Calenda - The calendar for arts, humanities and social sciences
Studying medieval buildings (1850-1950)
Étudier le bâti médiéval (1850-1950)
Actors, stakes and methods
Acteurs, enjeux, méthodes
Published on mardi, juillet 23, 2019
Summary
L’histoire de l’architecture médiévale fut écrite, à partir du milieu du XIXe siècle, par des hommes dont la formation, le parcours professionnel et les objectifs étaient variés. De fait, ils élaborèrent chacun leurs méthodes d’analyse et leurs grilles de lecture du bâti médiéval, lesquelles sont à l’origine de nos pratiques en histoire de l’art et en archéologie. S’intéresser à ces hommes et à leurs travaux : tel est l’objet de cette journée d’études qui permettra de mettre en œuvre, à l’échelle de l’Europe occidentale, une approche épistémologique des sciences médiévales consacrées au bâti castral, civil ou religieux. Au-delà des monuments eux-mêmes, qui tiennent lieu de source majeure, les correspondances de savants, les archives de sociétés savantes, les photographies ou les relevés anciens, ou encore les fonds des Monuments historiques, par exemple, pourront être convoqués pour aborder un ou plusieurs des axes suggérés.
The history of medieval architecture was written, from the mid-19th century, by men whose training, career and objectives were variable. In fact, they each developed their methods of analysis and their reading grids of medieval buildings, which are at the origin of our practices in art history and archeology. To be interested in these men and their works: this is the purpose of this study day that will allow to implement, at the scale of Western Europe, this epistemological approach of the medieval sciences dedicated to the castral, civil or religious building. Beyond the monuments themselves, which take the place of a major source, correspondences of scientists, archives of learned societies, photographs, old drawings, or the funds of historical monuments, for example, may be used to deal with one or more of the topics presented below.
Announcement
Argumentaire
« Le dix-neuvième siècle fut, dans une assez large mesure, à l’égard du Moyen Âge, ce que le seizième siècle avait été à l’égard de l’Antiquité gréco-romaine » : ainsi Michel de Bouärd introduisait-il, en 1975, son Manuel d’archéologie médiévale (M. de Bouärd, Manuel d’archéologie médiévale. De la fouille à l’histoire, Paris : Sedes, 1975).
La fondation par François Guizot de l’Inspection générale des Monuments historiques, en 1830, et du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, en 1834, accompagna une prise de conscience patrimoniale (P. Nora (dir.), Les lieux de mémoire : la nation **. Le territoire, l’état, le patrimoine, Paris : Gallimard, 1986) et l’émergence des disciplines nouvelles (E. et J. Gran-Aymerich, « L’archéologie au CNRS : origine et mise en place », reprint des Cahiers pour l’histoire du CNRS, n°9, 1990, http://www.histcnrs.fr/pdf/cahierscnrs/gran-aymerich.pdf ; L. Therrien, L’histoire de l’art en France : genèse d’une discipline universitaire, Paris : CTHS, 1998 ; S. Talenti, L’histoire de l’architecture en France : émergence d’une discipline (1863-1914), Paris : Picard, 2000). La création d’une chaire d’archéologie médiévale à l’École des Chartes, à Paris, dès 1847, marquait symboliquement la reconnaissance du monument comme un objet digne d’intérêt dans un champ de recherches jusque-là focalisé sur les sources d’archives. Les nombreux voyages que Prosper Mérimée effectua dans toute la France, pour les Monuments historiques, avec l’appui des institutions locales et des sociétés savantes, témoignent en outre de l’ampleur nationale de l’entreprise. Les questionnaires envoyés à toutes les communes françaises par le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, sous la direction de Narcisse-Achille Salvandy, en 1838 et en 1847, trahissent quant à eux la priorité que l’État accordait alors au patrimoine médiéval (X. Charmes, Le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (histoire et documents), Paris : Imprimerie nationale, 1886, 2 vol.). Cette politique patrimoniale, largement centralisée, se poursuivit pendant la seconde moitié du XIXe siècle et, dès les années 1880, la création de nouveaux cours et la multiplication des sociétés savantes (J.-P. Chaline, Sociabilité et érudition en France : les sociétés savantes en France aux XIXe et XXe siècles, Paris : CTHS, 1995) favorisaient l’étude des monuments médiévaux et, surtout, des édifices chrétiens.
