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The Temporalities of Unemployment

Les temporalités du chômage

Temporalités 29 (2019/1)

Temporalités 29 (2019/1)

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Published on jeudi, mai 31, 2018

Summary

Si l’objet « travail » peut se prévaloir d’une longue tradition en études temporalistes inaugurée en France par Georges Friedmann, Pierre Naville et William Grossin, c’est moins le cas pour l’emploi et moins encore pour la privation d’emploi. À l’heure où le chômage est devenu un puissant marqueur des carrières d’emploi, des politiques publiques ou encore des rapports au travail, il est utile d’actualiser les connaissances sur les temporalités du chômage et, dans une perspective pluridisciplinaire, d’en explorer les multiples facettes et enjeux.

While “work” as an object boasts a long history in temporalist studies started in France by Georges Friedmann, Pierre Naville and William Grossin, it is not so much the case when it comes to employment and even further less to the loss of employment. At a time when unemployment has become a strong marker in professional careers, in public policies and in relationships to work, it appears necessary to update our knowledge of its temporalities and to explore its multiple aspects and developments in a pluridisciplinary perspective.

Announcement

Argumentaire

Si l’objet « travail » peut se prévaloir d’une longue tradition en études temporalistes inaugurée en France par Georges Friedmann, Pierre Naville et William Grossin, c’est moins le cas pour l’emploi et moins encore pour la privation d’emploi. À l’heure où le chômage est devenu un puissant marqueur des carrières d’emploi, des politiques publiques ou encore des rapports au travail, il est utile d’actualiser les connaissances sur les temporalités du chômage et, dans une perspective pluridisciplinaire, d’en explorer les multiples facettes et enjeux. Dans les sociétés où l’activité professionnelle est centrale, la privation d’emploi est une situation à part, disqualifiée, et en conséquence confrontée à la question de sa durée, de son terme, de la sortie du chômage.

La constitution de la notion de chômage est contemporaine de la rationalisation et de l’uniformisation du temps industriel (Thompson, 2004). Dès sa naissance en tant que catégorie de perception et d’intervention publique, le chômage est inscrit dans des temporalités. Il débute après plusieurs jours, mais est borné dans la durée (Raynaud-Cressent, 1984). En outre, ses causes imputées varient au cours de l’année (Beveridge, 1909). Il est donc traversé de tensions concernant sa durée, ses rythmes et ses horaires (Grossin, 1969). À titre d’exemple, la durée du chômage est investie de nombreuses significations. Elle est notamment au cœur de représentations morales qui associent allongement de cette durée et caractère volontaire du chômage. Elle est aussi inscrite dans des contextes historiques qui peuvent faire émerger la question de l’employabilité des chômeurs et de l’inéluctabilité de cette situation dès lors que le chômage est durablement installé. Elle est également une composante des parcours individuels où elle est déclinée en formes plurielles de transition plus ou moins incertaines. Elle est une cible d’actions institutionnelles destinées à activer les chômeurs. Elle marque les expériences personnelles et affecte tant les anticipations d’avenir que les conduites de recherche d’emploi. Elle a des conséquences sur les agencements de la vie quotidienne et sur les manières de supporter une situation dévalorisée etc.

Les temporalités du chômage peuvent être analysées et problématisées de multiples manières. Elles peuvent aussi être explorées dans des perspectives disciplinaires variées : économie, sociologie, histoire, science politique, anthropologie, droit, psychologie sociale, voire études littéraires. L’objectif de ce numéro de Temporalités est précisément de rendre compte de la richesse des ancrages disciplinaires, des problématiques théoriques, des angles d’analyse, des méthodes d’investigation adoptées pour explorer les facettes et enjeux des temporalités du chômage. Ces temporalités peuvent être saisies à partir de questions de recherche particulièrement riches et variées. Afin d’en baliser une première exploration, nous distinguons, sans exclusive, trois pistes, larges et comportant moult bifurcations : la piste des calendriers et des parcours individuels ; la piste des institutions et des instruments de gouvernement ; la piste des conduites et des expériences vécues.

Calendriers et parcours individuels

La première piste ouvre vers un vaste champ de recherches centrées sur les calendriers du chômage, saisis à différentes échelles : parcours de vie, transitions professionnelles, ruptures et tournants de l’existence, articulations entre générations également. Ces calendriers peuvent être conçus comme une matrice associant des événements déterminés à des unités de temps que l’on peut décrire en termes de durée, de séquençage (l’organisation temporelle de différents événements entre eux), de timing (le moment chronologique auquel les événements ont lieu), ou encore de récurrence ou d’espacement temporel entre les événements (Zerubavel, 1976). Ils sont inégalement distribués entre groupes sociaux (Halbwachs, 1947). Dans la perspective de ce numéro, les propositions peuvent concerner tant le calendrier du chômage lui-même, borné par une « entrée » et une « sortie », que celui du parcours de vie au sein duquel la situation de chômage est une séquence parmi d’autres.

L’analyse des parcours biographiques du point de vue de la place qu’y prennent les séquences de chômage peut s’appuyer sur une grande variété de méthodes : dépouillement d’archives institutionnelles ou professionnelles, études de communautés ou enquêtes localisées, enquêtes compréhensives et campagnes d’entretiens, passation de calendriers et interrogations rétrospectives, investigations longitudinales sur larges échantillons. Sur ce dernier point, la mise à disposition d’enquêtes longitudinales sur données individuelles couvrant de longues périodes d’observation et des dimensions de la vie sociale de plus en plus étendues, et collectées au niveau national, européen (Panel européen des ménages devenu Statistiques sur les revenus et les conditions de vie dans l’Union Européenne, Panel suisse des ménages, etc.) et international ouvre de belles perspectives pour renseigner la transformation des carrières d’emploi et la place qu’y prennent les épisodes de chômage.

