D’après la description de son parcours philosophique - faite par Ricœur lui-même à l’occasion de sa candidature au collège de France – la volonté représente le « fil conducteur » de ses publications, depuis sa thèse de doctorat Le Volontaire et l’Involontaire jusqu’à la fin des années soixante. Dès lors, il déclare d’une façon programmatique son intention de poursuivre sa recherche sur la volonté, mais en même temps d’abandonner le terme volonté au profit du concept « plus ample et articulé » d’action : c’est le point de départ du trajet qui aboutira à l’élaboration de son herméneutique de l’agir humain. Le colloque se propose d’éclaircir cette inflexion de la pensée ricœurienne à la lumière d’une nouvelle source documentaire : le cours sur « Le concept philosophique de volonté », que Ricœur donne à Montréal et à Nanterre en 1967- 1968.

Présentation

D’après la description de son parcours philosophique - faite par Ricœur lui-même à l’occasion de sa candidature au collège de France – la volonté représente le «fil conducteur» de ses publications, depuis sa thèse de doctorat Le Volontaire et l’Involontaire jusqu’à la fin des années soixante. Dès lors, il déclare d’une façon programmatique son intention de poursuivre sa recherche sur la volonté – enrichie par la Symbolique du mal et par ses ouvrages sur l’inconscient et le langage – mais en même temps d’abandonner le terme volonté au profit du concept «plus ample et articulé» d’action: c’est le point de départ du trajet qui aboutira à l’élaboration de son herméneutique de l’agir humain.

Le colloque se propose d’éclaircir cette inflexion de la pensée ricœurienne à la lumière d’une nouvelle source documentaire : le cours sur «Le concept philosophique de volonté», que Ricœur donne à Montréal et à Nanterre en 1967- 1968, en le présentant à ses étudiants comme une «recherche originale sur le concept de volonté à partir de grands textes philosophiques» d’Aristote, d’Augustin, de Descartes, de Kant et de Hegel. De façon significative, Ricœur essaie alors d’accomplir un pas «au-delà d’une phénoménologie neutre du volontaire et de l’involontaire», mais non plus en s’adressant vers l’horizon pré-philosophique des symboles : plutôt il se dirige ici vers les grandes philosophies de la volonté de la tradition, qu’il traverse avec une évidente intention de réappropriation critique et avec la lucide conscience des difficultés propres à «un projet systématique qui passe par une conquête historique».

Pour favoriser une compréhension adéquate de la signification de ce cours, notre colloque vise à réaliser une synergie entre spécialistes de la pensée ricœurienne et spécialistes de grandes philosophies de la volonté avec lesquelles Ricœur conduit sa confrontation : ce partage de compétences permettra de saisir en même temps la partialité — parfois extraordinairement suggestive — des interprétations proposées par Ricœur et les raisons théoriques qui sous-tendent une telle partialité. 

Programme 

Matin (9h00-12h30) 

• 9h00 : Présentation (Olivier Abel et Roberta Picardi)
• 9h 30 : G. Cambiano (Ecole Normale Supérieure de Pise), « Ricœur et Aristote, point de départ »
• 10h15 : C. Horn (Université de Bonn), « Ricœur on the Concept of Will in Aristotle and Augustine» 

11. 00 : Pause café 

• 11.15 J. Michel (Université de Poitiers/IUF/EHESS), « Vers la sémantique de l’agir » 

Après-midi (14 h-17h30) Modération : Cyndie Sautereau (Fonds Ricœur)

• 14h: P. Guenancia (Université de Bourgogne), « Le tournant cartésien de la philosophie de la volonté »
• 14h50 : L. Fonnesu (Université de Pavia), «La philosophie kantienne de la volonté : "point de passage obligé" ?» 

15.40 : Pause 

• 15h50 : R. Picardi (Marie Curie Fellow Fonds Ricœur), « Ricœur et la découverte de la dialectique de la volonté »
• 16h30 : O. Abel (IPT/EHESS), «Le projet d’une poétique de la volonté »