Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales
Réalités et imaginaires maritimes dans l'océan Indien
Maritime realities and imaginations in the Indian Ocean
Carnets de Recherches de l'océan Indien et Revue numérique de l'Observatoire des Sociétés de l'Océan Indien
Publié le lundi 24 septembre 2018
Résumé
Ce numéro des Carnets traitera de l’interface maritime que constitue l’océan indien en s’intéressant aux réalités et aux imaginaires. Il s’agira de regrouper des réflexions éclairant d’un jour nouveau la dimension maritime de l’océan Indien. Existe-t-il une communauté des peuples riverains de l’océan Indien, ces derniers partagent-ils des valeurs, un passé, des intérêts qui les distinguent des autres sociétés de leurs continents respectifs ? Peut-on trouver des réalités et un imaginaire commun aux peuples liés à cette étendue marine, ou au contraire, du fait de l’immensité, les particularismes l’emportent-ils engendrant une fragmentation entre les peuples ? Autant de questions qu’il conviendra de soulever dans ce numéro.
The main thrust of this third issue of Les Carnets is the oceanic interface of the Indian Ocean, as both a real and an imagined space. While academic inquiry haslargely focused on its resources and marine reserves, this third issue of Les Carnets endeavours to widen the existing perimeter and bring together texts that shed new light on the maritime dimension of the Indian Ocean. We welcome proposals in the areas ofgeography, law, history, literature, linguistics, and economics. Can we say that there is a distinct community of Indian Ocean inhabitants sharing values and interests as well as a common past that distinguish them from the other societies in their respective continents? Are there realities and a common imaginary for the peoples of this marine expanse? Or on the contrary, given the immensity of the Indian Ocean, would it seem that specificities and peculiarities dominate and fragment, overshadowing such a hypothesis ?
Annonce
Le comité éditorial des Carnets de Recherches de l'océan Indien, la revue numérique de l'Observatoire des Sociétés de l'Océan Indien (OSOI, Université de La Réunion), lance un appel à communication pour le troisième numéro intitulé : "Réalités et imaginaires maritimes dans l'océan Indien / Maritime realities and imaginations in the Indian Ocean".
Argumentaire
Notre revue numérique est fille de l’océan. Ancrée à l’Université de La Réunion, elle se propose de tirer parti de la position singulière de l’insularité en ouvrant une lecture tous azimuts de la mer.
L’immense espace maritime, tantôt invitation au voyage, tantôt repoussoir, tantôt nourricier, tantôt symbole de conquête, alimente l’imaginaire.
Dans l’immensité de l’océan Indien, bordée par plus d’une vingtaine d’États, riche d’une multitude d’îles, la mer met en contact des cultures et des peuples très différents.
On s’interrogera sur les relations tissées entre les sociétés riveraines établies sur le pourtour de cet espace partagé ou à l’intérieur de celui-ci pour les îles.
La diversité des possibilités et des usages fait de cette mer un espace d’attraits, de convoitises, voire de tensions. Du canal du Mozambique au liseré côtier occidental australien, des façades indiennes aux littoraux des petits espaces insulaires du sud-ouest de l’océan Indien, comment ces usages se déclinent-ils ? Quelles sont les potentialités de cette étendue maritime ?
Ce numéro des Carnets traitera de l’interface maritime que constitue l’océan indien en s’intéressant aux réalités et aux imaginaires. Il s’agira de regrouper des réflexions éclairant d’un jour nouveau la dimension maritime de l’océan Indien.
Il accueillera les propositions portant sur les axes déclinés ci-après afin de dépasser les problématiques traditionnelles axées sur les seules ressources et richesses marines.Les contributions peuvent couvrir les champs de la géographie, du droit, de l’histoire, de la littérature, de la linguistique et de l’économie.
En géographie, la mer est le vecteur de la circulation maritime. Les villes portuaires, et leur nébuleuse d’activités inhérentes à la mer sont les emblèmes de cette ouverture vers le grand large. Le tourisme littoral, avec la prégnance du balnéaire, est révélateur de cette ruée vers « l’or blanc », symbolisée par les trois « S » (sea, sun and sand). Le tourisme de croisière est une autre facette de cet attrait pour la mer, plus récent celui-là. Les activités halieutiques ne témoignent pas uniquement du rôle nourricier de la mer, mais soulèvent aussi la question de l’exploitation et de la gestion des ressources.