Sur le temps long, assiste-t-on à une polarisation des carrières ou à la diffusion d’un modèle discontinu de carrière qui tendrait à une généralisation du passage par le chômage ? Que sait-on des effets propres de la durée du chômage sur la probabilité d’y rester, selon les caractéristiques individuelles des chômeurs (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle, etc.) mais aussi du marché du travail (effet territoire, secteur, taille de l’entreprise, gestion de la main-d’œuvre, protection sociale) ? Que nous apporte la comparaison historique de générations ayant connu des contextes différenciés de chômage ? La structure temporelle du chômage a-t-elle changé ? Quels sont les apports de la comparaison internationale et comment les temporalités du chômage sont-elles analysées et comparées à cette échelle ?

Les questionnements peuvent aussi porter sur l’articulation des épisodes de chômage avec les autres dimensions, événements et états constitutifs des parcours de vie : la vie familiale, la santé, la sociabilité, voire la participation politique ou citoyenne. Quel est l’impact du chômage sur ces parcours et carrières selon le sexe, l’âge, la position socioprofessionnelle, la durée de l’épisode, etc. ? Comment l’analyse des parcours informe-t-elle l’hétérogénéité de la catégorie de chômeur ? Quels sont les conditions sociales et les processus qui font du chômage un point de bifurcation biographique ? Conformément au postulat des « vies liées » (linked lifes) qui structure l’approche par les parcours de vie (Elder, 1974), il peut être intéressant de rendre compte de ces effets non pas uniquement pour ego mais à l’intérieur d’un réseau d’interrelations, à travers la question de l’impact des épisodes de chômage d’un individu par exemple sur les calendriers de ses proches.

Le déroulement des calendriers et la dynamique des parcours sont inscrits dans des cadrages normatifs, de sorte que l’étude des actions institutionnelles est une deuxième piste analytique, qui croise la précédente.

Institutions et instruments de gouvernement

Dès lors qu’il est une situation anormale au regard de l’emploi, le chômage est le siège d’une intense activité normative où les dimensions temporelles sont centrales : quand en sortir, comment en sortir, que faire pour en sortir ? Autant d’interrogations conduisant à la question majeure : quelle est la durée « normale » du chômage ? À partir de quand, de quelle durée ou de quel moment, est-il considéré comme atypique, anormal, déviant ? Différents groupes sociaux, institutions, et plus largement autrui, participent à cette activité normative qui fait peser sur les chômeurs une contrainte sociale plus ou moins importante. Cette normalisation temporelle du chômage peut être explicite et formelle, traduite dans des instruments de gouvernement du temps du chômeur comme elle peut être plus diffuse et informelle, véhiculée par la pression de l’entourage immédiat, à l’intérieur d’organisations de chômeurs ou d’anciens salariés.

Des enquêtes diversifiées permettent de renseigner ces activités de cadrage et de gouvernement des conduites : analyse juridique de la législation et des textes réglementaires qui régulent le statut de demandeur d’emploi, observation du travail des agents administratifs qui accompagnent les chômeurs, ethnographie des lieux où sont dispensés des formations et conseils en vue de sortir du chômage, mesure des effets du passage par des dispositifs d’action publique sur les parcours ultérieurs des bénéficiaires, observation du chômage à l’échelle de la famille ou d’autres groupes, étude des normes temporelles sous-jacentes aux activités des professionnels œuvrant dans les secteurs de l’insertion et du recrutement, analyse des dispositifs d’intermédiation ou de placement, etc.

L’évolution contemporaine des marchés de l’emploi est marquée par la montée des contrats courts et à temps partiel dans la majorité des pays européens. La plupart du temps, comme en France, en Allemagne ou au Royaume-Uni, des dispositifs ont été développés pour permettre de cumuler les allocations-chômage avec des revenus salariés. Ils construisent ainsi une nouvelle catégorie de récipiendaires, des individus classés comme demandeurs d’emploi, mais sous statut salarié. Ce remplacement du chômage par le sous-emploi chez certains demandeurs d’emploi conduit à une difficile articulation entre les entretiens d’embauche, l’activité salariée, les convocations institutionnelles, et la vie personnelle.

Il est dès lors important d’éclairer les discours et les instruments qui, dans l’action publique, visent à organiser rationnellement le temps du chômage le plus souvent pour en accélérer la sortie. Comment rendre compte de la planification temporelle sous-jacente aux nombreux dispositifs d’accompagnement des demandeurs d’emploi ? Comment les normes temporelles de l’action publique ont-elles évolué au cours du temps ? Observe-t-on des convergences entre pays, autour du paradigme de l’activation par exemple, où peut-on identifier des régimes temporels différenciés des chômeurs ? Ces différences se déploient-elles selon les pays ou selon des catégories de chômeurs ? Les règles d’indemnisation du chômage ne peuvent-elles être relues à la lumière des chrono-politiques qui les sous-tendent : règles de dégressivité, règles d’âge, règles de durée d’indemnisation, et obligations chronologisées des demandeurs d’emploi ne révèlent-elles pas des conceptions, possiblement changeantes, des temporalités du chômage ?

La normalisation des conduites temporelles des chômeurs prend un tour plus moral dès lors qu’elle s’exerce dans les interactions sociales : quelles sont les représentations des calendriers normaux de chômage et de son déroulement véhiculées par tous ceux et celles qui ont à en juger à un moment donné : les recruteurs qui évaluent des candidatures, les professionnels de l’emploi qui contrôlent et conseillent les demandeurs d’emploi, les membres de la famille qui vivent avec un chômeur ? Quand et comment sont activées différentes figures comme celle du chômeur volontaire, ou inemployable, ou actif, etc. ? Comment est jugée l’alternance de périodes d’emploi et de chômage selon les catégories socioprofessionnelles évaluées ?