En province, la situation était pourtant très inégale d’une région à l’autre tant elle dépendait des initiatives d’individus isolés ou intégrés dans des sociétés savantes. Véritable « laboratoire de recherches », la Normandie fit figure d’exception grâce aux travaux précurseurs d’Arcisse de Caumont qui fonda aussi, en 1834, la Société Française d’Archéologie. Sans être délaissées, d’autres régions, ne connaissaient pourtant pas le même engouement pour l’étude des monuments du Moyen Âge. Dans des villes comme Vienne ou Lyon, le phénomène s’explique sans doute par la prégnance de l’archéologie antique. Ainsi les travaux consacrés à la Bourgogne et au Lyonnais par Joseph Bard, qui se définissait comme un « monumentaliste », n’eurent-ils que des répercussions limitées comme le suggèrent, à la fin de ses deux ouvrages majeurs (J. Bard, Statistique générale des basiliques et du culte dans la ville de Lyon, précédée d’instructions sur l’archéologie sacrée dans la province ecclésiastique de cette métropole et dans une partie de celle de Besançon et suivie d’études sur divers types et sous-types d’architecture burgondo-lyonnaise, choisis dans nos diocèses du sud-est, Lyon : Revue du Lyonnais, 1842 ; Idem, Derniers mélanges d’archéologie sacrée, Lyon : Chambet fils, 1847), les listes de souscripteurs où les acteurs de l’érudition régionale brillent par leur absence. À la charnière du XIXe et du XXe siècle, la situation avait pourtant évolué à Lyon grâce à l’apparition d’un enseignement régional de l’histoire de l’art médiéval, à la faculté de lettres et à l’école des Beaux-Arts, mais aussi grâce à la multiplication des sociétés savantes et à leur intérêt nouveau pour les monuments du Moyen Âge. Mais il s’agissait là de deux mondes parallèles, dont les membres ne se fréquentaient guère et ne collaboraient pas.
L’histoire de l’architecture médiévale fut donc écrite, à partir du milieu du XIXe siècle, par des hommes dont la formation, le parcours professionnel et les objectifs étaient variés. De fait, ils élaborèrent chacun leurs méthodes d’analyse et leurs grilles de lecture du bâti médiéval, lesquelles sont à l’origine de nos pratiques en histoire de l’art et en archéologie. S’intéresser à ces hommes et à leurs travaux : tel est l’objet de la journée d’études Étudier le bâti médiéval (1850-1950). Acteurs, méthodes et enjeux.
Actuellement, le regard porté sur l’architecture médiévale au XIXe siècle est un thème fédérateur en Europe. De nombreux travaux traitent en particulier du point de vue des architectes restaurateurs qui, à l’image d’Eugène Viollet-le-Duc, intervinrent sur des édifices médiévaux ((Voir, par exemple, B. Phalip et J.-Fr. Luneau (dir.), Restaurer au XIXe s. (I-II), Clermont-Ferrand : Presses universitaires Blaise Pascal, 2012-2013 ; A. Timbert, Restaurer et bâtir : Viollet-le-Duc en Bourgogne, Villeneuve-d’Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2013. Voir aussi, plus récemment, le colloque international organisé sous la direction de M. Piavaux, Cl. Houbart et A. Timbert, Matériaux, métiers et techniques. Vers une histoire matérielle du chantier de restauration (1830-1914), Paris-Liège-Namur, décembre 2017, ainsi que le séminaire organisé par l’Institut National d’Histoire de l’Art et l’Université de Picardie Jules Verne : Construire, restaurer, détruire : les chantiers du XVIIIe au XXe siècle, février-juin 2018.)). Cette journée d’études s’inscrit dans cette dynamique tout en élargissant les perspectives : elle ne traitera pas de personnalités exceptionnelles, intervenues sur des chantiers prestigieux, au sein de grandes cités, mais plutôt des figures dont les travaux sont restés confidentiels, ne sont pas passés à la postérité, mais sont pourtant des témoignages éloquents sur l’origine de nos disciplines. Par leur profession (architectes départementaux ou diocésains) ou simplement par passion (érudits, historiens locaux), ils furent des hommes de terrain s’attachant à décrire, dessiner et comprendre ici une petite église rurale, là les vestiges d’un donjon. Il s’agit, en somme, de s’affranchir du cas exceptionnel pour s’intéresser davantage au quotidien d’hommes ancrés dans leur territoire, un quotidien sans doute plus révélateur des sociétés elles-mêmes. Parmi eux, les érudits qui, à l’image du père Camille de la Croix pour le Poitou ((J.