Argumentaire

Le terme de fake news, forgé au XXI^e siècle, résonne aujourd’hui avec une grande actualité : les “fausses informations” (parfois appelées ‘infox’) ont en effet le pouvoir d’altérer la réalité et de diffuser à grande échelle des nouvelles privées de fondement.

Le concept de “post-vérité”, élaboré en 2016 et entré dans l’Oxford English Dictionary, définit de manière exemplaire la manière dont une information est perçue et acceptée comme véridique par le public, sur la base d’une réaction émotionnelle et sans analyse critique, car elle alimente des opinions déjà ancrées.

Le concept de fake news, dont on tend souvent à abuser, fausse les notions de vérité comme de faux : il pose question aux usagers et aux acteurs de l’information, notamment aux chercheurs, qui sont obligés durant leur enquête scientifique d’évaluer avec davantage de finesse les sources documentaires dont ils disposent.

Les historiens de l’art et de l’architecture ont aussi eu à faire avec les “fausses informations” au cours de l’histoire, dès lors que les objets artistiques et patrimoniaux ont été utilisés comme instrument de communication et comme véhicule de diffusion d’une réalité qu’ils contribuaient eux-mêmes à construire.

Le tableau d’Ingres, François I^er reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci, en offre un exemple célèbre : le peintre représente le roi au chevet du génie toscan. En réalité, Léonard meurt loin de la cour, mais il s’agit désormais d’une iconographie cristallisée, fondée sur une fausse mention rapportée par Vasari dans les Vies désormais entrée dans la légende de l’artiste.

De l’Antiquité à l’époque contemporaine, la journée d’études doctorales de 2019 entend analyser comment les données historiques se trouvent transformées dans l’ensemble du processus artistique - depuis la formulation de la commande et le travail de l’artiste, jusqu’à sa réception sur le temps long par le public - et étudier les méthodes mises en œuvre par les historiens de l’art et de l’architecture pour démêler les niveaux de construction, d’inflexion, voire de contrefaçon, de la vérité historique dans/par l’œuvre.

Axes thématiques

Les propositions de communication pourront ainsi inclure, sans s’y restreindre, les perspectives suivantes :

• Degré de conscience de la fausseté de l’information par les acteurs impliqués ;
• Formes et degrés d'intentionnalité ;
• Historicité du concept de “faux” ;
• Responsabilité de la falsification : part du commanditaire ou/et de l’artiste ; motivations et fonctions ;
• Exemple particulier de la représentation de l’histoire, entre propagande et réélaboration ;
• Terminologie du “faux” et de la “falsification” ;
• Méthodologie mise en œuvre pour l’analyse des fake news.

L’appel à communications s’adresse aux doctorants en histoire de l’art et de l’architecture des institutions italiennes et étrangères. Les candidats sont invités à proposer des interventions de 15-20 minutes et à mettre en avant les questions de méthode, à travers des cas d’étude ou des observations théoriques. Les échanges durant la journée se tiendront en italien, français et anglais, et les communications sont acceptées dans ces trois langues.

Modalités de soumission

Les propositions doivent prendre la forme d’un abstract de 700 signes maximum et doivent être accompagnées d’un bref CV (700 signes) et envoyées à l’adresse : rahn.giornatadottorale@gmail.com

Date limite de proposition : 27 mars 2019

Précédentes éditions

• ‘Digital Humanities’ per la pratica accademica e curatoriale (23-24 mai 2018) ;
• ‘In situ / Ex situ’. L’arte di esporre l’arte: relazioni nel contesto spaziale tra arte e architettura (27-28 avril 2017) ;
• ‘Now or (n)ever’. I tempi dell’opera: temi, teorie e metodi nella storia dell’arte (28-29 avril 2016) ;
• Tra assenza e presenza: opere perdute e frammentarie (19-20 mars 2015) ;
• Sopravvalutata, sacrosanta, scandalosa ? La figura dell’artista nella storia dell’arte oggi (3-4 avril 2014) ;
• La storia dell’arte tra scienza e dilettantismo. Metodi e percorsi (24 avril 2012).

