wittig: Theoretical, Political, and Literary Essays, Chicago, University of Illinois Press, 2005.
Miriam Solá, Elena Urko (éds.), Transfeminismos: epistemes, fricciones y flujos, Tafalla, Txalaparta Argitaletxea, 2014.
Modalités pratiques d'envoi des propositions
Les propositions de communication devront être adressées à subjectivitesfeministes@gmail.com
avant le 15 décembre 2014.
Le texte de présentation ne devra pas excéder 3000 signes (espaces compris). De plus, une courte bio-bibliographie devra être jointe à la proposition de communication. Les auteur-e-s seront informé-e-s de la décision du comité scientifique dans le courant du mois de janvier.
Direction scientifique
Elvan Zabunyan, EA 1279, « Histoire et critique des arts », Université européenne de Bretagne/Rennes 2
Comité scientifique
- Fabienne Dumont (ERBA Quimper)
- Christine Bard (Université d’Angers)
- Griselda Pollock (University of Leeds)
- Trinh T. Minh-ha (University of California, Berkeley)
- Elvan Zabunyan (Université européenne de Bretagne/Rennes 2)
Comité d’organisation
- Marie-laure Allain Bonilla, Émilie Blanc, Johanna Renard,
- Elvan Zabunyan
- Laurence Bouvet-Lévêque, Nelly Brégeault, Isabelle Perreaudeau (cellule recherche de l’UFR Arts, Lettres, Communication, Université Rennes 2)
Argument
Since their explosion at the end of the 1960s, the historical feminist struggles have irrigated both artistic practices and theories through fertile circulations. On one hand, by deconstructing discourses, images and ideologies that are shaping gender oppression in art, academic feminism has developed a new historiography. On the other hand, artists have drawn on these stimulating intellectual debates in order to raise identity politics issues.
The conference will consider the artwork through the lens of the relationships between artistic and intellectual experiences, between language and representations, and between text and image, from the 1980s until today. This approach aims to go beyond the hegemonic discourses that render the diversity of subjectivities invisible by addressing contemporary art issues questioning them. From this perspective, this conference will examine the resonances and circulations between the most challenging feminist, queer, and postcolonial theories, writings, and artistic practices at a global scale. By focusing on a transdisciplinary approach including visual arts, performance and literature, the conference will emphasize on the multiplicity of viewpoints.
Within a global world in which contemporary art has turned into a transnational space, feminism, acting at the intersections of gender, postcolonial, and queer studies, must challenge the Eurocentric bias of the theoretical and criticism paradigms. Defined as “knowledge without power” by Trinh T. Minh-ha, seen as a reconfiguration of the frontiers between bodies and discourses and as a shift, both personal and conceptual, by Teresa de Lauretis, or as a theory in the flesh by Cherríe Moraga, feminism encourages the decentralization, and the opening of friction spaces.
From this plurality of worlds, fragmented, contradictory and plural identities emerge, invalidating a supposedly universal subject of feminism, and thus becoming transversal, transgressive and transfeminist subjectivities. To express these subjectivities, and to raise the “we” and the “I” from the subaltern subjects, feminists investigate languages and knowledge, history and autobiography, representation and auto-representation, reclaiming their bodies through performance, happening, and dance, and redefining themselves through visual strategies, thereby irrespective of the frontiers erected between the disciplines, thus opening a wide project of deconstruction and re-creation.
Proposals can address, but are not limited to, the following topics:
Temporalities and histories
- History as a space of deconstruction of gender, race, class, and sexuality oppressions, and as a space of production of new narratives (from History to historieS)
- Re-readings and reinventions, mythologies, and fictionalizations
- Revision of myths and modernity traditions
- Counter-colonial, decolonial narratives
Feminist, postcolonial, queer, and subaltern poetics / deconstructions of language
- Political semiology: liberating and reinventing through language
- Feminist, queer, and postcolonial reconstructions of language: textual processes, syntactical strategies, renewal of grammar and vocabulary
- The experimental language practices, bilingualism, linguistic hybridization phenomena (creoles, spanglish, border languages, etc.)
Circulations between theories and practices
- Thinking and creation: exchanges between artists and theorists
- Contributions by artists to feminist, queer, and postcolonial theories: regimes of representation, analysis of the spectator’s position, subversion of the identities and gender performativity, etc.
- Resonances and shifts between politic consciousness, conceptualization and feminist artistic expressions
Some bibliographical landmarks
Gloria Anzaldúa, Borderlands/La Frontera: The New Mestiza, San Francisco, Spinster/Aunt Lutte, 1987.
Fabienne Dumont (ed.), La Rébellion du Deuxième Sexe – L’histoire de l’art au crible des théories féministes anglo-américaines (1970-2000), Dijon, Les Presses du réel, 2011.
Catherine de Zegher, Women's Work is Never Done: an Anthology, Gand, AsaMER, 2014.
Chandra Talpade Mohanty, Feminism without Borders: Decolonizing Theory, Practicing Solidarity, Durham, Duke University Press, 2003.
Namascar Shaktini (ed.), On Monique Wittig: Theoretical, Political, and Literary Essays, Chicago, University of Illinois Press, 2005.
Miriam Solá, Elena Urko (ed.), Transfeminismos: epistemes, fricciones y flujos, Tafalla, Txalaparta Argitaletxea, 2014.
Submission procedure
Please send an abstract of 300 to 500 words (excluding references) and a short biography to subjectivitesfeministes@gmail.com. Both documents should be in English or French and include full name of the participant with current affiliation and full contact details.
Submission deadline: 15th December 2014
Notification: mid-January 2015
Scientific direction
Elvan Zabunyan (Université européenne de Bretagne/Rennes 2)
Scientific committee
- Fabienne Dumont (ERBA Quimper)
- Christine Bard (Université d’Angers)
- Griselda Pollock (University of Leeds)
- Trinh T. Minh-ha (University of California, Berkeley)
- Elvan Zabunyan (Université européenne de Bretagne/Rennes 2)
Organizing committee
- Marie-laure Allain Bonilla, Émilie Blanc, Johanna Renard
- Elvan Zabunyan
- Laurence Bouvet-Lévêque, Nelly Brégeault, Isabelle Perreaudeau (cellule recherche de l’UFR Arts, Lettres, Communication, Université Rennes 2)
Kategorien
- Neuere und Zeitgeschichte (Hauptkategorie)
- Erkenntnis > Darstellung > Kulturgeschichte
- Gesellschaft > Soziologie > Genderstudies
- Erkenntnis > Sprachwissenschaften > Literaturwissenschaft
- Erkenntnis > Darstellung > Kunstgeschichte
- Erkenntnis > Darstellung > Visuelle Studien
- Gesellschaft > Geschichte > Geschichte der Frauen
- Erkenntnis > Darstellung > Kulturelle Identitäten
Orte
- Université Rennes 2, Campus Villejean
Rennes, Frankreich (35)
Daten
- lundi, 15. décembre 2014
Schlüsselwörter
- féminisme, gender studies, postcolonial studies, queer studies, transféminisme
Kontakt
- Johanna Renard
courriel : colloqueaffects [at] gmail [dot] com
Verweis-URLs
Informationsquelle
- Johanna Renard
courriel : colloqueaffects [at] gmail [dot] com
Zitierhinweise
« Subjectivités féministes, queer et postcoloniales en art contemporain », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am mardi, 25. novembre 2014, https://calenda-formation.labocleo.org/306571