Argumentaire
La pratique de terrain, en terme d’espace et méthode de collecte, est envisagée comme élément central de la démarche scientifique en Sciences Humaines et Sociales. A travers ce processus, qui permet l’analyse approfondie et la compréhension des enjeux liés à un espace, le chercheur vise à traiter des questionnements spécifiques posés en amont. Le terrain est l’étape obligée où le chercheur rencontre et construit son objet de recherche. Cependant, la notion de fieldwork place le terrain dans une démarche globale qui dépasse la séparation qui peut être établie entre la construction théorique et l’approche empirique.
La nature polysémique du terrain a suscité des débats épistémologiques et méthodologiques au sein de toutes les disciplines. Toutefois le terrain est abordé, construit et interprété selon les objectifs et possibilités individuelles du chercheur, et fréquemment ajusté suite aux imprévus ou difficultés (La Soudière, 1988) ; c’est en ce sens que chaque chercheur va « sur son terrain ». Dans ce contexte de reprise des discussions épistémologiques sur le terrain, les enjeux concernant sa dimension politique, sa réflexivité et positionnalité, sa rationalité et sa corporalité ont également été revendiqués ayant pour objectif la mise en avant d’une conception de recherche plus relationnelle et processuelle (Volvey, Calbérac, Houssay-Holzschuch, 2012).
Dans les recherches en tourisme, le chercheur est amené à collecter ses données au gré de la circulation permanente des individus et de la globalisation des images. Il est possible d’imaginer de nouveaux terrains et de nouvelles enquêtes adaptées à des phénomènes aussi transnationaux que le tourisme (Hall, 2010). Dans le contexte d’une expérience d’altérité, la présence physique de l’enquêteur, susceptible d’être assimilé à un touriste sur son terrain devient un objet qui mérite une réflexion méthodologique (Winkin, 1996).
Pour le jeune chercheur, le terrain incarne un certain « rite de passage » (Lefort, 2012), dont le bon déroulement est primordial puisqu’il servira à construire et restituer sa production scientifique. Souvent sujet à des questionnements, parfois à des doutes et des appréhensions sur la manière d’aborder ce moment clé, le terrain dans les recherches en tourisme devient objet d’interrogations diverses.
C’est dans ce contexte que nous avons choisi « le terrain dans les recherches en tourisme » en tant que fil conducteur de ces 3èmes Rencontres Internationales des Jeunes Chercheurs en Tourisme (RIJCT), pour offrir un lieu d’échange, de réflexion et de débat sur ces questionnements. Nous invitons les jeunes chercheurs, ainsi que les chercheurs confirmés à participer à travers leur(s) propre(s) expérience(s) de terrain, afin de répondre à des problématiques communes qui surgissent dans un champ de recherche aussi transversal et complexe tel que le tourisme.
Axes de questionnement
L’objectif de ces rencontres est de permettre un échange réflexif entre jeunes chercheurs sur leurs propres pratiques. Dans ce contexte, plusieurs pistes de réflexion et axes de questionnement peuvent être formulés :
Axe 1 : Le choix et la construction du terrain
Le choix du terrain est un élément déterminant pour chaque projet de recherche. Les tourism studies montrent un rapport particulier au territoire qui constitue un terrain de recherche. Le tourisme peut être considéré comme une mise en scène voire comme une mise en « désir » du territoire. Même s’ils ne sont pas forcément des lieux du quotidien, les espaces touristiques peuvent être habités (Stock, 2006) par les chercheurs qui les étudient.
Se pose alors la question du choix. Comment choisit-on son terrain ? Est-ce l’objet qui définit le terrain ou l’inverse ? Choisit-on un terrain connu ou inconnu ? Le choisit-on par lien avec un sujet, une problématique, un pays, un lieu ou encore un imaginaire ? Peut-il se choisir par hasard, par passion, par opportunité ou par la possibilité de financement (bourse, « commande » privée, etc.…)?