Conformément à une perspective interactionniste, le point de vue sur les attentes des entrepreneurs de morale temporelle s’articule à une analyse de la négociation des emplois du temps par les individus (Zerubavel, 1976 ; Glaser, Strauss, 2011). L’activité de scheduling consiste alors à composer avec ces différentes normes, parfois contradictoires (Roth, 1963). Ce processus met en jeu la formation d’anticipations de sortie du chômage ainsi que les perspectives temporelles que les individus mobilisent. Comment cette construction cognitive et normative de moyen terme s’articule-t-elle avec l’organisation des temporalités sociales au quotidien, dans leur durée et leur rythme, alors même que les contraintes temporelles se relâchent du fait de l’absence d’emploi ? Quelle place prend la recherche d’emploi dans cette reconfiguration de la vie quotidienne ? Les enquêtes budget-temps couplées à des enquêtes qualitatives peuvent apporter de nombreux enseignements sur cette question, qui croise une troisième piste, celle des conduites et des expériences vécues.

Les conduites et expériences vécues

L’attention portée aux expériences que les chômeurs font de leur condition a mis en évidence une déstructuration profonde du temps de la vie quotidienne par la privation d’emploi (Jahoda, Lazarsfeld, Zeisel, 1933). Ces sociologues inauguraient une certaine représentation du « temps vide du chômage » (Schehr, 1999), largement reprise depuis, et qui a notamment été rapportée à l’épreuve du chômage total (Schnapper, 1981) propre aux catégories de salariés dont la vie sociale était organisée autour du travail. De fait, les cadrages temporels tracés par les horaires de travail ou les rythmes scolaires (lorsqu’on s’intéresse au chômage des jeunes notamment), sont estompés ou dilués par le chômage. Le temps ainsi libéré peine à être converti en un temps pour soi ou à soi, ou réinvesti dans un temps socialement utile à sa famille ou à la communauté. Pour autant, le chômage peut-il être assimilé à ce « terrible repos qui est celui de la mort sociale » (Bourdieu, 1982, p. 9) ?

Les institutions de traitement du chômage imposent en effet des temporalités. D’abord, les convocations régulières sont programmées à une certaine fréquence. De plus, les interactions entre chômeurs et conseillers sont prescrites sous la forme d’un étalon standard, qui concerne tant leur déroulé que leur durée. Le travail du chômage par le temps atteint désormais le futur, puisque la prédiction des parcours est développée par de nombreux services publics d’emploi qui se dotent d’outils de profilage.

Les enquêtes se sont multipliées pour analyser les effets du chômage sur le temps vécu comme les effets du temps sur l’expérience du chômage. Elles mobilisent un vaste éventail d’approches : analyse de corrélation entre la durée de chômage et les activités des chômeurs comme la recherche d’emploi, étude compréhensive de l’usure du temps avec l’émergence de phénomènes de découragement et de stratégies de résistance, exploration des anticipations professionnelles et des rapports au travail, décomposition des cycles de réaction à la perte d’emploi et modélisation des dynamiques identitaires, observation ethnographique des agencements de la vie quotidienne, analyse de la gestion temporelle de la recherche d’emploi et des espoirs et désillusions qu’elle provoque, étude des instruments d’encadrement de la recherche d’emploi et de mises en relation, etc.

Aussi le temps du chômage ne peut-il être réduit à un temps perdu ou vide. Les temporalités des expériences vécues sont plus complexes. La centralité de la norme de recherche d’emploi ouvre vers de nombreuses questions sur ses conséquences temporelles : quels sont les modèles d’organisation temporelle de la recherche d’emploi, comment les chômeurs investissent-ils cette activité indispensable pour sortir du chômage, comment évolue-t-elle au cours du temps et quels sont les éléments qui pèsent sur son intensité et ses rythmes, constitue-t-elle un temps pivot qui structure le temps de chômage, comment est-elle articulée avec les autres composantes de la vie personnelle et sociale ? La recherche d’emploi est au cœur des exigences morales adressées aux chômeurs comme des injonctions institutionnelles qui les ciblent. Dès lors, quels sont les scripts temporels sous-jacents à l’encadrement des chômeurs ? Comment circulent-ils au niveau international, comment sont-ils diffusés ou imposés ? Enfin, comment les expériences vécues s’y articulent-elles ?

L’expérience du chômage est aussi celle de l’incertitude, marquant les conditions de vie et de survie, mais aussi les perspectives d’avenir. Elle est ainsi structurée par les temporalités, plus exactement par des tensions temporelles, travaillées entre l’urgence d’en sortir, mais aussi de subvenir à ses besoins propres, et des anticipations marquées du sceau de l’incertitude et du doute. Comment saisir la complexité des temps vécus du chômage, comment articuler des temporalités de profondeur multiples, comment rendre compte des projections temporelles des chômeurs ? De même, comment comprendre la dynamique des rapports au travail et à l’emploi : révision ou maintien des aspirations, redéfinition de l’emploi convenable, réglage des contours du travail accessible, etc. ?

Les questionnements peuvent ainsi conduire à revisiter la thèse du chômage comme temps mort, et à clarifier les processus temporels qui en organisent l’expérience : les activités déployées visant à affronter les incertitudes temporelles, le travail interprétatif résultant de ces activités, la cristallisation et la révision des croyances relatives à sa propre valeur et à son avenir. Ces processus ne sont pas homogènes. Leur analyse pourra accorder une attention particulière aux inégalités résultant des propriétés sociales des chômeurs, ou à d’autres hypothèses, comme celle d’une tension des temps vécus du chômage entre un pôle hétéronome, dans lequel les institutions de la prise en charge du chômage se substituent à l’entreprise dans la production de cadres temporels, et un pôle de l’autodétermination temporelle donnant à voir des tentatives de réappropriation des temporalités vécues sur le mode du « temps à soi ».

L’objectif de ce numéro est de faire varier les entrées problématiques, les approches méthodologiques comme les ancrages disciplinaires. Il est donc attendu des contributions qu’elles investissent l’un ou l’autre de ces trois axes, les combinent, ou les complètent en développant d’autres perspectives sur les temporalités du chômage.

Envoi des projets d’articles

Les auteurs devront envoyer leur proposition d’article aux coordinateurs du numéro : Hadrien Clouet (h.clouet@cso.cnrs.fr), Didier Demazière (d.demaziere@cso.cnrs.fr) et Léa Lima (lea.lima@lecnam.net) — avec copie au secrétariat de rédaction de la revue (temporalites@revues.org).

