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Sounds of Utopia

Sonorités de l'utopie

Tacet n° 4 (2015)

Tacet n° 4 (2015)

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Publicado el lundi 22 de décembre de 2014

Resumen

L’utopie appartient à ces concepts qui hantent l’histoire des idées comme des pratiques artistiques. Cette rémanence traduit à la fois un malaise contemporain et la nécessité, sinon l’urgence, d’une pensée de la différence que l’utopie contribue déjà à forger dans sa formulation et sa mise en acte, quand bien même éphémère et circonstancielle. L’histoire des arts sonores et des musiques expérimentales ne fait pas exception : on y retrouve des réflexions sur l’utopie comprise en termes d’espace – enclave, île ou hétérotopie – ou de temps – uchronie, hétérochronie ou projection d’un futur depuis des préoccupations présentes. Mais l’utopie s’y présenterait, en premier lieu, à la manière d’une alternative radicale aux formes artistiques et musicales dominantes, voire aux catégories esthétiques traditionnelles cherchant à distinguer les pratiques selon les médiums. Cette distance relève autant des processus de création engagés que des sons produits, écoutés, captés, installés, organisés ou improvisés, mais aussi de leur médiation propre. Dans tous les cas, l’utopie semble œuvrer au cœur des dynamiques qui nourrissent les pratiques sonores expérimentales d’hier et d’aujourd’hui. Dans la continuité des recherches réunies dans le précédent numéro de TACET portant sur l’espace sonore, ce dossier souhaite inviter à l’introspection des sonorités de l’utopie.

Utopia is one of those concepts that haunt the history of ideas as well as the history of artistic practices. This persistence conveys both a contemporary malaise and the need, if not urgency, for the ideas about difference that are shaped in part by the conception and enactment of a utopia, ephemeral and circumstantial though they may be. The history of sound art and experimental music is no exception: in it we find reflections on utopia, understood in terms of space (enclave, island, or heterotopia) or of time (uchronia, heterochrony or projection of a possible future, based on present concerns). But the concept of utopia might present itself firstly as a radical alternative to the dominant musical and artistic forms, or even to the traditional aesthetic categories intended to distinguish among practices according to the media used. This gap is as much a matter of the creative processes used as of the sounds produced, heard, recorded, installed, organized, or improvised, but also of their mediation. In all cases, it seems that utopia comes into play at the heart of the dynamics that nurture experimental sound practices, past and present. Following on from the research gathered in the previous issue of TACET, which dealt with sound space, the purpose of this issue is to invite introspection on the sounds of utopia, in a variety of manners.

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Argumentaire

L’utopie appartient à ces concepts qui hantent l’histoire des idées comme des pratiques artistiques. Cette rémanence traduit à la fois un malaise contemporain et la nécessité, sinon l’urgence, d’une pensée de la différence que l’utopie contribue déjà à forger dans sa formulation et sa mise en acte, quand bien même éphémère et circonstancielle. L’histoire des arts sonores et des musiques expérimentales ne fait pas exception : on y retrouve des réflexions sur l’utopie comprise en termes d’espace – enclave, île ou hétérotopie – ou de temps – uchronie, hétérochronie ou projection d’un futur depuis des préoccupations présentes. Mais l’utopie s’y présenterait, en premier lieu, à la manière d’une alternative radicale aux formes artistiques et musicales dominantes, voire aux catégories esthétiques traditionnelles cherchant à distinguer les pratiques selon les médiums. Cette distance relève autant des processus de création engagés que des sons produits, écoutés, captés, installés, organisés ou improvisés, mais aussi de leur médiation propre. Dans tous les cas, l’utopie semble œuvrer au cœur des dynamiques qui nourrissent les pratiques sonores expérimentales d’hier et d’aujourd’hui. Dans la continuité des recherches réunies dans le précédent numéro de TACET portant sur l’espace sonore, ce dossier souhaite inviter à l’introspection des sonorités de l’utopie.

