StartseiteEnseignement et apprentissage des lettres par le numérique en temps de confinement

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Enseignement et apprentissage des lettres par le numérique en temps de confinement

Teaching learning of letters via the digitalin times of confinement

Intégration, expérimentations, implications

Integration, experimentation, implementation

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Veröffentlicht am jeudi, 11. juin 2020

Zusammenfassung

Le confinement généralisé semble avoir donné un effet d’accélérateur à l’usage du numérique dans le processus d'enseignement et d'apprentissage des lettres, à cause de la pandémie liée à la Covid-19. L’éducation est désormais relayée par le télé-enseignement mais il se pose un problème d'adaptation des enseignants et des apprenants de lettres à des environnements non familiers. On peut aussi s’interroger sur l'intégration des nouvelles technologies d'information et de communication (NTIC) dans l'enseignement et le maniement des lettres. Le présent appel concerne prioritairement les spécialistes des lettres (à la fois langue et littérature) ainsi que ceux qui s’intéressent à la pédagogie numérique et à l’ingénierie pédagogique. Il est question de faire un état des lieux de la virtualisation de la recherche et de la formation puis d’envisager des perspectives.

Inserat

Argumentaire

Manifestement, l’intégration du numérique dans le processus enseignement-apprentissage des lettres dans les pays du Sud, les pays en développement et les Zones d’Education Prioritaires (ZEP) semble être une pratique innovante; alors qu’en Occident, elle ne date pas d’hier. Le contexte de confinement généralisé à cause de la pandémie liée à la Covid-19, qui fait suite à celles plus récentes du Sras-cov de 2002 et du Mers-cov de 2012,  semble lui avoir donné un effet d’accélérateur sur l’ensemble des sept continents. Au regard de cette période trouble, avec ses effets psychotiques du fait des habitus ébranlés, le monde de l’enseignement chancelle ; ses certitudes, ses pratiques et ses modes de travail se transforment d’une manière brusque. Mais comme le relève C. Becchetti-Bizot (2012: 2),

c’est la prise de conscience progressive que ces objets techniques étaient devenus des instruments essentiels d’écriture, de lecture et de communication, mais aussi des supports de culture […] qui a projeté la question du numérique dans le champ de réflexion des lettres et sciences humaines, en même temps qu’elle bousculait les repères traditionnels de ce champ.

Le confinement n’est pas nouveau dans l’imaginaire des peuples du monde. Il est pratiqué depuis l’Antiquité, le Moyen-âge jusqu’à l’ère actuelle et sera sans doute plus actuel durant la période post Covid-19. Dans les contes anciens, les maladies rares apparaissent comme des formes de malédiction. Elles sont très souvent annoncées avant qu’elles n’arrivent et le peuple est directement mis en garde sur une conduite à tenir qui n’est pas loin de l’isolement ou la mise en quarantaine.

Les littératures écrites de Sophocle à nos jours sont parfois restées tributaires de cette tradition du confinement chaque fois qu’une maladie fait des ravages. Dans Œdipe-roi (Sophocle, 1877), la peste ravage les habitants de Thèbes et les empêche de se mouvoir librement. L’arrivée d’Œdipe augure un lendemain meilleur pour voir le mal conjuré. La Peste d’Albert Camus (1947) de son côté présente une pandémie qui oblige la mise en quarantaine de la population d’Oran. L’intrigue dans L’Impure de Guy des Cars (1946) est centrée sur la très belle et adulée Chantal qui renonce à sa brillante carrière de mannequin et entreprend d’aller à l’archipel des Iles Fidji dans le Pacifique Sud pour s’isoler et se faire soigner comme les autres malades de la lèpre. Le Sixième jour d’Andrée Chédid (1960) enfin décrit le confinement de la ville de Caire durant la crise de choléra en 1948. Tous ces cas de figures montrent que les activités quotidiennes se sont toujours arrêtées chaque fois qu’une pandémie sévit dans une région. Ainsi, la vie est paralysée et des solutions méritent d’être trouvées pour pallier les formes de léthargie nées des maladies dévastatrices.

Cette dernière décennie a connu un progrès réel en termes de nouvelles technologies de l’information et de la communication, notamment dans les pays moins avancés. Les échanges se font désormais en ligne et en grand nombre, mettant au centre des activités la désinfection des paquets. On parlera de l’économie numérique dans les secteurs de marché. À cause de la crise sanitaire, des initiatives et pratiques sont entreprises pour une continuité pédagogique. L’éducation est désormais relayée par les spécialistes de l’écran associés aux formateurs pour éviter la dispersion des énergies chez les apprenants : c’est le télé-enseignement. La pédagogie numérique bat son plein au sein des lycées, des collèges et des universités pour éviter aux apprenants la léthargie intellectuelle.

