Página inicialL'accompagnement par les pairs : enjeux contemporains

Calenda - O calendário de letras e de ciências sociais e humanas

L'accompagnement par les pairs : enjeux contemporains

Peer support: contemporary issues

Santé, handicap, santé mentale

Health, disability, mental health

*  *  *

Publicado lundi, 01 de avril de 2019

Resumo

Qu'ils soient pair-aidants, pairémulateurs, travailleurs pairs, médiateurs santé pair, ce colloque entend interroger les enjeux sous-tendant ces multiples formes de la participation des pairs dans les secteurs de la santé, du social, du médico-social, ou encore en autogestion au-delà. Ce colloque a pour objectif de les discerner, les définir, les qualifier, et de clarifier leurs conséquences pratiques. Il s'intéresse également à des études de cas situés à l'international.

This conference examines the challenges of these multiple practical forms of peer participation in the health, social, medico-social sectors or in the self-management associations beyond their borders. It aims to discern, define and qualify these challenges, to clarify their practical consequences. These conference also focuses on international cases studies.

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Organisé par l’UMR ESO (6590), le laboratoire VIPS2, l’université Rennes 2 et la Maison des Sciences de l’Homme de Bretagne

Rennes, 14 au 15 novembre 2019

Argumentaire et objectifs du colloque

Depuis les années 1990, le champ français de l’action publique est marqué par la diffusion de ce que L. Blondiaux a appelé « un impératif participatif » (Blondiaux, 2008). Dans de nombreux secteurs de politiques publiques sont apparus des « dispositifs institutionnels, officiellement mis en œuvre par les autorités publiques, à toutes échelles, dans le but d’associer tout ou partie d’un public à un échange de la meilleure qualité possible, afin d’en faire des parties-prenantes du processus décisionnel dans un secteur déterminé d’action publique » (Gourgues, 2013 : p. 13). Ces dispositifs, s’ils ont tous pour objectif d’atténuer la « double coupure délégative » qui sépare, d’une part, les représentants et représentés, et, d’autre part, les experts et les profanes (Callon, Lascoumes, Barthe, 2001), varient profondément dans leurs modalités (Fung, 2006), qu’il s’agisse de la façon de définir ou de sélectionner le public appelé à participer (désignation de représentants, tirage au sort, auto-sélection, etc.), de la manière dont les débats et le processus de production d’un avis collectif sont organisés (délibération ou négociation ?), et enfin, comme a pu le souligner S. Arnstein (1969), de l’impact plus ou moins fort de la participation sur la décision finale (simple consultation ou réelle délégation de pouvoir au citoyen ?). Divers dans leurs modalités, ces dispositifs participatifs le sont aussi quant à leurs objectifs : la mise en œuvre de la participation peut constituer une réponse à des enjeux managériaux (améliorer l’efficacité et l’efficience du service public en favorisant l’écoute de l’usager-consommateur) mais aussi politiques (réenchanter un système représentatif abondamment critiqué) ou encore sociaux (renforcer le lien social).

Les politiques publiques des secteurs du sanitaire, du social et du médico-social ne font pas exception à la règle et se sont largement saisies de cette option participative depuis les années 2000. La loi du 2 janvier 2002 de rénovation de l’action sociale et médico-sociale a institué la participation des personnes à leur projet personnalisé, également au niveau des établissements et services avec la création des Conseils à la Vie Sociale ou de l’enquête de satisfaction. La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé a établi un cadre réglementaire facilitant le développement du bénévolat au sein des établissements de santé, a impulsé la participation d’associations agréées de personnes malades et d'usagers du système de santé à différentes instances compétentes en matière de santé, a renforcé le rôle des représentants d’usagers dans les conseils d'administration des établissements publics de santé.

