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New Spaces of Collection: Crossing Perspectives on Today ‘Gatherers’

Nouvelles géographies de la collecte. Perspectives croisées sur les « cueilleurs » contemporains

“EchoGéo” journal n°47 - January-March 2019

Revue « EchoGéo » n°47 - Janvier-Mars 2019

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Published on mardi, janvier 30, 2018

Summary

Ce numéro d'EchoGéo souhaite motiver une réflexion innovante sur les pratiques contemporaines de la collecte et leurs effets socio-spatiaux. Le terme de « collecte » se veut englobant, qualifiant ces processus de ramassage de matières valorisables, prélevées dans des environnements situés et alimentant des filières commerciales et des chaînes de transformations supra-locales. Il s’agit de mettre en perspective des espaces et systèmes de collecte a priori opposés comme celui des cueilleurs de plantes médicinales et celui des récupérateurs de déchets urbains. À travers cette analogie, dont les dynamiques contemporaines renouvellent l’intérêt heuristique, l’objectif est de réfléchir à des catégories de pensée telles que la marginalité et l’informalité, la structuration multi-scalaire des filières, l’accès aux ressources et les régimes de valeur.

The purpose of this issue of EchoGéo is to initiate an innovative approach toward contemporary practices of collection and their socio-spatial effects. The term ‘collection’ covers a wide panel of processes used for the gathering of valuable materials picked up from localised environments and feeding supra-local trading and production channels. The proposal is to compare two kinds of collection spaces and practices, which seem to be opposed, namely those of medicinal plants’ gatherers and those of urban waste pickers multi-scaled. Through such analogy, whose today’s dynamics are bringing new heuristic interest, the objective is to consider conceptual issues such as marginality, informality, multi-scaled organisation of economic channels, access to resources and value regimes

Announcement

Argumentaire

Ce numéro spécial d’EchoGéo souhaite motiver une réflexion innovante sur les pratiques contemporaines de la collecte et leurs effets socio-spatiaux. Du latin colligere (collecter, cueillir, ramasser, recueillir, rassembler), ce terme de « collecte » se veut une dénomination englobante, qualifiant ces processus de ramassage de matières valorisables, prélevées dans des environnements situés et alimentant des filières commerciales et des chaînes de transformations supra-locales. 

Ce dossier a l’ambition de réunir des chercheurs d’horizons différents pour proposer de nouvelles approches épistémologiques de la collecte et apporter un regard novateur sur les activités de ramassage. Pour cela, nous souhaitons mettre en perspective des espaces et systèmes de collecte a priori opposés comme celui des cueilleurs de plantes médicinales et celui des récupérateurs de déchets urbains. L’analogie n’est pas nouvelle (l’anthropologue Larissa Adler Lomnitz parlait déjà, en 1975, des récupérateurs de déchets de Mexico comme des « chasseurs-cueilleurs dans la jungle urbaine ») mais les dynamiques contemporaines en renouvellent l’intérêt heuristique. De l’espace local du gisement à celui de sa consommation, les produits collectés, qu’ils soient des déchets ou des plantes, alimentent des réseaux commerciaux multi-scalaires. Ces processus relativisent l’apparente simplicité de la pratique, souvent réalisée de manière manuelle, et réinventent la figure traditionnelle de ces collecteurs.

Les travaux récents offrent des éléments de convergence entre les deux types de collecte. 

D’un côté, les recherches sur le ramassage et le recyclage des déchets se multiplient (Jeanjean 2016 ; Florin et Cirelli, 2015), dépassant l’approche misérabiliste du secteur pour explorer les mécanismes de valorisation des déchets, les remises en question des rapports de pouvoir au sein des filières et les enjeux d’un encadrement de ces activités souvent informelles, en particulier au Sud (Bercegol et al., 2017). Considéré comme un bien économique, le déchet se caractérise à ce titre par une rivalité dont les conflits d’appropriation sont les symptômes (Cavé, 2013 ; Schindler et al., 2012). Dans des villes marquées par de fortes inégalités, l’économie de la collecte et les filières proto-industrielles de transformation associées restent de grandes pourvoyeuses d’emplois (Florin, 2015). De nombreuses recherches prônent une meilleure régulation de cette économie afin de permettre la mise en place progressive de normes sociales et environnementales, les chaînes de recyclage étant peu contrôlées (Le Meur, 2016). 

