InicioSociétés face à la terreur (de 1960 à nos jours) : discours, mémoire et identité

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Sociétés face à la terreur (de 1960 à nos jours) : discours, mémoire et identité

Gesellschaften und Terror (von 1960 bis heute) : Diskurs, Erinnerung, Identität

Societies confronted by terror (from 1960 to the present day): discourse, memory and identity

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Publicado el lundi 18 de janvier de 2016

Resumen

Ce colloque a pour objectif de réunir des spécialistes de différents domaines (civilisationnistes, historiens, linguistes, sémioticiens historiens de l’art, politologues, spécialistes des médias, de littérature,) autour d’un sujet qui, avec des pics d’acuité variables, a été au centre même de la vie des sociétés occidentales depuis les années 60. Il s’agira de déterminer comment ces sociétés réagissent à travers la production de discours spécifiques à la déstabilisation recherchée par le terrorisme. Le colloque se propose donc d’établir, par la voie contrastive, une cartographie de ces discours de résistance et de combat, et de mettre en lumière aussi bien les invariants que les différences irréductibles qui tiennent à la multiplicité des contextes et des acteurs ainsi qu'à la longévité du phénomène.

Im Rahmen der Tagung sollen sich Wissenschaftler aus verschiedenen Disziplinen (Historiker, Kunsthistoriker, Sprach-, Medien- und Literaturwissenschaftler) mit einem Thema auseinandersetzen, das seit den 1960er Jahren mit unterschiedlichen Ausprägungen im Mittelpunkt des Lebens der westlichen Gesellschaften stand. Es geht darum, zu untersuchen, wie diese Gesellschaften durch die Produktion spezifischer Diskurse auf die von den Terrorbewegungen beabsichtigte Destabilisierung reagiert haben bzw. reagieren. Ziel der Tagung ist also, einen vergleichenden Überblick über diese Widerstands- und Kampfdiskurse zu gewinnen und dabei sowohl die Konstanten als auch die grundsätzlichen Unterschiede herauszustellen, die auf die Vielfalt der historischen Zusammenhänge und der Akteure so wie auf die Langlebigkeit des Phänomens zurückzuführen sind.

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Argumentaire

« Évoquant le cas de l’ETA en Espagne, Jean-Marie Izquierdo considère qu’on ne peut aborder le phénomène du terrorisme sans tâcher de comprendre pourquoi le transformer en « mode d’expression politique a pu, dans un contexte particulier, être porteur de sens pour une partie de la population concernée » [1]. En somme, on ne saurait oublier que la froide logique synthétisée par le slogan des Brigades Rouges : « en frapper un pour en éduquer cent » a pu avoir ses partisans. À la question: « existe-t-il une réponse globale au terrorisme ? » Jean-Christophe Buisson répond: « Sans doute pas dans la mesure, tristement raisonnable, où il n’est qu’une expression de la révolte d’individus contre les injustices induites par chaque État. Chaque époque, chaque société a le terrorisme qu’elle mérite, pourrait-on dire de manière un peu provocante »[2]. Étudier le phénomène terroriste implique de se pencher également sur les séquelles sociales provoquées. S’impose alors la question de l’appréhension de ce passé à partir, pour suivre Paul Ricœur, de ces « us et abus de la mémoire, depuis la mémoire empêchée jusqu’à la mémoire obligée en passant par la mémoire manipulée »[3].

Nous prendrons en considération exclusivement les mouvements terroristes – ou, selon leur propre définition, de libération nationale ou, encore, de lutte anticapitaliste – nés en Espagne, Italie, RFA et Royaume-Uni, ainsi qu’aux États-Unis et en Amérique Latine et leur activité pendant un demi-siècle (de 1960 jusqu’à nos jours). Il s’agira d’analyser le discours produit par ces sociétés confrontées à la terreur. Avec un double axe de lecture :

  • d’une part, le discours produit par les différentes instances de représentation sociale – mass media, églises, syndicats,…- et politique. Avec la question subsidiaire : où commençait l’imprescriptible droit à l’information et à la libre expression d’une société démocratique – ou se voulant telle - et où cet « oxygène médiatique » que dénonçait Margaret Thatcher à propos de l’IRA.
  • d’autre part, la fictionnalisation du phénomène par le biais de la littérature, la BD, le cinéma, etc.