Tout d’abord à la manière d’une archéologie :

  • quelles furent les manifestations sonores et les réflexions sur le son des utopies du siècle dernier, aussi bien dans leurs réalisations ou projets politiques, militaires et scientifiques que parmi les théories et les courants artistiques et poétiques les ayant portées ?
  • Qu’en serait-il de leur versant dystopique ?
  • Quelles représentations et renégociations des rapports au temps et à l’espace, au langage et à la communication, au silence et au bruit, et plus largement à l’expérience esthétique y ont vu le jour ?
  • De quelles manières a pu se traduire, du point de vue sonore, l’ambition sociale qui a par exemple été celle des collectifs improvisés et expérimentaux du tournant des années 1960-70 ?
  • Quelles étaient les préoccupations environnementales ou urbaines des premiers artistes sonores à investir l’espace public ? Quelles idéologies explicites ou sous-jacentes accompagnaient de telles investigations ?
  • Quels étaient leurs rapports à la technologie ou encore au quotidien ?
  • Mais aussi, quels en sont aujourd’hui les héritages et les reformulations repérables dans les pratiques contemporaines ?

L’un des intérêts possibles des recherches attendues sur ces questions se situe dans l’éclairage, même indirect, qu’elles pourront apporter sur les problématiques qui animent aujourd’hui les arts sonores et les musiques expérimentales. Mais ce numéro souhaite également se concentrer sur les relations spécifiques que les pratiques actuelles entretiennent avec l’utopie.

  • Quelles seraient les utopies sonores propres à notre contemporanéité ?
  • De quelles manières se traduisent-elles dans les sonorités qu’explorent les œuvres et dans les usages et les projections que peuvent avoir les artistes des technologies actuelles (des logiciels libres aux nanotechnologies) ?
  • D’une autre manière, comment saisir aujourd’hui, à travers les pratiques, les « élans utopiques » qui émaillent le quotidien selon Bloch ?
  • Comment y sont-ils problématisés ?
  • Que nous disent les pratiques sonores expérimentales récentes du principe de micro-utopie censé s’être substitué à la dimension globale de l’utopie traditionnelle ?
  • Alors que l’écologie semble de plus en plus présente parmi les préoccupations des artistes sonores, de quelles manières – tant du point de vue de l’utopie que de la dystopie – cet intérêt se manifeste-t-il dans les traitements sonores des œuvres, les représentations auditives de la nature ou le design sonore ?

Sur un autre plan encore, on peut remarquer que l’intérêt, notamment institutionnel, dont jouissent depuis quelque temps les arts sonores, s’accompagne d’un développement des enseignements dédiés à ces pratiques.

  • Quels rapports ces enseignements entretiennent-ils vis-à-vis des éléments précédemment évoqués ?
  • Quelles réflexions sur l’utopie peut-on observer parmi ces expériences ?

L’un des principaux vecteurs de l’utopie au sein des imaginaires demeure la littérature et le cinéma de science-fiction. Aussi, ce numéro souhaiterait également enquêter sur les relations entre ces genres et les pratiques sonores expérimentales, repérables dans leur histoire respective.

  • Quelles représentations et mondes sonores peut-on observer dans les utopies et dystopies mises en scène par ces genres ?
  • Quels liens entretiennent-ils, aussi bien à travers les bandes originales des films que les descriptions sonores des livres, avec les expérimentations menées dans le champ des arts sonores et des musiques expérimentales ?
  • À quelles collaborations ont-ils pu donner lieu ?
  • Et en retour, quelles en sont les influences sur ces pratiques et les sonorités qu’elles privilégient ?

Enfin, dans le sillage de la littérature d’anticipation, un autre axe pourra prendre un tour plus spéculatif, en s’intéressant d’un point de vue fictionnel au futur des arts sonores et des musiques expérimentales, mais aussi à la manière dont l’approche prospective peut venir problématiser leurs formes actuelles.