Le questionnement est très ouvert. Comment les activités maritimes se répartissent-elles et se déclinent-elles dans l’espace régional ? Quels en sont les enjeux à différentes échelles ? Comment les sociétés littorales s’approprient-elles leur territoire ? Quelles politiques de gestion sont appliquées et quid de leur efficacité ? Comment lire et interpréter les conflits autour des frontières maritimes et que traduisent-ils des rivalités de pouvoir ?
Mais les enjeux liés aux zones économiques exclusives, riches en ressources halieutiques et minières, font de cet espace un nœud des conflits stratégiques. Le colloque « Mozambique et canal du Mozambique, un espace à l'heure des opportunités et défis » l’a bien montré. Les zones de contacts opposent des populations aux intérêts divers et parfois contradictoires. Les territoires aux riches potentialités économiques et/ou les espaces stratégiques suscitent toutes les convoitises. Compétition, rivalité ou coopération et entente sont les voies possibles tour à tour suivies.
La dimension juridique prend alors toute son importance pour préciser les limites et pour les formaliser dans des cadres juridiques parfois inédits. Les juristes ont un rôle essentiel à jouer pour assister les représentants des États dans des négociations difficiles et pour aider à penser l’océan de demain. Définissant les droits et les devoirs des États dans les espaces maritimes, le droit de la mer, dans ses composantes de droit international ou de droit national, s'efforce de s'adapter aux nouveaux enjeux maritimes, de plus en plus écologiques, et de résoudre les différents conflits, notamment de délimitation de frontières, d'accès ou de droits de pêche. Cet appel à contributions invite à étudier les problématiques juridiques en lien avec le milieu marin dans la zone océan Indien, telles la piraterie, la biopiraterie, l'extension du plateau continental, l'exploration et l'exploitation des fonds océaniques, les délimitations maritimes…
Michaël Pearson dans son ouvrage devenu une référence sur l’histoire de l’océan Indien, insiste sur la perception double des étendues marines, les eaux étant à la fois un « formidable obstacle » dressé entre les sociétés et « un puissant stimulant sur le plan technologique » pour ceux qui souhaitent en tirer partie. L’historien peut encore s’interroger sur l’océan Indien et son rôle dans l’aventure des populations qui le bordent, sur les réalités anciennes, économiques et pratiques. Mais il peut aussi s’ouvrir à l’imaginaire des populations : ainsi, en Polynésie, une étude a été conduite sur les mythes et légendes liés aux récifs coralliens. De telles études seraient souhaitables pour l’océan Indien. Un champ s’offre à l’historien sur les représentations anciennes associées à cet océan. Compte tenu de la diversité des sociétés qui bordent ce dernier, il y a là un terreau fertile pour les chercheurs.
En 1992, les littéraires soulevaient la question de l’insularité, de sa thématique et de ses représentations, lors d’un colloque organisé à la Faculté des Lettres de l’université de La Réunion. Après avoir été longtemps négligé au profit de l’analyse des terres, des utopies insulaires ou des problématiques nationales et coloniales qui y sont liées, l’océan est devenu l’objet d’études tant écocritiques qu’« hydropoétiques » ou « thalassologiques » (M. Vink). On peut en prendre ainsi pour exemples les travaux que M. Samuelson a accomplis sur les littératures de l’Afrique du sud et de la côte est-africaine. L’étude des plages comme espaces liminaires, sites de croisement des imaginaires utopiques et contre-utopiques autant que de conflits économiques et écologiques (N. Poddar), l’étude des bateaux (N. Poddar, V. Bragard) ou des refondations de nouvelles cartographies et routes (E. De Loughrey…), maintenant bien documentées, ne constituent qu’une part dans ces démarches de recherche voire dans ce qui se donne pour de nouvelles « méthodes » (I. Hofmeyr).
Bien qu’en partie initiées par la pensée de E. Glissant, ces dernières sont encore peu utilisées dans le domaine de la recherche de langue française alors qu’elles apportent pourtant beaucoup aux réflexions sur la créolisation, sur les écritures diasporiques et migrantes, sur l’écriture des paysages, les problématiques coloniales, postcoloniales et décoloniales (Y. Nadarajah et A. Grydehøj), sur les connexions tant des histoires que des spatialités, des imaginaires et des intertextes.