De l’autre côté, des travaux, moins nombreux, portent sur la cueillette commerciale de plantes parfois à haute valeur ajoutée. Ils insistent sur les transformations de l’activité en lien avec une demande croissante et sur les variations de qualité afférentes des matières premières végétales (Springer, 2015 ; Blaikie, 2014), sur le déploiement de réseaux transfrontaliers, souvent difficiles à contrôler (Saxer, 2013) ou sur les changements de perception du produit cueilli le long de la filière (Mercan, 2012). D’autres voient dans la plante cueillie de manière informelle mais intégrée dans des filières économiques, le symbole d’une résistance dans un monde précarisé et de la possibilité d’une survie au Progrès (Sting, 2017[2015]). 

Axes thématiques

Par l’analyse de ces pratiques de collecte et de leur insertion dans les filières qu’elles alimentent, nous aimerions réfléchir aux catégories de pensée :

  •  La marginalité, l’informalité et la précarité, faisant écho aux travaux académiques récents sur les espaces de « marges » (Milhaud, 2017 ; Andres, 2010) et l’économie informelle (Balan, 2014)

À la base de l’approvisionnement d’industries mondialisées, que ce soit des cosmétiques à base de plantes ou des produits recyclés de consommation courante, les activités de collecte primaire semblent pourtant invisibles. Les cueilleurs de plantes et récupérateurs de déchets forment généralement des groupes sociaux pauvres, marginalisés et peu reconnus par les gouvernements. Souvent reléguée à l’informalité, la plupart d’entre eux ne bénéficie pas de la chaîne capitalistique de transformation et de revente des produits collectés, subit les tentatives d’encadrement de ses activités et est parfois confrontée à son rejet par le système. Pour revendiquer un contrôle de leurs propres activités et réclamer leurs droits à l’existence, partout dans le monde, des organisations de collecteurs (de déchets ou de plantes) se constituent, afin de contester cette relégation à l’informalité et d’exiger une formalisation de droits socio-économiques qui leur serait bénéfique. Parallèlement, s’affirme aussi dans certains groupes une marginalité revendiquée, que ces pratiques de collecte ancrent dans une modernité alternative et engagée.

  •  La structuration de filières économiques multi-scalaires

Ces collecteurs fournissent des matières premières à des filières industrielles. Loin d’être « primitive », l’activité du ramassage contribue ainsi à des économies dynamiques. Elle est à la base de chaînes de production, guidées par de complexes réseaux relationnels et insérées dans des flux multi-scalaires. L’étude de l’organisation de ces filières et des relations entre les différents acteurs qui les composent, met en lumière les processus d’adaptation des collecteurs et leurs modalités d’insertion à l’économie globale. L’approche économique de ces filières et chaînes de valeurs montre a priori une déconnexion entre leur amont et leur aval en termes de production de valeur. Cependant, des entrepreneurs de la collecte émergent au sein de ces groupes marginalisés et parviennent à tirer profit de l’activité de commercialisation, s’imposant comme des intermédiaires légitimes. Enfin, ces activités mêlant par définition économie de la survie et économie mercantile, il convient d’analyser la part de la collecte destinée à une (ré)utilisation domestique et son rôle dans le maintien de ces activités. 

  •  L’accès aux ressources, la définition de leur valeur et le rapport à l’espace de prélèvement

Ce numéro souhaite interroger également la nature changeante des ressources collectées et la valorisation conférée par leur revente et leur transformation. En s’appuyant sur les débats d’économie politique et d’écologie politique, l’analyse critique révèle en effet des rationalités fortement conflictuelles dans la définition des droits sur les ressources, dans la compétition spatiale pour leur collecte et dans l’inégale redistribution des richesses, surtout quand elles sont associées à une faible régulation étatique. Dans cette perspective, les propositions d’analyse des nouvelles pratiques de cueillette urbaine et de glanage sont tout à fait bienvenues pour ce dossier spécial. Que ce soit par des populations en situation de précarité ou des élites urbaines engagées dans la protection de l’environnement et le retour à la nature (associations de promotion de la cueillette, mouvement « zéro déchet »), ces pratiques redéfinissent la question des ressources et construisent de nouvelles manières d’occuper la ville et ses interstices (Tareau et al., 2018), contribuant ainsi à la réflexion proposée sur les nouvelles géographies de la collecte. Finalement, ce numéro ambitionne de repenser le rôle métabolique de l’économie du ramassage dans un contexte de crise environnementale et de société du déchet (Monsaingeon, 2017), et de reconsidérer le rôle et le statut du collecteur aujourd’hui. 

