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Questions de ville et de projet
Le projet urbain : discours et pratiques
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Veröffentlicht am lundi, 09. juillet 2001
Zusammenfassung
Appel à communication
Colloque LTMU – CNRS UMR 7543 Cité – IFU
6 et 7 décembre 2001
Questions de ville et de projet
Le projet urbain : discours et pratiques
Depuis une quinzaine d’années, la notion de projet urbain se r
Inserat
Appel à communication
Colloque LTMU – CNRS UMR 7543 Cité – IFU
6 et 7 décembre 2001
Questions de ville et de projet
Le projet urbain : discours et pratiques
Depuis une quinzaine d’années, la notion de projet urbain se retrouve dans la plupart des discours pour évoquer une transformation des raisonnements et des pratiques des professionnels de l’aménagement, des élus locaux et, plus récemment, des responsables politiques de l’Etat. A ce titre, elle peut être comprise en tant que symptôme à la fois de la grille contemporaine d’appréhension de la ville et du cadre actuel d’intelligibilité de ses enjeux socio-économiques, politiques et culturels.
Cette notion présente un triple aspect cognitif, discursif et pragmatique, que l’on se propose de considérer durant ce colloque. Désigne-t-elle un modèle établi de mobilisation des acteurs de la ville ou bien recouvre-t-elle une profusion et une diversification de pratiques professionnelles locales? Dans les deux cas, cette notion participe d’un renouvellement des représentations de la ville, du territoire et de l’action publique, d’un bouleversement des doctrines urbanistiques et architecturales et signale un changement dans les modes de faire et de gérer la ville et le territoire.
Suivant le point de vue adopté, on verra dans ce projet plutôt un projet de forme urbaine ou plutôt un projet de ville, c’est-à-dire une démarche de valorisation socioéconomique locale. Cependant, quel que soit le sens accordé à cette notion, elle révèle dans tous les cas une nouvelle donne entre les registres de la production de l’urbain, qu’ils soient programmatique, gestionnaire et politique d’une part, ou morphologique et médiatique d’autre part.
Les deux dimensions du projet urbain
Le projet urbain comme projet de formes
La notion de projet urbain, telle qu’elle est portée par la maîtrise d’œuvre, semble aujourd’hui faire consensus. Elle a pourtant dû faire l’objet d’élaborations conceptuelles et de prises de positions résolues, tendant soit à l’affirmer dans le champ intellectuel, soit à s’en prévaloir dans un contexte de renouvellement des références. Il s’agit d’une notion dont les connotations furent donc polémiques à l’origine et dont la vocation a été de redéfinir les rapports entre fonctions et formes, entre programmation et façonnement du paysage urbain. Ainsi, une nouvelle génération d’architectes s’est rangée derrière cette notion emblématique, entendant à la fois ne plus assumer l’urbanisme fonctionnaliste et se démarquer des aménageurs technocrates (ingénieurs, planificateurs, programmateurs).
Plus précisément, ces architectes entendaient faire ainsi valoir une culture urbaine de longue durée, support de l’appréhension et de la compréhension des formes urbaines. De même, ils affirmaient que, grâce au projet urbain, il était possible d’obtenir de meilleures conditions du débat démocratique portant sur des objets concrets et des figures spatiales lisibles et plus compréhensibles, rompant en cela avec les abstractions que constituaient les procédures, les ratios et les programmes. En d’autres termes, il s’agissait de réhabiliter la dimension formelle, sensible et esthétique de l’espace urbain en tant qu’objet principal du savoir des aménageurs contre la dimension techniciste, analytique et quantitativiste qui prévalait dans l’urbanisme de plan.
De plus, selon cette acception, la notion de projet urbain porte en elle un nouveau rapport de l’action au temps dans la mesure où il ne s’agit pas de concevoir a priori le plan final d’un secteur aménagé mais plutôt d’esquisser des axes d’évolution possible et souhaitable en fonction des caractéristiques du site et des acteurs locaux et qui se réaliseront de manière différente suivant les opportunités se présentant.
