StartseiteLogiques de l’inventaire : classer des archives, des livres, des objets (Moyen Âge- XIXe siècle)

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Logiques de l’inventaire : classer des archives, des livres, des objets (Moyen Âge- XIXe siècle)

The logics of the inventory: classifying archives, books, objects (Middle Ages - 19th century)

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Veröffentlicht am jeudi, 20. septembre 2018

Zusammenfassung

Ce colloque s’intéressera de façon non restrictive aux pratiques et aux gestes de mises en ordre qui donnent lieu à un document, que celui-ci soit un inventaire, un répertoire, un catalogue, un index (indice), etc. Les inventaires sont établis et utilisés dans des contextes particuliers. Ils proposent une mise en forme, une structuration, un classement d’archives, de livres ou d’objets, qui ne sont pas toujours explicites, mais qui méritent d’être considérés comme des pratiques innovantes et créatives.

The conference will investigate all sorts of practices related to any document that can non-restrictivly be regarded as an inventory, catalog, index, etc. Inventories are indeed established and used in particular contexts. Each proposes its own particular classification and order, though not always explicitly, so that any ordering and structuring of archives, books or objects deserves to be considered as an innovative and creative action.

Inserat

University of Geneva, 3-4-5 octobre 2019

Argumentaire

Les historien-ne-s ont récemment produit des analyses fécondes et renouvelées sur les archives, les livres et les objets et leurs modes de conservation à travers le temps. Néanmoins, si l’on excepte le cas particulier des catalogues de bibliothèque, ce nouvel intérêt a rarement pris en compte l’inventaire comme un objet de recherche spécifique. Sans être vus, comme c’était le cas autrefois, comme un simple moyen pour retracer l’histoire des objets qui y sont répertoriés, les inventaires et leurs logiques restent encore largement à explorer au prisme des renouveaux de l’histoire des pratiques de l’écrit et de l’histoire des savoirs. Ce colloque s’intéressera ainsi de façon non restrictive aux pratiques et aux gestes de mises en ordre qui donnent lieu à un document, que celui-ci soit un inventaire, un répertoire, un catalogue, un index (indice), etc. Les inventaires sont établis et utilisés dans des contextes particuliers. Ils proposent une mise en forme, une structuration, un classement d’archives, de livres ou d’objets, qui ne sont pas toujours explicites, mais qui méritent d’être considérés comme des pratiques innovantes et créatives.

Inventorier révèle en effet des façons de voir ou de penser les institutions et parfois même le monde. De telles mises en ordre sont le fruit de logiques internes et de rationalités spécifiques aux acteurs, à la période et aux contextes dans lesquels elles apparaissent. Au fil des siècles, est-ce que l’organisation des données change, est-ce que de nouvelles façons d’inventorier apparaissent ? Quelles sont les circonstances qui décident de l’établissement et des changements apportés à l’inventaire ou de sa refonte complète ? Les nécessités de gérer le volume, la quantité ou la diversité des écrits ou objets à classer sont-elles les seuls moteurs d’innovation ou les circulations, les mutations des types de données ou des objets appellent-elles la création d’instruments particuliers ?

Le catalogue de bibliothèque, l’inventaire d’archives privées ou institutionnelles, les catalogues de musée ou de collections privées procèdent-ils de la même rationalité ou répondent-ils à des architectures mentales et à des objectifs différents ? Peut-on détecter des façons de répertorier qui seraient spécifiques à certaines données ou à certains objets ou encore à certaines époques et à certains contextes sociaux ? Quels sont les liens internes qui sont dressés entre les éléments qui en sont l’objet ? L’inventaire renvoie-t-il à des références qui lui sont extérieures : le lieu et les espaces de conservation des objets, des référents spatiaux relatifs aux archives, aux livres ou aux objets concernés, des éléments historiques concernant ces mêmes objets, des renvois à d’autres inventaires, des liens sociaux engageant les objets ? Quelles sont les logiques intellectuelles qui se laissent lire : listes, liens rhizomiques, arborescents, géographiques, etc. Quels types de rationalité sont visibles derrière ces « métadonnées » ?