Depuis les années 2010, cette orientation participative a pris un nouveau tournant avec l’introduction des pairs dans un ensemble de politiques publiques. Le pair désigne un type d’acteur nouvellement reconnu et légitimé par la puissance publique au nom de ses savoirs expérientiels : expérience de la vie à la rue, expérience de la maladie chronique, expérience des addictions, expérience des situations de handicap, etc. Certains sont mobilisés pour des activités de représentation d’usagers, d’autres pour contribuer à des enseignements ou à la formation professionnelle, d’autres encore pour accompagner ou soutenir leurs pairs. Ce sont à ces derniers que ce colloque s’intéresse.

Concrètement, ces pairs accompagnant ou soutenant leurs pairs sont désignés selon une kyrielle d’intitulés. Parmi les plus connus : pair-aidant, pairémulateur, travailleur pair, médiateur santé pair. Ces pairs-accompagnant sont ainsi recrutés au sein des équipes pluri-professionnelles de la politique publique Un Chez Soi d’Abord s’adressant aux personnes sans-abris. D’autres sont sollicités pour participer à la Réponse Accompagnée Pour Tous concernant les personnes en situation de handicap, vivant avec une maladie chronique ou un trouble de la santé mentale et leur famille. D’autres encore sont attendus pour rompre la solitude et co-construire des relations solidaires et réciproques au sein des Groupes d’Entraide Mutuelle. Certains sont inscrits dans des dispositifs de santé voire de santé publique pour participer à des programmes d’éducation thérapeutique ou de prévention de la santé, etc.

Suite à cet intérêt manifeste des politiques publiques contemporaines pour les pairs, les pratiques de l’accompagnement et du soutien par les pairs, leurs contextes et les statuts se démultiplient. Caractéristiques fondamentales des relations entre pairs, la symétrie et la réciprocité sont parfois même perdues de vue. Ce n’est pas sans interroger les enjeux sous-tendant cette participation.

Est-ce le développement de la fonction de pair-accompagnant ou bien le déploiement de politiques publiques qui est privilégié (Gardien, Laval, 2018) ? Est-ce une volonté de démocratisation de secteurs d’activité ciblés et d’amélioration des politiques publiques, ou, à l’inverse, est-ce l’ambition d’amener les pairs à cautionner par leur participation les politiques publiques ? S’agit-il de reconnaissance des savoirs expérientiels des pairs et de leur possible contribution à notre société ? Ou encore s’agit-il d’une nouvelle forme d’activation des citoyens ? La finalité de cette participation des pairs est-elle un élargissement des possibilités de soutien et d’accompagnement ? Est-ce un appel à des profanes permettant de limiter les dépenses publiques ? La participation des pairs a-t-elle pour objectif de rendre plus compliantes les populations ciblées par les politiques publiques ? Ou est-ce de normalisation et d’inclusion des pairs-accompagnants par une formation et une professionnalisation ad hoc dont il est question ?

Il s’agira de ne pas faire de faux procès aux pairs-accompagnants en lien avec le contexte sociopolitique contemporain. Pourquoi ?

Tout d’abord car l’organisation et la mise en œuvre de relations d’accompagnement (ou de soutien) par les pairs sont bien antérieures à cette manifestation d’intérêt par les politiques publiques (Gardien, 2017). De nombreux collectifs et individualités se sont engagés dans des relations d’accompagnement et de soutien de leurs pairs, de leur propre initiative, et ce sans lien particulier avec les dispositifs des politiques publiques. Les Alcooliques Anonymes en sont un bon exemple, certains clubs handisport, diverses associations de patients, quelques collectifs autogérés également.

Deuxièmement car « prendre part à » n’équivaut pas « à faire partie de » (Zask, 2011). Autrement dit, il nous faut distinguer plusieurs postures possibles du pair : participer de sa propre initiative à une action collective faisant sens pour soi (Sen, 2010) ; endosser un rôle social dans le cadre d’un dispositif de politique publique conçu et organisé par d’autres ; accepter ou subir une forme d’injonction à la participation ; viser l’émancipation individuelle et collective de soi-même et de ses pairs, et par suite la transformation de l’ordre social (modèle radical selon Bacqué, Biewener, 2013).

