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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

L’État en scènes

The State set scenes

Théâtres, opéras, salles de spectacles du XVIe au XIXe siècle - Aspects historiques, politiques et juridiques

Theaters, opera houses, theaters sixteenth to the nineteenth century - Historical, political and legal

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Publié le jeudi 24 mars 2016

Résumé

L'objectif du colloque est de réfléchir sur les salles de spectacles construites à l'initiative de l'État, afin de déterminer les spécificités entourant leur construction, leur embellissement, leur fonctionnement, leur police, leur programmation, etc. Le souhait des organisateurs est de mobiliser autour de ce thème des chercheurs de tous les champs disciplinaires qui peuvent s'y intéresser, juristes, politistes, historiens du droit, historiens des lettres, historiens de l'art, sociologues, etc. 

The objective of the symposium is to reflect on the theaters built at the initiative of the State to determine the specifics surrounding their construction, beautification, their functioning, their police, their programming, etc. The desire of the organizers is to mobilize around this theme researchers from all disciplines who may be interested, lawyers, political scientists,legal historians, letters, historians, art historians, sociologists, etc.

Annonce

Colloque international, Université de Picardie-Jules-Verne - Logis du Roy - 14, 15 et 16 juin 2017

Argumentaire

Le Pouvoir entretient une relation particulière avec le monde des spectacles. Souvent, les princes se sont mis en scène au travers de protocoles minutieux réglant et rythmant leur existence quotidienne et la vie officielle de leurs cours. Parfois, ils ont eux-mêmes été les acteurs de spectacles dans lesquels ils ont joué des rôles taillés sur mesure. Louis XIV, passionné de danse, a exprimé cet art spectaculaire de la scénographie royale, qu’il a cultivé tout au long de son règne et jusqu’à sa mort, dernier acte d’une vie de représentation dont il a orchestré les moindres détails. Louis XV, plus discret et plus réservé, n’apprécie guère cette vie de représentation mais il aime la comédie, les ballets et l’opéra. À Versailles, on lui doit la construction en 1770 de l’opéra royal pour servir de cadre au spectacle du mariage de l’héritier du Trône avec Marie-Antoinette d’Autriche. La jeune dauphine, devenue reine, fréquente assidûment l’opéra de Paris avant de donner aux spectacles royaux une autre dimension, plus intime et plus privée, à l’image d’une royauté fatiguée par une étiquette pesante, trop rigide et inadaptée au siècle des Lumières. À l’abri de son petit théâtre de Trianon, la reine se fait comédienne et joue pour et avec quelques courtisans triés sur le volet. Louis XVI, pourtant, a voulu respecter la pompe royale en donnant le dernier grand spectacle de la monarchie à l’occasion des États-Généraux, réunis avec un faste éblouissant dans le cadre suranné de la salle des Menus-Plaisirs, aménagée pour la circonstance. Quel curieux hasard que de voir la royauté jeter ses derniers feux à l’endroit même où elle rangeait les précieux décors de ses spectacles de cour !

Mais les spectacles ne se jouent pas seulement dans les résidences royales. Dès le XVIe siècle, les princes comprennent l’utilité politique des spectacles et des pièces de théâtre, qui peuvent servir à montrer leur puissance et à assurer leur propagande. Ils en mesurent l’utilité pédagogique, pour l’éducation des jeunes gens et la transmission de certaines valeurs morales ou civiques. Ils saisissent l’utilité sociale de ces divertissements, très appréciés et recherchés au sein des couches les plus aisées de la population. Les troupes de comédiens se multiplient alors. D’abord itinérantes, elles ont tendance à se fixer au XVIIe siècle dans les grandes villes, où elles trouvent la protection du souverain, de son représentant ou d’un puissant personnage qui les favorise, les subventionne et les entretient. Dès lors, les pouvoirs publics incitent à la construction de salles permanentes destinées à les accueillir, à recevoir un public plus nombreux et à satisfaire une demande toujours plus forte. C’est aussi un moyen de contrôler des saltimbanques dont la liberté de ton, parfois, fait trembler le pouvoir. À Paris, l’institution de la Comédie-Française par Louis XIV témoigne de cette volonté d’encadrer le monde des comédiens. L’impulsion est alors donnée et, au XVIIIe siècle, les théâtres publics fleurissent partout, encouragés par le gouvernement royal et les autorités municipales. Les grandes cités du royaume voudront leur salle de spectacle, considérée comme un signe visible de leur puissance politique, de leur vitalité économique et de leur attrait culturel. Les théâtres sont insérés dans des programmes architecturaux ambitieux, destinés à embellir les villes, à les faire entrer dans la modernité et à montrer leur fidélité au régime. Ce processus culturel s’adapte-t-il aux régimes qui se succèdent à partir de la Révolution ? L’Empire, voire la République, craignent-ils ou encouragent-ils les spectacles ?

