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Calenda - O calendário de letras e de ciências sociais e humanas

L'homme habite en touriste

Inhabiting as a Tourist

Troisièmes rencontres de l'habiter

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Publicado vendredi, 18 de mars de 2016

Resumo

L’année 2014 aura été celle où le nombre des touristes internationaux a dépassé le milliard (OMT). Et encore : dans les États du Sud, notamment ceux d’Asie les plus peuplés, les mobilités touristiques internes explosent tout autant. Un fait est donc : l’Homme habite désormais en touriste…

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Abbaye Royale de Saint-Riquier / Centre culturel de Rencontre, Université de Picardie Équipe « Habiter le Monde »,

Argumentaire

L’année 2014 aura été celle où le nombre des touristes internationaux a dépassé le milliard (OMT). Et encore : dans les Etats du sud, notamment ceux d’Asie les plus peuplés, les mobilités touristiques internes explosent tout autant. Un fait est donc : l’Homme habite désormais en touriste…

Or, les sciences sociales ont souvent considéré le tourisme d’abord par la description de l’offre (résidences de villégiatures ou hôtelières, équipements de loisirs, etc.). Pour le reste, il était de « masse », ce qui réduisait les touristes humainement à des « moutons » suivant aveuglément celui qui précède, politiquement à des franchisseurs de frontières, économiquement à des malles à billets. Dans tous les cas, ils n’étaient strictement considérés que sous l’angle de ce qu’ils faisaient.

L’idée de prendre en compte le tourisme du point de vue des touristes a émergé dans les années 1990 (équipe MIT, 2002). Elle trouve une consolidation théorique dans l’émergence de la notion d’habitant, elle-même portée par le mouvement de conceptualisation récent de l’ « habiter » (Lazzarotti et al. (dir), 2015). Définis comme des habitants, donc, les touristes sont, entre autres, des habitants qui se déplacent – ils changent de lieu – dans un cadre « hors quotidien » et dans des intentions recréatives (Stock (dir.) 2003). Cette définition accrédite encore l’idée des sociétés à habitants mobiles et croise, ainsi, la construction du Monde (Lussault, 2013).

Le projet de ces troisièmes « rencontres de l’habiter » est d’explorer une telle entrée et de l’interroger : les touristes sont-ils des habitants comme tout le monde ? Adressée à toutes les sciences sociales et humaines, la question ouvre sur plusieurs perspectives, non exclusives du reste.

1. Si tous les touristes sont des habitants mobiles, tous les habitants mobiles ne sont pas des touristes. Qu’est-ce qui différencie les touristes des migrants, des pèlerins, des hommes et des femmes d’affaires en mouvement ? Quels habitants ces différentes pratiques participent-elles à construite ? En fonction des histoires touristiques différentes des sociétés aujourd’hui impliquées par le tourisme, quelles différentes figures de touristes émergent ? Qu’est-ce qui fait, s’il y en a, les différences entre un touriste chinois et un touriste britannique, etc. ? Qu’ont-ils aussi de commun ?

2. Prendre les touristes pour des habitants, c’est aussi changer le point de vue de l’analyse touristique pour passer du « faire » du tourisme à « être » un touriste. Que peut signifier « être touriste » ? Que cela implique-t-il en termes de savoirs et de compétences ? En termes de pratiques ? En termes de vécus et de représentations ? Quelles sont les conséquences d’avoir été touriste là où on ne l’est plus ? Qu’est-ce qui change quand on change de lieu en « touriste » ? Qu’est-ce qui ne change pas ? Peut-on être touriste sans le savoir ? Ou faire semblant de l’être ?

3. En quoi et comment les touristes sont-ils des habitants des lieux qu’ils fréquentent ? Y a-t-il plusieurs manières d’être touristes? Lesquelles ? Qu’est-ce qui conditionne ces différentes manières ? Quelle est leur part de responsabilité, s’il y en a, dans l’animation et la dynamique locales (Chevalier et al, 2013)? Cohabitent-ils avec les autres habitants, comme dans le cas des « touristes ethnographiques » (Graburn, 2002) ?