Troisièmement car des effets de contextes viennent indéniablement modifier les effets des actions individuelles et/ou collectives portées par les pairs. Ceux-ci peuvent participer dans le cadre d’une action publique où de multiples soutiens et éléments facilitateurs sont apportés et organisés par l’État et d’autres parties prenantes dans la perspective de davantage de justice sociale : dispositifs visant à compenser une inégalité des chances, à aplanir des difficultés à accéder à certaines ressources rares, à réduire le manque d’effectivité de certains droits, etc. (modèle libéral). Les pairs peuvent également participer dans un environnement où chacun doit être l’« entrepreneur de sa propre existence », où la participation relève de l’injonction individuelle et de politiques publiques d’activation (modèle néolibéral) (Bacqué, Biewener, 2013). L’autogestion est encore un autre rapport à l’environnement politique et institutionnel.

Ce colloque entend interroger les enjeux sous-tendant ces multiples formes pratiques de la participation des pairs dans les secteurs de la santé, du social, du médico-social ou encore en autogestion au-delà de leurs frontières. Il se donne pour objectif à la fois de les discerner, de les définir et les qualifier, de clarifier leurs conséquences pratiques. Il s’intéresse également à des études de cas situés à l’international.

Axes de travail

Les communications et les échanges durant ce colloque seront déclinés en prenant en compte un ou plusieurs des axes de travail suivants :

  1. Les acteurs et leurs interactions : pairs accompagnant et/ou accompagnés, professionnels des secteurs d’activité concernés, proches, institutionnels et politiques ;
  2. Les environnements : facilitateurs et/ou obstacles, ressources ou pénurie, au niveau des politiques publiques, de l’action publique, organisationnel, des partenariats et collaborations, etc. ;
  3. Les finalités et les effets en pratique de la participation des pairs ;
  4. La reconnaissance : de la spécificité de la relation de pairs, des pratiques de soutien et d’accompagnement, des aspirations, des capacités, incapacités et compétences, des identités ; les conséquences concrètes et symboliques de cette reconnaissance (formation, statut, rémunération, considération, etc.).

Une liste de thématiques pressenties, intéressant le programme EXPAIRs est ici proposée :

  • L’accompagnement par les pairs à l’égard des aides techniques : savoirs, pratiques et enjeux.
  • Les effets des usages des technologies de l’information et de la communication dans le cadre d’activités d’accompagnement ou de soutien par les pairs.
  • Autodétermination et/ou compliance au cœur des pratiques de pair-accompagnement.
  • L’accompagnement et le soutien par les pairs : de nouvelles expériences et de nouvelles constructions des frontières délimitant l’intimé, le privé, le collectif, le public, le personnel et le professionnel ?
  • La professionnalisation et la formation des pairs-accompagnants.
  • Bénévolat, salariat, consulting, intérim, pratique informelle : quel statut pour quelles pratiques du pair-accompagnement ?
  • La formation des professionnels, des pairs et de leurs proches au pair-accompagnement.
  • Le pair-accompagnement entre proches (parents, fratrie, conjoint, amis, etc.) de personnes malades ou en situation de handicap.
  • Formes, pratiques et enjeux de l'accompagnement par les pairs dans le champ des activités physiques adaptées et de la santé.
  • Les pairs-accompagnants dans les politiques publiques : reconnaissance, enrôlement, activation ou libre-choix ?
  • Les pairs sont-ils le reflet des inégalités de participation ? Qui sont les pairs engagés ? Qui participe ?
  • L'appartenance de genre et ses effets sur l’accompagnement par les pairs
  • L’évaluation des effets des pratiques d’accompagnement et de soutien par les pairs.
  • Le pair-accompagnement : quels enjeux pour les professionnels des secteurs d’activité concernés ?
  • Les innovations sociales développées dans le cadre du pair-accompagnement : organisations, pratiques, ressources.

Cette liste de thématiques n’est pas exhaustive. D’autres propositions seront étudiées avec intérêt par le comité scientifique du colloque.