De ce fait, la formation par le numérique suscite autant d’espoirs qu’elle fait naître des inquiétudes, et le fameux triangle pédagogique de Jean Houssaye (1986) tend à être mis en congé dans son sens le plus classique, ouvrant des horizons nouveaux à l’interprétation de la didactique. Dans ce contexte de confinement, « les habiletés numériques sont indispensables car, la plupart des activités axées sur le savoir dépendent fortement de l’utilisation de la technologie » (T. Bates, 2016: 28). Les nouveaux dispositifs technologiques, désormais considérés comme des leviers prioritaires, induisent un enseignement plus collaboratif que transmissif et exigent de nouvelles interfaces et interactions. Le web social, dispositif emblématique du Web 2.0 (Facebook, Babbel, Bussu, Livemocha), le télé-enseignement, les plateformes ou LMS (Learning Management Systems comme Moodle), le microblogage (Twitter), l’interaction 3-D, l’apprentissage des langues assisté par ordinateur (ALAO ou CALL en anglais), les MOOC (massive Open Online Course : WhatsApp, Messenger) etc. sont valorisés. Ce sont des espaces et canaux d’apprentissages linguistiques [et littéraires] médiés (J-L. Bergey, 2016) par des outils numériques en temps de confinement ; ils combinent à la fois apprentissages collaboratifs et personnalisés.

Dans un tel contexte, il se pose d’une part un problème d'adaptation des enseignants et des apprenants de lettres à des environnements d'enseignement et d'apprentissage non familiers. D’autre part, on peut s’interroger sur l'intégration des technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement et le maniement des lettres. Vu sous cet angle, le confinement des populations suscite de nombreuses questions aussi bien sur les plans personnel et individuel qu’intellectuel et collectif : les changements de paradigme dans l’enseignement-apprentissage des lettres liés au numérique sont-ils préalablement pensés et susceptible d’être maitrisés ? Quelles instances doivent-elles s’en charger et comment procéder pour un usage satisfaisant et susceptible d’implémentation ? Malgré la multiplication des possibilités d’accès en ligne à des bases de données, des documents téléversés et des interfaces, les enseignants, chercheurs et apprenants ne demeurent-ils pas technophobes ? Les enseignants, chercheurs et apprenants en/de lettres appréhendent-ils les NTIC d’une manière particulière ? Face aux outils numériques, n’ont-ils pas des attitudes qui les distingueraient par exemple de leurs confrères des sciences appliquées ? Le contexte de crise sanitaire ne favorise-t-il pas l’émergence des impressions et expressions linguistiques en rapport avec le confinement ? Quelles peuvent être les implications sociolinguistiques de l’émergence des néologies dans les pratiques linguistiques ? Comment sauvegarder et transmettre des connaissances linguistiques, littéraires et culturelles sur la base d’objets instables, en perpétuelle transformation et difficiles à contrôler ? Quels sont les différents degrés d’appropriation des NTIC qui sont des vecteurs incontournables de la diffusion, de la construction et de la circulation des savoirs lettrés ? Le domaine des lettres serait-il en train de tirer profit de ces nouveaux outils en les adaptant aux besoins actuels et futurs en ces temps de confinement? Comment faire des choix avantageux parmi tous les médias disponibles ? Est-il possible de maintenir la qualité de l’enseignement, de l’apprentissage et des ressources dans un environnement de formation très évolutif ? Qu’est-ce que le numérique modifie dans la pratique, les outils et modalités de travail, les visées et les démarches d’enseignement, le rôle du maitre, le statut des apprenants, les méthodes et contenus disciplinaires ?

Sont prioritairement interpellés par le présent appel : enseignants, universitaires, chercheurs juniors et séniors, écrivains et inspecteurs de pédagogie qui sont spécialistes des lettres (à la fois langue et littérature) ainsi que ceux qui s’intéressent à la pédagogie numérique et à l’ingénierie pédagogique. Les champs scientifiques visés sont plus précisément: Lettres modernes françaises et anglaises, Lettres bilingues, Lettres classiques, Lettres hispaniques, germaniques, chinoises, arabophones, italiennes etc. (selon les contextes). Sont également attendues, les propositions liées à d’autres champs disciplinaires qui ressortissent du domaine des lettres, notamment: la sociolinguistique, les sciences du langage, la communication, la linguistique générale et appliquée, le FLE/FLS etc.

