Le programme pluridisciplinaire « EnJeu[x] Enfance et Jeunesse » organise un colloque international sur les paroles et les droits des enfants aux XX^e et XXI^e siècles. Sont attendues, d’une part des interventions proposant une réflexion sur les sources, les corpus, l’accès aux données, les méthodes et les procédures des chercheurs en sciences humaines et sociales et des praticiens autour du recueil de la parole de l’enfant ; d’autre part des monographies et études de cas à différentes échelles présentant des avancées dans les connaissances.

The multidisciplinary program EnJeu[x] Enfance et Jeunesse organises in Angers an International Colloquium about words and rights of the children (20^th-21^st centuries). The organisation committee is awaiting on one hand interventions which will propose a reflection on the sources, corpus, access to the data, methods and procedures of practitioners and researchers in the humanities and social sciences around the collection of the child's word; on the other hand monographs and case studies at different scales which present advancements in knowledge.

Argumentaire

Le XX^e siècle a été vu comme celui d’un progrès dans la prise en considération et la valorisation de la parole de l’enfant. La Convention Internationale des Droits de l’Enfant de 1989 a proclamé le droit d’expression, le droit d’opinion et le droit d’association (articles 12 à 15). Le recueil et le respect de la parole de l’enfant sont des enjeux forts pour l’avenir. À l’occasion du 25^e anniversaire de la CIDE (2014), estimant la parole de l’enfant « innovante et nécessaire », l’UNICEF avait donné la parole à des enfants du monde afin qu’ils puissent dire leurs rêves et leurs souhaits. Le présent colloque vise à interroger la place de la parole des enfants et des jeunes dans la définition et la construction de leurs droits.

Le respect de la parole de l’enfant

Les enfants doivent être perçus comme acteurs et non pas seulement en tant qu’objets d’étude, comme cela a été le cas pendant longtemps. Ils représentent une source d’information importante (leur parole, mais plus généralement leur point de vue, leur ressenti) qui doit être prise en compte dans la recherche académique afin de mieux comprendre leurs réalités vécues. Ils ont été trop perçus comme des êtres passifs, dépendants ou incomplets. Ils sont maintenant perçus par les chercheurs comme des membres à part entière de la société et pour ce qu’ils sont en tant qu’enfants aujourd’hui, non pas seulement pour ce qu’ils seront demain... La perception par l’enfant et l’expression de l’enfant sur son environnement, sur son bien-être ou mal-être, sont des clés de compréhension que doivent activer les sciences sociales.

Protection et citoyenneté

Aujourd’hui, la parole d’enfants victimes ou témoins peut être déterminante dans le déclenchement d’interventions de type médico-psycho-social, comme dans le déroulement de procédures judiciaires. Or, le recueil de la parole des enfants, et notamment des plus jeunes, n’est pas aisé. Les souvenirs de l’enfant peuvent en effet être altérés par de nombreux facteurs contextuels (caractéristiques propres à l’interrogatoire) et individuels (personnalité et aptitudes cognitives des enfants). Leur connaissance et leur prise en compte lors du recueil de la parole sont indispensables dès lors que l’on souhaite rendre compte de la réalité des faits.

La dimension citoyenne de la parole de l’enfant est de plus en plus sollicitée par exemple dans les conseils municipaux d’enfants ou des structures équivalentes. L’expression des enfants dans les lieux d’éducation, tout au long de leur parcours scolaire, et la prise en considération de cette expression est un chantier en construction qui pose de nombreuses questions.

Parole de l’enfant en institutions

Dans les institutions éducatives, après avoir longtemps été confinée, étouffée et crainte, depuis les années 1950, des experts de la jeunesse prêtent l’oreille à la parole des enfants. Cette attention comporte des effets paradoxaux : libération de la parole par les sciences du psychisme et le métier d’éducateur, mais aussi intrusion dans l’intimité des enfants et adolescents. Quoi qu’il en soit, cette valorisation de la parole juvénile ouvre la voie à une réflexion sur la construction des subjectivités, la fabrication des identités, et plus généralement sur la prise en considération de la jeunesse comme groupe social dans les sociétés. La parole est également au cœur de la question mémorielle à l’égard de l’expérience de l’institutionnalisation, qui prend de l’ampleur dans les sociétés occidentales. Longtemps contenue, l’expression d’une mémoire douloureuse de l’enfermement dans les institutions de protection de la jeunesse a surgi, depuis plusieurs années, dans le débat public.

Outre ces quelques thématiques, les questionnements ne sont pas limités.

Conditions de soumission

Sont attendues, d’une part des interventions proposant une réflexion sur les sources, les corpus, l’accès aux données, les méthodes et les procédures des chercheurs en sciences humaines et sociales et des praticiens autour du recueil de la parole de l’enfant ; d’autre part des monographies et études de cas à différentes échelles présentant des avancées dans les connaissances.

Au cours du colloque, en lien avec le réseau des Villes amies des enfants de l’UNICEF France, des partages d’expérience de pratiques autour de la participation des enfants seront proposés.

Les langues du colloque seront le français et l’anglais.

Les propositions de communication (400 mots maximum, en français ou en anglais) accompagnées d’une présentation biographique et bibliographique de leurs auteurs sont à envoyer conjointement à yves.denechere@univ-angers.fr et blandine.charrier@univ-angers.fr

avant le 10 avril 2017.