Consignes pour l’envoi des propositions de communication

Les propositions de communication devront comporter : un titre, un résumé (maximum 3 000 signes) et une éventuelle proposition de rattachement à l’une des thématiques d’atelier pressenties.  Le résumé doit inclure une description détaillée de votre présentation (sujet abordé, type de données utilisées, analyse, résultats et principales références bibliographiques).

Les présentations vidéo ne sont acceptées que dans des cas exceptionnels.

Les propositions de communication seront à soumettre sur le site dédié au colloque :https://expairsenjeux.sciencesconf.org/

au plus tard le 30 mai 2019.

Calendrier

  • 30 mai 2019 : date limite de soumission des communications en ligne

  • Mi-juillet 2019 : envoi des notifications aux participants
  • Septembre 2019 : diffusion du programme complet du colloque
  • 14-15 novembre 2019 : colloque EXPAIRs

Date, lieu, modalités d’inscription

Le colloque EXPAIRs se déroulera les 14 et 15 novembre 2019 à Rennes. Les inscriptions seront ouvertes courant avril. Elles se feront en ligne à l’adresse suivante : https://expairsenjeux.sciencesconf.org/

Comité d’organisation

  • Gildas Bregain (Historien, chargé de recherche CNRS, EHESP),
  • Julien Cazal (STAPS, Maître de conférences, Université Rennes 2),
  • Aurélie Damamme (Sociologue, Maître de conférences, Université Paris 8),
  • Eve Gardien (Sociologue, Maître de conférences, Université Rennes 2),
  • Paul-Fabien Groud, (Anthropologue, doctorant, Université de Lyon, CNRS),
  • Stéphane Héas (STAPS, Maître de conférences HDR, Université Rennes 2),
  • Pascal Jarno (Médecin de santé publique, chercheur associé, ESO-Rennes),
  • Christine Lamberts (Géographe, Ingénieure d’études CNRS, ESO-Nantes),
  • Eric LE GRAND (professeur affilié à l’EHESP, membre de la Chaire Santé Jeunesse),
  • Delphine Moreau (Sociologue, enseignante-chercheure, EHESP),
  • Christian Laval (Sociologue, chercheur associé, ESO-Rennes),
  • Marie Schnitzler (Sociologue, université de Liège, Belgique)

Comité scientifique international

Chyrell BELLAMY, Psychiatre, Ph.D. Associate Professor of Yale School of Medicine’s Department of Psychiatry, Yale university, USA; Gildas BREGAIN, Historien, chargé de recherche CNRS, EHESP ; Baptiste BROSSARD, Sociologue, Maitre de conférences, Australian National University, Australie ; Julien CAZAL, STAPS, Maitre de Conférences, université Rennes 2 ; Nicolas CHAMBON, Sociologue, directeur scientifique de l’observatoire national ORSPERE Samdarra ; Aurélie DAMAMME, Sociologue, Maitre de conférences, université Paris 8 ; Larry DAVIDSON, Psychiatre, Ph. D. Professor of Psychiatry and Director of the Program for Recovery and Community Health, School of Medicine, Yale University, USA ; Lise DEMAILLY, Sociologue, Professeur émérite, université de Lille ; Robert DINGWALL, Sociologue, Professeur émérite, Nottingham Trent University, Royaume-Uni ; Eve GARDIEN, Sociologue, Maitre de conférences, université Rennes 2 ; Nadia GARNOUSSI, Sociologue, Maitre de Conférences, université de Lille ; Paul-Fabien GROUD, Anthropologue, doctorant, Université de Lyon – CNRS ; Stéphane HEAS, STAPS, Maitre de Conférences HDR, université Rennes 2 ; Pascal JARNO, Médecin de santé publique, chercheur associé, ESO-Rennes (UMR 6590) ; Alexandre KLEIN, Historien, Université Laval, Canada ; Christian LAVAL, Sociologue, chercheur associé, ESO-Rennes (UMR 6590) ; Delphine MOREAU, Sociologue, enseignant-chercheur, EHESP ; Marie SCHNITZLER, Sociologue, université de Liège, Belgique ; Catherine TOURETTE-TURGIS, Sciences de l’éducation, Chercheure à la chaire des Humanités et Santé, CNAM ; Katrin SOLHDJU, Philosophe, chercheur qualifié du FNRS et professeur à l'ESHS de l'Université de Mons, Belgique