Axes de réflexion

Les contributions envisagées, qui pourront être des études de cas ou celles centrées sur des expériences de praticiens, des traitements de données empiriques, des réflexions théoriques, des analyses de documents ou d’objets culturels, des résultats de débats et communications etc., s’inscriront dans l’un des axes et sous-axes non exhaustifs ci-dessous :

  1. Enseignement des lettres en temps de crise : historique et perspectives

Espace et temps de confinement ; acteurs, actants et auteurs en période de confinement ; énoncé, oralité et troubles de personnalité : pour une thérapie.

  1. Covid-19, langue et contextes sociaux : entre imaginaires linguistiques et dynamiques des langues

Multilinguisme et langage du confinement ; entre laboratoires et sociétés : le vocabulaire du coronavirus; pratiques langagières en temps de crise sanitaire ; variation linguistique, littérature et savoirs en pandémies ; dynamique linguistique, littérature et anticipation ; créativité lexicale, émergence des néologismes et identité de groupe ; nouvelles expressions, mots nouveaux et partage des maux ou description d’une situation inédite; représentations linguistiques en contexte pandémique.

  1. L’enseignant, la néo-pédagogie des lettres à l’ère de la virtualisation 

Télé-enseignement et transmission des savoirs linguistiques et littéraires ; usages et représentations de l’outil numérique chez les enseignants de lettres ; visioconférence et enseignement des lettres ; connaissance et maniement des applications pour l’enseignement des lettres ; recours au digital et respect de la Norme des langues ; les normes, les politiques linguistiques et l’intégration des langues.  

  1. L’apprenant des lettres face aux NTIC 

Accéder aux plates-formes et apprendre les lettres ; apprentissage des lettres et web social ; recherches numériques et développement des compétences linguistiques et littéraires des apprenants de lettres ; l’enseigné de lettres face aux écrans ; télécollaboration et interaction à dominante synchrone/asynchrone ; espace virtuel et problématique de la réception.

  1. Évaluation de la formation en ligne : état des lieux et perspectives dans le domaine des lettres 

Difficultés de communication cybernétique ; évaluation des apprentissages en ligne ; évaluation des programmes et curricula ; évaluation des outils, fournitures et matériels didactiques ; encadrement des formateurs pour un accompagnement pédagogique et numérique en lettres.

Calendrier prévisionnel

  • Réception des résumés de 250 à 300 mots plus 5 mots clés : jusqu’au 20 juin 2020

  • Retour d’expertises des résumés aux auteurs: 30 juin 2020
  • Envoi des articles conformément au protocole indiqué : jusqu’au 31 août 2020
  • Retour d’évaluation des articles : 31 octobre 2020
  • Remise des articles révisés : 25 novembre 2020
  • Parution de l’ouvrage : fin décembre 2020

Consignes aux auteurs

Les résumés rédigés en français ou en anglais seront précédés du titre de l’article, des prénom(s), nom(s), organisme de rattachement (université, laboratoire ou groupe de recherche) et adresse électronique de/des l’auteur(s). Les résumés de plus de deux auteurs ne seront pas acceptés. Respecter les normes suivantes : Police 12, Times New Roman, interligne simple (1,5). Les résumés doivent nous parvenir sous la forme d’un fichier world attaché à un courrier électronique et seront envoyés simultanément à ces deux adresses mél : amosouop@yahoo.fr et guedallao@yahoo.fr

Chaque proposition sera doublement évaluée de façon anonyme, à l’effet de vérifier l'inscription dans la thématique annoncée, le respect minimal des règles déontologiques, les attendus d'un résumé et d’un article scientifique. Les consignes de rédaction des articles seront ultérieurement envoyées à ceux dont les résumés auront été sélectionnés par le comité scientifique.

Coordination du projet

  1. Amos Kamsu Souoptetcha, Ph.D., Chargé de Cours (langue et linguistique française), Université de Maroua-Cameroun, Ecole Normale Supérieure, Département de Lettres Bilingues.
  2. Oumar Guédalla, Ph.D., Chargé de Cours (littérature négro-africaine), Université de Maroua-Cameroun, Ecole Normale Supérieure, Département de Langue Française et Littérature d’Expression Française.