Cette proposition, composée d’un titre et d’un résumé d’une page en français ou en anglais du projet d’article (5 000 signes maximum), ainsi que du nom, des coordonnées et de l’affiliation institutionnelle de l’auteur, pourra être envoyée jusqu’au 15 septembre 2018.

Les auteurs peuvent prendre connaissance des comités de la revue, des modalités de soumission et d'évaluation, et des instructions aux auteurs.

Calendrier récapitulatif, échéances

  • Réception des propositions (résumés de 5 000 signes maximum) : 15 septembre 2018
  • Réponse des coordinateurs : 15 octobre 2018
  • Réception des articles (50 000 signes +/- 10 %) : 7 janvier 2019
  • Retour des expertises des évaluateurs : 25 février 2019
  • Version révisée : 23 avril 2019Sortie du numéro : 15 juin 2019

Comités

Fondateur

William Grossin (Temporalistes) ✝

Directeur de publication

Jens Thoemmes

Sociologue, directeur de recherche CNRS, UMR5044 – CERTOP (Centre d’Etude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir).

Directeur Adjoint

Marc Bessin

Sociologue, Chargé de recherche CNRS, Directeur de l'Iris

Comité de Rédaction

Jean-Michel Baudouin

Professeur en sciences de l’éducation à l’université de Genève

Jean-Yves Boulin

Chargé de recherche CNRS à l’Irisso (Dauphine). Temps de travail, temps de la ville.

Nathalie Burnay

Professeure, Université de Namur et Université catholique de Louvain.

Sylvie Célérier

Professeur Université de Lille 1 – Clersé. Chercheur associée CEE

Beate Collet

Maître de Conférence en sociologie, GEMASS, UMR 8598, Paris 4

Didier Demazière

Directeur de recherche CNRS au Centre de sociologie des organisations (CSO, Sciences-Po)

François-Xavier Devetter

Maître de conférences en sciences économiques au Clersé (Lille 1)

Nicolas Fieulaine

Maître de Conférences en Psychologie Sociale, Université de Lyon — Coordinateur du réseau international Perspective temporelle. Groupe de Recherche en Psychologie Sociale (GRePS, EA 4163)

Ghislaine Gallenga

Maîtresse de Conférences en Anthropologie, Université d’Aix-Marseille — Institut D'Ethnologie Européenne Méditerranéenne Et Comparative - IDEMEC CNRS UMR 7307

Natalia Leclerc

Professeur agrégée de lettres modernes à l’université de Brest, docteur en littérature générale et comparée

Léa Lima

Maître de conférences en sociologie au Cnam, Directrice adjointe du LISE, UMR 3320

Thomas Lindemann

Professeur de Science Politique à l’Université Versailles Saint-Quentin et de Relations internationales à l’École Polytechnique

Jean-Marc Ramos

Maître de conférences en sociologie à l’université Paul Valéry – Montpellier 3. Membre fondateur de Temporalités, il a codirigé le bulletin Temporalistes avec William Grossin.

Nicolas Robette

Maître de conférences en démographie à l’université de Versailles – Saint Quentin, membre du laboratoire Printemps et chercheur associé à l’Ined

Mélanie Roussel

Docteure en sociologie, Centre universitaire de Recherches sur l'Action Publique et le Politique, Épistémologie et Sciences Sociales - CURAPP-ESS (UMR 7319)

Diane-Gabrielle Tremblay

Professeur, Université du Québec, TÉLUQ. Chaire de recherche sur les enjeux socio-organisationnels de l'économie du savoir, gestion des âges et des temps sociaux

Comité scientifique

Nadya Araujo Guimaraes

Professeur de sociologie à l’université de São Paulo. Rôle des institutions sur le marché du travail, liens entre genre, origine ethnique et emploi.

Thierry Blin

Maître de conférences en sociologie à l’université Montpellier III. Action collective, mouvements sociaux, mais aussi l’œuvre d’Alfred Schütz.

Paul Bouffartigue

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST).

Maryse Bresson

Professeur de sociologie à l’université de Versailles – Saint-Quentin. Membre du laboratoire Printemps, spécialisée dans la sociologie des précarités et de l’intervention sociale.

Frédéric de Coninck

Ingénieur général des ponts et chassées habilité à diriger des recherches en sociologie. Directeur de l’école doctorale Ville et environnement de Paris Est. Codirige le numéro 16 sur les conflits de temporalités dans les organisations.

Corinne Gaudart

Chargée de recherche CNRS en ergonomie au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Lise – CNAM). Conditions de travail, ergonomie du travail.

Abdelhafid Hammouche

Professeur de sociologie à Lille 1 et directeur du Clersé. Action publique dans l’espace urbain, famille en situation migratoire, rapports d’autorité intergénérations.

Christian Lalive d’Épinay

Professeur honoraire au centre interfacultaire de gérontologie de Genève. Parcours de vie, vieillesse, loisirs et travail, récits de vie, culture et dynamique des sociétés industrielles.

Michel Lallement

Professeur de sociologie au CNAM et ancien directeur du Lise. Régulations du travail et de l’emploi, travail et utopie, trajectoires sociales et production culturelle.

Carmen Leccardi

Professeur de sociologie à l’université Bicocca de Milan. Processus de mutations culturelles, implications éthiques et de pouvoir de la question temporelle.

Élisabeth Longuenesse

Chercheuse en sociologie à l’Institut français du proche-orient (Ifpo). Travail et question sociale, professions savantes et syndicalisme professionnel, migrations et mobilités.

Catherine Omnès

Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Versailles – Saint-Quentin, présidente du conseil scientifique du Comité d’histoire de la sécurité sociale, Catherine Omnès travaille sur les marchés du travail et les trajectoires professionnelles, la santé et la sécurité au travail, et les pratiques et politiques patronales.

Vanilda Païva

Professeur retraitée de l’université fédérale de Rio de Janeiro. Sociologie de l’éducation.