-M. Guillouët et N. Faucherre, « Des archéologues au service de la foi ? Le père de la Croix à Saint-Philibert-de-Grandlieu et le chanoine d’Urville à Nantes », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 118-3 | 2011, mis en ligne le 30 novembre 2013, consulté le 19 mars 2019. http://journals.openedition.org/abpo/2071 ; DOI : 10.4000/abpo.2071 Voir aussi le travail collectif en cours sur les archives de cet érudit, sous la direction de N. Dieudonné-Glad, à l’Université de Poitiers : http://sha.univ-poitiers.fr/histoire-art-archeologie/enseignants/conferences-et-valorisation/archives-de-camille-de-la-croix-pretre-et-archeologue-1831-1911/)), sillonnaient inlassablement leur région, retiendront particulièrement l’attention. Leur documentation, encore largement délaissée, constitue « un maillon fondamental dans la transmission de connaissances » comme l’ont montré, pour les savants des XVIIe et XVIIIe siècles, les communications proposées lors d’une récente journée d’études (Journées organisées par Jérémy Delmulle et Haude Morvan, Les médiévistes face à la documentation des érudits modernes. Méthodes et enjeux, Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, 7-8 mars 2019). Il faut alors élargir la problématique en s’intéressant aux érudits qui, au XIXe siècle, ont traité d’architecture : d’emblée, il est possible d’affirmer que, à l’instar des historiens, les historiens de l’art et les archéologues ont négligé la documentation qu’ils ont produite.
Cette journée propose de mettre en œuvre, à l’échelle de l’Europe occidentale, cette approche épistémologique des sciences médiévales consacrées au bâti castral, civil ou religieux. Elle exploitera, dans une perspective pluridisciplinaire, tout matériau susceptible de nourrir ces problématiques. Au-delà des monuments eux-mêmes, qui tiennent lieu de source majeure, les correspondances de savants, les archives de sociétés savantes, les photographies ou les relevés anciens, ou encore les fonds des Monuments historiques, par exemple, pourront être convoqués pour aborder un ou plusieurs des axes présentés ci-après.
Thèmes
« Acteurs du patrimoine »
Il sera possible de s’intéresser à quelques-uns de ces personnages qui, sur un plan local ou régional, ont œuvré pour la conservation ou la connaissance des bâtiments médiévaux. S’attacher à retracer leurs formations et leurs parcours, en un mot leurs « carrières », permettra de comprendre pourquoi ils étudièrent ce patrimoine, parfois à contre-courant des institutions régionales, mais aussi de s’interroger sur leur conception de l’histoire de l’art et de l’archéologie du Moyen Âge. Travaillaient-ils en solitaires ou étaient-ils, au contraire, impliqués dans des réseaux de savants ? Confrontaient-ils le résultat de leurs travaux aux opinions d’autrui ?
Documentation érudite
La confrontation des édifices conservés avec la documentation, graphique ou textuelle, dont ils firent l’objet entre 1850 et 1950, permettra d’envisager, de manière concrète, les méthodes d’analyse mises en œuvre et d’évaluer la fiabilité des résultats alors obtenus par ces savants. Elle incitera sans doute à accorder une plus grande attention à leurs nombreuses archives qui constituent parfois la seule source de données sur des bâtiments disparus. Elle permettra enfin d’évaluer l’impact de ces travaux, souvent pionniers, sur l’intérêt accordé a posteriori par la communauté scientifique aux sites concernés.
Milieux savants et milieux officiels
S’interroger sur les interactions, ou l’absence d’interactions, entre ces hommes de province et les représentants de l’État ou les grandes personnalités des sciences médiévales du monument pourra aussi amener à réfléchir à la manière dont l’histoire de l’art et l’archéologie se sont construites, loin de Paris, sur des territoires a priori peu propices à de tels travaux, à en croire une idée encore répandue dans l’historiographie. Elle permettra sans nul doute d’observer des situations variées depuis l’admiration du savant modeste envers le chercheur reconnu jusqu’au manque de considération, voire au rejet, de tout travail n’émanant pas d’un personnage de la région.