Comité scientifique

  • Idrissou Alioum (Université de Maroua)
  • Clément Dili Palaï (Université de Maroua)
  • Saïbou Issa (Université de Maroua)
  • Christiane Félicité Ewane épse Essoh (Université de Yaoundé 1)
  • Edmond Biloa (Université de Yaoundé 1)
  • Félix Nicodème Bikoï (Université de Douala)
  • Julien Kilanga (Université d’Angers)
  • Ladislas Nzesse (Université de Dschang)
  • François Mangenot (Université de Grenoble-Alpes)
  • Mamadou Ba (Université Cheikh Anta Diop)
  • Véronique Magri-Mourgues (Université Côte d’Azur)
  • Sylvie Grand’Eury-Buron (Université de Lorraine)
  • Kolyang Dina Taiwé (Université de Maroua)
  • Raymond Mbassi Ateba (Université de Maroua)
  • Michael Apuge Etuge (Université de Maroua)
  • Georges Moukouti Onguedou (Université de Maroua)
  • Emmanuel Béché (Université de Maroua)
  • Jean Claude Abada Medjo (Université de Maroua)
  • Christophe Désiré Atangana Kouna (Université de Yaoundé 1)
  • Férial Filali (Université d’Alger 2)
  • Bocar Aly Pam (Université Assane Seck de Ziguinchor)
  • Clotaire Saah Nengou (Université Obafemi Awolowo)
  • Jean-Luc Bergey (Université de Lorraine)
  • Ndeye Massata Ndiaye (Université virtuelle du Sénégal)
  • Bouba Kidakou (Université de Maroua)
  • Mohamadou Aminou (Université de Maroua)
  • Rosalie Maïrama (Université de Maroua)
  • Colbert Akieudje (Université de Dschang)
  • Fabrice Germain Menye Nga (Université de Ngaoundéré)
  •   Bachir Bouba (Université de Maroua)
  • Galy Mohamadou (Université de Maroua)
  • Bernard Ambassa Fils (Université de Maroua)
  • Elizabeth Yaoudam (Université de Ngaoundéré)
  • Magdalene Nkongho (Université de Maroua)
  • Lozzi Martial Meutem Kamtchueng (Université de Maroua)
  • Paul Mekontso (Université de Maroua)
  • Mahamat Aladji (Université de Maroua)

Comité de lecture

  • Bana Barka (Université de Maroua)
  • François Baimada Gigla (Université de Maroua)
  • Gilles Kuitche Talé (Université de Maroua)
  • Yaya Mountapmbeme Pemi Njoya (Université de Maroua)
  • Oumou Selam Tardieu (Université Bordeau-Montaigne)
  • Elza Kogou Nzamba (Université Omar Bongo)
  • Placide Bertrand Ebanga (Université de Ngaoundéré)
  • Candice Guemdjom Kengne (Université de Ngaoundéré)
  • Salomé Ntsama Essengue (Université de Bamenda)
  • Valentin Nkouda Sopgui (Université de Maroua)
  • Carole Njiomouo Langa (Université de Maroua)
  • Diane Armelle Nguemkam Ouafo (Université de Maroua)

Références bibliographiques 

Bates (Tony) Anthony William, (2016), L’Enseignement à l’ère numérique : des balises pour l’enseignement et l’apprentissage, Thunder Bay Ontario, Contact Nord.

Beccheti-Bizo Cahérine, (2012), « La question du numérique. Enjeux, défis et perspectives pour l’enseignement des lettres ? » in Le français aujourd’hui, 2012/3 (n°178), pp. 41 à 51.

Bergey Jean-Luc Pierre, (2016), Elaborations textuelles, genres discursifs et apprentissages linguistiques médiés par les Learning Management Systems (plateformes de formation), Thèse de linguistique, Université Michel de Montaigne-Bordeau III.

Camus Albert, (1947), La Peste, Paris, Gallimard.

Chédid Andrée, (1960), Le Sixième jour, Paris, Julliard.

Guy des Cars, (1946), L’Impure, Paris, Flammarion.

Houssaye Jean, (1986), Le Triangle pédagogique, Paris, Lang.

Sophocle, Œdipe-roi, (2016), Traduction de Leconte de Lisle en 1877, Texte publié par Gwénola, Ernest et Paul Fièvre en 2016.


Daten

  • samedi, 20. juin 2020

Schlüsselwörter

  • Numérique, lettres, enseignement, apprentissage, confinement, covid-19, usages linguistiques

Kontakt

  • amos kamsu souoptetcha
    courriel : amosouop [at] yahoo [dot] fr
  • guedalla oumar
    courriel : guedallao [at] yahoo [dot] fr

Informationsquelle

  • amos kamsu souoptetcha
    courriel : amosouop [at] yahoo [dot] fr

Zitierhinweise

« Enseignement et apprentissage des lettres par le numérique en temps de confinement », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am jeudi, 11. juin 2020, https://calenda-formation.labocleo.org/783968

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