AccueilL'archéologie au Maroc : histoire, réalité et perspectives
L'archéologie au Maroc : histoire, réalité et perspectives
الأركيولوجيا في المغرب: التاريخ والواقع والافاق
The archaeology of Morocco: history, reality and perspectives
Publié le vendredi 15 novembre 2019
Résumé
L’objectif de cette rencontre consiste à tracer le parcours de l’archéologie marocaine depuis ses débuts ; à la fin du XIXe siècle, jusqu’à nos jours. Il y sera aussi question de la réalité et des perspectives de la recherche archéologique au Maroc et des possibilités de préservation et du développement des acquis enregistrés ce qui accorde à notre pays ; aujourd’hui et dans l’avenir, la place qu’il mérite dans l’archéologie mondiale. En marge de cette rencontre, on envisage organiser une exposition portant sur les sites archéologiques majeurs, sur les trouvailles phares et sur les archéologues qui ont contribué au développement de la discipline. Cette rencontre sera l’occasion de rappeler que l’archéologie marocaine dépasse la frontière nationale pour concerner tout ce qui est lié à l’histoire de notre pays, plusieurs dizaines de fois millénaire.
Annonce
Présentation
La Faculté des Langues, des Arts et des Sciences humaines – Ait Melloul organise, en partenariat avec l’Equipe de Recherche : Le Maroc et les Pays du Sahel et du Sahara : Histoire et Patrimoine de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir, la Première Rencontre Nationale des Chercheurs en Archéologie et Patrimoine sous le thème: L'archéologie au Maroc: Histoire, réalité et perspectives. D’autres partenaires et d’autres institutions sont sollicités afin de garantir un grand succès à cette manifestation scientifique et culturelle.
Argumentaire
De manière générale, on fait remonter le début de l’histoire des recherches archéologiques au Maroc à la deuxième moitié du XIXème siècle. Les premières prospections et travaux d’investigation furent entamés par des européens ; notamment par des espagnols et des français. Ils s’inscrivaient ; en général, dans le cadre de leurs missions exploratoires et scientifiques. Des ruines et des monuments avaient été signalés, voire dessinés par des voyageurs ; des éclaireurs du colonialisme, des amateurs de l’archéologie où même par des spécialistes qui les décrivaient scientifiquement.
Les études archéologique (et ethnologique) ont précédé puis accompagné le processus de colonisation. Historiquement, on peut situer l’origine des investigations espagnoles sur le patrimoine archéologique marocain à la fin des années 1850. Suite à l’Ordre Royal du 31 Octobre 1859, Emilio la Fuente Alcantara (1825- 1868) était chargé d’accompagner l’armée espagnole ; en guerre à Tétouan, afin de faire l’étude des monuments et des inscriptions de cette ville, en collectant ses objets d’arts. Les recherches furent ensuite continuées par des voyageurs comme José Maria Murga, Ramon Jaudinez Alvarez et Saturnino Ximénez Norich qui avait réalisé trois voyages au Maroc (1882, 1883 et 1884).
A la fin du XIXème siècle, plusieurs espagnols venaient explorer le territoire marocain, comme Manuel Tello Almondareyn, Antonio Ramos et le voyageur José Boada y Romeu qui avait effectué un voyage entre 1889 et 1894, relaté dans son livre Allende el estrecho. Viajes por Marruecos. De son côté, Espinosa de los Monteros écrivait un ensemble d’articles journalistiques sur les vestiges islamiques de Ceuta (Sebta).
Quant aux investigations des français, au-delà des explorations d’Auguste Baumier (1823-1876) et de Charles de Foucault (1858-1916), on considère Charles Tissot (1828-1884) comme le pionnier de l’exploration de l’Afrique du Nord ancienne. Il avait relevé des ruines romaines et des inscriptions à travers lesquelles il avait établi la carte de la Maurétanie Tingitane (1871-1876). Henri de la Martinière (1859-1922) s’était investi, de son côté, dans la recherche archéologique en effectuant des fouilles à Volubilis et dans le site de Lixus (de 1885 à 1889). En étant un membre (de 1882 à 1889) et un responsable (de 1900 à 1901) de la Légation de France à Tanger, il avait édité plusieurs études sur le Maroc (Itinéraire de Fez à Oujda, 1895/ Notice sur le Maroc, 1897/ Esquisse de l’histoire du Maroc avant l’arrivée des Arabes, 1912/ Souvenirs du Maroc, 1919).