Modalités de soumission
Cette journée d’études est organisée pour l’équipe 3 du laboratoire ArAr Archéologie et Archéométrie (UMR 5138) par les membres de l’axe 4 « L’architecture médiévale à l’épreuve des sociétés modernes ». Elle aura lieu les 26 et 27 mars 2020, aux Archives départementales du Rhône et métropolitaines de Lyon.
Les communications auront une durée de 20 à 25 minutes. Les propositions comprendront un résumé (1000 à 3000 signes) et un bref CV. Elles pourront être rédigées en anglais ou en français.
Elles seront envoyées conjointement aux organisatrices
avant le 31 octobre 2019 :
Olivia Puel (puel.olivia@gmail.com), Anelise Nicolier (anelise.nicolier@orange.fr) et Laura Foulquier (laurafoulquier@wanadoo.fr).
Comité scientifique
- Bonnie Effros, Professeure d’Histoire économique et sociale, Université de Liverpool
- Nicolas Faucherre, Professeur d’Histoire de l’art et archéologie du Moyen Âge, Université d’Aix-Marseille
- Alain Guerreau, Historien médiéviste, Directeur de recherche honoraire au CNRS
- Jean-Marie Guillouët, Maître de conférences en Histoire de l’art médiéval, Université de Nantes
- Dale Kinney, Professeure émérite d’Histoire de l’art, Université Bryn Mawr (Pennsylvanie)
- Haude Morvan, Maître de conférences en Histoire de l’art médiéval, Université Bordeaux-Montaigne
- Jean-Michel Poisson, Maître de conférences honoraire en Histoire et archéologie du Moyen Âge, EHESS
- Nicolas Prouteau, Maître de conférences en Archéologie médiévale, Université de Poitiers
Comité d’organisation
- Anelise Nicolier, Docteure en histoire de l’art médiéval
- Olivia Puel, Docteure en archéologie médiévale
- Laura Foulquier, Docteure en histoire de l’art médiéval
Argument
"The 19th century was, to a considerable extent, with regard to the Middle Ages, what the 16th century had been with regard to Greco-Roman antiquity": in 1975, Michel de Bouärd introduced his Manuel d’archéologie médiévale this way (M. de Bouärd, Manuel d’archéologie médiévale. De la fouille à l’histoire, Paris : Sedes, 1975).
In France, the founding by François Guizot of the General Inspectorate of Historical Monuments, in 1830, and the Committee of Historical and Scientific Works, in 1834, accompanied a patrimonial awareness ((P. Nora (dir.), Les lieux de mémoire : la nation **. Le territoire, l’état, le patrimoine, Paris : Gallimard, 1986.)) and the emergence of new disciplines (E. et J. Gran-Aymerich, « L’archéologie au CNRS : origine et mise en place », reprint des Cahiers pour l’histoire du CNRS, n°9, 1990, http://www.histcnrs.fr/pdf/cahierscnrs/gra n-aymerich.pdf ; L. Therrien, L’histoire de l’art en France : genèse d’une discipline universitaire, Paris : CTHS, 1998 ; S. Talenti, L’histoire de l’architecture en France : émergence d’une discipline (1863-1914), Paris : Picard, 2000). The creation of a chair of medieval archeology at the École des Chartes in Paris in 1847 symbolically marked the recognition of the monument as an object worthy of interest in a field of research previously focused on the sources of archives. The numerous travels that Prosper Mérimée made throughout France, for historical monuments, with the support of local institutions and learned societies, also testify to the national scope of the project. Questionnaires sent to all French communes by the Committee of Historic and Scientific Works, under the direction of Narcisse-Achille Salvandy, in 1838 and in 1847, betray the priority that the State gave to the medieval heritage (X. Charmes, Le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (histoire et documents), Paris : Imprimerie nationale, 1886, 2 vol). This patrimonial policy, largely centralized, continued during the second half of the 19th century and, as early as the 1880s, the creation of new lessons and the proliferation of learned societies (J.-P. Chaline, Sociabilité et érudition en France : les sociétés savantes en France aux XIXe et XXe siècles, Paris : CTHS, 1995) favored the study of medieval monuments and, especially, Christian buildings.
