Página inicialQuestions au Procès de Civilisation
Questions au Procès de Civilisation
Colloque International Norbert Elias
* * *
Publicado jeudi, 06 de juillet de 2000
Resumo
Colloque International Norbert Elias
« Questions au Procès de Civilisation »
Organisé par
le Laboratoire « Microsociologies de l’éducation » (Rennes 2)
et le Centre de recherches administratives et politiques (IEP-Rennes 1)
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Colloque International Norbert Elias
« Questions au Procès de Civilisation »
Organisé par
le Laboratoire « Microsociologies de l’éducation » (Rennes 2)
et le Centre de recherches administratives et politiques (IEP-Rennes 1)
Université de Haute-Bretagne, Rennes 2
13 & 14 octobre 2000
Longtemps méconnue ou mésestimée, l’œuvre de Norbert Elias est désormais de plus en plus reconnue comme l’une des contributions majeures au développement des sciences sociales du XXe siècle.
La problématique du « Procès de civilisation » constitue le cœur de ce legs scientifique. Formalisée par Elias dès la fin des années trente dans des textes fondateurs, elle constitue aussi le fil qui relie nombre de ses œuvres essentielles. Les travaux conduits avec l’équipe de Leicester, qui ont contribué à renouveler dans les années soixante la sociologie du sport, sont aussi et d’abord une réflexion sur les moyens dont disposent les ‘civilisés’ pour constituer des espaces sociaux où s’affranchir des processus de refoulement psycho-affectif que suppose un haut degré d’autocontrôle émotionnel. « The Germans », la dernière grande œuvre de Norbert Elias, dédiée à l’histoire de l’Allemagne et des Allemands depuis la fin du siècle dernier, apparaît aussi comme une forme de retour final sur des problématiques nées à la veille de la Seconde Guerre mondiale, à travers une investigation de la formidable éclipse de la civilisation qu’est le génocide des Juifs d’Europe.
La référence à l’Holocauste vient manifester de façon éclatante combien le procès de civilisation peut constituer une notion problématique en tous les sens de cet adjectif. Sa fécondité est attestée par un ensemble de travaux récents de sociologues et d’historiens sur les comportements alimentaires, les rapports entre sexes, le fonctionnement des institutions pénales et répressives. Sa pertinence est aussi directement mise en cause par un ensemble d’interpellations qui interrogent l’adéquation d’une description de la « dynamique de l’Occident » comme procès de renforcement de la civilisation. D’un côté, parce que le XXe siècle peut aussi être caractérisé comme celui de l’invention des génocides, et parce que différents phénomènes contemporains paraissent davantage interprétables en termes d’« incivilité » ou de « décivilisation ». Sur un mode moins grave, mais non moins riche d’enjeux sociaux et intellectuels, les objections visent aussi la conception de la civilisation comme règne des autocontrôles affectifs et pulsionnels alors même que nombre d’évolutions des rapports au corps, à la sexualité, à l’expression des émotions semblent pouvoir se décoder en termes de recul de dispositions ascétiques ou d’inhibitions.
C’est autour de ces controverses sur le Procès de Civilisation que se structure le colloque organisé à Rennes les 13 et 14 octobre prochains. Deux registres d’interrogation seront privilégiés dans les ateliers et la sélection des propositions de communication....
Appel à communications....
Thème 1/- Civilisation, Barbarie, Violences...
Comment la problématique du « Procès de civilisation » peut-elle (ou non) rendre compte des génocides du XXe siècle, mais aussi d’un ensemble de phénomènes qui viennent s’inscrire en faux contre la vision d’un recul tendanciel de la violence dans la régulation des rapports sociaux, contre l’idée d’une « identification mutuelle » croissante des humains ?
Les communications pourront confronter les problématiques « eliasiennes » aux phénomènes actuels de violences urbaines et d’incivilité, explorer la fécondité et les limites des approches qui se centrent sur la persistance ou l’institutionnalisation d’espaces de « décivilisation » (le Ghetto, la désaffiliation à l’égard du monde du travail), ou encore discuter de certaines transformations qui pourraient témoigner d’une rupture ou à tout le moins d’une inflexion significative dans la « dynamique de l’Occident », du point de vue par exemple des références identitaires, du rapport à l’autorité, des instances de socialisation et des médiations multiples entre lien politique et civilité ordinaire. Seront également bienvenues des propositions portant sur l’analyse des génocides et grands massacres du XXe siècle ou sur la « politique extérieure » de la civilisation, sur la manière dont les États civilisés ont traité les populations qu’elles tenaient pour barbares.