Le numéro peut accueillir des articles plus théoriques sur la définition de la collecte, l’identité des cueilleurs ou ramasseurs, la place des économies de la survie dans le développement des sociétés, la capacité de résilience, dans les marges, des sociétés et milieux aux crises des modèles de développement, etc. À cet effet, les articles pourront aborder uniquement un des éléments de cette mise en perspective, par l’étude des cueilleurs de plantes ou des récupérateurs de déchets, ou bien proposer une approche comparative. La variété des pratiques de collecte n’est pas limitative : les articles pourront aussi porter sur le ramassage d’autres ressources (minières, halieutiques, etc.), et/ou privilégier des perspectives historiques sur la place des récupérateurs dans les villes, sur l’utilisation des matières recyclées pour le marché de l’art ou de l’artisanat, etc. 

Références bibliographiques

  • Andres L., 2010. Reconquête culturo-économique des territoires délaissés : de l’importance du temps de veille et de ses acteurs transitoires. Méditerranées, n°114.
  • Balan H., 2014. L’institutionnalisation des marchés informels à Paris : une situation d’entredeux dans le gouvernement des espaces publics. Carnets de géographes, n°7.
  • Blaikie C., 2014. Making medicine: Pharmacy, exchange and the production of Sowa Rigpa in Ladakh. Thèse de doctorat en anthropologie, Université de Kent.
  • de Bercegol R., Cavé J., Nguyen Thai Huyen A., 2017. Waste Municipal Service and Informal Recycling Sector in Fast-Growing Asian Cities: Co-Existence, Opposition or Integration? Resources 6, n°4, 70.
  • Cavé, J. 2014. Who owns urban waste? Appropriation conflicts in emerging countries. Waste Manag. Res., 32, p. 813-821.
  • Florin B., 2015. Les chiffonniers du Caire. Soutiers de la ville ou businessmen des ordures ? Ethnologie française, 3, n°153.
  • Florin B. (dir.), Cirelli C. (dir.), 2015. Sociétés Urbaines et déchets. PUFR, 452 p.
  • Jeanjean A., 2016. Peindre la voix, écrire le déchet. Techniques & Culture « Réparer le monde : excès, reste et innovation », 65-66, p. 310-321.
  • Le Meur M., 2016. Sous la montagne de plastique, une mine d’or ? Le mythe du recyclage à l’épreuve d’une filière vietnamienne. Techniques & Culture « Réparer le monde : excès, reste et innovation », 65-66, p. 202-205.
  • Lomnitz L.A., 1975. Cómo sobreviven los marginados. Mexico, Siglo XXI. 
  • Mercan A., 2012. La route du cordyceps. Autrepart, Vol. 4, n° 63.
  • Milhaud O., 2017, La France des marges. Documentation photographique, n° 8116.
  • Monsaingeon B., 2017. Homo detritus. Critique de la société du déchet. Paris, Seuil (Coll. Anthropocène).
  • Saxer M., 2013. Manufacturing Tibetan Medicine. The Creation of an Industry and the Moral Economy of Tibetanness. New York, Berghahn.
  • Schindler S., Demaria F., Pandit S. B., 2012. Delhi's waste conflict. Economic and Political Weekly, 47(42), p. 18-21.
  • Springer L., 2015. Collectors, Producers, and Circulators of Tibetan and Chinese Medicines in Sichuan Province. Asian Medicine, n° 10 (1-2).
  • Sting A. Lowenhaupt, 2017. Le champignon de la fin du monde. Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme. Paris, La Découverte (Les Empêcheurs de penser en rond), [Traduction de l’ouvrage publié en 2015 The Mushroom at the End of the World: On the
  • Possibility of Life in Capitalist Ruins].
  • Tareau M.A., Fozzani J., Odonne G., Palisse M., 2017. Pratiques de cueillette urbaine des plantes médicinales dans l’île de Cayenne. In Rogers, D., Terral, R., Lesueur, B., Guibert, J-S (Eds.) (à paraître). Habiter la ville ou la fabrique de la cité, Vol. 2. Presses Universitaires de Rennes.