Agnès Pélage

Maître de conférences en sociologie à l’UVSQ et membre du laboratoire Printemps. Classes sociales, construction sociale du droit du travail, direction de l’enseignement secondaire.

Jérôme Pélisse

Professeur des Universités à Sciences Po. Firmes, Marchés du travail et groupes professionnels, Risques, Santé

Emília Rodrigues Araújo

Professeur de sociologie à l’université de Minho (Portugal) : sociologie de la culture et représentations du temps.

Christiane Rolle

Ingénieur d’Études UVSQ en retraite. Ancienne secrétaire de rédaction de la revue, a notamment coordonné, avec Morgan Jouvenet, le dossier du n° 14.

Laurence Roulleau-Berger

Directrice de recherche CNRS en sociologie, Triangle, ENS-Lyon. Villes internationales (Europe et Chine et économies plurielles), emploi, migrations, désoccidentalisation de la sociologie.

Gabrielle Varro

Chargée de recherche en sociologie au CNRS HDR (retraitée).

Didier Vrancken

Professeur de sociologie à l’université de Liège et directeur du Centre de recherche et d’intervention sociologiques. Action et intervention en siuation d’incertitude. Parcours de vie.

Secrétaire de la rédaction

François Théron (Ingénieur d’études, UVSQ)

Bibliography

Beveridge W., 1909. Unemployment: A Problem of Industry, Longmans, Green and Co.

Bourdieu P., 1982. « Préface » à Jahoda M., Lazarsfeld P., & Zeisel H., 1982, Les chômeurs de Marienthal. Editions de Minuit.

Demazière D., 2006. « Le chômage comme épreuve temporelle », in J. Thoemmeset G. de Terssac, Les temporalités sociales : repères méthodologiques, Toulouse, Octarès, pp. 121-132.

Elder G. H. Jr, 1974. Children of the great depression : social change in life experience, Chicago, University of Chicago Press.

Glaser B., Strauss A, [1971] 2011. Status passage, Transactions Publishers.

Grossin W., 1969. Le travail et le temps : horaires, durées, rythmes, Anthropos.

Halbwachs M., 1947. « La mémoire collective et le temps », Cahiers internationaux de sociologie, 2, p. 3-3

Hall E. T., 1966. The Hidden Dimension, Garden City, Doubleday.

Jahoda M., Lazarsfeld P., & Zeisel H., 1982. Les chômeurs de Marienthal. Éditions de Minuit.

Reynaud-Cressent B., 1984. « L’émergence de la catégorie de chômeur à la fin du XIXe siècle », Économie et statistique, pp. 53-63.

Roth J.A., 1963. Timetables, Indianapolis, Bobbs-Merrill.

Schehr S., 1999. La vie quotidienne des jeunes chômeurs, Paris, PUF.

Schnapper D., 1981. L’épreuve du chômage, paris, Gallimard.

Thompson E., 2004. Temps, discipline du travail et capitalisme industriel, La Fabrique.

Zerubavel E., 1976. “Timetables and Scheduling : On the social Organization of Time”, Sociological Inquiry, 46 (2), pp 87-94.

Presentation

While “work” as an object boasts a long history in temporalist studies started in France by Georges Friedmann, Pierre Naville and William Grossin, it is not so much the case when it comes to employment and even further less to the loss of employment. At a time when unemployment has become a strong marker in professional careers, in public policies and in relationships to work, it appears necessary to update our knowledge of its temporalities and to explore its multiple aspects and developments in a pluridisciplinary perspective. In societies where professional activity is central, joblessness sets a person apart, is disqualifying in a way that brings forward the issues of its term, of its end, and of the way out of it.

The concept of unemployment is contemporaneous with the rationalization of industrial time (Thompson, 2004). As soon as it emerges as a category and is dealt with by public intervention, unemployment is embedded in temporalities. It starts after a few days, but has limits in time (Raynaud-Cressent, 1984). Moreover, its ascribed causes vary during the year (Beveridge, 1909). It is therefore riddled by tensions concerning its term, tempo and timetable (Grossin, 1969). For instance, the length of a period of unemployment carries multiple significance. An increase in length tends to be morally perceived as associated with the idea of willful unemployment. It also depends on historical contexts in which may emerge the issue of employability and therefore inevitability of this situation if unemployment becomes persistent. It is also a component of individual careers during which it appears in more or less unstable multiple forms of transition phases. It is targeted by institutional action aiming at making the unemployed active. It is a landmark in personal experience that affects how the future is anticipated and how job hunting is conducted. It impacts the arrangements made in everyday life and the means by which this downgraded situation is endured, etc.

The temporalities of unemployment can be analysed in multiple ways. They can also be explored in varied disciplinary perspectives: economy, sociology, history, political science, anthropology, law, social psychology and even humanities. This issue of Temporalités will pride itself in showing the wealth of disciplinary ground, theoretical problematics, angles of analysis, research methods used to explore the aspects and implications of unemployment temporalities. These temporalities can be understood based on a particularly wide and rich range of research questions. To help map an inaugural exploration, we have outlined three broad nonexclusive leads that may branch out: firstly, personal timetables and careers; secondly, institutions and instruments of government; finally, behaviour and lived-out experience.

Personal schedules and careers

The first lead breaks open a vast field of study centered around the timetables of unemployment, grasped at various scales: life course, professional transitions, breakups and turning points in life, also the connections between generations. These timetables can be considered as templates bringing together specific events and lapses of time which can be described in terms of length, of sequencing (how different events are organized in time), of timing (the chronological points at which events occur), of repetition or temporal spacing between events (Zerubavel, 1976). They are inequally distributed between social groups (Halbwachs, 1947). For this issue of Temporalités, the proposals may be concerned with the timetable of unemployment itself, within the limits of a “way in” and a “way out”, or of a whole life course in which the unemployment situation is a moment amongst others.