Pourquoi certains inventaires ou types d’inventaires semblent immuables et perdurent au fil du temps alors que d’autres apparaissent ou disparaissent ? Si les démarches de classement témoignent d’un ordre, qu’il soit alphabétique, thématique, chronologique, spatial, elles ne se réduisent pas à cette seule fonction de miroir. En effet, le geste d’inventorier produit un ou des effets sur ses utilisateurs, lecteurs ou encore créateurs. Dans quelle mesure la constitution d’un outil qui ordonne intellectuellement le monde, peut-il produire un effet pratique sur celui-ci ? Le geste d’inventorier produit-il des conséquences sur la gestion, l’utilisation la représentation les objets, les archives, les livres eux-mêmes ?

Parallèlement à ce dont témoignent les inventaires, les organisatrices de ce colloque invitent les participant-e-s à une réflexion critique, à une lecture « en creux » des pratiques de mises en ordre. On pourra aussi s’interroger sur les données et les objets qui ne sont pas cataloguées alors qu’ils appartiennent à un même ensemble, à une même collection ou patrimoine.

Il conviendra également de s’interroger sur la question de l’analyse de la matérialité des inventaires qui dévoile des contraintes contextuelles, des usages spécifiques voire des modes de raisonnement particulier des acteurs qui les produits ou les utilisent. Comment évolue cette matérialité des inventaires au fil de leur usage, lorsqu’il s’agit de prendre en compte des mutations internes et des évolutions des objets ou écrits qui sont répertoriés ? Que révèlent la mise en page, mais aussi les formes des inventaires (notes, registres, fiches) concernant les objectifs de ceux qui les ont réalisés et les usages qui en furent réellement faits ? L’analyse de la matérialité permet-elle de rendre compte de changements ou de la circulation des objets considérés ? Quels étaient les effets d’une forme matérielle particulière des inventaires sur les modes de conservations des écrits, des livres ou des objets répertoriés et sur ceux qui utilisaient ces outils ?

Modalités de soumission

Les propositions de communication en anglais ou en français (environ ½ page, maximum une page) doivent être envoyées au plus tard le

20 décembre 2018 

à Françoise Briegel (Université de Genève) : francoise.briegel@unige.ch, et à Silvia Bertolin (Université de Genève) : silvia.bertolin@unige.ch

Fin février 2019 au plus tard, vous recevrez une réponse du comité scientifique concernant votre proposition. Les contributions des intervenant-e-s pourront faire l’objet d’une publication.

Les frais de trajet et d’hôtel seront, dans la mesure du possible, pris en charge par les institutions organisatrices du colloque.

Organization

  • Françoise Briegel (Université de Genève)
  • Maria Pia Donato (CNRS, Paris)
  • Valérie Theis (ENS, Paris)

Scientific board

  • Claire Angotti (Université de Reims, Champagne-Ardenne)
  • Aude Argouse (University of Chile Santiago)
  • Jean-François Bert (Université de Lausanne)
  • Françoise Briegel (Université de Genève)
  • Emmanuelle Chapron (Aix-Marseille Université)
  • Maria Pia Donato (CNRS, Paris)
  • Randolph C. Head (University of California Riverside)
  • Olivier Poncet (École nationale des Chartes, Paris)
  • Yann Potin (Archives nationales, Paris 13)
  • Simon Teuscher (Universität Zürich)
  • Valérie Theis (ENS, Paris)
  • Filippo de Vivo (Birkbeck, University of London)

University of Geneva - October 3-4-5 2019

Presentation

Historians have recently produced insightful and renewed scholarship about archives, books and objects and their modes of preservation over time. Apart from library catalogs, however, this new scholarly interest has rarely taken inventories into account as a specific research object. Inventories have in fact mostly been regarded as a simple tool for retracing the history of the objects listed in them. In the context of a new history of archives and record-making practices, and on the backdrop of the renewal of the history of writing and knowledge at large, this conference aims to deepen our understanding of the logics of the inventory. The conference will investigate all sorts of practices related to any document that can non-restrictivly be regarded as an inventory, catalog, index, etc. Inventories are indeed established and used in particular contexts. Each proposes its own particular classification and order, though not always explicitly, so that any ordering and structuring of archives, books or objects deserves to be considered as an innovative and creative action.