However, outside Paris, the situation was very uneven from one region to another as it depended on the initiatives of single people or persons integrated into learned societies. Only Normandy was an exception thanks to the precursory work of Arcisse de Caumont who founded, in 1834, the French Society of Archeology. Without being completely neglected, other regions did not know the same craze for the study of medieval monuments. In cities such as Vienne or Lyon, the phenomenon is probably due to the preponderance of ancient archeology. For example, the works devoted to Burgundy and Lyonnais by Joseph Bard, who defined himself as a "monumentalist", had only limited repercussions, as suggested by the lists of subscribers, at the end of his two major books, where the actors of regional erudition shine by their absence (J. Bard, Statistique générale des basiliques et du culte dans la ville de Lyon, précédée d’instructions sur l’archéologie sacrée dans la province ecclésiastique de cette métropole et dans une partie de celle de Besançon et suivie d’études sur divers types et sous-types d’architecture burgondo-lyonnaise, choisis dans nos diocèses du sud-est, Lyon : Revue du Lyonnais, 1842 ; Idem, Derniers mélanges d’archéologie sacrée, Lyon : Chambet fils, 1847). However, at the turn of the 19th and 20th century, the situation had evolved in Lyon: regional medieval art courses were given at the Faculty of Arts and at the School of Fine Arts and, moreover, learned societies multiplied and took a new interest in medieval monuments. But academics and learned societies were two parallel worlds, whose members hardly knew each other and did not collaborate.
The history of medieval architecture was thus wtten, from the mid-19th century, by men whose training, career and objectives were varied. In fact, they each developed their methods of analysis and their interpretations of medieval buildings, which are at the origin of our practices in art history and archeology. To be interested in these men and their works: this is the purpose of the day Studying medieval buildings (1850-1950). Actors, methods and issues.
Currently, the way medieval architecture was perceived in the 19th century is a topic discussed by many researchers in Western Europe. Many works deal with the point of view of the architects, like Eugène Viollet-le-Duc, who restored medieval buildings (For example, B. Phalip et J.-Fr. Luneau (dir.), Restaurer au XIXe s. (I-II), Clermont-Ferrand : Presses universitaires Blaise Pascal, 2012-2013 ; A. Timbert, Restaurer et bâtir : Viollet-le-Duc en Bourgogne, Villeneuve-d’Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2013. International symposium organized by M. Piavaux, Cl. Houbart and A. Timbert, Matériaux, métiers et techniques. Vers une histoire matérielle du chantier de restauration (1830-1914), Paris-Liège-Namur, December 2017, Seminar organized by the national Institute of Art History and the University of Picardie Jules Verne : Construire, restaurer, détruire : les chantiers du XVIIIe au XXe siècle, February-June 2018.). This study day is part of this dynamic while widening the perspectives: it will not deal with exceptional personalities who worked on prestigious building sites in big cities. On the contrary, it will deal with figures whose works remained unknown but are eloquent testimonies on the origin of our disciplines. By their profession (departmental or diocesan architects) or simply by passion (scholars, local historians), they were field men trying to describe, to draw and to understand here a small rural church, there the remains of a keep. In short, this study day will overcome the exceptional case to be more interested in the daily lives of men rooted in their territory. Among them, the scholars who, like Father Camille de La Croix in Poitou, tirelessly traveled all over their region, will hold special attention (J.-M. Guilloët et N. Faucherre, « Des archéologues au service de la foi ? Le père de la Croix à Saint-Philibert-de-Grandlieu et le chanoine d’Urville à Nantes », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 118-3 | 2011, mis en ligne le 30 novembre 2013, consulté le 19 mars 2019. http://journals.openedition.org/abpo/2071 See also the ongoing collective work on this scholar’s archives coordinated by N. Dieudonné-Glad, in the University of Poitiers : http://sha.univ-poitiers.fr/histoire-art-archeologie/enseignants/conferences-et-valorisation/archives-de-camille-de-la-croix-pretre-et-archeologue-1831-1911/): their documentation constitutes a fundamental link in the transmission of knowledge. As of now, it is possible to say that, like historians, art historians and archaeologists have neglected the documentation they produced (Concerning the relationship of historians to the documentation of scholars, see the study days organized by Jérémy Delmulle et Haude Morvan, Les médiévistes face à la documentation des érudits modernes. Méthodes et enjeux, Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, 7-8 mars 2019).