Il apparaît donc, qu’à l’origine, le projet urbain, pour certains entendant faire retour à l’urbanisme culturaliste, se concevait comme un travail de préservation et de reconstitution de la forme urbaine de “ la ville européenne ”, dense, compacte, hiérarchisée. Par la suite, avec la pensée postmoderne les références morphologiques se sont diversifiées, tout en gardant un dénominateur commun : la primauté accordée à la composition urbaine. Selon cette acception, le projet se comprend principalement à partir d’une appréhension de la ville en tant que forme.
Le projet urbain comme démarche de conception, mobilisation collective locale et moyen de valorisation territoriale
En ce sens, le projet urbain concerne moins la dimension architecturale voire urbanistique, il est davantage compris comme une démarche partenariale visant la définition et la mise en œuvre d’une action politique visant le développement socio-économique d’une ville. Il s’agit de déterminer des stratégies d’aménagement futur d’une ville ou d’un pôle de celle-ci, en mobilisant des acteurs locaux selon une logique entrepreneuriale.
Ainsi, le milieu local est considéré comme un acteur collectif autonome, doté d’une plus grande capacité d’action que par le passé face aux enjeux postindustriels. Les relations entre partenaires publics et privés et les rapports désormais déhiérarchisés entre échelons des pouvoirs publics impliquent d’autres modes de gestion — “la gouvernance” — tels qu’ils se pratiquent dans diverses métropoles européennes. Cette liaison de l’urbanisme et de l’économie apparente le projet urbain à la planification stratégique. Cette acception et ce mode de faire découlent de la nécessaire prise en compte des relations entre local et global, entre la recherche de la performance économique et de la qualité urbaine dans un contexte de concurrence entre villes.
De plus, la démarche de projet, qui prévaut aujourd’hui dans l’aménagement, procède de l’instauration de nouveaux rapports entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage dans la mesure où l’élaboration des fins et de moyens découlent d’itérations, de négociations, d’ajustements de représentations et de raisonnements. De par sa nature conjointe et transactionnelle, mais aussi éminemment contextuelle, cette ingénierie du projet constitue une démarche articulant la figuration des scénarios possibles et le recadrage périodique des objectifs en fonction des opportunités du marché. Ce qui pose en des nouveaux termes les rapports de l’action au temps et à l’espace, en invalidant au moins pour partie la logique de planification et les procédures réglementaires et opérationnelles afférentes antérieurement en vigueur.
***
Ces remarques ne constituent que quelques indications allant dans le sens d’une explicitation et d’une déconstruction de la notion de projet urbain. Notre hypothèse est que cette notion constitue un révélateur permettant de saisir les évolutions en cours du mode d’urbanisation et de la pratique urbanistique.
Un colloque, deux objectifs
Thème n°1 : Approfondir la notion de projet urbain, son contenu doctrinal et ses conditions institutionnelles et socio-économiques d’émergence et de fonctionnement.
Cela implique l’inventaire des référentiels, des postulats et des axiomes qu’elle véhicule, et l’analyse de leur combinatoire qui structure la nouvelle manière de penser et d’agir sur la ville.
On s’interrogera notamment sur la prévalence à nouveau accordée à la visibilité, à l’esthétique et au symbolisme dans les politiques d’aménagement au travers, par exemple, de la construction d’image de marque et de la volonté de fabriquer des identités locales. Ces analyses nécessitent de systématiser les apports de la recherche, tout en procédant par exemple à un examen approfondi des manifestes professionnels et de leur argumentaire, ainsi que des pratiques locales. On pourra également poser la question du renouvellement des savoir-faire et des disciplines mobilisées (disciplines du chiffre, du verbe et de l’image).
Thème n°2 : Recenser et caractériser le changement des pratiques de l’action urbanistique corrélatif de ce nouveau discours.
Cela implique l’analyse des configurations de l’action et des modalités de prise de décision, notamment lors de la coordination entre les différentes échelles d’intervention et lors des transactions entre les diverses parties prenantes (élus, techniciens, associations d’habitants et d’usagers, acteurs économiques, puissance publique locale ou centrale...).
En outre, le renouvellement des dispositifs et des processus opératoires par la démarche de projet urbain doit être mis en rapport avec les enjeux sociaux et politiques nouveaux, tels le développement durable, la mobilité, la sécurité, la mixité, la démocratie de proximité, les services aux personnes, etc... des enjeux qui s’inscrivent actuellement sur l’agenda politique et dont l’action publique se saisit précisément au moyen de projets urbains.