4. Habitants des lieux, les touristes sont aussi des habitants du Monde contemporain et, de ce point de vue, ils invitent à réfléchir sur les dynamiques globales des sociétés mondiales. Recherchent-ils l’uniformité ou la singularité des lieux ? Comment ces mobilités influencent-elles les responsables « locaux » dans l’aménagement de leurs lieux ? Quels sont les effets de la présence des touristes dans les territoires, campagnes et villes, du Monde ? En quoi les touristes participent-ils à l’actuelle construction des lieux et territoires du Monde ? Et à celle du Monde lui-même ? Quels types de cohabitation mondiale les touristes construisent-ils ?

5. Quelles méthodologies une telle approche par l’habitant implique-t-elle ? Comment chaque science peut-elle s’y retrouver ? Mais aussi ces recherches peuvent-elles susciter de nouvelles collaborations entre les disciplines scientifiques ? Lesquelles et comment ?

Finalement, en quoi les réflexions sur les touristes peuvent-elles aider à faire préciser la notion plus générale d’ « habitant » et quel pourrait en être le contenu ? Et les conséquences ?

Orientations bibliographiques

  • CHEVALIER, Sophie, LALLEMENT, Emmanuelle et CORBILLE, Sophie (2013). – Paris, résidence secondaire. Enquête chez ces habitants d’un nouveau genre. Paris, Belin, 159 p.
  • ÉQUIPE MIT (2002). – Tourismes 1, lieux communs. Paris, Belin, coll. Mappemonde, 320 p.
  • GRABURN, Nelson (2002). -  « The Ethnographic Tourist », in G. M. S. DANN (ed.), Tourist as a Metaphor of the Social World (New York) : 19-39.
  • STOCK, Mathis (coord.), DEHOORNE, Olivier, DUHAMEL, Philippe, GAY, Jean-Christophe, KNAFOU, Rémy, LAZZAROTTI, Olivier, SACAREAU, Isabelle, VIOLIER, Philippe (2003). – Le tourisme, acteurs, lieux et enjeux. Paris, Coll. Belin sup., 304 p., p. 255-277.
  • LAZZAROTTI, Olivier, COLLIGNON, Béatrice & PELLETIER, Philippe (2015). – Habiter : mots et regards croisés. Paris, A. Colin, Annales de géographie, n° 704, juillet-août 2015.
  • LUSSAULT, Michel (2013). – L’avènement du Monde. Essai sur l’habitation humaine de la Terre. Paris, Coll. La couleur des idées, Seuil, 298 p.

Conditions de soumission

Les rencontres s’adresse à l’ensemble des sciences sociales et humaines. Une large place sera faite aux débats et aux échanges.

Les propositions (500 signes et caractères environs, hors bibliographie) doivent être adressées

avant le 10 mai 2016

pour une réponse le 1er juillet 2016 à Lauriane Létocart : lauriane.letocart@u-picardie.fr

Les journées se tiendront les 27 et 28 septembre 2016 à L’Abbaye Royale de Saint-Riquier, Centre culturel et de rencontre (arrivée le 26 septembre et participation souhaitable pour l’ensemble des rencontres)

Modalités pratiques

Une navette sera prévue le 26 septembre au départ de la Gare d’Amiens à 17 heures 35, après l’arrivée du train de Paris prévue à 17 heures 39.

Une navette permettra de prendre le train de 18 heures 23, à destination de Paris, le 28 septembre.

L’hébergement et la restauration seront pris en charge par l’Abbaye Royale de Saint-Riquier.

Réservation obligatoire : Lauriane Létocart : lauriane.letocart@u-picardie.fr

Seront prises en compte prioritairement les demandes de participation intégrale aux deux journées.

Grand témoin

  • Jacques Lévy

Comité scientifique

  • Denis Blot (HM),
  • Marie Chabrol (HM),
  • Sophie Chevalier (HM),
  • Florian Dauphin (HM),
  • Philippe Duhamel (ESO-Angers),
  • Anne Gaugue (HM),
  • Aline Hémond (HM),
  • Olivier Lazzarotti (HM),
  • Isabelle Lefort (EVS, Lyon II),
  • Stéphanie Leroux (HM),
  • Pierre-Jacques Olagnier (HM),
  • Fabrice Raffin (HM),
  • Benjamin Taunay (ESO-Angers).

Comité d’organisation

  • Olivier Lazzarotti,
  • Lauriane Létocart,
  • Pierre-Jacques Olagnier.