Axe 2 : Méthodes utilisées / pratique du terrain
Avant d’entamer son enquête de terrain, le jeune chercheur procède à une phase de préparation au cours de laquelle il sélectionne les outils et systèmes d’interventions adaptés pour approcher un objet de recherche aussi interdisciplinaire que le tourisme. A cet égard, l’ethnographie dite « glocale » (Salazar, 2010) se révèle être une méthodologie appliquée avec succès à la recherche en tourisme tout comme la comparaison entre plusieurs terrains qui permet d’analyser l’ancrage de phénomènes globaux dans les sociétés locales.
Est-il possible d’opérer des choix méthodologiques en fonction des difficultés anticipées et des moyens à disposition du jeune chercheur? Comment prendre connaissance de sa temporalité, de sa culture? Quand se déplace-t-on sur le terrain, pour quelle durée, doit-il être abordé à plusieurs reprises? Comment identifier et approcher les enquêtés ? Comment obtenir les informations les plus fiables ? Quelle méthode pour quel terrain ?
Axe 3 : Positionnalité du chercheur
L’expression d’appropriation « mon terrain », pose la question des rapports identitaires du chercheur au terrain, construits à travers la dimension spatiale de la pratique. Le chercheur doit veiller à garder sa posture d’enquêteur sur son terrain au regard de la distance (culturellement, professionnellement, géographiquement) qui l’en sépare. Il lui revient également de fixer les connaissances co-construites par les personnes présentes sur le terrain (touristes, habitants, acteurs, etc…) en un discours dont il doit évaluer l’impact au sein du territoire touristique (Hall, 2010).
Jusqu’à quel point le jeune chercheur peut-il négocier son statut et son identité en situation d’enquête dans les recherches en tourisme (« jouer au touriste », « jouer au local »…) ? Le chercheur est-il également acteur et co-producteur de son terrain ? Dans quelle mesure analyse-t-il le terrain à partir d’un point de vue et de présupposés ? Comment objectiver cette expérience tout en questionnant sa posture afin de l’inscrire dans un cadre scientifique rigoureux?
Axe 4 : Terrains numériques
Dans le champ du tourisme, le numérique a révolutionné les pratiques d’enquête et a créé de nouveaux terrains à étudier. Le jeune chercheur est amené à développer de nouvelles compétences pour construire un « terrain numérique » (netnographie) et en décoder les données qui échappent parfois au terrain physique. Ainsi, les réseaux sociaux par exemple donnent à voir la densité de la circulation instantanée des imaginaires touristiques et internet permet aux touristes la configuration autonome de leur expérience. Néanmoins, les nombreuses données disponibles en ligne sont à manipuler avec prudence tout en veillant à évaluer leur fiabilité scientifique.
Dans la recherche en tourisme, peut-on faire son terrain sans se déplacer? Comment valider scientifiquement le terrain « virtuel » ? Comment articuler terrain physique et terrain numérique ? Quelles méthodes numériques pour quel terrain physique? La confrontation réel/virtuel peut-elle enrichir les travaux de recherche ? Le numérique est-il devenu incontournable pour les jeunes chercheurs?
Axe 5 : Tourisme et terrain, quelles contraintes et limites ?
Une fois sur le terrain, le chercheur constate parfois les limites des méthodes théoriques, l’exercice du terrain, se révèle être un travail solitaire (Claval, 2013). En réalité, il finit par s’approprier le savoir reçu à l’université pour proposer lui-même une méthodologie issue de son savoir-faire personnel. Ainsi, le jeune chercheur doit pouvoir définir lui-même les propres limites de son travail de terrain.
Quelles contraintes se posent pour un jeune chercheur dans le cadre d’une enquête touristique (barrières linguistiques ou culturelles, mais également l’accès au terrain, l’accès aux touristes etc…) ? De même quels obstacles spécifiques rencontre-t-il lors des enquêtes sur un terrain sensible, dangereux ou inconfortable (lié à un passé de guerre, zone de conflits, tourisme sexuel, questions éthiques, etc..)?
