Home"Ratings agencies", performance in creation / research in the "General Assessment" project

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"Ratings agencies", performance in creation / research in the "General Assessment" project

L'« Agence de notation », performance en recherche création dans le cadre du projet « Évaluation générale »

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Published on mercredi, avril 10, 2019

Summary

« Agence de Notation » désigne un dispositif de performances destiné à évaluer de façon spectaculaire et critique ce qui dans la réalité sociale ne s’évalue pas (encore). Ce dispositif entre en résonance avec un syndrome contemporain, propre à toute société dont la dynamique repose sur le principe de la mise en concurrence : l’accroissement sensible du marché de l’évaluation, son extension à des zones inattendues, la grande variété des pratiques évaluatives auxquelles n’importe quel citoyen se trouve soumis ou invité à devenir l’acteur et le promoteur. Dans nos démocraties tout le monde n’est pas exposé pareillement à l’évaluation. L’évaluation-notation est donc non seulement un élément du système de valorisation, mais aussi un indicateur de la manière dont peuvent se mettre en place divers régimes d’inégalité.

Announcement

Présentation

Dans le cadre du projet recherche-création sur la généralisation de l’évaluation, l’Agence de Notation, animée par Christophe Hanna, notera le lundi 15 avril 2019, de 13h à 16h30 le dispositif d’évaluation des projets de recherche du DIU ArTeC. Elle performera ensuite sa notation de 16h30 à 18h30. Cette performance sera l’occasion de voir à l’oeuvre une modalité d’intervention de la recherche-création sur la généralisation de l’évaluation. Cette séance est ouverte au public.

“Agence de Notation” désigne un dispositif de performances destiné à évaluer de façon spectaculaire et critique ce qui dans la réalité sociale ne s’évalue pas (encore). Ce dispositif entre en résonance avec un syndrome contemporain, propre à toute société dont la dynamique repose sur le principe de la mise en concurrence : l’accroissement sensible du marché de l’évaluation, son extension à des zones inattendues, la grande variété des pratiques évaluatives auxquelles n’importe quel citoyen se trouve soumis ou invité à devenir l’acteur et le promoteur. Dans nos démocraties tout le monde n’est pas exposé pareillement à l’évaluation. L’évaluation-notation est donc non seulement un élément du système de valorisation, mais aussi un indicateur de la manière dont peuvent se mettre en place divers régimes d’inégalité. Le protocole d’« Agence de Notation » vise à exploiter des pulsions voire des « compétences » notationnelles et évaluatives devenues monnaie courante afin de traquer et d’investir des espaces protégés de l’évaluation, des zones d’ombres qu’aucune note n’éclaire, des cibles pour lesquelles n’existe encore aucune forme d’expertise instituée, et de les soumettre à une évaluation qui sera donc par nature d’un autre genre.

Commission d’évaluation

  • Président : Christophe Hanna,
  • Secrétaire : Amélie Ferrand,
  • Jury : Mathilde Cassard, Natacha Guiller, Manuel Joseph, Gérard Pantanace

Événement co-organisé par

  • Christophe Hanna (poétique pragmatique) poète, éditeur aux Éditions Questions théoriques, EA LHE
  • Nancy Murzilli (philosophie esthétique), MCF, Université Paris 8, EA LHE/ARGEC avec le soutien de l'EUR ArTeC.

Argumentaire détaillé du projet de recherche-création sur la généralisation de l’évaluation

Les organisations publiques et privées s’appuient toujours plus sur des acteurs extérieurs pour éclairer leurs décisions. L’externalisation de l’expertise dans des agences de notation en fait aujourd’hui la forme privilégiée de l’expertise et un mode de gouvernance spécifique au sein des politiques publiques et des entreprises. Le projet « Évaluation générale: l’agence de notation comme dispositif artistique » mise sur l’association d’artistes et de chercheurs dans le but d’enquêter et de fabriquer des outils alternatifs pour répondre à nos besoins sociaux d’évaluation*. Il s’efforcera ainsi de répondre à des problèmes publics, en contribuant à la mise en place de socialités alternatives à celles dont le format est imposé aujourd’hui par l’institutionnalisation de chaînes d’interaction normées à l’échelle mondiale. Cela suppose un renversement de perspective qui replace le travail artistique et le pluralisme du travail scientifique, avec leurs acteurs spécifiques, dans des chaînes d’action et des réseaux de pratiques sociales qui se trouvent aujourd’hui accaparées, sur-simplifiées et mutilées par les seules disciplines économiques, gestionnaires et managériales.