  • Quels devenirs pour ces pratiques ?
  • Quels en seront les sonorités, les points d’intérêt, les modes de création et les dispositifs d’écoute collective ou individuelle ?
  • Quels rapports à la société et à l’environnement révéleront-ils ? Quelles seront leurs pensées et formulations mêmes de l’utopie ?

Ce nouveau numéro de TACET souhaite aborder ces différentes questions dans une perspective interdisciplinaire. Il entend réunir un ensemble d’études (transversales, générales ou reposant sur l’analyse de cas particuliers), menées aussi bien par des chercheurs que par des artistes et musiciens, où les sonorités de l’utopie, mais aussi de son envers, la dystopie, seront interrogées dans leurs multiples résonances et dans l’hétérogénéité des problématiques qu’elles portent.

Coordinateur

Matthieu Saladin (AI-AC, Université Paris 8, HEAR)

Modalités de soumission

Les auteurs informeront au préalable le comité de rédaction de leur projet d’article par courriel en précisant le titre de la contribution et en joignant un résumé. Les articles sont quant à eux à envoyer par courriel à l’adresse : revue.tacet@gmail.com

avant le 15 avril 2015.

L’article devra être accompagné d’un résumé, de quelques mots-clés et d’une biographie succincte de l’auteur. Nous prions les auteurs de suivre les instructions (format des articles, normes bibliographiques) disponibles à l’adresse suivante ; leur respect facilitera le processus éditorial et écourtera les délais. Parution octobre 2015.

Tout manuscrit a nécessairement un contenu original et non publié. En outre, chaque auteur s’engage à respecter le caractère exclusif de sa contribution : il ne peut la soumettre à une autre revue dans le même temps.

Deux formats sont acceptés pour les textes :

  • Flux (dossier principal) : article en lien direct avec l’appel à contributions (40 000 signes maximum, notes et espaces compris)
  • Influx (varia) : article de réflexion libre (20 000 signes maximum, notes et espaces compris).

Illustrations :

  • envoyées en fichiers séparés (.jpg, .tiff, .eps), en noir et blanc, de bonne résolution (300 dpi minimum)
  • les éventuelles autorisations de reproduction de schémas, graphiques, illustrations doivent être jointes

Présentation du manuscrit :

  • une page de garde avec le titre complet, le nom et l’affiliation de l’auteur, ainsi que ses coordonnées complètes (adresse exacte, téléphone, email)
  • chaque article sera accompagné d’un résumé (250 mots maximum) et de mots-clés (5 maximum) pour les besoins de l’indexation
  • une courte biographie de l’auteur (100 mots maximum)

Argument

Utopia is one of those concepts that haunt the history of ideas as well as the history of artistic practices. This persistence conveys both a contemporary malaise and the need, if not urgency, for the ideas about difference that are shaped in part by the conception and enactment of a utopia, ephemeral and circumstantial though they may be. The history of sound art and experimental music is no exception: in it we find reflections on utopia, understood in terms of space (enclave, island, or heterotopia) or of time (uchronia, heterochrony or projection of a possible future, based on present concerns). But the concept of utopia might present itself firstly as a radical alternative to the dominant musical and artistic forms, or even to the traditional aesthetic categories intended to distinguish among practices according to the media used. This gap is as much a matter of the creative processes used as of the sounds produced, heard, recorded, installed, organized, or improvised, but also of their mediation. In all cases, it seems that utopia comes into play at the heart of the dynamics that nurture experimental sound practices, past and present. Following on from the research gathered in the previous issue of TACET, which dealt with sound space, the purpose of this issue is to invite introspection on the sounds of utopia, in a variety of manners.