Nous chercherons donc ainsi à mettre en lumière la construction du discours, ses leviers, ses limites… et ses silences – bref : tous ces « filtres du modèle de propagande » décrits par Chomsky[4] -  face à un phénomène quasi quotidien dans certains cas. Nous verrons également comment la création artistique, qu'elle attribue ou qu'elle dénie une cause légitime à ces actions sanglantes, s'est attachée à en rendre compte.  Puis nous nous intéresserons à leur mise en perspective, une fois les « années de plomb » finies. Ce sera alors l’occasion de s’intéresser à ces mêmes instances et à leur capacité de distanciation par rapport à un présent devenu mémoire et, parallèlement, de comprendre le rôle de la fiction comme thérapie sociale ou catharsis nationale. Comme moyen, en somme, de dépassement d’une réalité trop longtemps subie.

  Les axes de travail seront :

  • Le discours normatif : quels sont les réflexes pavloviens du discours général antiterroriste ?
  • Le discours anxiogène : quels sont les ressorts et les limites d’un discours mobilisateur par la peur? Comment est-il renouvelé ?
  • Le discours lénifiant : à l’inverse, la vacuité du discours (psittacisme politique, par exemple) peut-elle servir de gilet « pare-émotion » pour une société ?
  • Le discours distancié : comment se défaire du pathos pour expliquer, comprendre et surmonter la réalité de la terreur et les traumatismes sociaux induits ? Quel discours pour « l’après-guerre » ?
  • La politisation du discours sur le terrorisme.
  • Le discours sur le terrorisme comme marqueur d’identité : quels paradigmes ? quels symboles ?
  • L’esthétique de la violence et de la souffrance.
  • Dans la stratégie globale « action – réaction – action », ces discours ont-ils joué un rôle ? Dans quels sens ? Pour quel objectif ?

[1]Jean-Marie Izquierdo, La question basque, Bruxelles : Ed. Complexe, 2000, p. 13.

[2]Jean-Christophe Buisson, « Terrorisme », in Le siècle rebelleDictionnaire de la contestation au XXe siècle, E. de Waresquiel (dir.), Paris : Larousse, 1999, p. 590.

[3]Paul Ricœur, La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris : Seuil, 2000, p. 83.

[4]N. Chomsky et E. S. Herman, La fabrique de l’opinion publique, Paris : Le serpent à plumes, 2003, p.129.

Conditions de soumission

Les langues du colloque seront le français, l’allemand, l’anglais, l’espagnol et l’italien.

Les propositions de communication  (résumé de 300 à 500 mots et court CV de l’auteur) seront à envoyer à :

  • Pour l’Allemagne 
    • Mme Nathalie Le Bouëdec (nathalie.le-bouedec@u-bourgogne.fr)
  • Pour les pays anglophones
    • Mme Agnès Alexandre-Collier (Agnes.Collier@u-bourgogne.fr).
    • M. Marc Smith (Marc.Smith@u-bourgogne.fr)
  • Pour l’Italie
    • M. Nicolas Bonnet (Nicolas.Bonnet@u-bourgogne.fr)
  • Pour les pays hispanophones
    • Pierre-Paul Grégorio (Pierre-Paul.Gregorio@u-bourgogne)
    • Alexandra Palau (atpalau@yahoo.fr)

pour le 21 février 2016.

Les propositions retenues devront joindre, le moment venu, un résumé (10 à 15 lignes) dans la langue de leur communication, en anglais et en français.

Le colloque se tiendra à l'université de Bourgogne, les 13 et 14 octobre 2016.

Comité scientifique

  • Nicolas Bonnet, professeur des universités, littérature et civilisation italiennes, université de Bourgogne Franche-Comté, Centre interlangues (EA 4182)
  • Pierre-Paul Grégorio, professeur des universités, civilisation espagnole, université de Bourgogne Franche-Comté, Centre interlangues (EA 4182)
  • Nathalie Le Bouëdec, maître de conférences, civilisation allemande, université de Bourgogne France-Compté, Centre interlangues (EA 4182)
  • Alexandra Palau, maître de conférences, civilisation espagnole, université de Bourgogne Franche-Comté, Centre interlangues (EA 4182)
  • Marc Smith, maître de conférences, civilisation américaine, université de Bourgogne Franche-Comté, Centre interlangues (EA 4182)

