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Intégration sociale et intégration spatiale
L'espace compte : le cas des espaces intra-urbains
* * *
Published on vendredi, janvier 12, 2001
Summary
MORPHOLOGIE SPATIALE ET MORPHOLOGIE SOCIALE
3e séminaire de recherche organisé par
J.C.François, C. Grasland, R. Le Goix
UMR 8504 Géographie-cités
Journée d’étude et de discussion organisée le
17 Janvier 2001, à l’Institut de Géog
Announcement
MORPHOLOGIE SPATIALE ET MORPHOLOGIE SOCIALE
3e séminaire de recherche organisé par
J.C.François, C. Grasland, R. Le Goix
UMR 8504 Géographie-cités
Journée d’étude et de discussion organisée le
17 Janvier 2001, à l’Institut de Géographie de Paris (191, rue Saint-Jacques)
sous la présidence de
Catherine RHEIN
9h : Accueil des participants
9h15 – 11 h : DEFINITION(S) DU CONCEPT D’INTEGRATION
- C. Rhein (CNRS, UMR LADYSS) : Le concept d’intégration en sociologie
- C. Grasland (Univ. Paris 7, UMR Géographie-cités) : Intégration spatiale et intégration sociale : ébauche d’un cadre théorique et méthodologique.
- Z. Rykiel (Acad. Sciences, Varsovie) : Social and spatial integration in the Katowice region, Poland.
- Discussion.
11h30 – 12h30 : MESURE(S) DES PHENOMENES D’INTEGRATION
- J.C. François (Université Paris 7, UMR Géographie-cités) : Mesure des proximités sociales et spatiales : le cas des élèves d’origine étrangère dans les collèges de l’agglomération parisienne entre 1982 et 1997.
- C. Grasland & A. Potrykowska (Acad. Sciences, Varsovie) : Mesure des effets de barrière : le cas des migrations résidentielles dans l’agglomération de Varsovie.
- Discussion.
___________
14h00 – 15h00 : IMMIGRATION ET INTEGRATION
- S. Weber (UMR Géographie-cités, Equipe Géophile) : L’intégration des migrants d’Europe de l’Est en Italie : le cas de l’agglomération de Rome.
- A. Bopda (INC, Yaoundé): Ville capitale et intégration nationale : l’exemple de Yaoundé, Cameroun
- Discussion.
15h30 – 17h00 : SEGREGATION ET INTEGRATION
- F. Richard (UMR LADYSS) : La polarisation spatiale à Londres (1981-1991) : vers de nouvelles formes de ségrégations ?
- R. Le Goix (UMR Géographie-cités): Les Gated Communities dans les métropoles américaines : une sécession urbaine ?
- P. Appariccio (UMR ESO, Le Mans) : [sous réserve]
- Discussion
L’intégration peut être définie comme la mise en place d’une interdépendance plus étroite entre les parties d’un tout, ou encore comme l’incorporation de nouveaux éléments à un système existant.
L’intégration sociale est donc l’ensemble des processus par lesquels se resserrent les liens entre individus ou entre groupes d’une part, et les divers processus d’incorporation des « nouveaux » que sont les jeunes, les immigrants, les transfuges d’autres groupes… Il est bien évident que les modalités de cette intégration sociale vont avoir des conséquences importantes sur les formes spatiales observable (la ségrégation résidentielle en est un bon exemple). Réciproquement, l’espace est susceptible de jouer un rôle fondamental dans cette intégration sociale. Qu’on songe à la localisation des individus, à leur concentration dans l’espace, à la forme et à la compacité des sous-ensembles spatiaux. L’intégration d’un groupe dans la ville ne se fait pas de la même façon suivant qu’il est concentré en un lieu donné, unique, situé en lointaine périphérie ou qu’il est diffus dans l’ensemble du centre-ville par exemple.
L’intégration spatiale proprement dite est non moins fondamentale : si on voit l’intégration spatiale comme l‘établissement de relations plus étroites entre sous-systèmes spatiaux, alors la fragmentation des villes en systèmes autonomes (voire en unités politiquement indépendantes aux Etats-Unis d’Amérique) relèvent clairement d’un dysfonctionnement des processus d’intégration spatiale.
De nombreux travaux ont progressivement montré la pertinence des variables spatiales dans l’explication des phénomènes sociaux : la proximité et l’éloignement conditionnent la forme de la relation sociale. En outre la distinction spatiale peut correspondre à une certaine forme de distinction sociale. En effet, on peut se « distinguer » par le vêtement, le langage… ou son choix résidentiel. Ce dernier est caractérisé par une inertie plus forte : on peut changer de costume au cours d’une même journée ou maîtriser plusieurs accents, mais le marquage résidentiel demeure. Réciproquement, l’incidence des combinaisons sociales sur les formes spatiales peut-être profonde : la structure d’une société (hiérarchie, classes sociales, castes par exemples) influence le mode d’exploitation de l’espace. En outre les proximités dans l’espace renforcent les connivences et les réseaux sociaux : une telle logique d’induration de ces rapports socio-spatiaux peut conduire à la formation, par exemple, des ghettos urbains.