The analysis of biographical courses from the point of view of the space taken by unemployment can rely upon a vast range of methods: the examination of institutional or professional archives, studies about communities or localized surveys, comprehensive surveys and interviewing campaigns, transmission of agendas and retrospective interrogations, large panel longitudinal investigations. About this latter point, the provision of longitudinal investigations on individual data covering long periods of observation and a growing extension of social life, collected at a national, European (European household panel, now labelled as Statistics on the income and living conditions in the European Union, Swiss household panels) and international levels opens up beautiful perspectives to document the transformation of employment careers and the space taken by periods of unemployment.

On the long run, do careers tend to become very focused, or are they evolving towards a discontinuated pattern, with the generalization of periods of unemployment? What do we know about the effects of the duration of unemployment itself on the probability of its persistence, reflecting the individual characteristics of the people made redundant (age, sex, socio-professional category, etc.) or the labour market (territory effect, sector, size of the company, management of the labour force, social protection)? What can be learned from the historical comparison between generations having known differently contextured unemployment? Has the temporal structure of unemployment changed? What can be learned from international comparison and how are the temporalities of unemployment analysed and compared at such a scale?

How periods of unemployment link up with other aspects of life, be it events or constitutive states in a life course, can also be addressed: family life, health, sociability, even political or civic participation. How does unemployment impact life courses and careers, according to sex, age, socio-professional position, length of the phase of unemployment, etc.? What is the analysis of life courses telling us about the heterogeneity of the “unemployed” category? In what social conditions and through what kind of processes does unemployment become a biographical turning point? According to the postulate of “linked lifes” that gives structure to the life course approach (Elder, 1974), it can be interesting to make an account of these impacts not only for ego but also within a network of relationships, by addressing how the unemployment periods of one individual impacts the schedule of his or her relatives.

The unfolding of schedules and the dynamics of life courses are embedded in normative frameworks, so that the analysis of institutional action is a second analytic lead, at a crossroads with the first one.

Institutions and instruments of government

Insomuch as unemployment is an abnormal situation in relation to employment, it is the centre of an intense normative activity with a great emphasis on temporal dimensions: when to find a way out, how, what is to be done to find a way out. Many questions revolving around one major question: what is the “normal” time for it to last? Starting from how long or from what moment is it considered as atypical, abnormal, deviant? Various social groups, institutions and, on a larger scope, any other people, participate in the normative activity responsible with the creation of a more or less heavy social pressure upon the unemployed. This temporal normalisation can be explicit and formal, translated into instruments designed to govern the unemployed’s time, it can also be more diffuse and informal, conveyed by the pression exerted by close relatives, or by people within organizations bringing together unemployed people or former employees.

Diversified surveys may inform about this framing and governing of behaviour: juridical analysis of legislation and regulations overseeing the status of unemployed persons, examination of the work done by administrative employees in following the unemployed, ethnography of places where training and advice are given to help jobless people escape unemployment, assessment of the impact of public action programs on the further career of recipients, examination of unemployment at a family’s (or other group’s) scale, study of the temporal standards underlying the work of insertion and recruitment professionals, analysis of intermediation or employment plans, etc.

The contemporary evolution of job markets shows an increase in short or part-time contracts in a majority of European countries. Most of the time, as seen in France, Germany or the United Kingdom, systems have been developed to allow the concurrent drawing of both unemployment benefits and salary. The consequence is the creation of a new category of recipients, people categorized as job applicants also possessing the status of an employee. The replacement of unemployment by under employment leads to the difficult juggling between job interviews, paid activity, institutional convocations and personal life.

It is therefore essential to shed a light on the rhetoric and instruments used in public action to organize unemployed time in a rational way, in order to find a way out more quickly. How to chart the temporal planification underlying the numerous support plans designed for the unemployed? How have the temporal norms of public action evolved in the long run? Do policies in different countries converge towards a same paradigm of activation, for instance, where can differentiated temporal regimes for the unemployed be noticed? Do these differences unfold in different countries or according to different categories of unemployed? Could compensation regulations not be reassessed in the light of the chrono-policies underlying them? Do sliding scales, age rules, regulation of the duration of compensation, chronologised obligations not reveal possibly changing conceptions of unemployment temporalities?

The normalisation of the temporal behaviour of the unemployed take on a more moral character when applied to social interactions: what are the representations of a normal unemployment timetable and of its unfolding in time, as conveyed by all those who find themselves, at some point, in position to make a judgement about it, such as recruiters assessing an application, unemployment professionals controlling and counselling job seekers, family members sharing their life with an unemployed person? At what point, and how, are the figures of the voluntary, the unemployable, the active unemployed summoned? When periods of employment and unemployment alternate, how is it looked upon according to the different surveyed socio-professional categories?

In an interactionnist perspective, the point of view on the expectations of temporal morality entrepreneurs is linked to an analysis of timetable negotiations by individuals (Zerubavel, 1976; Glaser, Staruss, 2011). The scheduling activity therefore consists in coping with different norms, sometimes conflicting (Roth, 1963).

This process brings into play the creation of anticipations of a way out of unemployment and temporal perspectives summonded by individuals. How is this cognitive and normative construction linked in the medium term with the organization of everyday social temporalities, in their duration and tempo, while at the same time temporal obligations become more relaxed precisely because of the lack of employment? What place is held by job hunting in this reorganization of everyday life? Budget-time surveys coupled with qualitative surveys should teach a lot about this question, which intersects a third lead, that of behaviour and life experiences.

Behaviour and life experiences

The attention paid to the experiences lived out by the unemployed has shown a destructuration in everyday schedules caused by unemployment (Jahoda, Lazarsfeld, Zeisel, 1933). These sociologists were the first to line out a precise image of “empty unemployed time” (Schehr, 1999), which has since been abundantly used and notably applied to the ordeal of total unemployment (Schnapper, 1981) specific to categories of employees whose social life used to revolve around work. Indeed, temporal frameworks outlined by work hours or school timetables (in the case of young unemployed people) tend to subside or dissolve with unemployment. The extra time is hardly converted into time for oneself or time belonging to oneself, or reinvested in socially useful time for one’s family or community. Nevertheless, can unemployment be labelled as the “terrible rest that is social death” Bourdieu, 1982, p. 9)?