Thème 2/- La montée de l’« Informel » : Perte d’emprise de la civilisation ou sophistication des autocontrôles ?
Elias notait dès la fin des années trente combien le peu de formalisme des « mœurs balnéaires » semblait défier les grilles d’interprétation en termes d’autocontrôles, de rétention émotionnelle des civilisés. La « libération » des mœurs, la publicisation de problèmes privés et de l’intimité - via des forums télévisés ou radiophoniques en particulier -, la valorisation d’un discours de l’authenticité et du dévoilement constituent autant d’indicateurs de l’amplification de ces tendances. Invalident-ils une vision de la civilisation trop linéaire, trop victorienne ? Sont-ils à l’inverse lisibles, comme l’ont suggéré Elias puis Wouters, en terme d’« informalisation », c’est-à-dire de « relâchement contrôlé des contrôles », de maîtrise supplémentaire des affects, comme peut le suggérer le travail de J.-C. Kaufmann sur la police du regard devant les corps féminins dénudés sur les plages ?
L’appel à communications est ici ouvert à toutes les études capables d’éclairer et de débattre ces évolutions au regard d’une problématique de la civilisation. Sans chercher à borner la liste des terrains d’investigation, on y mentionnera le rapport au corps et à la sexualité, l’évolution des formes relationnelles dans le travail ou les sociabilités amicales, les modes d’évocation de l’intime, des émotions et de la sexualité dans les médias et la production culturelle. Seront également bienvenues des contributions qui se proposeraient de croiser ces approches et une réflexion sur les identités individuelles et collectives, mais aussi de s’interroger sur les enjeux de pouvoir de ces évolutions. L’informel révèle-t-il cette « démocratisation fonctionnelle » qu’Elias associait à une réduction tendancielle des écarts de pouvoir entre sexes, générations et classes ? N’est-il que l’habillage détendu de disparités de pouvoir persistantes ?
Calendrier et Organisation
Le Colloque est organisé par le Laboratoire « Microsociologies de l’éducation » (UFR Sciences humaines-Rennes 2) et le Centre de recherches administratives et politiques (IEP-CNRS-Rennes 1). Il aura lieu les vendredi 13 et samedi 14 octobre, à l’Université Rennes 2.
Un programme détaillé sera communiqué ultérieurement. Deux orientations peuvent cependant être soulignées dès maintenant :
1. Le Colloque alternera des travaux en ateliers et des séances plénières qui seront l’occasion pour des spécialistes français et étrangers de développer devant l’ensemble des participants la présentation de recherches en cours sur la problématique de la civilisation.
2. La présentation des communications retenues se réalisera dans le cadre d’ateliers fonctionnant en parallèle sur les deux thèmes explicités dans l’appel à contribution. Cette formule vise à permettre à la fois une véritable discussion sur un nombre raisonnable de textes et un fractionnement du public qui permette de véritables échanges entre participants.
Calendrier
Date limite pour le dépôt de propositions de communication : 3 avril 2000
Réponse du comité scientifique sur la sélection des communications : 13 avril 2000
Date limite d’envoi de la version écrite des communications : 25 septembre 2000
Comité d’organisation
Jean-Jacques Barreau, Assistant en sciences de l’éducation, Université Rennes 2
Yves Bonny, Maître de conférences en sociologie, Université Rennes 2
Jean-Manuel De Queiroz, Professeur en sciences de l’éducation, Université Rennes 2
Erik Neveu, Professeur en sciences politiques et directeur du CRAP, IEP de Rennes
Inscriptions
Tarif : 150 F.
Etudiants (sur présentation d’une photocopie de la carte d’étudiant) : 75 F.
Les participants recevront après inscription une documentation pratique (adresses, coordonnées télécoms) leur permettant de réaliser facilement une réservation hôtelière.
Secrétariat
Philippe Sauvage, Département Sciences de l’éducation, UFR Sciences humaines
Université Rennes 2, 6, avenue Gaston Berger, CS 24307 - 35043 Rennes Cedex.