Ces recherches furent continuées par Maurice Besnier (1873-1933) dans le cadre de la Mission Scientifique du Maroc qui publiait les Archives Marocaines de 1904 à 1936, et que dirigeait le sociologue E. Michaux - Bellaire (1857-1930). L’ensemble des travaux d’investigation avait pour objectif principal la connaissance de la culture et de l’histoire du Maroc afin de faciliter la pénétration coloniale.
Avec l’instauration des protectorats français et espagnol au Maroc en 1912, des missions archéologiques avaient été mobilisées en vue de dévoiler les richesses archéologiques et patrimoniales du pays. Louis Chatelain (1883-1950) était l’un des premiers à travailler sur l’archéologie classique au Maroc. En 1915, il fut affecté à Volubilis où il avait effectué des fouilles, avant d’être nommé, en 1918, Directeur du Service des Antiquités du Maroc par le Résident Général H. Lyautey. Chatelain avait joué un rôle très important dans la création du Musée Archéologique de Rabat en 1931 ; qui était connu aussi sous le nom du « Musée Louis Chatelain ». Le Service des Antiquités du Maroc était ensuite dirigé par Raymond Thouvenot et dès 1955 par Maurice Euzennat, avant de céder la place à la marocaine Niamat Allah Elkhatib Boujibar.
Dans les zones du Protectorat Espagnol, les recherches concernant le patrimoine archéologique marocain étaient appuyées par la Real Academia de la Historia. Après les recherches effectuées sur la ville de Tétouan, le site de Lixus avait bénéficié principalement de la recherche de trois archéologues espagnols: César Louis de Montalbán (1925-1935), Pelayo Quintero Atauri (1940- 1947) et Miguel Tarradell (1948-1954) qui fut l’auteur du projet d’étude systématique du site. Ce dernier était nommé en mai 1948 à la tête du Service Archéologique du Maroc Espagnol et du Musée de Tétouan en succédant à Pelayo Quintero Atauri.
Le Service des Antiquités du Maroc était très actif dans le domaine de la préhistoire ou les travaux d’Armand Ruhlmann (1896-1948), Inspecteur des Antiquités Préhistoriques, avaient ouvert la voie à ceux de MM. Maurice Antoine, Pierre Biberson (1909-1992), Jean Roche (1913-2008), Georges Souville et André Jodin (1921-2003). Les gravures rupestres du Haut Atlas étaient méthodiquement relevées par M. Jean Malhomme. Les fouilles de sites situés sur le littoral méditerranéen et atlasique avaient permis de localiser plusieurs comptoirs phéniciens et carthaginois. Quant à celles qui concernaient les niveaux stratigraphiques inférieurs dans les sites de Volubilis, Chellah et Banasa, elles révélaient la présence de traces relatives à une civilisation originale : la maure.
En ce qui concerne l’archéologie islamique, on peut faire la distinction entre deux approches différentes : si les monuments architecturaux avaient, d’un côté, suscité l’intérêt de différents chercheurs, notamment Henri Terrasse (1895-1971) et Henri Basset (1892-1926), la fouille de sites islamiques était, d’un autre côté, destinée principalement à la recherche de témoignages relatifs à la civilisation romaine et classique. Cependant, le Service des Beaux-Arts, Antiquités et Monuments historiques avait œuvré pour la préservation du patrimoine marocain. Quant à l’Institut des Hautes Etudes Marocaines, il avait joué un rôle très important dans le développement de la recherche dans plusieurs champs disciplinaires.
Après l’indépendance du Maroc, des français avaient continué leurs travaux de recherche et de publication dans le domaine de l’archéologie. En parallèle avec les publications connues dès l’époque coloniale, le Bulletin d’Archéologie Marocaine est paru pour la première fois en 1956 en venant appuyer le domaine de la publication scientifique et en substituant graduellement aux Publications du Service des Antiquités du Maroc.
Avec la création de l’INSAP en 1986, des groupes de recherche mixtes ; constitués de nationaux et d’internationaux, ont continué le travail effectué par les pionniers de la discipline. Plusieurs chercheurs marocains ont pu contribuer activement au développement de la recherche archéologique comme Joudia Hassar Benslimane, Abdelaziz Touri et Aomar Akerraz. Le travail des équipes de recherches est orienté soit vers l’archéologie préhistorique soit vers l’archéologie préislamique où islamique. C’est dans ce cadre qu’une équipe de recherche maroco-française a pu dernièrement mettre au jour les restes osseux d’un ancien Homo Sapiens datant d’environ 315.000 ans.
Aujourd’hui, la recherche archéologique est liée à plusieurs domaines comme le tourisme et le développement. Elle est aussi pluridisciplinaire en faisant appel à plusieurs spécialistes : archéologues, historiens, anthropologues, géologues et topographes etc. Le croisement des compétences a permis, en effet, de répondre à plusieurs questions liées à la prospection, à la fouille archéologique et à la conservation et valorisation du patrimoine.