Making an inventory reveals ways of thinking about institutions and seeing the world. Any order results from internal logics and rationalities specific to the actors, the period and the contexts in which they appear. Does the organization of data change over the centuries, how and when do new ways of classifying archives, object etc appear? What are the circumstances that determine the establishment of an inventory, its modification or its complete overhaul? Why, in fact, is an inventory established? Does the sheer volume of writings or objects suffice to impulse the making of an inventory, or it it the diversity of objects and data that implies different ways of managing them?

Do library catalogs, the inventories of private or institutional archives, museum catalogs or private collections follow the same rationale or do they respond to different intellectual logics and objectives? Can we detect ways of listing that are specific to certain data or objects, at certain times and in certain social contexts? What kind of internal links are established between the elements listed in a register? Does the inventory refer to external entities, such as the places and spaces where objects are stored, the place of archives? Does the inventory make the history of the objects it lists, does it refer to other inventories, or to social configurations? What sort of intellectual logic organises them - lists, rhizomic, arborescent, geographical, or? What rationality is at work behind these "metadata"?

Why do some inventories or types of inventories seem immutable and remain in use over a long period of time while others appear and disappear? Though classification is made according to an order that might be alphabetical, thematic, chronological or spatial, it is never a mere mirror. Indeed, the act of inventoryingproduces effects on those who devise, use, read the inventory. To what extent can the intellectual classification of the world produce a practical effect on it? Does the inventory have consequences on the management, use, representation of objects, archives, and books? 

The organizers welcome proposals adressing any issue mentioned above and any other critical reassesment of inventories and inventorying. What about non-inventoried objects, for instance? Why is something left behind while other elements of the same collection are invetoried?

Equally welcomed are proposals that adress the materiality of inventories – what does it reveal about their social environment, their uses, the habits of those who produced them? How does the material layout evolve with use, when it comes to taking into account changes in the collections and objects or writings that are listed therein? What does the layout and materiality reveal of the original objectives of those who made the inventories and how they actually used them? Does material analysis make it possible to account for actual changes in the objects and how these circulated? What are the effects of a specific material form of the inventory (notes, registers, cards) on the modes of preservation of writings, books or other listed objects?

Submission Guidelines

Please send proposals in English or French (half to maximum 1 page)

before December 20, 2018 

to Françoise Briegel (University of Geneva): francoise.briegel@unige.ch et and Silvia Bertolin (University of Geneva): silvia.bertolin@unige.ch

By the end of February 2019, accepted proposals will be notified.

After the conference, a publication may follow.

As far as possible, travel and accomodation costs will be covered by the host institutions.

Organization

Françoise Briegel (Université de Genève); Maria Pia Donato (CNRS, Paris); Valérie Theis (ENS, Paris)

Scientific board

  • Claire Angotti (Université de Reims, Champagne-Ardenne)
  • Aude Argouse (University of Chile Santiago)
  • Jean-François Bert (Université de Lausanne)
  • Françoise Briegel (Université de Genève)
  • Emmanuelle Chapron (Aix-Marseille Université)
  • Maria Pia Donato (CNRS, Paris)
  • Randolph C. Head (University of California Riverside)
  • Olivier Poncet (École nationale des Chartes, Paris)
  • Yann Potin (Archives nationales, Paris 13)
  • Simon Teuscher (Universität Zürich)
  • Valérie Theis (ENS, Paris)
  • Filippo de Vivo (Birkbeck, University of London)

Orte

  • Université de Genève, Uni Mail - Bd Carl Vogt - 1211 Genève 4
    Genf, Schweiz (1206)

Daten

  • jeudi, 20. décembre 2018

Schlüsselwörter

  • Inventaires, archives, matérialité

Kontakt

  • Françoise Briegel
    courriel : francoise [dot] briegel [at] unige [dot] ch

Informationsquelle

  • Françoise Briegel
    courriel : francoise [dot] briegel [at] unige [dot] ch

Zitierhinweise

« Logiques de l’inventaire : classer des archives, des livres, des objets (Moyen Âge- XIXe siècle) », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am jeudi, 20. septembre 2018, https://calenda-formation.labocleo.org/477319

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