Cette journée d’étude, organisée par l’unité de recherche en histoire Tempora, de l’Université Rennes 2, réunit des chercheurs de différentes disciplines : histoire, sociologie, psychologie, littérature, qui travaillent sur la violence féminine, dans ses différents aspects et dans un cadre chronologique large. Ils exposeront leur démarche et échangeront sur leurs méthodes et outils respectifs de manière très ouverte: table ronde, interventions croisées...

Argumentaire

La violence est un thème largement mis sur le devant de la scène par l'actualité et exploité par les hommes politiques. Elle a longtemps été pensée sous une approche philosophique, anthropologique, sociologique ou psychologique. Mais c'est aussi un objet d'étude à part entière pour les historiens car, quel que soit le sujet de leurs travaux, elle apparaît sous ses différentes formes, depuis les débuts de l'histoire de l'humanité.

Les mouvements de libération des femmes apparus dans les années 70 ont pensé la femme comme une victime de la domination masculine. La question de la violence est donc restée, le plus souvent, abordée sous l'angle de la violence sur les femmes. La violence féminine, par conséquent, a été longtemps un aspect oublié, peut être même nié et occulté. Chez les historiens, elle apparaissait dans des travaux portant sur les archives judiciaires mais elle n'était pas un sujet de recherche à part entière. La recherche s'est aujourd’hui emparée du sujet. Et en histoire, sociologie, psychologie et psychocriminologie, mais aussi littérature, des chercheurs se penchent sur la violence féminine.

Mais les approches sont différentes selon les disciplines. C’est pourquoi il est intéressant de confronter les méthodes, les démarches, les outils de manière à enrichir le point de vue de chacun de celui des autres. La journée est l’occasion de revenir sur le rôle, dans cette évolution, du colloque « Penser la violence des femmes », en 2010, dirigé par les sociologues Coline Cardi et Geneviève Pruvost, suivi d'un ouvrage collectif publié en 2012, et réédité en 2017.

Programme

9h 30: Accueil

10h- 12h : Table ronde :

Modératrice: Dominique Godineau, professeure d’Histoire moderne, Université de Rennes 2, Tempora.

• Coline Cardi, maîtresse de conférences en Sociologie, Université Paris 8, CRESPPA-CSU.
• Astrid Hirschelmann, maîtresse de conférences en Psychologie clinique, Psychopathologie et Criminologie, Université de Rennes 2, CIAPHS
• Geneviève Pruvost, chargée de recherche en Sociologie au CNRS, CESDIP
• Manuela Spinelli, maîtresse de conférence, département d’Italien, Université de Rennes 2

12h – 12h30 : Questions

14h – 14h 20 : Antonin Mérieux, docteur en anthropologie générale (Paris-Sorbonne).

Une approche épistémologique de la violence et ses conséquences pour l'étude de la violence des femmes.

14h 20 – 15h : M.Christine Delamotte, doctorante en Histoire moderne, Université de Rennes 2, Tempora/ Camille Laroche, doctorante chargée d’enseignement en Lettres, Université Paris 7.Regards croisés sur la violence féminine au 18e siècle.

15h – 15h 15 : Questions

15h 15 – 15h 40 : Cristina Scheibe Wolff, professeure d’Histoire, Université Fédérale de Santa Catarina (Brésil).

Genre, Guérilla et Féminisme au Cône Sud. Chemins méthodologiques d’une recherche transnationale.

15h 40 - 16h :  Sophie Barel, doctorante en Sciences de l’information et de la communication, Université de Rennes 2.

Qui est la Féminazi ? Une présumée violence des cyberféministes revendiquées sur les médias sociaux numériques.

16h – 16h 30 : Questions – Conclusion.