Tél. : 02.99.14.19.08 Fax : 02.99.14.19.25
Courriel : philippe.sauvage@uhb.fr
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Formulaire d’inscription colloque ELIAS (à renvoyer à l’adresse ci-dessus)
Nom : Prénom :
Organisme ou Université : Adresse :
Code postal :
Ville : Pays :
Téléphone : Adresse électronique :
Présentation de communication : Oui Non
Chèque à libeller à l’ordre de : Agent comptable Université Rennes 2
« Questions au Procès de Civilisation »
Organisé par
le Laboratoire « Microsociologies de l’éducation » (Rennes 2)
et le Centre de recherches administratives et politiques (IEP-Rennes 1)
Université de Haute-Bretagne, Rennes 2
13 & 14 octobre 2000
Longtemps méconnue ou mésestimée, l’œuvre de Norbert Elias est désormais de plus en plus reconnue comme l’une des contributions majeures au développement des sciences sociales du XXe siècle.
La problématique du « Procès de civilisation » constitue le cœur de ce legs scientifique. Formalisée par Elias dès la fin des années trente dans des textes fondateurs, elle constitue aussi le fil qui relie nombre de ses œuvres essentielles. Les travaux conduits avec l’équipe de Leicester, qui ont contribué à renouveler dans les années soixante la sociologie du sport, sont aussi et d’abord une réflexion sur les moyens dont disposent les ‘civilisés’ pour constituer des espaces sociaux où s’affranchir des processus de refoulement psycho-affectif que suppose un haut degré d’autocontrôle émotionnel. « The Germans », la dernière grande œuvre de Norbert Elias, dédiée à l’histoire de l’Allemagne et des Allemands depuis la fin du siècle dernier, apparaît aussi comme une forme de retour final sur des problématiques nées à la veille de la Seconde Guerre mondiale, à travers une investigation de la formidable éclipse de la civilisation qu’est le génocide des Juifs d’Europe.
La référence à l’Holocauste vient manifester de façon éclatante combien le procès de civilisation peut constituer une notion problématique en tous les sens de cet adjectif. Sa fécondité est attestée par un ensemble de travaux récents de sociologues et d’historiens sur les comportements alimentaires, les rapports entre sexes, le fonctionnement des institutions pénales et répressives. Sa pertinence est aussi directement mise en cause par un ensemble d’interpellations qui interrogent l’adéquation d’une description de la « dynamique de l’Occident » comme procès de renforcement de la civilisation. D’un côté, parce que le XXe siècle peut aussi être caractérisé comme celui de l’invention des génocides, et parce que différents phénomènes contemporains paraissent davantage interprétables en termes d’« incivilité » ou de « décivilisation ». Sur un mode moins grave, mais non moins riche d’enjeux sociaux et intellectuels, les objections visent aussi la conception de la civilisation comme règne des autocontrôles affectifs et pulsionnels alors même que nombre d’évolutions des rapports au corps, à la sexualité, à l’expression des émotions semblent pouvoir se décoder en termes de recul de dispositions ascétiques ou d’inhibitions.
C’est autour de ces controverses sur le Procès de Civilisation que se structure le colloque organisé à Rennes les 13 et 14 octobre prochains. Deux registres d’interrogation seront privilégiés dans les ateliers et la sélection des propositions de communication....
Appel à communications....
Thème 1/- Civilisation, Barbarie, Violences...
Comment la problématique du « Procès de civilisation » peut-elle (ou non) rendre compte des génocides du XXe siècle, mais aussi d’un ensemble de phénomènes qui viennent s’inscrire en faux contre la vision d’un recul tendanciel de la violence dans la régulation des rapports sociaux, contre l’idée d’une « identification mutuelle » croissante des humains ?
Les communications pourront confronter les problématiques « eliasiennes » aux phénomènes actuels de violences urbaines et d’incivilité, explorer la fécondité et les limites des approches qui se centrent sur la persistance ou l’institutionnalisation d’espaces de « décivilisation » (le Ghetto, la désaffiliation à l’égard du monde du travail), ou encore discuter de certaines transformations qui pourraient témoigner d’une rupture ou à tout le moins d’une inflexion significative dans la « dynamique de l’Occident », du point de vue par exemple des références identitaires, du rapport à l’autorité, des instances de socialisation et des médiations multiples entre lien politique et civilité ordinaire. Seront également bienvenues des propositions portant sur l’analyse des génocides et grands massacres du XXe siècle ou sur la « politique extérieure » de la civilisation, sur la manière dont les États civilisés ont traité les populations qu’elles tenaient pour barbares.
Thème 2/- La montée de l’« Informel » : Perte d’emprise de la civilisation ou sophistication des autocontrôles ?