Organized by the ESO laboratory (UMR 6590), the VIPS2 laboratory, the Rennes University and the MSHB (Human Sciences Institute in Brittany)

Rennes, France, 14-15 November 2019

Arguments and objectives of the conference

Since the 1990s, the French field of public action has been marked by the spread of what L. Blondiaux has called "a participatory imperative" (Blondiaux, 2008). In many public policy sectors, "institutional arrangements have emerged, formally implemented by public authorities at all levels, with the aim of involving all or part of the public in an exchange of the highest possible quality, in order to make them stakeholders in the decision-making process in a given sector of public action" (Gourgues, 2013: 13). While all of these mechanisms aim to reduce the "double delegational disconnect" between representatives and represented on the one hand and experts and lay people on the other (Callon, Lascoumes, Barthe, 2001), their mechanisms (Fung, 2006) vary widely, both in terms of how to define or select the audience to participate (appointment of representatives, lotto, self-selection, etc.) and in terms of the way in which they are used.), the way in which debates and the process of producing a collective opinion are organized (deliberation or negotiation?), and finally, according to S. Arnstein (1969), the stronger or weaker effect on the final decision (simple consultation or real delegation of power to the citizen?).  These participatory mechanisms are diverse in their modalities, but also in their objectives: the implementation of participation can be a response to managerial challenges (improving the effectiveness and efficiency of the public service by encouraging listening to the user-consumer) but also political (reenchantment of a representative system that is heavily criticized) or social (strengthening social cohesion). 

Public policies in the health, social and medico-social sectors are no exception to the rule and have largely taken up this participatory option since the 2000s. The law from January 2, 2002 on the renovation of social and medico-social action introduced the participation of people in their personalized project, also at the level of institutions and services with the creation of Social Life Councils or the satisfaction survey. The law from March 4, 2002 on patient rights and the quality of the health system established a regulatory framework to facilitate the development of voluntary work in health care institutions, promoted the participation of approved associations of patients and users of the health system in various health-related bodies, and strengthened the role of user representatives on the boards of public health care institutions.

Since the 2010's, this participatory orientation has taken a new turn with the introduction of peers into a set of public policies. The peer refers to a type of actor newly recognized and legitimized by the public authorities in the name of their experiential knowledge: experience of life on the street, experience of chronic disease, experience of addictions, experience of disability, etc. Some are peer advocates, others teachers or trainers, others peer supporters or peer counselors. It is the latter that are the focus of this conference.

Peers are recruited from the multi-professional teams of Housing First public policy for homeless people. Others are asked to participate in the Accompanied Response For All policy concerning people with disabilities, people living with chronic illness or mental health problems and their families. Still others are expected to break the loneliness and co-construct solidary and reciprocal relationships within Mutual Aid Groups. Some are enrolled in health or even public health facilities to participate in therapeutic education or health prevention programs, etc.

As a result of this obvious interest in contemporary French public policies for peers, the practices of peer support, their contexts and statutes are multiplying. While they are fundamental characteristics of peer relationships, symmetry and reciprocity are sometimes even lost sight of. This is not without questioning the issues underlying this participation.

Is it the development of the peer support function or the deployment of public policies that is privileged (Gardien, Laval, 2018)? Is it a desire to democratize targeted sectors of activity and improve public policies, or, conversely, is it the ambition to encourage peers to support public policies through their participation? Is it about recognizing the experiential knowledge of peers and their potential contribution to our society? Or is it a new form of citizen activation? Is the purpose of this peer participation to expand the possibilities for support? Is it a call to lay people to limit public spending? Does peer participation aim to make the populations targeted by public policies more challenging? Or is it standardization and inclusion of peer leaders through ad hoc training and professionalization?