La construction de ces salles, leur mode de financement, leurs règles de fonctionnement, leur économie, leur utilisation au plan politique concernent aussi bien le royaume de France que la plupart des États d’Europe et soulèvent une multitude de questions :

La construction des salles de spectacles déroge-t-elle aux règles communément observées dans le domaine des travaux publics ? Le pouvoir a-t-il suscité et encouragé une politique de construction à l’échelle du pays ? Les théâtres ont-ils été insérés dans des programmes d’embellissement officiels au même titre que les places? Le gouvernement a-t-il incité les grandes villes de l’Etat à édifier des salles publiques ? Quel a été le rôle des gouverneurs, des intendants, puis de préfets dans ce domaine ? Comment cette politique, si elle existe, a-t-elle été financée ?

Comment fonctionnent les salles de spectacle ? Sont-elles dotées de règlements de police particuliers ? Quelle est la technique juridique utilisée pour leur exploitation ? Qui les dirige ? Comment sont-elles financées ? Sont-elles subventionnées par le pouvoir central ou par les autorités municipales ? Ce dernier intervient-il dans leur administration intérieure ? Quel est le statut des employés et des comédiens ? L’État intervient-il dans le fonctionnement des salles privées ? Cherche-t-il à les contrôler ? Comment les surveille-t-il ? La nature du régime politique influence-t-il le contenu des divertissements ?

Les salles participent-elles de la propagande ? Comment s’y exerce la censure royale ? Le gouvernement intervient-il dans le choix des spectacles ? Quelles sont les représentations données dans les résidences du pouvoir ? Existe-t-il une programmation privée pour les souverains, distincte de la programmation officielle ? Les spectacles donnés pour le roi, l’empereur ou le président sont-ils diffusés en province ?  Par quel canal ? Quel est le pouvoir d’intervention des autorités de police dans ce domaine ? Qui fréquente les salles ? Sont-elles seulement réservées aux élites ?

Quel a été le rôle des salles de spectacles dans le processus révolutionnaire ? Quelle a été la programmation dans les dernières années de l’Ancien Régime et des régimes successifs au XIXe siècle ? Les idées des Lumières y transparaissent-elles ? Quelle a été l’influence des pièces écrites à l’étranger ? Quelle a été l’attitude du pouvoir à l’égard des salles de spectacles ? La proclamation de la liberté d’expression a-t-elle modifié les programmations ? La montée des oppositions au pouvoir de l’État y est-elle perceptible ?

Les organisateurs du colloque souhaitent que ces différentes questions soient abordées non seulement sous un angle comparatiste, les exemples offerts par les États européens étant les bienvenus, mais aussi sous un angle interdisciplinaire, afin de confronter la vision des juristes, des historiens du droit, des historiens de l’art, des historiens des lettres, des politistes, des sociologues, etc.