Il pourrait être ainsi intéressant de les faire travailler sur des corpus littéraires aussi bien en français que dans les autres langues de la zone du sud-ouest de l’océan Indien pour voir en quoi elles peuvent être opératoires.
On pourra ainsi non seulement se référer aux travaux d’E. De Loughrey, I. Hofmeyr, M. Samuelson, N. Poddar, V. Bragard mais aussi se reporter aux propositions méthodologiques et théoriques de M. Cohen sur le « terraqueous globe ».
A ce titre, l’océan Indien offre un univers inépuisable aux auteurs et aux plasticiens dont les pratiques et productions pourront être étudiées dans le cadre des articles de ce troisième numéro des Carnets de Recherches de l’océan Indien.
Le travail sur la langue, sur les manières de parler de l’océan au sein de sociétés différentes est une autre piste permettant d’étudier le rapport à la mer de chaque population bordière. Les représentations linguistiques de l’espace maritime et leur évolution peuvent être examinées aussi bien d’un point de vue diachroniqueque synchronique.
Ainsi, la spécificité des langues véhiculaires et les processus de créolisation ou de pidginisation dans cet espace maritime peuvent être analysés pour mieux cerner l’évolution et la répercussion des représentations et imaginaires linguistiques. En outre, la question des emprunts lexicaux et concepts socioculturels constitue un axe d’analyse qui permettrait de mettre en lumière les influences linguistiques entre les langues locales de l’océan Indien, mais aussi entre celles-ci et les langues venues d’ailleurs par le biais des explorations, du commerce maritime, de la colonisation, des migrations, entre autres.
Sur le plan économique enfin, la mer est susceptible de devenir un facteur important de développement et d’emploi dans certains pays et îles de la zone Océan Indien. L’ « économie bleue », qui consiste à faire du littoral et de la mer des moteurs de croissance, est d’ailleurs un axe de développement stratégique mis en avant par l’Union européenne. Plus précisément, l’économie bleue désigne, dans sa définition la plus large, toutes les activités économiques liées aux océans, à la mer et aux littoraux (pêche, tourisme, extraction de matières premières, exploitation de l’énergie marine etc.). Force est de constater que bien souvent et dans de nombreux pays ou espaces insulaires, il existe des potentiels de « croissance bleue » sous-exploités, voire totalement inexploités. L’un des enjeux de ces deux prochaines décennies consistera donc, pour certains de ces pays, à placer la mer au centre de leur stratégie de développement.
Dans toutes ces approches, il sera loisible aussi de chercher le pouvoir unifiant de l’espace maritime. Existe-t-il une communauté des peuples riverains de l’océan Indien, ces derniers partagent-ils des valeurs, un passé, des intérêts qui les distinguent des autres sociétés de leurs continents respectifs ? Peut-on trouver des réalités et un imaginaire commun aux peuples liés à cette étendue marine, ou au contraire, du fait de l’immensité, les particularismes l’emportent-ils engendrant une fragmentation entre les peuples ? Autant de questions qu’il conviendra de soulever dans ce numéro.
Conditions de soumission
Vos propositions d’une page sont à envoyer,
avant le 15 octobre,
à cette adresse : carnets-oi@univ-reunion.fr
Carnets de Recherches de l'océan Indien est une revue biannuelle créée en 2017 à l’initiative de l’OSOI (Observatoire des Sociétés de l’Océan Indien), structure fédérative de recherche - ayant reçu le label FED4127 - de l’Université de La Réunion.
Revue scientifique, Carnets de Recherches de l'océan Indien, publie des travaux issus des recherches d’auteurs de disciplines différentes mais complémentaires (histoire, littérature, linguistique, géographie, juridique, économie) qui traitent de l’océan Indien.
Cette revue interdisciplinaire se propose ainsi de porter un regard croisé sur les sociétés de l’océan Indien. Elle a vocation à accueillir des articles produits par les chercheurs et doctorants des laboratoires de recherche de l’Université de La Réunion, ainsi que d’auteurs extérieurs.
La revue ne publie que des textes inédits, qui ne sont pas en cours d'évaluation par une autre revue. Tout article soumis ne correspondant pas aux exigences critiques et linguistiques ainsi qu'au protocole de présentation de la revue sera renvoyé à son auteur(e) pour modifications avant d’être évalué. Le contenu des textes publiés et l’exactitude de leurs références bibliographiques sont la responsabilité exclusive des auteur(e)s. La rédaction se réserve le droit de procéder aux corrections mineures d’orthographe, de mise en forme et de style qui s’avèrent nécessaires sans en référer aux auteur(e)s.