Par ailleurs, comment réagir face aux imprévus du terrain ? Comment s’adapter si l’on est confronté à un changement de terrain au cours de son projet de recherche, comment s’adapte-ton à un autre terrain ? Finalement, comment pose-t-on une « limite » à son travail de terrain afin de ne pas tomber dans la démarche systémique de « toujours aller plus loin » ? De quelle manière s’achève le travail de terrain d’un jeune chercheur et comment envisage-t-il l’après-terrain ?
Propositions, participation
Plusieurs possibilités de participation sont proposées afin d’offrir un programme riche et diversifié :
- Communication scientifique
Pour proposer une communication, envoyer un résumé (300 à 500 mots) présentant le thème, la problématique et la méthode adoptée. (15min par communication ainsi qu’un temps additionnel prévu pour questions et discussion)
Pour proposer un poster scientifique, envoyer une présentation (200 mots) expliquant la problématique et comportant un titre.
L’impression finale du poster sera demandée en format A0 (0.80 X 1.20m) et sera à la charge des participants
Le rôle des images produites par les jeunes chercheurs en tourisme sur le terrain:
Dans les recherches en tourisme, de nombreux jeunes chercheurs effectuent des prises de vue sur le terrain. Quelles photos prend-t-on en tant que jeune chercheur sur son terrain ? Quand et pourquoi les prend-t-on ? Que cherche-t-on à montrer à travers les photos prises sur le terrain ? Comment représente-t-on à travers l’image un phénomène touristique compte-tenu de la présence éphémère des touristes/visiteurs et des fluctuations permanentes sur le terrain? Réitère-t-on les mêmes prises de vue ? Le chercheur, qui opère une sélection lors de la prise de vue, choisit la représentation qu’il va donner au terrain. Dans quelle mesure le terrain et le phénomène/réalité touristique se trouve-t-ils tout à la fois informés et déformés dans les images que le jeune chercheur aura sélectionnées pour illustrer son travail de recherche ? Quel usage fait-on de ces images dans son travail de recherche et quelle est leur valeur?
Pour approfondir ce thème, nous proposons aux jeunes chercheurs de constituer un ensemble photographique commenté illustrant les prises de vue effectuées sur leur terrain. Les mêmes questionnements peuvent se poser concernant les enregistrements vidéo sur le terrain.
- Exposition photographique
Pour proposer un ensemble photographique, envoyer une présentation (200 mots) expliquant le projet photographique et comportant un titre en anglais et en français.
Le nombre de photos ainsi que le format du support est laissé au choix. Néanmoins, nous demanderons à ne pas dépasser le format A0 (0.80 X 1.20m) pour le support. Il faudra prévoir une photo prête à être accrochée.
Pour proposer un audiovisuel, envoyer une présentation (200 mots) décrivant la production audiovisuelle. Indiquer également la durée du film, son contexte de production, sa date de réalisation et le nom du ou des auteur(e)s.
Les projections se feront sous forme numérique, le matériel disponible est constitué d’un ordinateur (PC ou Mac), d’un vidéoprojecteur et d’un écran blanc.
Conditions de soumission
Les propositions de participation sont à envoyer à l’adresse du colloque : rijct2015@gmail.com
au plus tard le lundi 2 février 2015
Pour toute proposition :
- Prénom et NOM, l’organisme de rattachement (Université et laboratoire), email de contact
- Le type de proposition choisie (communication, poster, photo, audiovisuel), l’axe choisi, le titre de la proposition, les résumés, et les mots-clés (3 à 5) devront être envoyés en format Word, police Arial 12 et interligne 1,5 dans la langue de communication choisie (français ou anglais)
Les résumés des propositions acceptés seront mis en commun dans un document (format papier, et format numérique) et mis à disposition de participants au colloque.
Des précisions et indications supplémentaires seront données suite à la sélection des résumés.