Axes de recherche
Pour mieux cadrer la discussion sur l’histoire, la réalité et les perspectives de l’archéologie au Maroc, on propose de faire la recherche sur les axes suivants :
- L’archéologie coloniale au Maroc.
- L’archéologie marocaine après l’indépendance.
- Réalité et perspectives de la recherche archéologique au Maroc.
Conditions de participation
- Inscription de la recherche dans l’un des axes de la rencontre.
- Respect des conditions et des critères de la recherche scientifique.
- Proposition d’un sujet nouveau.
- Elaboration d’une recherche entre 15 et 20 pages.
- Les langues de recherche sont l’arabe et l’amazighe, aussi le français, l’anglais et l’espagnol (accompagnées d’un résumé en langue arabe).
Rédaction des articles au format Word en respectant les paramètres suivants:
- Utilisation d’une numérotation continue automatique avec les notes en bas de page.
- Pour les articles en langue arabe : police Traditional Arabic, 16 points (14 dans les notes).
- Pour les articles en langue amazighe où en langues étrangères : Times New Roman, 14 points (12 points dans les notes).
- Toutes les recherches seront soumises à l’avis du Comité Scientifique.
- Les recherches acceptées seront publiées dans les Actes de la rencontre.
Dates
- Lancement de l’appel à communication : le 15 Octobre 2019
-
Soumission des résumés : avant le 30 Novembre 2019
- Notification aux auteurs : le 15 Décembre 2019
- Soumission des articles : avant le 05 Mars 2020
- Tenue de la rencontre : 31 Mars 2020 à la Salle des Conférences, Faculté des
- Langues, des Arts et des Sciences Humaines, Campus Universitaire Ait Melloul
Contacts
Téléphone : (+212) 6 17 19 57 12/ (+212) 7 61 51 03 33
La Fiche d’inscription et les recherches sont à envoyer à l’adresse électronique suivante : agadirarcheologie@gmail.com
Coordination de la Rencontre
- Dr. Mohamed Lazhar
- Dr. Elbachir Abarzak
Comité d’organisation :
- Hassan Hmayz (Faculté des Langues, des Arts et des Sciences Humaines – Ait Melloul).
- Mohamed Lazhar (Faculté des Langues, des Arts et des Sciences Humaines – Ait Melloul)
- Elbachir Abarzak (Faculté des Langues, des Arts et des Sciences Humaines – Ait Melloul)
- Mohamed Elhadri (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)
- Mohamed Bouajaja (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)
- Ratiba Rigalma (Faculté des Langues, des Arts et des Sciences Humaines – Ait Melloul)
Comité Scientifique
- Abdelkhalek Lemjidi (Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine - Rabat)
- Lhaj Moussa Aouni (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Fès – Sais)
- Mohamed Bouajaja (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)
- Mohamed Belatik (Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine - Rabat)
- Mohamed Elhadri (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)
- Mohamed Mustapha Boudribila (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)
- Abdellah Fili (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines- Eljadida)
- Mabrouk Sghir (Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine - Rabat)
- Youssef Bokbot (Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine - Rabat)
- Mohamed Lemlouki (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)
- Elmahfoud Asmahri (Institut Royal de la Culture Amazighe- Rabat)
Fiche d’inscription
Nom et Prénom :
Institution d’attache:
Adresse électronique :
Téléphone :
Titre de la communication :
Axe d’intervention :
Résumé :
Catégories
- Histoire (Catégorie principale)
- Périodes > Époque contemporaine > XIXe siècle
- Espaces > Afrique > Afrique du nord
- Sociétés > Ethnologie, anthropologie > Anthropologie culturelle
- Périodes > Époque contemporaine > XXe siècle
Lieux
- Salle des Conférences Bloc E - Campus Universitaire Ait Melloul, Route Nationale N 10, Entrée d'Azrou, Ait Melloul
Ait Melloul, Maroc
Dates
- samedi 30 novembre 2019
Fichiers attachés
Mots-clés
- archéologie, colonialisme, Maroc
Contacts
- Mohamed Lazhar
courriel : molazhar [at] gmail [dot] com - Elbachir Abarzak
courriel : elbachirprof [at] gmail [dot] com
Source de l'information
- Mohamed Lazhar
courriel : molazhar [at] gmail [dot] com
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« L'archéologie au Maroc : histoire, réalité et perspectives », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 15 novembre 2019, https://calenda-formation.labocleo.org/703317