Conseil scientifique

• Camilla Ceccotti (Sapienza – Università di Roma et Sorbonne Université/RAHN)
• Pauline Lafille (EPHE/Académie de France à Rome – Villa Médicis)
• Ginevra Odone (Université de Lorraine et Sapienza – Università di Roma/RAHN)
• Francesca Parrilla (University of Notre Dame Rome Global Gateway/RAHN)
• Patrizia Celli (Académie de France à Rome – Villa Médicis)
• Ariane Varela Braga (Zürich Universität/RAHN).

Organisateurs

• Pauline Lafille
• Ginevra Odone
• Camilla Ceccotti

Argument

The expression ‘fake news’, created in the 21^st century, is both of great relevance and resonance: fake news have the power to alter reality and spread information on a large scale.

The post-truth definition, coined in 2016 and admitted in the Oxford English Dictionary, offers a fitting description of how, by exploiting common discontent, a piece of news is perceived and accepted as true by the public, based exclusively on emotions and without a sound critical analysis.

The concept of fake news distorts the notions of truth and falsehood: it undermines users, including scholars, who are forced to investigate and sift with greater scientific acumen existing primary sources.

Over time historians of art and architecture have learnt to deal with ‘fake news' as historical and artistic assets have often been manipulated to communicate an altered truth.

Ingres’ painting François Ier reçoit les derniers soupirs de Leonardo de Vinci is a clear example of this practice. The painter depicts the King at Leonardo’s bedside - a well-crafted lie given that the painter died far from the royal court. This false historicized iconography, based on the inexact information reported by Vasari in his Lives, has now had the effect of spreading this common belief.

Ranging from antiquity to the contemporary age, the 2019 Doctoral Study Day intends to analyse the re-elaboration of historical data in the artistic process. This conference will cover the patron’s requests to the artist's work up to the reception by the public - as well as the methodology used by art and architecture historians to study such constructed and sometimes counterfeited truths.

Conference Topics

We are accepting papers that engage with these topics, possible themes include but are not limited to:

• consciousness or non-awareness of fake news by users;
• manipulation and intentionality of the represented subject;
• concept of "false" from the past to the contemporary;
• self-certification and purposes;
• historical representation, between propaganda and preparation;
• terminology relating to counterfeiting;
• scientific investigation methodology.

Submission guidelines

We invite candidates to submit 15/20-minute papers that, by means of case studies or theoretical observations, point to the centre of this methodological practice. We accept proposals in English, Italian and French, papers may be delivered in the above-mentioned languages.

Proposals must be submitted in abstract form (up to 700 characters max.) together with a short CV (700 characters max.) to the following email: rahn.giornatadottorale@gmail.com

Deadline: 27^th of March 2019

Previous Editions

• ‘Digital Humanities’ per la pratica accademica e curatoriale (23^rd-24^th may 2018);
• ‘In situ / Ex situ’. L’arte di esporre l’arte: relazioni nel contesto spaziale tra arte e architettura (27^th-28^th april 2017);
• ‘Now or (n)ever’. I tempi dell’opera: temi, teorie e metodi nella storia dell’arte (28^th-29^th april 2016);
• Tra assenza e presenza: opere perdute e frammentarie (19^th-20^th march 2015);
• Sopravvalutata, sacrosanta, scandalosa? La figura dell’artista nella storia dell’arte oggi (3^rd-4^th april 2014);
• La storia dell’arte tra scienza e dilettantismo. Metodi e percorsi (24^th april 2012).

Scientific Committee

• Camilla Ceccotti (Sapienza – Università di Roma and Sorbonne Université/RAHN)
• Pauline Lafille (EPHE/Académie de France à Rome – Villa Médicis)
• Ginevra Odone (Université de Lorraine and Sapienza – Università di Roma/RAHN)
• Francesca Parrilla (University of Notre Dame Rome Global Gateway/RAHN)
• Patrizia Celli (Académie de France à Rome – Villa Médicis)
• Ariane Varela Braga (Zürich Universität/RAHN).

Organisation Committe

• Pauline Lafille
• Ginevra Odone
• Camilla Ceccotti.