Calendrier
- Envoi des propositions de participation : le lundi 2 février 2015
- Réponses données aux participant (e)s : mars 2015
- Envoi obligatoire des propositions acceptées : 15 Juillet 2015
- Résumé long des communications (5 000 signes)
- Posters (Envoyer un PDF du poster en format A0 (0.80 X 1.20m))
- Ensembles photographiques (Envoyer un support numérique)
- Audiovisuels (Envoyer un support numérique)
(Ces documents doivent être obligatoirement envoyés par mail à l’adresse rijct2015@gmail.com)
Langues du colloque
Les participant(e)s au colloque pourront choisir de communiquer en français ou en anglais. Le diaporama de support sera demandé dans la langue de communication. Il n’y aura pas de traduction simultanée.
Valorisation des rencontres
Les actes des RIJCT seront publiés sous format numérique.
Un petit nombre de papiers sélectionnés seront publiés dans une revue à comité de lecture spécialisée en tourisme
Comité scientifique
- Linda Boukhris (Géographie) Docteure en géographie, EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
- Yann Calbérac (Géographie) Université de Reims Champagne Ardenne, France
- Amandine Chapuis (Géographie) Chercheure post-doc, Université Paris Est, Lab’Urba / EIREST Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
- Jean-Michel Chapuis, (Gestion) EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
- Nadège Chabloz (Anthropologie) EHESS, Paris, France
- Christine Chivallon (Géographie/Anthropologie) CNRS, Sciences Po Bordeaux, France
- Leonardo Civale (Géographie) Universidade Federal de Viçosa, Brésil
- Béatrice Collignon (Géographie) UMR 5185 ADESS, Université Bordeaux-Montaigne, France
- Aurélie Condevaux (Anthropolgie) Chargée de cours à l’Université François Rabelais de Tours, EIREST, France
- Saskia Cousin (Anthropologie, Sociologie) Université Paris Descartes, France
- Géraldine Djament (Géographie) Université de Strasbourg, EIREST, France
- Sheila Maria Doula (Anthropologie) Universidade Federal de Viçosa, Brésil
- Edith Fagnoni (Géographie) Université Paris-Sorbonne Paris VI, Laboratoire EA-EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
- Maria Gravari-Barbas (Géographie) EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
- C. Michael Hall (Marketing) University of Canterbury, Nouvelle-Zélande
- Sébastien Jacquot (Géographie) EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
- Isabelle Lefort (Géographie) Université Lyon 2, France
- Anne-Cécile Mermet (Géographie) ENS de Lyon / Docteure en géographie EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
- Maxime Michaud (Anthropologie) Université François Rabelais de Tours, France
- Michel Peraldi (Anthropologie) CADIS, EHESS, Paris, France
- Mike Robinson (Sciences Politiques) University of Leeds Metropolitain, Royaume-Uni (sous réserve)
- Liza Terrazzoni (Sociologie) CADIS, EHESS, Paris, France
- Jordi Tresserras (Géographie) Universitat de Barcelona, Espagne
- Vincent Veschambre Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, France
- Anne Volvey (Géographie) Université d’Artois, France
Coordination scientifique
La coordination Scientifique est assurée par les doctorants de l’EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Ecole Doctorale de Géographe de Paris : Carina Amorim Dutra, Yasmin Buchrieser, Montserrat Crivillers, Sairi Piñeros, Rémi Salaün, Anas Sanoussi
Comité d'orgnisation
L’organisation est assurée par les doctorants de l’EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Ecole Doctorale de Géographe de Paris : Carina Amorim Dutra, Yasmin Buchrieser, Montserrat Crivillers, Daisy Debelle, Eliane Djemgou, Clotilde Kullmann, Yue Lu, Sairi Piñeros, Lisa Rebolledo, Camille Rouchi, Rémi Salaün, Anas Sanoussi
Bibliographie
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Numéro de revue : "Terrain", L'Information géographique, vol. 74, n°2010/1
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FILM : « Ce qui fait terrain. Fragments de recherches »
SOCIÉTÉ | Yann Calbérac | 2010, France, 52 min Par Jean Vettraino | 24 octobre 2012 http://www.revue-projet.com/comptes-rendus/film-ce-qui-fait-terrain-fragments-de-recherches/ (Film disponible sur : http://vimeo.com/40585715)
Fieldwork practice, in terms of space (field) and method of data collection (fieldwork), represents a key element in the scientific approach employed in Human and Social Sciences. This approach enables in-depth analysis and comprehension of issues linked to a defined space, where the researcher seeks to address hypotheses established beforehand. Fieldwork is an important phase during which the researcher and the study object meet. Nonetheless, the notion of fieldwork places the field in a global approach that exceeds the possible separation that may appear between the theoretical construction and the empirical approach.