It will be a question of not making false trials of peers-supporters in relation to the contemporary socio-political context. Why?

First of all, because the organization and implementation of peer support relationships predate this expression of interest by French public policy (Gardien, 2017). Many collectives and individuals have engaged in peer support relationships on their own initiative, without any particular link to public policy mechanisms. Alcoholics Anonymous is a good example, as are some Para sports clubs, various patient associations, and some self-managed groups.

Second, because "taking part in" is not the same as "being part of" (Zask, 2011). In other words, we must distinguish several possible postures of the peer: participating on one's own initiative in a collective action that makes sense for oneself (Sen, 2010); assuming a social role within the framework of a public policy system designed and organized by others; accepting a form of injunction to participation; aiming for the individual and collective emancipation of oneself and one's peers, and consequently the transformation of the social order (radical model according to Bacqué, Biewener, 2013).

Thirdly, because context effects undeniably modify the effects of individual and/or collective actions carried out by peers. They can participate in a public action where multiple supports and enablers are provided and organized by the State and other stakeholders with a view to achieving greater social justice: mechanisms to compensate for unequal opportunities, to overcome difficulties in accessing certain scarce resources, to reduce the lack of effectiveness of certain rights, etc. (liberal model). Peers can also participate in an environment where everyone must be the "entrepreneur of their own existence", where participation is a matter of individual injunction and public policies of activation (neoliberal model) (Bacqué, Biewener, 2013). Self-management is yet another relationship to the political and institutional environment.

This conference aims at examining the issues underlying these multiple practical forms of peer participation in the health, social and medico-social sectors as well as self-managed organizations. Its objective is to discern, define and qualify them, and to clarify their practical consequences. International case studies are also expected.

Proposed areas of work

The communications and exchanges during this conference will be based on one or more of the following areas of work:

  1. The actors and their interactions: accompanying and/or accompanied peers, professionals from the relevant sectors of activity, close relations, institutions and politicians;
  2. Environments: facilitators and/or obstacles, resources or shortages, in terms of public policy, public action, organization, partnerships and collaborations, etc.
  3. The aims and practical effects of peer participation
  4. Recognition: of the specificity of the peer relationship, support and accompaniment practices, aspirations, capacities, disabilities and skills, identities; the concrete and symbolic consequences of this recognition (training, status, remuneration, consideration, etc.).

A list of topics of interest to the EXPAIRs program is proposed here:

  • Peer support and technical aids: knowledge, practices and issues.
  • The effects of information and communication technologies in the context of peer support activities.
  • Self-determination and/or compliance at the heart of peer support practices.
  • Peer support: new experiences and new constructions of the boundaries delimiting intimidate, private, collective, public, personal and professional sides of life?
  • Professionalization and training of peer-supporters.
  • Volunteering, salaried employment, consulting, temporary work, informal practice: what status for which peer support practices?
  • The training of professionals, peers and their relatives.
  • Forms, practices and challenges of peer support in the field of adapted physical activities.
  • Peer supporters in public policy: recognition, enrolment, activation or free choice?
  • Are peers a reflection of inequalities in participation? Who are the committed peers? Who is participating?
  • Gender relationship and its effects on peer support.
  • Evaluation of the effects of peer support.
  • Peer support: what are the challenges for professionals in the fields concerned?
  • Social innovations developed within the framework of peer support: organizations, practices, resources.

This list of themes is not exhaustive. Other proposals will be studied with interest by the scientific committee of the conference.

Instructions for sending communication proposals

The proposals for communication must include: a title, an abstract (maximum 3,000 characters) and a possible proposal to link to one of the proposed workshop topics.  The abstract must include a detailed description of your presentation (subject covered, type of data used, analysis, results and main bibliographic references).

Video presentations are only accepted in exceptional cases.

Proposals for papers can be submitted on the website dedicated to the conference: https://expairsenjeux.sciencesconf.org/

no later than May 30, 2019.