Programme pressenti

Prologue

Acte I

La construction des salles

Acte II

Le fonctionnement des salles

Acte III

La programmation des salles

Acte IV

Tombée de rideau

Comité scientifique

  • Christian Biet, Professeur des arts du spectacle, Université de Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense
  • Robert Carvais, Directeur de recherche, CNRS, Université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
  • Cédric Glineur, Professeur d’histoire du droit, Université de Picardie
  • Jean-Louis Halpérin, Professeur d’histoire du droit, École normale supérieure
  • Jean-Louis Harouel, Professeur d’histoire du droit, Université de Paris-II
  • Virginie Lemonnier-Lesage, Professeur d’histoire du droit, Université de Dijon
  • Hervé Leuwers, Professeur d’histoire moderne, Université de Lille-III
  • Anthony Mergey, Professeur d’histoire du droit, Université de Panthéon-Assas
  • François Ost, Professeur de droit, Université de Saint-Louis, Bruxelles
  • Daniel Rabreau, Professeur émérite d’histoire de l’art, Université Panthéon Sorbonne
  • Norbert Rouland, Professeur de droit, Université Paul Cézanne d’Aix-en Provence
  • Sophie Sedillot, Maître de Conférences d’histoire du droit, Université de Picardie
  • Philippe Sénéchal, Professeur d’histoire de l’art, Université de Picardie
  • Mathieu da Vinha, Directeur scientifique du Centre de recherches du Château de Versailles

Comité d’organisation

  • Robert Carvais, Directeur de recherche, CNRS, Centre de théorie et analyse du droit, Université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
  • Cédric Glineur, Professeur d’histoire du droit, Université de Picardie
  • Sophie Sedillot, Maître de Conférences d’histoire du droit, Université de Picardie

Contact

Les projets de communications doivent être envoyés par mail

avant le 1er juin 2016 

aux membres du comité d’organisation : rcarvais@noos.fr ; cedricglineur@msn.com ; sased@wanadoo.fr

Joindre une présentation succincte de la communication envisagée avec indication des sources (2500 signes maximum espaces compris) avec son titre et un court curriculum vitae.

Publication des actes

Lextenso® 

International symposium, University of Picardie Jules-Verne - Logis du Roy - 14, 15 and 16 June 2017 –

Argument

Power has a special relationship with the world of entertainment. Often, the rulers were staged through detailed protocols governing and punctuating their daily existence and the official life of their courses. Sometimes they themselves have been the performances of players in which they played tailored roles. Louis XIV, passionate dance, expressed this spectacular art of the royal stage design, he cultivated throughout his reign until his death, the last act of a representation of life that he orchestrated every detail. Louis XV, quieter and more reserved, does not like this life of representation but loves comedy, ballet and opera. At Versailles, is responsible for the construction in 1770 of the Royal Opera House as a framework to the wedding of the heir to the show from the Throne with Marie Antoinette of Austria. The young Dauphin, became queen, assiduously attending the Paris Opera before giving the royal shows another dimension, more intimate and private, like a royalty tired by a heavy tag, too rigid and unsuited to age lights. Shelter from the small theater of Trianon, the queen and actress is playing for and with some courtiers handpicked. Louis XVI, however, wanted to respect the royal pomp giving the last big show of the monarchy on the occasion of the States General, together with a dazzling splendor in the quaint surroundings of the Salle des Menus Plaisirs, fitted for the occasion. What chance curious to see royalty throwing its last rays on the very spot where she kept the precious decorations of his court shows!

But the shows will not only play in the royal residences. From the sixteenth century, princes understand the political utility shows and plays, which can be used to show their power and to ensure their propaganda. They measure the educational value for the education of young people and the transmission of certain moral and civic values. They grasp the social usefulness of these entertainments, very appreciated and sought after among the wealthier segments of the population. Comedy troupes then multiply. First traveling, they tend to settle in the seventeenth century in large cities, where they find protection of the sovereign, its representative or a powerful figure who promotes, funds and maintains them. Therefore, government incentives for the construction of permanent facilities designed to welcome, receive greater audiences and satisfy an increasingly high demand. It's also a way to control acrobats whose outspokenness sometimes shakes the power. In Paris, the institution of the Comédie-French Louis XIV demonstrates the will to frame the world of comedians. The pulse is then given and in the eighteenth century, public theaters blooming everywhere, encouraged by the royal government and municipal authorities. The great cities of the kingdom will want their theater, seen as a visible sign of their political power, economic vitality and their cultural appeal. The theaters are inserted into ambitious architectural program, intended to beautify cities, to bring them into modernity and to show their loyalty to the regime. This cultural process he adapts to successive regimes from the Revolution? The Empire or the Republic, they fear or they promote the shows?