Les métriques et les phénomènes sont complexes : on ne saurait se limiter aux seules « distances » conventionnelles (distance euclidienne, distance routière, distance-temps). On doit nécessairement considérer conjointement :
— la proximité territoriale (contiguïté des unités spatiales de référence, voisinages topologiques)
— la proximité spatiale (distance euclidienne, distance Manhattan)
— la proximité réticulaire (distances en réseau)
— la proximité subjective (distance perçue, cartes mentales).
Néanmoins, comme le notait L. Freeman lors du précédent séminaire, on assiste à un rejet périodique de ce rôle des constructions spatiales sur les constructions sociales : l’argument de nombreux sociologues serait que le spatial est une simple projection du social. Or, les faits sont têtus et la réalité plus complexe ; les chaînes de causalité imbriquent inextricablement les relations de cause à effet : est-ce que la co-résidence dans une même rue maximise les interactions sociales , ou est-ce que les stratégies résidentielles sont liées à des modes de sociabilités ?
Comment démêler les causalités et les « simples » corrélations ? Nous faisons l’hypothèse que l’espace agit, même s’il n’agit pas seul. L’U.M.R. Géographie-cités a développé des méthodes de mesure et de cartographie des discontinuités et de l’intégration territoriale et sociale qui ont été mises en œuvre à différentes échelles. Le but de ce séminaire est de poser les bases d’une réflexion sur la portée et la pertinence de ces modes d’intégration sociale et spatiale dans les espaces intra-urbains, où les discontinuités sont particulièrement marquées et lisibles : ségrégations sociales, stratégies résidentielles, spécialisation des activités en sont les grandes modalités.
Prochain séminaire en mai 2001 :
Intégration sociale & intégration spatiale : le cas des espaces trans-frontaliers
Renseignements et inscription : contacter les organisateurs par courrier électronique : Renaud Le Goix (rlg@parisgeo.cnrs.fr), Jean-Christophe François (jc.francois@parisgeo.cnrs.fr), Claude Grasland (claude.grasland@parisgeo.cnrs.fr) ou par téléphone (01 40 46 40 00) ou par fax (01 40 46 40 09)
3e séminaire de recherche organisé par
J.C.François, C. Grasland, R. Le Goix
UMR 8504 Géographie-cités
Journée d’étude et de discussion organisée le
17 Janvier 2001, à l’Institut de Géographie de Paris (191, rue Saint-Jacques)
sous la présidence de
Catherine RHEIN
9h : Accueil des participants
9h15 – 11 h : DEFINITION(S) DU CONCEPT D’INTEGRATION
- C. Rhein (CNRS, UMR LADYSS) : Le concept d’intégration en sociologie
- C. Grasland (Univ. Paris 7, UMR Géographie-cités) : Intégration spatiale et intégration sociale : ébauche d’un cadre théorique et méthodologique.
- Z. Rykiel (Acad. Sciences, Varsovie) : Social and spatial integration in the Katowice region, Poland.
- Discussion.
11h30 – 12h30 : MESURE(S) DES PHENOMENES D’INTEGRATION
- J.C. François (Université Paris 7, UMR Géographie-cités) : Mesure des proximités sociales et spatiales : le cas des élèves d’origine étrangère dans les collèges de l’agglomération parisienne entre 1982 et 1997.
- C. Grasland & A. Potrykowska (Acad. Sciences, Varsovie) : Mesure des effets de barrière : le cas des migrations résidentielles dans l’agglomération de Varsovie.
- Discussion.
___________
14h00 – 15h00 : IMMIGRATION ET INTEGRATION
- S. Weber (UMR Géographie-cités, Equipe Géophile) : L’intégration des migrants d’Europe de l’Est en Italie : le cas de l’agglomération de Rome.
- A. Bopda (INC, Yaoundé): Ville capitale et intégration nationale : l’exemple de Yaoundé, Cameroun
- Discussion.
15h30 – 17h00 : SEGREGATION ET INTEGRATION
- F. Richard (UMR LADYSS) : La polarisation spatiale à Londres (1981-1991) : vers de nouvelles formes de ségrégations ?
- R. Le Goix (UMR Géographie-cités): Les Gated Communities dans les métropoles américaines : une sécession urbaine ?
- P. Appariccio (UMR ESO, Le Mans) : [sous réserve]
- Discussion
L’intégration peut être définie comme la mise en place d’une interdépendance plus étroite entre les parties d’un tout, ou encore comme l’incorporation de nouveaux éléments à un système existant.