Calendar of events

  • May 30, 2019: deadline for online submission of communications

  • Mid July 2019: notifications sent to participants
  • September 2019: distribution of the full program of the conference
  • November 14-15, 2019: EXPAIRs conference

Date, place, registration details

The EXPAIRs conference will take place on November 14 and 15, 2019 in Rennes.

Registration will be open in April. It can be done online at the following address: https://expairsenjeux.sciencesconf.org/

Organizing Committee

Gildas Bregain (Historian, CNRS Research Fellow, EHESP), Julien Cazal (STAPS, Senior Lecturer, Rennes University), Aurélie Damamme (Sociologist, Senior Lecturer, University of Paris 8), Eve Gardien (Sociologist, Senior Lecturer, Rennes University), Paul-Fabien Groud, (Anthropologist, PhD candidate, University of Lyon - CNRS), Stéphane Héas (STAPS, HDR Senior Lecturer, Rennes University), Pascal Jarno (Public Health Physician, Associate Researcher, ESO-Rennes), Christine Lamberts (Geographer, Research Engineer, University of Nantes), Delphine Moreau (Sociologist, Professor-Researcher, EHESP), Christian Laval (Sociologist, Associate Researcher, ESO-Rennes), Marie Schnitzler (Sociologist, Post-doctoral Fellow, Mons University)

International Scientific Committee

Chyrell BELLAMY, Psychiatrist, PhD Associate Professor of Yale School of Medicine's Department of Psychiatry, Yale University, USA; Gildas BREGAIN, Historian, CNRS Research Fellow, EHESP; Baptiste BROSSARD, Sociologist, Lecturer, Australian National University, Australia ; Julien CAZAL, STAPS, Senior Lecturer, University of Rennes 2; Nicolas CHAMBON, Sociologist, Scientific Director of the ORSPERE Samdarra National Observatory; Aurélie DAMAMAMME, Sociologist, Senior Lecturer, University of Paris 8; Larry DAVIDSON, Psychiatrist, Ph. D. Professor of Psychiatry and Director of the Program for Recovery and Community Health, School of Medicine, Yale University, USA; Lise DEMAILLY, Sociologist, Professor Emeritus, University of Lille; Robert DINGWALL, Sociologist, Professor Emeritus, Nottingham Trent University, UK ; Eve GARDIEN, Sociologist, Senior Lecturer, University of Rennes 2; Nadia GARNOUSSI, Sociologist, Senior Lecturer, University of Lille; Paul-Fabien GROUD, Anthropologist, PhD candidate, University of Lyon - CNRS; Stéphane HEAS, STAPS, Senior Lecturer HDR, University of Rennes 2 ; Pascal JARNO, Public Health Physician, Associate Researcher, ESO-Rennes (UMR 6590); Alexandre KLEIN, Historian, Université Laval, Canada; Christian LAVAL, Sociologist, Associate Researcher, ESO-Rennes (UMR 6590); Delphine MOREAU, Sociologist, Professor-Researcher, EHESP ; Marie SCHNITZLER, Sociologist, University of Liège, Belgium; Catherine TOURETTE-TURGIS, Educational Sciences, Researcher at the Chair of Humanities and Health, CNAM; Katrin SOLHDJU, Philosopher, qualified researcher at the FNRS and professor at the ESHS of the University of Mons, Belgium

Locais

  • Maison des Sciences de l'Homme de Bretagne - 2 avenue Gaston Berger
    Rennes, França (35000)

Datas

  • jeudi, 30 de mai de 2019

Palavras-chave

  • santé, handicap, santé mentale, maladie chronique, pair, participation, politique publique

Contactos

  • Eve GARDIEN
    courriel : eve [dot] gardien [at] univ-rennes2 [dot] fr

Fonte da informação

  • Eve GARDIEN
    courriel : eve [dot] gardien [at] univ-rennes2 [dot] fr

Para citar este anúncio

« L'accompagnement par les pairs : enjeux contemporains », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado lundi, 01 de avril de 2019, https://calenda-formation.labocleo.org/592473

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