Construction of these facilities, their financing, their operating rules, their economy, their use politically as well concerning the kingdom of France that most European states and raise a host of questions:

The construction of the theaters she breaks the rules commonly observed in the field of public works? He has the power generated and encouraged a policy of building across the country? Did the theaters was inserted into official beautification programs as well as the seats? Does the government have encouraged the large cities in the state to build public halls? What was the role of governors, stewards and prefects in this area? How this policy, if any, she has been funded?

How the theaters? They are equipped with special police regulations? What is the legal technique used for their operation? Who runs them? How are they funded? Are they subsidized by the central government or by municipal authorities? This he intervenes in their internal administration? What is the status of employees and actors? The state intervenes in the operation of private rooms? Seeking him in control? How does it monitor? The nature of the political regime he influences the content of entertainment?

They participate room’s propaganda? How it exercises the royal censorship? The government involved in the choice of entertainment? What are the performances given in the residences of power? Is it a private program for sovereign, separate from the official program? The performances given for the king, emperor or president are they distributed in the provinces? By what channel? What are the police authorities of the power to intervene in this area? Who frequents the halls? Are they only reserved for the elite?

What was the role of theaters in the revolutionary process? What was the programming in the last years of the old regime and the successive regimes in the nineteenth century? Enlightenment ideas are reflected they? What was the influence of foreign plays written? What was the attitude of power towards theaters? She has the proclamation of freedom of expression changed the settings? Is the rise of opposition to state power is noticeable?

Conference organizers hope that these issues be addressed not only from a comparative perspective, the examples offered by European states is welcome, but also through interdisciplinary approaches to confront the vision of lawyers, historians of law, art historians, historians of letters, political scientists, sociologists, etc.

Tipped program

Prologue

act I

The construction of halls

act II

The operation rooms

act III

Programming rooms

act IV

Curtain fell

Scientific Committee

  • Christian Biet, Professor of Performing Arts, University of Paris Ouest-Nanterre-La Défense
  • Robert Carvais, Director of Research, CNRS, University of Paris Ouest-Nanterre-La Défense
  • Cédric Glineur, Professor of History of Law, University of Picardie
  • Jean-Louis Halperin, Professor of History of Law, ENS
  • Jean-Louis Harouel, Professor of History of Law, University of Paris II
  • Virginie Lemonnier-Lesage, Professor of History of Law, University of Dijon
  • Hervé Leuwers, Professor of Modern History, University of Lille III
  • Anthony Mergey, Professor of History of Law, University of Panthéon-Assas
  • François OST, Professor of Law, University of Saint-Louis, Brussels
  • Daniel Rabreau, Professor Emeritus of Art History, University Panthéon Sorbonne
  • Norbert Rouland, Professor of Law, University Paul Cézanne Aix-en-Provence
  • Sophie Sedillot, Master of History Conferences of Law, University of Picardie
  • Philippe Senechal, Professor of Art History, University of Picardie
  • Mathieu Da Vinha, Scientific Director of the Research Centre of Versailles

Steering committee

  • Robert Carvais, Director of Research, CNRS, Centre theory and analysis of law, University of Paris Ouest-Nanterre-La Défense
  • Cédric GLINEUR, Professor of History of Law, University of Picardie
  • Sophie SEDILLOT, Master of History Conferences of Law, University of Picardie

Contact

Communications projects must be sent by mail

before June 1, 2016

to members of the organizing committee: rcarvais@noos.fr; cedricglineur@msn.com; sased@wanadoo.fr

Attach a summary of proposed communication with source (2500 characters spaces) with the title and a short resume.

Publication of acts

Lextenso®

Lieux

  • Logis du Roy - Passage du Logis du Roy
    Amiens, France (80)

Dates

  • mercredi 01 juin 2016

Mots-clés

  • théâtres, salles de spectacles, opéras, urbanisme, droit de l'embellissement

Contacts

  • Robert Carvais
    courriel : rcarvais [at] noos [dot] fr
  • Cédric Glineur
    courriel : cedricglineur [at] msn [dot] com
  • Sophie Sédillot
    courriel : sased [at] wanadoo [dot] fr

Source de l'information

  • Cédric Glineur
    courriel : cedricglineur [at] msn [dot] com

Licence

Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’État en scènes », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 24 mars 2016, https://calenda-formation.labocleo.org/360421

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