Conditions d'évaluation
Le Comité de lecture se compose de chercheurs en droit, économie, littérature, linguistique, histoire et géographie. Chaque numéro est constitué d’un comité de lecture ad hoc.
Argument
Les Carnets de Recherches de l’océan Indien is the daughter of the ocean. Our E-journal, based at the University of La Réunion willtake advantage of the singular geographical location of our institution by engaging with an all-round reading and understanding of the sea. The immense maritime space, which the Indian Ocean represents is, sometimes an invitation to travel, sometimes a source of repulsion, sometimes a symbol of conquest, or a source of inspiration for the imagination. It is within its vast fold that there nestles an array of cultures and peoples bordered by more than twenty states, with a generous sprinkling of islands. What are the relationships between these riparian societies, either as continents or islands, which have settled and shared this space? The diversity of possibilities and uses offered by the Indian Ocean has made it a vast reservoir of attractions, arousing both interest and tension. From the Mozambique Channel to the Western Australian Coastal Edge, from the Indian facades to the islands of the South-West Indian Ocean, what potentialities are offered by this maritime expanse of water? And how have they been exploited and deployed? The main thrust of this third issue of Les Carnets is the oceanic interface of the Indian Ocean, as both a real and an imagined space. While academic inquiry haslargely focused on its resources and marine reserves, this third issue of Les Carnets endeavours to widen the existing perimeter and bring together texts that shed new light on the maritime dimension of the Indian Ocean. We welcome proposals in the areas ofgeography, law, history, literature, linguistics, and economics.
In the area of Geography, the sea is the vehicle of maritime traffic. The port cities, and their concentration of maritime-related activities are emblematic of this reaching out to the great ocean. Coastal tourism, hinged on seaside resorts, with its offer of the three "S" (sea, sun and sand), has resulted in a rush for "white gold". Cruise tourism is yet another dimension of this, albeit more recent, fascination for the sea. The nurturing role of the sea is best observed in the fisheries industry, raising further questions of the exploitation and the management of resources. The questioning is open-ended: how are marine activities distributed and expressed in the regional area? What are the stakes at different levels? What strategies are adopted by coastal societies to lay a claim on their own territories? What management policies are applied and to what degree of efficiency? How to read and interpret the conflicts around the maritime borders? How do they translate power struggles? One may also broaden the investigations to consider the risks and rewards behind exclusive economic zones. Replete with fish and mineral resources, such zones have transformed this space into a theatre of strategic conflicts, as shown by the findings of the conference "Mozambique and the Mozambique Channel, a Space at a Time of Opportunity and Challenges”. Populations with diverse and sometimes contradictory interests converge at areas of contact, while territories with a rich economic potential and / or strategic spaces are coveted. Competition and rivalry, or else cooperation and agreement are the possible paths to be followed in turn.
This is when the legal dimension becomes imperative, so as to define limits and formalize them in sometimes innovative legal frameworks. Lawmakers andlawyers have a crucial role to play in assisting representatives of the State to wind their way through challenging negotiations and engage with the ocean of tomorrow. By defining the prerogatives and duties of States with regard to maritime spaces, the law of the sea, through its international or national components, has to face new maritime challenges posed increasingly by ecological problems. It seeks to resolve the innumerable disputes and divergences, in particular, in the area of border delimitation and access, or fishing rights. This call for papers is an invitation to examine legal issues connected to the Indian Ocean marine environment, such as piracy, biopiracy, the expansion of the continental shelf, the exploration and exploitation of ocean floors or maritime delimitations…
Michaël Pearson in his illuminating study, which today is a work of reference on the history of the Indian Ocean, insists on the dual perception of water expanses, which are both a "formidable obstacle" separating societies as well as "a powerful technological stimulant” for those wishing to take advantage of it. Historians can thus approach the Indian Ocean and its role in the multitude of adventures experienced by the people who live around it, and engage with its ancient, economic and practical realities. But they can also probe the imaginary of its inhabitants, for example in the area of ancient representations of the Indian Ocean. Studies akin to theone conducted in Polynesia on the myths and legends related to coral reefs would undoubtedly fill a gap in Indian Ocean scholarship. Given the diversity of societies that inhabit this space, yet other avenues await the researcher in History.