Präsentation 

Wolle man das Phänomen des Terrorismus untersuchen, so Jean-Marie Izquierdo in Bezug auf die ETA in Spanien, müsse man versuchen, zu verstehen, warum seine Verwandlung in eine „politische Ausdrucksweise für einen Teil der betroffenen Bevölkerung in einem besonderen Kontext einen Sinn haben konnte“[1]. Mit anderen Worten: Man dürfe nicht vergessen, dass die kaltblütige, in dem Leitspruch der Roten Brigaden zusammengefasste Logik: „Einen treffen, um hundert zu erziehen“, ihre Anhänger hatte. Auf die Frage, ob eine globale Antwort auf den Terrorismus möglich sei, lautet Jean-Christophe Buissons Antwort: „wahrscheinlich nicht, in dem (traurig vernünftigen) Sinne, als er nur der Ausdruck des Aufstands von Individuen gegen die jedem Staate innewohnenden Ungerechtigkeiten ist. Etwas zugespitzt könnte man sagen, dass jede Zeit, jede Gesellschaft den Terrorismus hat, den sie verdient“[2]. Sich mit dem Terrorismus-Phänomen auseinanderzusetzen bedeutet auch, ihre sozialen Nachwirkungen bzw. Nachwehen zu analysieren. Es stellt sich dann die Frage nach dem Umgang mit dieser Vergangenheit – nach, in Anlehnung an Paul Ricoeur, dem „Gebrauch und Missbrauch der Erinnerung“, „von der verhinderten über die manipulierte Erinnerung bis zur Pflichterinnerung“[3].

Im Rahmen der Tagung sollen ausschließlich die in Westeuropa (Spanien, Italien, Bundesrepublik Deutschland, Vereinigtes Königreich) sowie in den Vereinigten Staaten und in Lateinamerika entstandenen Terrorbewegungen – bzw. Bewegungen zur nationalen Befreiung oder die selbst ernannten antikapitalistischen Kampfbewegungen – und ihre Aktivitäten von 1960 bis heute untersucht werden. Vergleichende Analysen sind dabei willkommen. Ziel ist es, den von den mit dem Terror konfrontierten Gesellschaften erzeugten Diskurs zu analysieren:

  • Einerseits den Diskurs der verschiedenen politischen und sozialen Vertretungsinstanzen (Massenmedien, Kirchen, Gewerkschaften). Dabei stellt sich auch die Frage, wo die Grenze lag zwischen dem unantastbaren Recht auf Information und freie Meinungsäußerung in einer demokratischen Gesellschaft und diesem „Sauerstoff der Öffentlichkeit“, den Margaret Thatcher im Fall der IRA denunzierte.
  • Andererseits die Fiktionalisierung des Phänomens im Rahmen der Literatur, des Comics, des Films usw.

Wie sich dieser Diskurs konstruiert und wie er funktioniert, wo seine Grenzen liegen und was er verschweigt – kurzum: alle von Chomsky beschriebenen „Filter des Propagandamodells“[4] – im Umgang mit einem in manchen Fällen beinahe alltäglichen Phänomen: diese Aspekte sollen im Mittelpunkt der Tagung stehen, ebenso wie die Art und Weise, wie die Künstler über den Terrorismus berichteten – ob sie den blutigen Aktionen eine Berechtigung zu- oder aberkannten. Schließlich soll es auch darum gehen, wie der Terror nach Ende der „bleiernen Jahre“ reflektiert wurde: Inwiefern konnten sich die erwähnten Vertretungsinstanzen von einer zur Erinnerung gewordenen Gegenwart distanzieren? Inwiefern spielte die Fiktion die Rolle einer sozialen Therapie oder einer nationalen Katharsis bzw. inwiefern war sie ein Mittel, um eine Realität zu bewältigen, die man nur zu lange hatte hinnehmen müssen?