The polysemic nature of fieldwork provokes epistemological and methodological discussions within all thematic fields. Fieldwork remains a major task that each researcher undertakes but interprets differently according to his/her individual possibilities and goals, which are often adjusted according to unexpected issues and difficulties (La Soudière, 1988); it is in this sense that each researcher “goes to his/her field”. In this context of reopening epistemological discussions on fieldwork, the issues concerning its political dimension, its reflexivity and position, its rationality and corporality also have been put forth with the aim to encourage a more relational and processual research conception (Volvey, Calbérac, Houssay-Holzschuch, 2012).
In tourism research, the researcher collects data and information according to the permanent flow of people and the globalization of images. It is possible to imagine new fields and new surveys adapted to tourism, a complex and transnational phenomenon (Hall, 2010). In the context of an experience of “otherness”, the physical presence of the investigator in the field, who might be regarded him/herself as a tourist, becomes an aspect that deserves methodological reflection (Winkin, 1996).
For young researchers, fieldwork represents an important “rite of passage” (Lefort, 2012), whose appropriate progression is crucial, as it serves to construct and build up their scientific output. Fieldwork in the context of tourism research often leads to various questions, as researchers often face questions, sometimes doubts or apprehensions when approaching this key moment in their studies.
We chose “Fieldwork in Tourism Research” as the theme of this 3rd International Meeting of Young Researchers in Tourism (RIJCT) in order to offer a platform to discuss and reflect on these questions.
We hereby invite young as well as experienced researchers of all fields to participate in this meeting by sharing their own fieldwork experiences, and by contributing to responding to common questions that often arise in a research field that is as complex and transdisciplinary as tourism.
The aim of this meeting is for young researchers to engage in discussions and reflect upon their own practices. Within this framework, several thematic areas are proposed:
AREA 1: Choice and construction of fieldwork
The choice of field and fieldwork is a determinant task for any research project. Tourism studies show a specific link to the territory, which constitutes a research field. Tourism can be seen as staging or enhancing “the appeal” of a territory. Even though these tourist spaces aren’t necessarily part of daily living spaces, they can be experienced and lived (Stock, 2006) in multiple ways, by the researchers who study them.
This is where the question of choosing fieldwork arises. How do we choose it? Does the study object define the field or the opposite? Do we choose a known or an unknown field? Do we choose it based on a link with a subject, a problem, a country, a place or even an imaginary of our own? Can the choice of field be made by chance, out of passion, opportunity or funding possibilities (scholarship, private request)?
AREA 2: Methodology/ Fieldwork practice:
Before starting field investigation, the young researcher prepares the best-adapted research tools and intervention systems in order to approach an object of study that is as multidisciplinary as tourism. The “glocal” ethnography (Salazar, 2010) is a successful methodology applied in tourism research, as is the comparison of several fields that allow the analysis of global phenomena rooted in local societies.
Is it possible to choose the methodology according to the expected difficulties and available resources of the young researcher? How to take note of one’s temporality and culture? When do you go in the field, for how long, should you repeat and go in the field several times? How do you identify and approach the survey respondents? How do you obtain the most reliable information? Which method for which field?
AREA 3: Positionnality of the researcher
The expression “my field”, used by the researcher as if it were “his/her own”, raises the question of the identity links existing between both the researcher and the field, built through the spatial dimension of practice. The researcher must ensure to maintain his/her investigator position in the field, and the distance (cultural, professional, geographical) that separates him/her from it. He/She must also transpose the knowledge, that has been co-created with the people in the field (tourists, inhabitants, actors, etc.), into a discourse. He/She will then evaluate the impact of this discourse within the tourist territory (Hall, 2010).