Institutions that deal with unemployment do enforce temporalities. Firstly, jobseekers are regularly and frequently summoned for institutional interviews. Moreover, interactions between the unemployed and their counsellors are prescribed according to a set standard, which decides of their length and of the way they are run. The future is now taken into account in unemployment counselling, as future careers are now predicted by multiple unemployment public services equipped with profiling instruments.

Surveys have multiplied, to analyse the effects of unemployment on people’s time, as well as the effects of time on the experience of unemployment. They involve a vast panel of perspectives: analysis of the correlation between the duration of unemployment and the activities of the unemployed such as job hunting, comprehensive study of the fatigue created by time as discouragement phenomena and resistance strategies emerge, exploration of professional anticipations and relationships to work, ethnographic observation of the arrangements made in everyday life, analysis of the temporal management of job hunting and the hopes and disillusions it triggers, study of job hunting and contact-making supervision instruments, etc.

Therefore unemployment time cannot be cut down to a lost or empty time. The temporalities of lived-through experiences are more complex. The centrality of norm in job hunting opens many questions about its temporal consequences: by which standards is job hunting temporally organized, how do unemployed people commit themselves to this activity, essential to find a way out, how does it relate to other parts of personal and social life? Job hunting is at the heart of moral expectations directed at unemployed people by the way of institutional injunctions. What are the temporal scripts underlying the supervision of the unemployed? How do these scripts travel at an international level, how are they promoted or enforced? How do life experiences relate to them?

The experience of unemployment is also the experience of insecurity, that leaves a scar on living and surviving conditions, as well as on future perspectives. It is also structured by temporalities, more precisely by temporal tensions, between the urge to find a way out and to provide to one’s needs, and anticipations marked with insecurity and doubt. How to grasp the complex nature of lived-out unemployment, how to link multiple-depths temporalities between themselves, how to account for the temporal projections of the unemployed? Also, how to understand the dynamics at work behind the relationship to work and employment—adjustment or upholding of ambitions, reconsideration of the idea of a suitable job, reassessment of the definition of accessible work, etc.?

This questioning may lead to reassessing the thesis of unemployment as dead time, and to clarify the temporal processes organizing the experience thereof: the activities engaged in to cope with temporal uncertainties, the interpretative work resulting of these activities, the crystallisation and reassessment of beliefs related to self-worth and future. This processes are not homogeneous. Their analysis should pay specific attention to inequalities derived of the social characteristics of the unemployed, or to other assumptions, such as the tension experienced during unemployment time between a heteronomous pole in which unemployment supervision institutions take up the role of a company in creating temporal frameworks, and a temporal auto determination pole which shows how reappropriation of temporalities is attempted in a “time for oneself” fashion.

This issue aims at varying problematic entries, methodological approaches and disciplinary anchorage. Contributions should therefore commit to either one of the three outlined leads, or combine them, or complement them while developing other perspectives about unemployment temporalities.

Sending of proposals for articles

Authors should send their proposals for articles to the guest editors: Hadrien Clouet (h.clouet@cso.cnrs.fr), Didier Demazière (d.demaziere@cso.cnrs.fr) and Léa Lima (lea.lima@lecnam.net) – copying the editor (temporalites@revues.org).The proposal, including a title and a French or English abstract (5000 characters maximum) should be sent up until September 15, 2018.

Please take note of our boards, procedures and instructions to authors.

Planning and deadlines

  • Submission of proposals (5000 characters maximum): September 15th 2018
  • Reply from coordinators: October 15th 2018
  • Submission of papers (50,000 characters +/- 10%): 7th January 2019
  • Feedback following assessment by referees: 25th February 2019
  • Submission of revised version: 23rd April 2019Publication: 15th June 2019

Boards

Founder

William Grossin (Temporalistes) ✝

Editor in Chief

Jens ThoemmesSociologue, directeur de recherche CNRS, UMR5044 – CERTOP (Centre d’Etude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir).

Assistant Editor

Marc BessinSociologue, Chargé de recherche CNRS, Directeur de l'Iris

Editorial Board

  • Jean-Michel Baudouin, Professeur en sciences de l’éducation à l’université de Genève
  • Jean-Yves Boulin, Chargé de recherche CNRS à l’Irisso (Dauphine). Temps de travail, temps de la ville.
  • Nathalie Burnay, Professeure, Université de Namur et Université catholique de Louvain.
  • Sylvie Célérier, Professeur Université de Lille 1 – Clersé. Chercheur associée CEE
  • Beate Collet, Maître de Conférence en sociologie, GEMASS, UMR 8598, Paris 4
  • Didier Demazière, Directeur de recherche CNRS au Centre de sociologie des organisations (CSO, Sciences-Po)
  • François-Xavier Devetter, Maître de conférences en sciences économiques au Clersé (Lille 1)
  • Nicolas Fieulaine, Maître de Conférences en Psychologie Sociale, Université de Lyon — Coordinateur du réseau international Perspective temporelle. Groupe de Recherche en Psychologie Sociale (GRePS, EA 4163)
  • Ghislaine Gallenga, Maîtresse de Conférences en Anthropologie, Université d’Aix-Marseille — Institut D'Ethnologie Européenne Méditerranéenne Et Comparative - IDEMEC CNRS UMR 7307
  • Natalia Leclerc, Professeur agrégée de lettres modernes à l’université de Brest, docteur en littérature générale et comparée
  • Léa Lima, Maître de conférences en sociologie au Cnam, Directrice adjointe du LISE, UMR 3320
  • Thomas Lindemann, Professeur de Science Politique à l’Université Versailles Saint-Quentin et de Relations internationales à l’École Polytechnique
  • Jean-Marc Ramos, Maître de conférences en sociologie à l’université Paul Valéry – Montpellier 3. Membre fondateur de Temporalités, il a codirigé le bulletin Temporalistes avec William Grossin.
  • Nicolas Robette, Maître de conférences en démographie à l’université de Versailles – Saint Quentin, membre du laboratoire Printemps et chercheur associé à l’Ined
  • Mélanie Roussel, Docteure en sociologie, Centre universitaire de Recherches sur l'Action Publique et le Politique, Épistémologie et Sciences Sociales - CURAPP-ESS (UMR 7319)
  • Diane-Gabrielle Tremblay, Professeur, Université du Québec, TÉLUQ. Chaire de recherche sur les enjeux socio-organisationnels de l'économie du savoir, gestion des âges et des temps sociaux