Colloque LTMU – CNRS UMR 7543 Cité – IFU
6 et 7 décembre 2001
Questions de ville et de projet
Le projet urbain : discours et pratiques
Depuis une quinzaine d’années, la notion de projet urbain se retrouve dans la plupart des discours pour évoquer une transformation des raisonnements et des pratiques des professionnels de l’aménagement, des élus locaux et, plus récemment, des responsables politiques de l’Etat. A ce titre, elle peut être comprise en tant que symptôme à la fois de la grille contemporaine d’appréhension de la ville et du cadre actuel d’intelligibilité de ses enjeux socio-économiques, politiques et culturels.
Cette notion présente un triple aspect cognitif, discursif et pragmatique, que l’on se propose de considérer durant ce colloque. Désigne-t-elle un modèle établi de mobilisation des acteurs de la ville ou bien recouvre-t-elle une profusion et une diversification de pratiques professionnelles locales? Dans les deux cas, cette notion participe d’un renouvellement des représentations de la ville, du territoire et de l’action publique, d’un bouleversement des doctrines urbanistiques et architecturales et signale un changement dans les modes de faire et de gérer la ville et le territoire.
Suivant le point de vue adopté, on verra dans ce projet plutôt un projet de forme urbaine ou plutôt un projet de ville, c’est-à-dire une démarche de valorisation socioéconomique locale. Cependant, quel que soit le sens accordé à cette notion, elle révèle dans tous les cas une nouvelle donne entre les registres de la production de l’urbain, qu’ils soient programmatique, gestionnaire et politique d’une part, ou morphologique et médiatique d’autre part.
Les deux dimensions du projet urbain
Le projet urbain comme projet de formes
La notion de projet urbain, telle qu’elle est portée par la maîtrise d’œuvre, semble aujourd’hui faire consensus. Elle a pourtant dû faire l’objet d’élaborations conceptuelles et de prises de positions résolues, tendant soit à l’affirmer dans le champ intellectuel, soit à s’en prévaloir dans un contexte de renouvellement des références. Il s’agit d’une notion dont les connotations furent donc polémiques à l’origine et dont la vocation a été de redéfinir les rapports entre fonctions et formes, entre programmation et façonnement du paysage urbain. Ainsi, une nouvelle génération d’architectes s’est rangée derrière cette notion emblématique, entendant à la fois ne plus assumer l’urbanisme fonctionnaliste et se démarquer des aménageurs technocrates (ingénieurs, planificateurs, programmateurs).
Plus précisément, ces architectes entendaient faire ainsi valoir une culture urbaine de longue durée, support de l’appréhension et de la compréhension des formes urbaines. De même, ils affirmaient que, grâce au projet urbain, il était possible d’obtenir de meilleures conditions du débat démocratique portant sur des objets concrets et des figures spatiales lisibles et plus compréhensibles, rompant en cela avec les abstractions que constituaient les procédures, les ratios et les programmes. En d’autres termes, il s’agissait de réhabiliter la dimension formelle, sensible et esthétique de l’espace urbain en tant qu’objet principal du savoir des aménageurs contre la dimension techniciste, analytique et quantitativiste qui prévalait dans l’urbanisme de plan.
De plus, selon cette acception, la notion de projet urbain porte en elle un nouveau rapport de l’action au temps dans la mesure où il ne s’agit pas de concevoir a priori le plan final d’un secteur aménagé mais plutôt d’esquisser des axes d’évolution possible et souhaitable en fonction des caractéristiques du site et des acteurs locaux et qui se réaliseront de manière différente suivant les opportunités se présentant.
Il apparaît donc, qu’à l’origine, le projet urbain, pour certains entendant faire retour à l’urbanisme culturaliste, se concevait comme un travail de préservation et de reconstitution de la forme urbaine de “ la ville européenne ”, dense, compacte, hiérarchisée. Par la suite, avec la pensée postmoderne les références morphologiques se sont diversifiées, tout en gardant un dénominateur commun : la primauté accordée à la composition urbaine. Selon cette acception, le projet se comprend principalement à partir d’une appréhension de la ville en tant que forme.
