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The photography of landscape and time

Le paysage temps photographié

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Published on jeudi, avril 26, 2018

Summary

Dans la culture occidentale, le paysage a principalement été envisagé en tant que res extensa, étendue spatiale proposée au regard. Mais il constitue aussi un corps complexe, soumis à des perpétuelles évolutions déterminées par des causes hétérogènes, rétroagissant les unes sur les autres. L'auscultation par la photographie de ses morphologies changeantes impose la mise en œuvre de stratégies visuelles, sensibles et empiriques susceptibles de se déployer dans la durée.

Announcement

22 et 23 novembre 2018, Saint-Étienne

Argumentaire 

Dans la culture occidentale, le paysage a principalement été envisagé en tant que res extensa, étendue spatiale proposée au regard. Mais il constitue aussi un corps complexe, soumis à de perpétuelles évolutions déterminées par des causes hétérogènes, rétroagissant les unes sur les autres. Ces transformations parallèles ou convergentes, progressives, soudaines ou intermittentes ne sont qu'en partie prévisibles et incomplètement maîtrisables. L’habitation des lieux – que ce soit par ceux qui s'y établissent de façon pérenne ou par ceux qui y séjournent provisoirement – est aussi porteuse de modifications, liées aux habitudes quotidiennes et aux coutumes, aux activités saisonnières ou encore à des événements qui se font vecteurs de déplacements, de repositionnements et de sédentarités. Le paysage, manifestement rétif à l'endiguement et à la programmation, se présente comme un organisme pris dans un mouvement permanent. L’auscultation par la photographie de ses morphologies changeantes impose la mise en œuvre de stratégies visuelles, sensibles et empiriques susceptibles de se déployer dans la durée. 

Nombre de photographes développent des démarches établies dans la diachronie. Ils tendent à revenir sur place pour ausculter longuement les sites, développant dès lors des séries. Il s'agit souvent pour eux de s'imprégner d'une géographie localisée, de l'habiter et d'y participer, voire d'entretenir avec elle une forme d’intimité. Le terrain n'est plus un simple espace de rencontre momentanée, mais le lieu d’une relation pluridimensionnelle et durable. Ce sont les espacements, les sédimentations, les gains ou pertes d'épaisseur qu'ils viennent questionner. Les agencements sont livrés dans leur précarité ; les devenirs à l’œuvre sont documentés et interrogés. Les formes de l'arpentage, l’adoption de transects raisonnés ou de maillages concertés, de longs repérages ou des déambulations plus faiblement orientées, le choix de la marche, de la conduite automobile ou d’autres moyens de transport fondent et rythment l’expérience paysagère. L’appareillage engendre des formes de réceptivité diversifiées, conditionnant des modes de distanciation ou encore d'imprégnation, voire de « métabolisation » ainsi que le constate Gabriele Basilico à propos de ses travaux sur les villes européennes. Des stratégies diversifiées peuvent être expérimentées pour que le temps du terrain ne se cantonne pas à celui de la prise de vue et que la durée de l’observation soit dilatée.

Depuis les années 1990, en France, les Observatoires Photographiques du Paysage préconisent une méthode systématique de reconduction, en vue d’instaurer une veille sur le devenir des sites, de quelque échelle qu’ils soient. Mais, depuis bien longtemps, ont été mises en place des pratiques de reprise – où parcours, traversées ou séjours se trouvent réitérés. Mark Klett a enquêté à deux reprises dans la continuité des missions topographiques américaines. Ces reconductions permettent de déceler des transformations, mais signent aussi une volonté d’afficher une forme de filiation. Le retour sur les lieux peut encore être le fait d’un seul et même photographe : Ed Ruscha a repris plus d’une dizaine de fois l’itinéraire photographique d’Every Building on the Sunset Strip. D’une tout autre manière, la consultation de l’archive amène à constater les persistances et les transformations affectant les sites. Bien souvent aujourd’hui, les photographes combinent prises de vue et reprises d’images existantes, au sein de projets visant à l’observation d’un lieu et de ses évolutions. C’est peu ou prou ce que fait Mathieu Pernot à propos des grands ensembles modernes. Une perception diachronique des sites est encore permise par la mise en relation des photographies réalisées avec des textes ou des images récupérées sur le web. La pratique de la prise de vue peut également s’intégrer au développement du projet architectural ou paysager, dont elle rythme l’avancée.

Modalités de soumission

Ce colloque international portera sur la diversité des stratégies photographiques mises en œuvre à des fins d’auscultation paysagère dans la durée. Les propositions de 300 mots, assorties d’une courte notice bio-bibliographique, sont à envoyer à Jordi Ballesta (jordi.ballesta@laposte.fr) et Danièle Méaux (daniele.meaux@univ-st-etienne.fr)

pour le 1er juin 2018 au plus tard.