To which point can the young researcher negotiate his/her status and identity when conducting a survey in tourism research (“act as a tourist”, “act as a local”)? Is the researcher also actor and co-producer of his/her fieldwork? To which extent, does he/she analyse his/her field based on a point of view and presuppositions? How can he/she be objective with respect to his/her experience, and question his/her posture at the same time, in order to integrate it within a rigorous scientific framework?
AREA 4: Digital fieldwork
In tourism research, digital technology has revolutionized the ways of investigation and has created new fields to explore. A young researcher needs to develop new skills in order to build a “digital fieldwork” (netography) and to decode the data that sometimes escapes the physical field. Thus, social networks for example, show the density of the immediate circulation of tourist imaginaries, and Internet allows tourists to individually configure their experience. However, the large data available online must be used carefully, and their scientific reliability must be ensured.
In tourism research, can fieldwork be done without physically going to the field? How do you scientifically validate “digital fieldwork”? How do you articulate physical fieldwork and digital fieldwork? Which digital methods for which physical fieldwork? Can the real/virtual confrontation enhance research work? Has digital technology become indispensable for young researchers?
AREA 5: Tourism and fieldwork, which issues and limits?
Once on the field, the researcher may notice the limits of theoretical methods, and realize that fieldwork is a solitary task (Claval, 2013). In fact, the researcher ends up using the knowledge received at university, and proposes a methodology based on his/her personal know-how. In this sense, the young researcher must be able to define himself /herself and the limits of his/her fieldwork.
Which constraints appear for a young researcher in the framework of a tourism survey (language or cultural barriers, access to the field, access to tourists, etc.)? Similarly, which specific obstacles does he/she encounter during surveys on a sensitive, dangerous or uncomfortable field (linked to a war past, conflict area, sexual tourism, ethical questions, etc.)? Moreover, how to react to unexpected events during fieldwork? How does one adapt if he/she has to change fields during his/her research project? How can one adapt to another field?
Finally, how can one set the « limit » of his/her fieldwork in order not to fall into the systematic approach of «always going further »? How/when is the fieldwork task completed by a young researcher, and how does he/she prepare the post-fieldwork phase?
In order to offer a rich and diversified program, we propose several possibilities of participation:
- Oral presentation:
To submit an oral presentation, send a summary (300 to 500 words) presenting the topic, the main objectives and the methods used. (Presentation of 15 min with additional time planned for questions and discussion)
- Scientific poster:
To submit a scientific poster, send a summary (200 words) containing a title and the main objective.
The poster size required will be A0 (0.80 X 1.20m) and will be at the expenses of the participants.
The role of images produced by young researchers in Tourism during their field investigations:
In tourism studies, many young researchers take pictures on the field. What kind of pictures does a young researcher take on his field? When and why does he/she take them? What does a young researcher seek to show through the pictures taken on his/her field? How can we represent, through a picture, a tourist phenomenon, given the ephemeral character of the tourist/visitor presence, and the constant fluctuations in the field? Do we take comparative photos of the same object or place?
As the researcher makes a choice when taking a picture, he/she therefore determines the representation he/she will give of his/her field. To what extent is the field and the tourist phenomenon/reality altered through the pictures taken and selected by a young researcher in order to illustrate his/her research? What use is made of the photographs in the research work, and what is their scientific value?
In order to explore this issue in greater depth, we invite young researchers to establish a commented photographic corpus, illustrating the pictures taken during their fieldwork. The same questions arise concerning video recordings during fieldwork.
- Photography exhibition:
To submit a photographic corpus, please send a presentation of your project (200 words) with a title in French and in English. The number of photographs and their presentation format is free of choice. However, the format cannot exceed an A0 format (0.80 X 1.20m). Pictures will be at the expenses of the participants and will have to be ready to be hung up for the exhibition.
- Audiovisual screening:
To submit an audiovisual, please send a presentation of your project (200 words), describing the content of the video. Please also indicate the total length of the video, its context and date of production and name of the author(s).
The available screening material includes a computer (PC or Mac), a projector and a white screen.