Elias notait dès la fin des années trente combien le peu de formalisme des « mœurs balnéaires » semblait défier les grilles d’interprétation en termes d’autocontrôles, de rétention émotionnelle des civilisés. La « libération » des mœurs, la publicisation de problèmes privés et de l’intimité - via des forums télévisés ou radiophoniques en particulier -, la valorisation d’un discours de l’authenticité et du dévoilement constituent autant d’indicateurs de l’amplification de ces tendances. Invalident-ils une vision de la civilisation trop linéaire, trop victorienne ? Sont-ils à l’inverse lisibles, comme l’ont suggéré Elias puis Wouters, en terme d’« informalisation », c’est-à-dire de « relâchement contrôlé des contrôles », de maîtrise supplémentaire des affects, comme peut le suggérer le travail de J.-C. Kaufmann sur la police du regard devant les corps féminins dénudés sur les plages ?
L’appel à communications est ici ouvert à toutes les études capables d’éclairer et de débattre ces évolutions au regard d’une problématique de la civilisation. Sans chercher à borner la liste des terrains d’investigation, on y mentionnera le rapport au corps et à la sexualité, l’évolution des formes relationnelles dans le travail ou les sociabilités amicales, les modes d’évocation de l’intime, des émotions et de la sexualité dans les médias et la production culturelle. Seront également bienvenues des contributions qui se proposeraient de croiser ces approches et une réflexion sur les identités individuelles et collectives, mais aussi de s’interroger sur les enjeux de pouvoir de ces évolutions. L’informel révèle-t-il cette « démocratisation fonctionnelle » qu’Elias associait à une réduction tendancielle des écarts de pouvoir entre sexes, générations et classes ? N’est-il que l’habillage détendu de disparités de pouvoir persistantes ?
Calendrier et Organisation
Le Colloque est organisé par le Laboratoire « Microsociologies de l’éducation » (UFR Sciences humaines-Rennes 2) et le Centre de recherches administratives et politiques (IEP-CNRS-Rennes 1). Il aura lieu les vendredi 13 et samedi 14 octobre, à l’Université Rennes 2.
Un programme détaillé sera communiqué ultérieurement. Deux orientations peuvent cependant être soulignées dès maintenant :
1. Le Colloque alternera des travaux en ateliers et des séances plénières qui seront l’occasion pour des spécialistes français et étrangers de développer devant l’ensemble des participants la présentation de recherches en cours sur la problématique de la civilisation.
2. La présentation des communications retenues se réalisera dans le cadre d’ateliers fonctionnant en parallèle sur les deux thèmes explicités dans l’appel à contribution. Cette formule vise à permettre à la fois une véritable discussion sur un nombre raisonnable de textes et un fractionnement du public qui permette de véritables échanges entre participants.
Calendrier
Date limite pour le dépôt de propositions de communication : 3 avril 2000
Réponse du comité scientifique sur la sélection des communications : 13 avril 2000
Date limite d’envoi de la version écrite des communications : 25 septembre 2000
Comité d’organisation
Jean-Jacques Barreau, Assistant en sciences de l’éducation, Université Rennes 2
Yves Bonny, Maître de conférences en sociologie, Université Rennes 2
Jean-Manuel De Queiroz, Professeur en sciences de l’éducation, Université Rennes 2
Erik Neveu, Professeur en sciences politiques et directeur du CRAP, IEP de Rennes
Inscriptions
Tarif : 150 F.
Etudiants (sur présentation d’une photocopie de la carte d’étudiant) : 75 F.
Les participants recevront après inscription une documentation pratique (adresses, coordonnées télécoms) leur permettant de réaliser facilement une réservation hôtelière.
Secrétariat
Philippe Sauvage, Département Sciences de l’éducation, UFR Sciences humaines
Université Rennes 2, 6, avenue Gaston Berger, CS 24307 - 35043 Rennes Cedex.
Tél. : 02.99.14.19.08 Fax : 02.99.14.19.25
Courriel : philippe.sauvage@uhb.fr
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Formulaire d’inscription colloque ELIAS (à renvoyer à l’adresse ci-dessus)
Nom : Prénom :
Organisme ou Université : Adresse :
Code postal :
Ville : Pays :
Téléphone : Adresse électronique :
Présentation de communication : Oui Non
Chèque à libeller à l’ordre de : Agent comptable Université Rennes 2
Locais
- Rennes, França
Datas
- vendredi, 13 de octobre de 2000
Para citar este anúncio
« Questions au Procès de Civilisation », Colóquio, Calenda, Publicado jeudi, 06 de juillet de 2000, https://calenda-formation.labocleo.org/185626