Le programme sera établi avant la fin juin 2018.

Comité scientifique

  • Carmen Andriani (Professeur, Université de Gênes)
  • Jordi Ballesta (Chercheur, Université de Saint-Etienne)
  • Raphaële Bertho (Maître de conférences, Université de Tours)
  • Georges Gay (Professeur, Université de Saint-Etienne)
  • Danièle Méaux (Professeur, Université de Saint-Etienne)
  • Liz Wells (Professeur, Université de Plymouth)

22nd and 23rd November 2018, Saint-Étienne

Argument 

In western culture, landscape was essentially considered as being res extensa, a spatial expanse exposed to view. However it also constitutes a complex body, subject to constant change, influenced by assorted causes, acting retroactively upon each other. These changes, be they parallel or converging, gradual, sudden or intermittent, are not fully predictable and only partially tractable. Habitation of the areas – either by those who settle permanently or stay just temporarily – is also a vector of transformation, linked to everyday habits or customs, to seasonal activities or to events triggering movements, repositioning or sedentary behaviour.   Landscapes are obviously difficult to contain or to plan, appearing as organisms in the throes of constant movement. The photographer’s examination of their changing morphology requires the application of visual, sensitive and empirical strategies that can be deployed over time.

Many photographers develop diachronic approaches. They tend to return to sites in order to observe them over a long period, thus developing series. It is often a case of immersing themselves in the local geography, of living there and taking part, of even creating a form of intimacy. The land is no longer a simple space for fleeting meetings but a place of multi-dimensional and lasting relations. They come to question the spacing, the sedimentations, the losses or gains in depth. The precariousness of the lay-outs are revealed, their emerging forms examined and documented. Landscape experiences are founded on and conditioned by the type of survey used, by the adoption of reasoned cross sections or intermeshed grids, prolonged reconnoitering, or more random meandering; by the choice of going on foot or by car or with other means of transport. The type of equipment used generates different forms of receptivity, conditioning the methods of distancing, permeation and even “metabolization”, as underlined by Gabriele Basilico, referring to his work on European cities. Various strategies can be tried so that the time spent in the field is not restricted to that required to take the shots, but can be extended to longer observation.

In France, since the 1990’s, the Observatoires photographiques du Paysage have recommended a systematic method of rephotography for monitoring sites, whatever their scale. However, for a long time, practices of photographic reproduction have been developed, in parallel of reiterated journeys, crossings and stays. Mark Klett has undertaken two photographic projects in the wake of of historical American topographical surveys. These repeated visits allow permutations to be detected, but also highlight a willingness to claim a form of filiation. A return to the site can be by the same photographer: Ed Ruscha has repeated more than a dozen times the photographic itinerary of Every building on the Sunset Strip. In an entirely different manner the consultation of archives can lead to the observation of persistence and change affecting sites. Very often today photographers combine shots and repeats of existing images within projects aimed at the observation of a site and its transformations. This is more or less what Mathieu Pernot does in relation to public housing complexes. A diachronic perception of places is still possible with a combination of photographs and texts or images taken from internet. Shot taking can also be integrated into the development of architectural or landscaping projects, illustrating their progress.

Submission guidelines

This international conference will deal with the diversity of photographic strategies applied to the examination and observation of landscapes over time. Proposals of 300 words, accompanied by a short bio-bibliographical note should be sent to Jordi Ballesta (jordi.ballesta@laposte.fr) and Danièle Méaux (daniele.meaux@univ-st-etienne.fr)

at the latest by the 1st of June 2018.

The programme will be drawn up before the end of June 2018.

Scientific comity

  • Carmen Andriani (Professor, University of Gênes)
  • Jordi Ballesta (Researcher, Université de Saint-Etienne)
  • Raphaële Bertho (Lecturer, Université de Tours)
  • Georges Gay (Professor, University of Saint-Etienne)
  • Danièle Méaux (Professor, University of Saint-Etienne)
  • Liz Wells (Professeur, University of Plymouth)

Subjects

Places

  • Saint-Étienne, France (42)

Date(s)

  • vendredi, juin 01, 2018

Keywords

  • photographie, paysage, temps, évolution

Contact(s)

  • Danièle Méaux
    courriel : daniele [dot] meaux [at] univ-st-etienne [dot] fr

Information source

  • Danièle Méaux
    courriel : daniele [dot] meaux [at] univ-st-etienne [dot] fr

To cite this announcement

« The photography of landscape and time », Call for papers, Calenda, Published on jeudi, avril 26, 2018, https://calenda-formation.labocleo.org/440061

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