In the literary field, a conference organized by the Arts Faculty of the University of Reunion in 1992 had already concerned itself withthemes and representations connected to islands and insularity. If landmasses and related island utopias, as well as national and colonial problems have, since of yore, held centre stage in the area of research, the ocean has also now become the focus of either ecocritical, "hydropoetic" or "thalassological" (M. Vink) investigation. Examples are those by M. Samuelson on the literature of South Africa and the East African coast. An important part of these research approaches and new "methods" (I. Hofmeyr) is the study of beaches as liminal spaces, or areas of crossing of utopian and counter-utopian imaginaries, or economic and ecological conflicts (N. Poddar). To this one may add the study of boats (N. Poddar, V. Bragard) or the foundation of new cartographies and routes (E. De Loughrey ...), which is a well documented field.
Albeit partly initiated by the works of E. Glissant, the latter remain barely used in French research, whereas they enrich reflections on creolization, on diasporic and migrant writing, on landscape writing, on colonial, postcolonial and decolonial issues (Y. Nadarajah and A. Grydehøj), on the connections of stories, spatialities, imaginaries and intertexts.
It might be worthwhile to make these converge around a literary corpus in French and in other languages of the South West Indian Ocean region with a view to observing how they can be operational. Reference may therefore be made not only to the works of E. From Loughrey, I. Hofmeyr, M. Samuelson, N. Poddar, V. Bragard, but also to M. Cohen's methodological and theoretical proposals on the terraqueous globe. In this regard, the Indian Ocean offers an inexhaustible universe to authors and to visual artists whose practice and production can be studied in the context of the articles of this third issue.
The work on language and the verbal engagement with the maritime environment, - or the way one talks about the ocean in different societies is another perspective in the study of the relationship between the sea and coastal populations. Linguistic representations of the maritime space and their evolution can be measured from both diachronic and synchronic points of view.
Thus, the specificity of vehicular languages and the processes of creolization or pidginization in this maritime area can be analysed to gain a better understanding of the evolution,not to mention the societal repercussions of linguistic representations and imaginaries. In addition, lexical borrowings and socio-cultural concepts are instruments with a potential toreveal the way local languages haveinfluenced one another, but also how the latter have interacted with the languages that were introduced during colonization, or through the trajectories traced bymigration or maritime exploration and trade, among other factors.
The sea is likely to become a major source of economic development and employment in a number of countries and islands of the Indian Ocean zone. The "blue economy", whose objective is to make of the coastline and the sea veritable locomotives in the processes of growth, is anotherEuropean Union strategic axis to buttress development. More specifically, the blue economy, in its broadest definition, refers to all economic activities related to the oceans, the seas and the coasts (fishing, tourism, extraction of raw materials, exploitation of marine energy, etc.). In fact, one of the challenges of the next two decades will be for some of these countries to foreground the sea in their development strategies and exploit their underutilized, or even totally unexploited "blue growth" potential.
Whatever the approach, there is a need to ferret out the unifying power of maritime space. Can we say that there is a distinct community of Indian Ocean inhabitants sharing values and interests as well as a common past that distinguish them from the other societies in their respective continents? Are there realities and a common imaginary for the peoples of this marine expanse? Or on the contrary, given the immensity of the Indian Ocean, would it seem that specificities and peculiarities dominate and fragment, overshadowing such a hypothesis ?
Submission guidelines
These are some of the questions andunchartered waters waiting to be mapped out in the forthcoming issue of the E-journal Les Carnets de Recherches de l’océan Indien.
Proposals of a page are to be sent
before the 15th of October 2018.
carnets-oi@univ-reunion.fr
Evaluation proccess
An ad hoc editorial board, composed by researchers in Law, Economy, Litterature, Linguistics, History, Geography will evaluate the proposals.
Catégories
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Lieux
- BTCR - UFR Lettres et Sciences Humaines 15 Avenue René Cassin
Saint-Denis, La Réunion (97400)
Dates
- lundi 15 octobre 2018
Mots-clés
- océan Indien, mer, représentations, interface maritime, créolisation
Contacts
- Serge Bouchet
courriel : bouchets [at] wanadoo [dot] fr
URLS de référence
Source de l'information
- Serge Bouchet
courriel : bouchets [at] wanadoo [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Réalités et imaginaires maritimes dans l'océan Indien », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 24 septembre 2018, https://calenda-formation.labocleo.org/478052