Submissions are to be sent no later than 2 February 2015, to the congress email address: rijct2015@gmail.com
All submissions should include:
-Name and SURNAME, name of university and laboratory, and a valid contact email
-The type of proposition (audiovisual screening, photography exhibition, oral presentation, scientific poster), the chosen thematic area, the title of the proposition; the abstract and key words (3 to 5) related to the proposition should be sent in the form of a Word document in 12-point Arial font, with 1.5 line spacing, in the language chosen for communication (French or English).
Accepted abstracts will be gathered in a document (paper and digital), which will be made available to all congress participants.
Further information and indications will be given after the selection process.
Calender
Final deadline for submission of proposals: Monday, February 2nd, 2015
Answers given to the participants: March 2015
Mandatory deadline for submission of accepted proposals: July 15th, 2015
-Summary of oral presentation text (5000 characters)
-Posters (Send a PDF of the poster in size A0 (0.80 X 1.20m))
-Photographs (Send digital material)
-Audiovisuals (Send digital material)
(These documents must be sent via email to: rijct2015@gmail.com)
Languages of the congress
The participants of the meeting are free to present in either French or English. The Power Point presentation is required in the same language as the oral presentation. There will be no simultaneous translation.
Valorization of the meeting
The proceedings of the RIJCT will be published as digital material.
A small number of the papers selected will be published in a peer-reviewed journal specialized in tourism.
Linda Boukhris (Geography) Docteure en géographie, EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
Yann Calbérac (Geography) Université de Reims Champagne Ardenne, France
Amandine Chapuis (Geography) Chercheure post-doc, Université Paris Est, Lab’Urba / EIREST Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
Jean-Michel Chapuis,(Gestion), EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
Nadège Chabloz (Anthropologie), EHESS, Paris, France
Christine Chivallon (Geography /Anthropology) CNRS, Sciences Po Bordeaux, France
Leonardo Civale (Geography), Universidade Federal de Viçosa, Brazil
Béatrice Collignon (Geography)Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
Aurélie Condevaux (Anthropolgy) Docteure en géographie EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
Saskia Cousin (Anthropology, Sociology) Université Paris Descartes, France
Géraldine Djament (Geography), Université de Strasbourg, EIREST, France
Sheila Maria Doula (Anthropology), Universidade Federal de Viçosa, Brazil
Edith Fagnoni (Geography), Université Paris-Sorbonne Paris IV, Laboratoire EA-EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
Maria Gravari-Barbas (Geography), EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
C. Michael Hall(Marketing) University of Canterbury, New Zeland
Sébastien Jacquot (Geography), EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
Isabelle Lefort(Geography), Université Lyon 2, France
Anne-Cécile Mermet (Geography) ENS de Lyon / Docteure en géographie EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
Maxime Michaud (Anthropology), Université François Rabelais de Tours, France
Michel Peraldi (Anthropology) CADIS, EHESS, Paris, France
Liza Terrazzoni (Sociology) CADIS, EHESS, Paris, France
Anne Volvey (Geography) Université d’Artois, France (confirmation pending)
Mike Robinson (Political Sciences), University of Leeds Metropolitain, United Kingdom (confirmation pending)
Jordi Tresserras (Geography) Universitat de Barcelona, Spain
Vincent Veschambre Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, France
Scientific coordination is carried out by the PhD students of the EIREST, University Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Ecole Doctorale de Géographe de Paris (Paris PhD School of Geography): Carina Amorim Dutra, Yasmin Buchrieser, Montserrat Crivillers, Sairi Piñeros, Rémi Salaün, Anas Sanoussi
Organisation of the congress is carried out by the PhD students of the EIREST, University Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Ecole Doctorale de Géographe de Paris (Paris PhD School of Geography): Carina Amorim Dutra, Yasmin Buchrieser, Montserrat Crivillers, Daisy Debelle, Eliane Djemgou, Clotilde Kullmann, Yue Lu, Sairi Piñeros, Lisa Rebolledo, Camille Rouchi, Rémi Salaün, Anas Sanoussi