Conditions de soumission

Il est demandé aux auteurs de se faire connaître en amont de l’envoi de leur article, auprès des coordinateurs du numéro (lucie.dejouhanet@gmail.com ou remi.debercegol@cnrs.fr). Cette information permettra d’anticiper l’organisation du numéro mais ne garantit pas l’acceptation de l’article proposé. 

Les articles complets seront à envoyer

avant le 1er juin 2018

à Lucie Dejouhanet (lucie.dejouhanet@gmail.com) et Rémi de Bercegol (remi.debercegol@cnrs.fr), avec copie à Karine Delaunay (karine.delaunay@ird.fr), secrétaire éditoriale, qui les transmettra aux évaluateurs. D’environ 30 000 signes (plus les illustrations), ils peuvent être en français ou en anglais ; les coordinateurs du dossier sont cependant attachés à une version bilingue des articles et, dans la mesure du possible, il est souhaité que les auteurs puissent assurer la traduction de leur article. 

Le dossier paraîtra dans le n° 47 d’EchoGéo (janvier-mars 2019).

Coordination du dossier

  • Rémi de Bercegol est Chargé de recherche au CNRS et membre de l’UMR Prodig ;
  • Lucie Dejouhanet est Maître de conférences à l’Université des Antilles et membre du laboratoire AIHP-GEODE, EA 929. 

Argument

The purpose of this special issue of EchoGéo is to initiate an innovative approach toward contemporary practices of collection and their socio-spatial effects. The term ‘collection’ – from the Latin word colligere (to collect, pick up, gather) – is deliberately used as it covers a wide panel of processes used for the gathering of valuable materials picked up from localised environments and feeding supra-local trading and production channels..

This multidisciplinary issue aims to bring together researchers from different backgrounds in order to develop new epistemological approaches and innovative perspectives on collection activities. In order to do so, we wish to compare two kinds of collection spaces and practices, which seem to be opposed, namely those of medicinal plants’ gatherers and those of urban waste pickers. The analogy is not a new one (Anthropologist Larissa Adler Lomnitz described Mexico waste pickers as “hunter-gatherers in the urban jungle” in 1975), but today’s dynamics are bringing new heuristic interest to this issue. From the location of the resources to the place of consumption, collected goods – be they waste or plants – feed marketing networks and structure multi-scale production channels.

Recent papers bring elements of convergence between the two types of collection.  

On one side, research works on waste gathering and recycling are flourishing (Jeanjean, 2016; Florin et Cirelli, 2015), going beyond the cliché of miserable waste pickers and rather focusing on waste recovery mechanisms, power relationships within the traditional channels and issues regarding attempts of supervising these informal activities (Bercegol et al., 2017). They mainly concern Southern countries. Considered as an economic good, waste give rise to rivalries regarding resource appropriation (Cavé, 2013; Schindler et al., 2012). In cities characterised by huge socio-economic inequalities, the collection economy and the protoindustries transforming collected goods provide many jobs (Florin, 2015). Many research works argue for a better regulation of this informal economy, so as to implement social and environmental standards progressively. These would be particularly useful for waste pickers at the bottom of the social scale, considering that recycling channels are rarely controlled (Le Meur, 2016).

On the other side, less numerous works deal with the commercial collection of plants, sometimes high-valued ones. They mainly focus on the transformation of collection practices because of high demand, on the quality variations of herbal raw materials (Springer, 2015; Blaikie, 2014), on the setting up of trans-border networks, often difficult to control (Saxer, 2013) or on changing perceptions of the collected goods along the channel (Mercan, 2012).