Als Arbeitsschwerpunkte kommen in Betracht:

  • Der normative Diskurs: was sind die typischen Reflexe des antiterroristischen Allgemeindiskurses?
  • Der angsteinflößende Diskurs: was sind die Mechanismen und Grenzen eines Diskurses, der zur Mobilisierung auf Angst setzt? Wie wird er erneuert?
  • Der beschwichtigende Diskurs: können umgekehrt Leerformeln sozusagen als „emotion(en)sichere“ bzw. „gefühlsichere Weste“ für eine Gesellschaft dienen?
  • Der distanzierte Diskurs: wie lässt sich der Pathos überwinden, um die Realität des Terrors und die sich aus ihm ergebenden sozialen Traumata zu erklären, zu verstehen und zu bewältigen? Welcher Diskurs für die Zeit des « Nachkriegs » ?
  • Die Politisierung des Diskurses über Terrorismus.
  • Der Diskurs über Terrorismus als Identitätsmerkmal (mit welchen Paradigmen? Welchen Symbolen?)
  • Die Ästhetik der Gewalt und des Leidens.
  • Haben diese Diskurse in der globalen Strategie „Aktion – Reaktion – Aktion“ eine Rolle gespielt? Wenn ja, welche? Und zu welchem Zweck?

[1] Jean-Marie Izquierdo, La question basque, Bruxelles : Ed. Complexe, 2000, p. 13.

[2] Jean-Christophe Buisson, « Terrorisme », in Le siècle rebelleDictionnaire de la contestation au XXe siècle, E. de Waresquiel (dir.), Paris : Larousse, 1999, p. 590.

[3] Paul Ricœur, La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris : Seuil, 2000, p. 83.

[4] N. Chomsky et E. S. Herman, La fabrique de l’opinion publique, Paris : Le serpent à plumes, 2003, p. 129.

Vortragsvorschläge

Tagungssprachen sind Französisch, Deutsch, Englisch, Spanisch und Italienisch.

Vor der Tagung sollen dann die Teilnehmer eine Zusammenfassung (10 bis 15 Zeilen) in der Vortragssprache sowie auf Englisch und Französisch vorlegen. 

Bitte schicken Sie Ihre Beitragsvorschläge (300 bis 500 Wörter) mit provisorischem Titel und einem kurzen Lebenslauf an:

  • Für Deutschland
    • Mme Nathalie Le Bouëdec (nathalie.le-bouedec@u-bourgogne.fr)
  • Pour die englischsprachigen Länder:
    • Mme Agnès Alexandre-Collier (Agnes.Collier@u-bourgogne.fr).
    • M. Marc Smith (Marc.Smith@u-bourgogne.fr)
  • Für Italien
    • M. Nicolas Bonnet (Nicolas.Bonnet@u-bourgogne.fr)
  • Für Spanien und Lateinamerika 
    • Pierre-Paul Grégorio (Pierre-Paul.Gregorio@u-bourgogne)
    • Alexandra Palau (atpalau@yahoo.fr)

bis zum 31. Januar 2016

Die internationale Tagung wird in Universität von Burgund, Dijon, von 13. zum 14. Oktober 2016 stattfinden.

Wissenschaftlicher Beirat

  • Nicolas Bonnet, professeur des universités, littérature et civilisation italiennes, université de Bourgogne Franche-Comté, Centre interlangues (EA 4182)
  • Pierre-Paul Grégorio, professeur des universités, civilisation espagnole, université de Bourgogne Franche-Comté, Centre interlangues (EA 4182)
  • Nathalie Le Bouëdec, maître de conférences, civilisation allemande, université de Bourgogne France-Compté, Centre interlangues (EA 4182)
  • Alexandra Palau, maître de conférences, civilisation espagnole, université de Bourgogne Franche-Comté, Centre interlangues (EA 4182)
  • Marc Smith, maître de conférences, civilisation américaine, université de Bourgogne Franche-Comté, Centre interlangues (EA 4182)

Lugares

  • Université de Bourgogne - UFR Langues et Communication
    Dijon, Francia (21)

Fecha(s)

  • dimanche 21 de février de 2016

Palabras claves

  • terreur, peur, terrorisme, art, médias

Contactos

  • Nathalie Le Bouëdec
    courriel : nathalie [dot] le-bouedec [at] u-bourgogne [dot] fr

Fuente de la información

  • Nathalie Le Bouëdec
    courriel : nathalie [dot] le-bouedec [at] u-bourgogne [dot] fr

Para citar este anuncio

« Sociétés face à la terreur (de 1960 à nos jours) : discours, mémoire et identité », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el lundi 18 de janvier de 2016, https://calenda-formation.labocleo.org/353339

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