L’intégration sociale est donc l’ensemble des processus par lesquels se resserrent les liens entre individus ou entre groupes d’une part, et les divers processus d’incorporation des « nouveaux » que sont les jeunes, les immigrants, les transfuges d’autres groupes… Il est bien évident que les modalités de cette intégration sociale vont avoir des conséquences importantes sur les formes spatiales observable (la ségrégation résidentielle en est un bon exemple). Réciproquement, l’espace est susceptible de jouer un rôle fondamental dans cette intégration sociale. Qu’on songe à la localisation des individus, à leur concentration dans l’espace, à la forme et à la compacité des sous-ensembles spatiaux. L’intégration d’un groupe dans la ville ne se fait pas de la même façon suivant qu’il est concentré en un lieu donné, unique, situé en lointaine périphérie ou qu’il est diffus dans l’ensemble du centre-ville par exemple.
L’intégration spatiale proprement dite est non moins fondamentale : si on voit l’intégration spatiale comme l‘établissement de relations plus étroites entre sous-systèmes spatiaux, alors la fragmentation des villes en systèmes autonomes (voire en unités politiquement indépendantes aux Etats-Unis d’Amérique) relèvent clairement d’un dysfonctionnement des processus d’intégration spatiale.
De nombreux travaux ont progressivement montré la pertinence des variables spatiales dans l’explication des phénomènes sociaux : la proximité et l’éloignement conditionnent la forme de la relation sociale. En outre la distinction spatiale peut correspondre à une certaine forme de distinction sociale. En effet, on peut se « distinguer » par le vêtement, le langage… ou son choix résidentiel. Ce dernier est caractérisé par une inertie plus forte : on peut changer de costume au cours d’une même journée ou maîtriser plusieurs accents, mais le marquage résidentiel demeure. Réciproquement, l’incidence des combinaisons sociales sur les formes spatiales peut-être profonde : la structure d’une société (hiérarchie, classes sociales, castes par exemples) influence le mode d’exploitation de l’espace. En outre les proximités dans l’espace renforcent les connivences et les réseaux sociaux : une telle logique d’induration de ces rapports socio-spatiaux peut conduire à la formation, par exemple, des ghettos urbains.
Les métriques et les phénomènes sont complexes : on ne saurait se limiter aux seules « distances » conventionnelles (distance euclidienne, distance routière, distance-temps). On doit nécessairement considérer conjointement :
— la proximité territoriale (contiguïté des unités spatiales de référence, voisinages topologiques)
— la proximité spatiale (distance euclidienne, distance Manhattan)
— la proximité réticulaire (distances en réseau)
— la proximité subjective (distance perçue, cartes mentales).
Néanmoins, comme le notait L. Freeman lors du précédent séminaire, on assiste à un rejet périodique de ce rôle des constructions spatiales sur les constructions sociales : l’argument de nombreux sociologues serait que le spatial est une simple projection du social. Or, les faits sont têtus et la réalité plus complexe ; les chaînes de causalité imbriquent inextricablement les relations de cause à effet : est-ce que la co-résidence dans une même rue maximise les interactions sociales , ou est-ce que les stratégies résidentielles sont liées à des modes de sociabilités ?
Comment démêler les causalités et les « simples » corrélations ? Nous faisons l’hypothèse que l’espace agit, même s’il n’agit pas seul. L’U.M.R. Géographie-cités a développé des méthodes de mesure et de cartographie des discontinuités et de l’intégration territoriale et sociale qui ont été mises en œuvre à différentes échelles. Le but de ce séminaire est de poser les bases d’une réflexion sur la portée et la pertinence de ces modes d’intégration sociale et spatiale dans les espaces intra-urbains, où les discontinuités sont particulièrement marquées et lisibles : ségrégations sociales, stratégies résidentielles, spécialisation des activités en sont les grandes modalités.
Prochain séminaire en mai 2001 :
Intégration sociale & intégration spatiale : le cas des espaces trans-frontaliers
Renseignements et inscription : contacter les organisateurs par courrier électronique : Renaud Le Goix (rlg@parisgeo.cnrs.fr), Jean-Christophe François (jc.francois@parisgeo.cnrs.fr), Claude Grasland (claude.grasland@parisgeo.cnrs.fr) ou par téléphone (01 40 46 40 00) ou par fax (01 40 46 40 09)
Places
- Paris, France
Date(s)
- mercredi, janvier 17, 2001
Reference Urls
Information source
- Claude Grasland
courriel : claude [dot] grasland [at] parisgeo [dot] cnrs [dot] fr
To cite this announcement
« Intégration sociale et intégration spatiale », Seminar, Calenda, Published on vendredi, janvier 12, 2001, https://calenda-formation.labocleo.org/186038