This study day proposes to implement, at the scale of Western Europe, this epistemological approach of the medieval sciences dedicated to the castral, civil or religious building. It will exploit, from an multidisciplinary perspective, any material likely to feed these issues. Beyond the monuments themselves, which take the place of a major source, correspondences of scientists, archives of learned societies, photographs, old drawings, or the funds of historical monuments, for example, may be used to deal with one or more of the topics presented below.
Thema
« Heritage actors »
It will be possible to focus on some of these characters who, on a local or regional level, have worked for the conservation or knowledge of medieval buildings. Attempting to trace their backgrounds and their career paths will help to understand why they studied this heritage, sometimes against the current of regional institutions, but also to question their conception of medieval art history and archeology. Did they work alone or were they involved in networks of scientists? Did they confront the result of their work with the opinions of others?
Scholarly documentation
To compare the buildings preserved with the graphical and textual documentation produced on them between 1850 and 1950 will allow to understand the methods of analysis used and to evaluate the reliability of the results obtained by these scholars. It is necessary to pay more attention to their numerous archives, which are sometimes the only sources on missing buildings. Finally, it will be interesting to evaluate to what extent these pioneering works have had an impact on subsequent scientific research.
Scholarly backgrounds and official circles
To wonder about the interactions, or the absence of interactions, between these provincial men and the representatives of the State or the great personalities can also lead to think about the way in which Art history and Archeology have been built, far from big cities, on territories not very conducive to such work. It will undoubtedly allow to observe varied situations from the admiration of the modest scientist towards the recognized researcher to the lack of consideration, even rejection, of any work not emanating from a character of the region.
Procedures for the submission
This study day is organized for Team 3 of the ArAr Archaeology and Archaeometry Laboratory (UMR 5138) by the members of Axis 4 "Medieval architecture in the test of modern societies". The study day will take place in the Archives départementales du Rhône et métropolitaines de Lyon, on 26 and 27 March 2020.
Each paper will last from 20 to 25 minutes. Communication proposals will include a 400-word abstract and a short CV. They may be written in French or English. They should be sent jointly to Olivia Puel (puel.olivia@gmail.com), Anelise Nicolier (anelise.nicolier@orange.fr) and Laura Foulquier (laurafoulquier@wanadoo.fr)
by October 31st, 2019.
Scientific committee
- Bonnie Effros, Professor of Economic and Social History, University of Liverpool
- Nicolas Faucherre, Professor of History of Art and Archaeology in the Middle Ages, University of Aix-Marseille
- Alain Guerreau, Medieval historian, Honorary Research Director at the CNRS
- Jean-Marie Guillouët, Lecturer in History of Medieval Art, University of Nantes
- Dale Kinney, Professor of History of Art Emeritus, Bryn Mawr College (Pennsylvania)
- Haude Morvan, Lecturer in History of Medieval Art, University Bordeaux-Montaigne
- Jean-Michel Poisson, Honorary Lecturer in History and Archaeology of the Middle Ages, EHESS
- Nicolas Prouteau, Lecturer in Archaeology of the Middle Ages, University of Poitiers
Study day Organisers
- Anelise Nicolier, Doctor of History of Medieval Art
- Olivia Puel, Doctor of Medieval Archaeology
- Laura Foulquier, Doctor of History of Medieval Art
Subjects
- Epistemology and methodology (Main subject)
- Periods > Modern > Nineteenth century
- Society > Science studies > History of science
- Mind and language > Representation > History of art
- Periods > Middle Ages
- Mind and language > Representation > Heritage
- Mind and language > Representation > Architecture
- Mind and language > Epistemology and methodology > Archaeology
Places
- Archives du département du Rhône et de la Métropole de Lyon
Lyon, France (69)
Date(s)
- jeudi, octobre 31, 2019
Attached files
Keywords
- patrimoine, architecture, histoire de l'art, archéologie du bâti, épistémologie, érudition
Contact(s)
- Olivia Puel
courriel : puel [dot] olivia [at] gmail [dot] com - Anelise Nicolier
courriel : anelise [dot] nicolier [at] orange [dot] fr - Laura Foulquier
courriel : laurafoulquier [at] wanadoo [dot] fr
Information source
- Olivia Puel
courriel : puel [dot] olivia [at] gmail [dot] com
To cite this announcement
« Studying medieval buildings (1850-1950) », Call for papers, Calenda, Published on mardi, juillet 23, 2019, https://calenda-formation.labocleo.org/654008