Le projet urbain comme démarche de conception, mobilisation collective locale et moyen de valorisation territoriale
En ce sens, le projet urbain concerne moins la dimension architecturale voire urbanistique, il est davantage compris comme une démarche partenariale visant la définition et la mise en œuvre d’une action politique visant le développement socio-économique d’une ville. Il s’agit de déterminer des stratégies d’aménagement futur d’une ville ou d’un pôle de celle-ci, en mobilisant des acteurs locaux selon une logique entrepreneuriale.
Ainsi, le milieu local est considéré comme un acteur collectif autonome, doté d’une plus grande capacité d’action que par le passé face aux enjeux postindustriels. Les relations entre partenaires publics et privés et les rapports désormais déhiérarchisés entre échelons des pouvoirs publics impliquent d’autres modes de gestion — “la gouvernance” — tels qu’ils se pratiquent dans diverses métropoles européennes. Cette liaison de l’urbanisme et de l’économie apparente le projet urbain à la planification stratégique. Cette acception et ce mode de faire découlent de la nécessaire prise en compte des relations entre local et global, entre la recherche de la performance économique et de la qualité urbaine dans un contexte de concurrence entre villes.
De plus, la démarche de projet, qui prévaut aujourd’hui dans l’aménagement, procède de l’instauration de nouveaux rapports entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage dans la mesure où l’élaboration des fins et de moyens découlent d’itérations, de négociations, d’ajustements de représentations et de raisonnements. De par sa nature conjointe et transactionnelle, mais aussi éminemment contextuelle, cette ingénierie du projet constitue une démarche articulant la figuration des scénarios possibles et le recadrage périodique des objectifs en fonction des opportunités du marché. Ce qui pose en des nouveaux termes les rapports de l’action au temps et à l’espace, en invalidant au moins pour partie la logique de planification et les procédures réglementaires et opérationnelles afférentes antérieurement en vigueur.
***
Ces remarques ne constituent que quelques indications allant dans le sens d’une explicitation et d’une déconstruction de la notion de projet urbain. Notre hypothèse est que cette notion constitue un révélateur permettant de saisir les évolutions en cours du mode d’urbanisation et de la pratique urbanistique.
Un colloque, deux objectifs
Thème n°1 : Approfondir la notion de projet urbain, son contenu doctrinal et ses conditions institutionnelles et socio-économiques d’émergence et de fonctionnement.
Cela implique l’inventaire des référentiels, des postulats et des axiomes qu’elle véhicule, et l’analyse de leur combinatoire qui structure la nouvelle manière de penser et d’agir sur la ville.
On s’interrogera notamment sur la prévalence à nouveau accordée à la visibilité, à l’esthétique et au symbolisme dans les politiques d’aménagement au travers, par exemple, de la construction d’image de marque et de la volonté de fabriquer des identités locales. Ces analyses nécessitent de systématiser les apports de la recherche, tout en procédant par exemple à un examen approfondi des manifestes professionnels et de leur argumentaire, ainsi que des pratiques locales. On pourra également poser la question du renouvellement des savoir-faire et des disciplines mobilisées (disciplines du chiffre, du verbe et de l’image).
Thème n°2 : Recenser et caractériser le changement des pratiques de l’action urbanistique corrélatif de ce nouveau discours.
Cela implique l’analyse des configurations de l’action et des modalités de prise de décision, notamment lors de la coordination entre les différentes échelles d’intervention et lors des transactions entre les diverses parties prenantes (élus, techniciens, associations d’habitants et d’usagers, acteurs économiques, puissance publique locale ou centrale...).
En outre, le renouvellement des dispositifs et des processus opératoires par la démarche de projet urbain doit être mis en rapport avec les enjeux sociaux et politiques nouveaux, tels le développement durable, la mobilité, la sécurité, la mixité, la démocratie de proximité, les services aux personnes, etc... des enjeux qui s’inscrivent actuellement sur l’agenda politique et dont l’action publique se saisit précisément au moyen de projets urbains.
Daten
- vendredi, 21. septembre 2001
Kontakt
- Laboratoire TMU ~
courriel : ltmu [at] univ-paris8 [dot] fr
Zitierhinweise
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