Firstly, in archeological fashion:

  • What manifestations of and thoughts about sound came out of the past century’s utopias, whether in their political, military, and scientific achievements and plans or among the artistic and poetic theories and movements that supported them?
  • What about their dystopian side?
  • What representations and renegotiations came about there in the relationships between time and space, language and communication, silence and noise, and, more broadly, the aesthetic experience?
  • In what ways, from a sound perspective, was the social ambition of (for example) the improvised and experimental collectives of the late 1960s and early 1970s expressed?
  • What were the environmental or urban concerns of the first sound artists working in public space?
  • What ideologies, implicit or explicit, went hand in hand with such investigations?
  • What were their relationships to technology or to daily life?
  • But also, what legacies or perceptible reformulations of those utopias are present in contemporary practices today?

One of the possible relevances of the expected research on these matters lies in the light that they may shine, even if indirectly, on the issues presented today by sound art and experimental music.

  • But this issue also seeks to concentrate on the specific relationships that current practices maintain with the concept of utopia. What sound utopias are specific to our contemporary world?
  • In what ways are they expressed in the sounds explored by works and in the projects of new media artists (from free software to nanotechnology)? In another vein, how can these practices allow us today to seize the “utopian impulses” that pepper everyday life, according to Bloch?
  • How are those impulses problematized in these practices?
  • What do recent experimental sound practices have to tell us about the principle of micro-utopia, which is supposed to have replaced the global scope of traditional utopia?
  • While ecology seems to be ever more present among the concerns of sound artists, in what ways – from the perspective of utopia as well as of dystopia – is this interest manifested in the sound processing of works, in auditory representations of nature, or in sound design?

On yet another level, it can be noted that (in particular) the institutional interest that sound art has enjoyed for some time now has been accompanied by the development of courses devoted to these practices.

  • What relationships do these teachings have with regard to the elements mentioned above?
  • What thoughts about utopia can be observed among these experiences?

Science fiction films and literature remain among the primary media through which the concept of utopia reaches into our imaginations. Thus this issue also seeks to inquire into the relationships between these genres and experimental sound practices, identifiable in their respective histories.

  • What sound worlds and representations can be observed in the utopias and dystopias dramatized in these genres?
  • What links do they maintain, whether through film soundtracks or sound descriptions of books, with the experiments being carried out in the field of sound art and experimental music?
  • To what collaborations might they give rise?
  • And conversely, what are their influences on these sound practices?
  • Finally, in the line of science fiction, another approach could go in a more speculative direction, taking interest in a fictional perspective on the future of sound art and experimental music, but also in the way that the prospective approach could come to problematize their current forms. What futures exist for these practices?
  • What will be their sounds, their points of interest, their modes of creation, and the devices used for listening in an individual or group context?
  • What relationships to society and the environment will they reveal?
  • What will be their thoughts about utopia, and how will these be expressed?

This new issue of TACET seeks to tackle these various questions from an interdisciplinary viewpoint. The intention is to gather a group of studies (transversal, general, or based on the analysis of specific cases), conducted by researchers as well as by artists and musicians, in which the sounds of utopia – but also of its underside, dystopia – will be examined in their various echoes and in the heterogeneity of the problematics that they convey.

Guidelines submission

Authors shall first inform the editorial committee of their planned article via e-mail, noting the title of the contribution and attaching an abstract thereof. The articles themselves are to be sent via e-mail to: revue.tacet@gmail.com

by April 15, 2015.

The article should be accompanied by an abstract, a few keywords, and a brief biography of the author. We ask that authors follow the instructions (article formatting, bibliographic standards) available at the following address; respecting these guidelines will facilitate the editorial process and shorten the production process. Publication: October 2015.


Fecha(s)

  • mercredi 15 de avril de 2015

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Palabras claves

  • Utopie, son, arts sonores, musique expérimentale

Contactos

  • Matthieu Saladin
    courriel : matthieu [dot] saladin [at] univ-paris8 [dot] fr

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Fuente de la información

  • Matthieu Saladin
    courriel : matthieu [dot] saladin [at] univ-paris8 [dot] fr

Para citar este anuncio

« Sonorités de l'utopie », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el lundi 22 de décembre de 2014, https://calenda-formation.labocleo.org/312212

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