Other works consider that, while it is integrated into economic flows, the informally collected plant is a symbol of resistance in an insecure world and an evidence of the possibility of survival to Progress (Sting, 2017 [2015]).

Main themes

Through the study of these collection practices and of their insertion into economic networks, we wish to consider the following conceptual issues:

  • Marginality, informality and precariousness, echoing to current academic works on spaces of ‘margins’ (Milhaud, 2017; Andres, 2010) and on informal economy (Balan, 2014)

Although they are at the very beginning of the supply for globalised industries, such as herbal cosmetics or recycled goods for domestic consumption, the primary collection activities remain unseen. Plant collectors and waste pickers are generally poor, marginalised social communities, hardly recognised by governments. Often left in informality, most of them do not get any benefit from the capitalist chain of transformation and marketing of collected goods; they suffer from attempts of formalisation of their activities and are sometimes subject to rejection from the system. But in order to claim control of their own activities and the right to existence, throughout the world, collectors’ organisations are being set up to contest relegation to informality and to demand a formalisation of socioeconomic rights, which would benefit them. In parallel, some groups claim for their marginality, as collection activities entrench them in an alternative and engaged modernity.

  • Structuring of multi-scaled economic channels

These collectors supply raw material to industrial groups. Far from being ‘primitive’, the picking activity contributes to vibrant economies. It is at the bottom of production chains, guided by complex relational networks and integrated into multi-scaled flows. The study of these channels’ organisation and of relationships between stakeholders brings light on adaptation processes of these collectors and on their modalities of insertion into global economy. The economic approach toward these marketing and value chains shows a priori a disconnection between upstream and downstream parts of the chains in terms of production of value. However, collection entrepreneurs are emerging within these marginalised groups and manage to get some profit from this chain, becoming legitimate intermediaries. Finally, these activities mix survival and mercantile economies; it is therefore useful to analyse the part of collection made for domestic use and its role in the sustaining of these practices.

  • Access to resources and collection areas, defining their values

The purpose of this special issue is to look into the changing nature of collected resources throughout the valuing and transformation process. Based on political economy and political ecology academic debates, a critical analysis reveals conflicting rationalities, which arise from the definition of rights over resources, in the competitive collection process and in the redistribution of the added value, in particular in a context of a weak state regulation. In this perspective, proposals to assess new practices of urban collection or gleaning are welcome here. These practices may concern populations in a precarious situation or urban elites involved in environment protection and back-to-nature movements (plant collection promotion organisations, ‘no waste’ movement). These practices redefine the relation to resources and build new ways to occupy urban areas and their interstices (Tareau et al., 2018), contributing to the proposed reflexion on new collection geographies. Finally this issue aims to rethink the metabolic contribution of the picking economy, in a context of environmental crisis (Monsaingeon, 2017) and social transformation, and to reconsider the role and status of the gatherer today.

This issue welcomes more theoretical papers on the definition of collection, on the identity of gatherers, the role of survival economies in the development of societies, the capacity of resilience – within the margins – of societies and environments to the crises of development models, etc. In this perspective, papers can deal with only one side of this comparison, or propose a comparative approach. The variety of collection practices is not restricted: papers can deal with the picking-up of other resources (mining, fishing, etc.), favour historical perspectives on the condition of waste pickers in cities or consider the use of recycled materials in the art market or handicraft, etc.