Équipe « habiter le Monde », Université de Picardie-Jules-Verne

Argument

In the year 2014 the number of international tourists has risen beyond the billion mark (OMT).  Moreover, in countries of the southern hemisphere, above all in the most populous Asian lands, domestic tourism has similarly exploded.  This serves to highlight the fact that, from now on, tourism has become a manner of inhabiting the world …

The social sciences have often considered tourism in terms of what it offers (hotels or resort residences, leisure facilities, etc.). Aside from this, it was considered to be a « mass » activity, which reduced tourists to « sheep » who blindly go after those who precede, politically following those who cross borders, and economically following suitcases filled with bank bills. In every case, they were only considered from the standpoint of what they did.

The idea of considering tourists from the tourist's own viewpoint emerged during the 1990s (MIT team, 2002).  It was theoretically reinforced with the emergence of the notion of the inhabitant, animated by the recent orientation elaborated through the concept of « inhabiting » (Lazzarotti et al. (dir), 2015). When thus defined, tourists are inhabitants, among other inhabitants, who move.  In search of recreation, they change places in a « non-everyday » context (Stock (dir.) 2003).  This definition highlights the idea of societies composed of mobile inhabitants and joins that of world construction (Lussault, 2013).

The project animating these third « encounters on inhabiting » is to explore this development and to raise questions about it: are tourists inhabitants like everyone else? These questions, directed toward all of the social and human sciences, may be considered from a variety of perpectives, none of which is exclusive.

1. If all tourists are mobile inhabitants, not all mobile inhabitants are tourists. What precisely permits us to differentiate between tourists and migrants, pilgrims, or buisnessmen and women in transit? What kind of inhabitants are established by these different kinds of practice?  How do different historical manners of development of tourism in contemporary societies contribute to the emergence of different kinds of tourists? What is it, if anything, that distinguishes a Chinese tourist from a British tourist, etc.?  What also do they share in common?

2. To consider tourists to be inhabitants obliges us also to modify the perspective of analysis of tourism in which the question of what the tourist « does » is replaced by that concerning who the tourist « is ». What can it mean to « be a tourist » ? What does this involve in terms of knowledge and ability?  In terms of practice? In terms of lived experience and of representations? What are the consequences of having been a tourist in a place where one is a tourist no longer? What happens when one changes places in the manner of a « tourist » ? What does not change? Is it possible to be a tourist without knowing so? Or to pretend to be one?

3. In what sense are tourists inhabitants of the places they frequent? Can one be a tourist in a variety of ways? Which ones? What accounts for this variety of possibilities? What is their responsibility, if any, in regard to the animation and dynamics of a locality (Chevalier et al, 2013)? Are they inhabitants among others, as in the case of « ethnographic tourists » (Graburn, 2002) ?

4. As inhabitants of a place, tourists are also inhabitants of the contemporary world and, from this point of view, they invite reflexion on the global dynamics of societies of the world. Are they in quest of uniformity or of uniqueness of locality? How does this mobility influence the « local » authorities in view of the development of their locality? What effect does the presence of tourists have on the regions of the world, whether countryside or town? In what sense do tourists participate in the contemporary construction of localities and regions of the world? And in that of the world itself? What kind of world cohabitation do tourists construct?

5. What methodologies are implied by this approach in terms of the inhabitant? How might each discipline find its role? Can this form of research also lead to the establishment of new collaboration between scientific disciplines? Which ones and in what manner?

Finally, in what way might this reflection on tourists help us to more precisely delineate the more general notion of the « inhabitant » and what might be its content? And its consequences ?

Locais

  • Abbaye Royale, Centre culturel de rencontre
    Saint-Riquier, França (80135)

Datas

  • mardi, 10 de mai de 2016

Ficheiros anexos

Palavras-chave

  • habiter, habitant, touriste

Contactos

  • Olivier Lazzarotti
    courriel : olivier [dot] lazzarotti [at] u-picardie [dot] fr

Urls de referência

Fonte da informação

  • Olivier Lazzarotti
    courriel : olivier [dot] lazzarotti [at] u-picardie [dot] fr

Para citar este anúncio

« L'homme habite en touriste », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado vendredi, 18 de mars de 2016, https://calenda-formation.labocleo.org/360466

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