Il ne sera pas demandé de frais d’inscription aux communicants ; l’organisation prendra en charge leur hébergement et leurs repas, mais pas leurs frais de déplacement.

Comité  scientifique et d’organisation

•  Yves Denéchère, professeur d’histoire contemporaine, université d’Angers, CERHIO directeur du programme EnJeu[x]
•  Blandine Charrier, ingénieure d’études, coordination du programme EnJeu[x]
•  Edwige Chirouter, MCF en philosophie, université de Nantes, ESPE Le Mans, CREN, Chaire UNESCO « pratique de la philosophie avec les enfants »
•  Patrice Marcilloux, professeur d’archivistique, université d’Angers, CERHIO
•  David Niget, MCF histoire contemporaine, université d’Angers, CERHIO
•  Ariane-Matthieue Nougoua, direction du Plaidoyer, UNICEF France
•  Hervé Rihal, professeur de droit, université d’Angers, CJB
•  Catherine Sellenet, professeure en sciences de l’éducation, université de Nantes, CREN
•  Antony Taillefait, professeur de droit, université d’Angers, CJB
•  Nadège Verrier, MCF HDR en psychologie, université de Nantes, LPPL

Argument 

The twentieth century was seen as one of progress in taking into consideration and valuing the child's word. The 1989 International Convention on the Rights of the Child proclaimed the rights to freedom of expression, freedom of conscience, and the freedom of assembly (Articles 12 to 15). The collection and respect of the child's word are important issues for the future. On the 25^th anniversary of the CRC (2014), in considering the word of the child "innovative and necessary", UNICEF gave the world's children the chance to express their dreams and wishes. The present colloquium aims to examine the place of children's and young people's word in the definition and construction of their rights. 

The respect of the child's word

Children should be seen as actors and not only objects of study, as has long been the case. They represent a significant source of information (their word, but more generally their points of view and perception) which should be taken into account in scolarly research in order to better understand the realities of their lives. They were for too long perceived as passive, dependent or incomplete beings. They are now perceived by researchers as full-fledged members of society, and for what they are as children today, not only for what they will be tomorrow... The child's perception of and point of view about his/her environment, his/her well-being or unease, are keys for understanding what should activate the social sciences. 

Protection and citizenship

Today, the word of child victims or witnesses can be decisive in triggering medical, psychological or social types of interventions, like in legal proceedings. Yet, the collection of the child's testimony, especially the youngest, is not easy. Children's memories can indeed be altered by many contextual factors (characteristics unique to formal questioning) and individuals (children's personalities and cognitive aptitude). Knowing them and taking them into account when testimony is collected is vital to understanding the reality of the situation.

The civic dimension of the child's word for example is more and more solicited in youth city councils or similar organisations. Children's expression in places of education, throughout their school career, and how this expression is taken into consideration is a developing field which brings up several questions.

The word of the child in institutions

In educational institutions, after long having been confined, stifled and feared, since the 1950s youth experts have lent their ears to children's words. This attention has paradoxical effects: the freeing up of speech by psychological sciences and the occupation of the educator, but also the intrusion of the privacy of children and adolescents. Be that as it may, this value given to the speech of children opens the door to reflection upon the construction of subjectivity, the fabrication of identities, and more generally the consideration of youth as a social group in societies. The child's word is also at the heart of the issue of memory with regards to the experience of institutionalisation, on the rise in Western societies. Long contained, the expression of painful memories of imprisonment in youth protection facilities have appeared in public debate over the past few years. 

In addition to these few themes, issues of study are not limited.

The organisation committee is awaiting on one hand interventions which will propose a reflection on the sources, corpus, access to the data, methods and procedures of practitioners and researchers in the humanities and social sciences around the collection of the child's word; on the other hand monographs and case studies at different scales which present advancements in knowledge.

Throughout the colloquium, in collaboration with the network of Child Friendly Cities of UNICEF France, it will be possible to share practical experiences of child participation.

Submission guidelines 

The languages of the colloquium will be French and English.

Abstracts (400 words maximum, in French or English) accompanied by biographical and bibliographical presentations of their authors are to be sent together to yves.denechere@univ-angers.fr and blandine.charrier@univ-angers.fr

before 10 April 2017.

Note: No fee will be asked of participants; the organisation will cover their lodging and meals, but not their travel expenses. 

Scientific and Organisation Committee

•  Yves Denéchère, Professor of Contemporary History, Université d’Angers, CERHIO Director of the EnJeu[x] programme
•  Blandine Charrier, Studies Engineer, coordination of the EnJeu[x] programme
•  Edwige Chirouter, MCF in Philosophy, University of Nantes, ESPE Le Mans, CREN, UNESCO Chair "Practice of philosophy with children"
•  Patrice Marcilloux, Professor of Archival Science, Université d’Angers, CERHIO
•  David Niget, MCF Contemporary History, Université d’Angers, CERHIO
•  Ariane-Matthieue Nougoua, Advocacy Division, UNICEF France
•  Hervé Rihal, Professor of Law, Université d’Angers, CJB
•  Catherine Sellenet, Professor of Learning Sciences, Université de Nantes, CREN
•  Antony Taillefait, Professor of Law, Université d’Angers, CJB
•  Nadège Verrier, MCF HDR in Psychology, Université de Nantes, LPPL