Les activités d’évaluation se répandent aujourd’hui « en métastase sur nos organisations et dans l’ordinaire de nos vies » (Martucelli). Cela touche aussi bien le travail des salariés que les entreprises, les institutions, la recherche, les compétences, les risques professionnels, clients, sanitaires, environnementaux. Or l’évaluation ne se contente pas d’appliquer des valeurs, elle participe activement à la formation de ces valeurs. Elle représente à la fois «ce à quoi nous tenons» et «ce qui nous tient» (Latour, Hache), d’où un effet de tension interne, qui se renforce en temps de crise économique, politique, environnementale. Les pratiques d’évaluation relèvent d’un processus de rationalisation de nos sociétés, dans lequel les savoirs universitaires jouent souvent un rôle prépondérant. Depuis quelques décennies, elles se systématisent, se professionnalisent et tendent à se soumettre aux logiques instrumentalistes du néo-management, appliquées indifféremment aux entreprises, aux services d’État, aux universités, aux institutions culturelles, aux associations, etc.

Pour que l’évaluation puisse être envisagée comme constructive, et non seulement agitée comme une sanction ex post, il faut la resituer dans sa dimension expérientielle, que les pratiques artistiques peuvent souvent aborder plus finement que les disciplines scientifiques prévalant à l’université. Il importe de tenir compte de tout ce qui la constitue d’un point de vue pragmatique, sans en réduire la teneur aux moments institués, mais en l’envisageant dans tous les moments d’interactions entre les protagonistes impliqués dans les expériences collectives observées (Dewey). C’est ce que se proposent de faire les artistes et chercheurs associés à ce projet en confrontant leurs outils, leurs méthodes et leurs formes d’expression autour d’un enjeu commun, en inventant des dispositifs, des exercices, des technologies intellectuelles permettant une expérimentation réelle de certains problèmes publics qui jusqu’alors étaient sans formulation ni représentation. Ce projet fait le pari que c’est en testant, en activant, en corrélant des agirs sociaux au sein de dispositifs artistiques qui font entrer en collision des espaces sociaux et institutionnels hétérogènes, que pourront émerger de de nouveaux savoirs, nouveaux moyens d’interagir, de nouvelles formes de collaboration institutionnelles, de nouveaux milieux d’action, de nouveaux publics, des socialités inédites et alternatives.

La question de l’évaluation prend la dimension d’un véritable problème social dans le domaine du travail, où elle se heurte à la question de la reconnaissance (Honneth, Dejours), mais aussi à notre rapport avec la matérialité (Latour), touchant des domaines aussi variés que la sociologie du travail, le management, la psychologie, la pédagogie, la sociologie des objets. Les pratiques mises en place au nom de l’évaluation, sous l’hégémonie d’une conception néolibérale et écocidaire de la production sociale, (re)configurent activement et profondément les structures et les formes de nos médiations humaines. Ce sont tous nos rapports à nos milieux (naturels, sociaux, techniques, communicationnels) qui s’y trouvent redéfinis et réagencés.

Ces travaux sur l’évaluation auront bien entendu une résonance particulière dans le cadre d’institutions d’enseignement attribuant des «notes» à leurs étudiants. Les dispositifs pédagogiques seront l’occasion d’observer et de réfléchir aux proximités et aux divergences entre les évaluations/notations scolaires et les évaluations/notations financières.

Places

  • Université Paris 8 - Salle des Thèses Espace Deleuze (Bât. A, 1er étage) - 2 rue de la Liberté
    Saint-Denis, France (93)

Date(s)

  • lundi, avril 15, 2019

Attached files

Keywords

  • recherche-création, agence de notation, évaluation, art et politique

Contact(s)

  • Nancy Murzilli
    courriel : nancy [dot] murzilli [at] univ-paris8 [dot] fr

Information source

  • Nancy Murzilli
    courriel : nancy [dot] murzilli [at] univ-paris8 [dot] fr

To cite this announcement

« "Ratings agencies", performance in creation / research in the "General Assessment" project », Miscellaneous information, Calenda, Published on mercredi, avril 10, 2019, https://calenda-formation.labocleo.org/609478

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