Bibliography

  • Andres L., 2010. Reconquête culturo-économique des territoires délaissés : de l’importance du temps de veille et de ses acteurs transitoires. Méditerranées, n°114.
  • Balan H., 2014. L’institutionnalisation des marchés informels à Paris : une situation d’entredeux dans le gouvernement des espaces publics. Carnets de géographes, n°7.
  • Blaikie C., 2014. Making medicine: Pharmacy, exchange and the production of Sowa Rigpa in Ladakh. Thèse de doctorat en anthropologie, Université de Kent.
  • de Bercegol R., Cavé J., Nguyen Thai Huyen A., 2017. Waste Municipal Service and Informal Recycling Sector in Fast-Growing Asian Cities: Co-Existence, Opposition or Integration? Resources 6, n°4, 70.
  • Cavé, J. 2014. Who owns urban waste? Appropriation conflicts in emerging countries. Waste Manag. Res., 32, p. 813-821.
  • Florin B., 2015. Les chiffonniers du Caire. Soutiers de la ville ou businessmen des ordures ? Ethnologie française, 3, n°153.
  • Florin B. (dir.), Cirelli C. (dir.), 2015. Sociétés Urbaines et déchets. PUFR, 452 p.
  • Jeanjean A., 2016. Peindre la voix, écrire le déchet. Techniques & Culture « Réparer le monde : excès, reste et innovation », 65-66, p. 310-321.
  • Le Meur M., 2016. Sous la montagne de plastique, une mine d’or ? Le mythe du recyclage à l’épreuve d’une filière vietnamienne. Techniques & Culture « Réparer le monde : excès, reste et innovation », 65-66, p. 202-205.
  • Lomnitz L.A., 1975. Cómo sobreviven los marginados. Mexico, Siglo XXI. 
  • Mercan A., 2012. La route du cordyceps. Autrepart, Vol. 4, n° 63.
  • Milhaud O., 2017, La France des marges. Documentation photographique, n° 8116.
  • Monsaingeon B., 2017. Homo detritus. Critique de la société du déchet. Paris, Seuil (Coll. Anthropocène).
  • Saxer M., 2013. Manufacturing Tibetan Medicine. The Creation of an Industry and the Moral Economy of Tibetanness. New York, Berghahn.
  • Schindler S., Demaria F., Pandit S. B., 2012. Delhi's waste conflict. Economic and Political Weekly, 47(42), p. 18-21.
  • Springer L., 2015. Collectors, Producers, and Circulators of Tibetan and Chinese Medicines in Sichuan Province. Asian Medicine, n° 10 (1-2).
  • Sting A. Lowenhaupt, 2017. Le champignon de la fin du monde. Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme. Paris, La Découverte (Les Empêcheurs de penser en rond), [Traduction de l’ouvrage publié en 2015 The Mushroom at the End of the World: On the Possibility of Life in Capitalist Ruins].
  • Tareau M.A., Fozzani J., Odonne G., Palisse M., 2017. Pratiques de cueillette urbaine des plantes médicinales dans l’île de Cayenne. In Rogers, D., Terral, R., Lesueur, B., Guibert, J-S (Eds.) (à paraître). Habiter la ville ou la fabrique de la cité, Vol. 2. Presses Universitaires de Rennes.

Conditions of submission

Authors are kindly requested to inform coordinators of their will to take part in this issue before sending their paper, by sending an email to lucie.dejouhanet@gmail.com or to remi.debercegol@cnrs.fr. This information will ease the organisation of the editing process; however, it does not guarantee the final acceptance of the proposed paper. 

The papers are expected

by June 1st, 2018

to Lucie Dejouhanet and Rémi de Bercegol, copying in Karine Delaunay (karine.delaunay@ird.fr), Editorial Secretary, who will forward the papers to the reviewers. They should be in the region of 30,000 characters (not including illustrations) and can be published in French or in English; however, the editors of this issue wish to publish a bilingual version, and as far as possible, authors will be requested to produce a translation of their accepted paper. 

The on-line release of this special issue is planned for March 2019 in EchoGéo, 47.

Co-ordination of the special issue

  • Lucie Dejouhanet who is Lecturer at University of Antilles and member of AIHP-GEODE laboratory, EA 929 and
  • Rémi de Bercegol who is Research fellow at the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) and member of research unit Prodig. 

Date(s)

  • vendredi, juin 01, 2018

Attached files

Keywords

  • collecte, valorisation, filière multiscalaire, marginalité, accès aux ressources, régime de valeur

Contact(s)

  • Lucie Dejouhanet
    courriel : lucie [dot] dejouhanet [at] gmail [dot] com
  • Rémi de Bercegol
    courriel : remi [dot] debercegol [at] cnrs [dot] fr

Information source

  • Karine Delaunay
    courriel : karine [dot] delaunay [at] ird [dot] fr

To cite this announcement

« New Spaces of Collection: Crossing Perspectives on Today ‘Gatherers’ », Call for papers, Calenda, Published on mardi, janvier 30, 2018, https://calenda-formation.labocleo.org/430726

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