Scientific Board

  • Nadya Araujo Guimaraes, Professeur de sociologie à l’université de São Paulo. Rôle des institutions sur le marché du travail, liens entre genre, origine ethnique et emploi.
  • Thierry Blin, Maître de conférences en sociologie à l’université Montpellier III. Action collective, mouvements sociaux, mais aussi l’œuvre d’Alfred Schütz.
  • Paul Bouffartigue, Directeur de recherche CNRS au Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST).
  • Maryse Bresson, Professeur de sociologie à l’université de Versailles – Saint-Quentin. Membre du laboratoire Printemps, spécialisée dans la sociologie des précarités et de l’intervention sociale.
  • Frédéric de Coninck, Ingénieur général des ponts et chassées habilité à diriger des recherches en sociologie. Directeur de l’école doctorale Ville et environnement de Paris Est. Codirige le numéro 16 sur les conflits de temporalités dans les organisations.
  • Corinne Gaudart, Chargée de recherche CNRS en ergonomie au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Lise – CNAM). Conditions de travail, ergonomie du travail.
  • Abdelhafid Hammouche, Professeur de sociologie à Lille 1 et directeur du Clersé. Action publique dans l’espace urbain, famille en situation migratoire, rapports d’autorité intergénérations.
  • Christian Lalive d’Épinay, Professeur honoraire au centre interfacultaire de gérontologie de Genève. Parcours de vie, vieillesse, loisirs et travail, récits de vie, culture et dynamique des sociétés industrielles.
  • Michel Lallement, Professeur de sociologie au CNAM et ancien directeur du Lise. Régulations du travail et de l’emploi, travail et utopie, trajectoires sociales et production culturelle.
  • Carmen Leccardi, Professeur de sociologie à l’université Bicocca de Milan. Processus de mutations culturelles, implications éthiques et de pouvoir de la question temporelle.
  • Élisabeth Longuenesse Chercheuse en sociologie à l’Institut français du proche-orient (Ifpo). Travail et question sociale, professions savantes et syndicalisme professionnel, migrations et mobilités.
  • Catherine Omnès, Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Versailles – Saint-Quentin, présidente du conseil scientifique du Comité d’histoire de la sécurité sociale, Catherine Omnès travaille sur les marchés du travail et les trajectoires professionnelles, la santé et la sécurité au travail, et les pratiques et politiques patronales.
  • Vanilda Païva, Professeur retraitée de l’université fédérale de Rio de Janeiro. Sociologie de l’éducation.
  • Agnès Pélage, Maître de conférences en sociologie à l’UVSQ et membre du laboratoire Printemps. Classes sociales, construction sociale du droit du travail, direction de l’enseignement secondaire.
  • Jérôme Pélisse, Professeur des Universités à Sciences Po. Firmes, Marchés du travail et groupes professionnels, Risques, Santé
  • Emília Rodrigues Araújo, Professeur de sociologie à l’université de Minho (Portugal) : sociologie de la culture et représentations du temps.
  • Christiane Rolle, Ingénieur d’Études UVSQ en retraite. Ancienne secrétaire de rédaction de la revue, a notamment coordonné, avec Morgan Jouvenet, le dossier du n° 14.
  • Laurence Roulleau-Berger, Directrice de recherche CNRS en sociologie, Triangle, ENS-Lyon. Villes internationales (Europe et Chine et économies plurielles), emploi, migrations, désoccidentalisation de la sociologie.
  • Gabrielle Varro, Chargée de recherche en sociologie au CNRS HDR (retraitée).
  • Didier Vrancken, Professeur de sociologie à l’université de Liège et directeur du Centre de recherche et d’intervention sociologiques. Action et intervention en siuation d’incertitude. Parcours de vie.

Copy Editor

François Théron (Ingénieur d’études, UVSQ)

Bibliography

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Demazière D., 2006. « Le chômage comme épreuve temporelle », in J. Thoemmeset G. de Terssac, Les temporalités sociales : repères méthodologiques, Toulouse, Octarès, pp. 121-132.

Elder G. H. Jr, 1974. Children of the great depression : social change in life experience, Chicago, University of Chicago Press.

Glaser B., Strauss A, [1971] 2011. Status passage, Transactions Publishers.

Grossin W., 1969. Le travail et le temps : horaires, durées, rythmes, Anthropos.

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Jahoda M., Lazarsfeld P., & Zeisel H., 1982. Les chômeurs de Marienthal. Éditions de Minuit.

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Schehr S., 1999. La vie quotidienne des jeunes chômeurs, Paris, PUF.

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Thompson E., 2004. Temps, discipline du travail et capitalisme industriel, La Fabrique.

Zerubavel E., 1976. “Timetables and Scheduling: On the social Organization of Time”, Sociological Inquiry, 46 (2), pp 87-94.

Places

  • 78047 - 47 Bd Vauban
    Guyancourt, France (78)

Date(s)

  • samedi, septembre 15, 2018

Keywords

  • chômage, calendriers, parcours, biographies, gouvernement, expérience de vie, temps sociaux

Contact(s)

  • François Théron
    courriel : francois [dot] theron [at] uvsq [dot] fr

Information source

  • François Théron
    courriel : francois [dot] theron [at] uvsq [dot] fr

To cite this announcement

« The Temporalities of Unemployment », Call for papers, Calenda, Published on jeudi, mai 31, 2018, https://calenda-formation.labocleo.org/442885

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