Qu’en est-il aujourd’hui du mouvement ouvrier ? Comment expliquer sa position subordonnée dans le champ de l’histoire contemporaine ? Son histoire apparaît pourtant au carrefour d’approches multiples : histoire politique, histoire sociale, histoire des or

Qu’en est-il aujourd’hui du mouvement ouvrier ? Comment expliquer sa position subordonnée dans le champ de l’histoire contemporaine ? Son histoire apparaît pourtant au carrefour d’approches multiples : histoire politique, histoire sociale, histoire des organisations, histoire biographique, histoire culturelle, histoire de l’administration... De ce champ historique, construire une séance renvoie à la nécessité d’une position au carrefour pour percevoir, analyser, le caractère spécifique du mouvement ouvrier. Situation enviable, difficile pour ses pratiquants sommés de ne rien ignorer des autres historiographies, des problématiques à l’œuvre dans chacune de ces disciplines. L’analyse en carrefour renvoie en outre à une volonté de ne rien ignorer des exigences disciplinaires d’autres branches des sciences humaines (anthropologie, sociologie, analyse du discours, histoire littéraire, science politique...), sans occulter la spécificité historienne de l’approche du mouvement ouvrier. Autre difficulté, l’histoire du mouvement ouvrier est une histoire réflexive où ses acteurs construisent leur passé, en usent pour légitimer leur présent. À la charnière de ces usages, l’historien doit saisir sa propre pratique pour déjouer la sommation, éviter la réflexivité qui mène aux confins de l’histoire militante, dont les vertus font les défauts. Tenants de cette histoire, nous devons lui donner sa spécificité, hors de tout usage canonique, attentifs aux règles du métier d’historien, à notre posture dans la société pour se dégager de l’objectivisme de l’expert.
Ce séminaire, construit sur une période de deux ans, souhaite questionner la possibilité d’une histoire renouvelée du mouvement ouvrier. Ces séances, composées d’une ou deux interventions, envisagent celle-ci autour des thématiques suivantes, la liste n’est pas limitative :
- L’événement dans ses répercussions sur le politique, la mémoire.
- L’engagement, celui des acteurs, celui de l’historiographie elle-même productrice d’une mémoire spécifique.
- La biographie, conçue sous de multiples approches : de l’instrument d’enquête proche de la microstoria, à l’entéléchie comme la prosopographie.
- L’Etat, l’administration, entendus comme instance de confrontation avec le mouvement ouvrier et lieu de son existence, de son illisibilité, enjeu de pouvoir.
- La lecture culturelle du politique.
- L’inscription dans l’opinion publique
- La comparaison comme instrument de compréhension.
L’ensemble de l’année porte plus spécifiquement sur le socialisme dans ses rapports au mouvement ouvrier.



CALENDRIER 2002/2003 (sous réserve de modifications)


6 novembre 2002 , de 14 h à 17 h., salle du conseil de lettres (rez-de-chaussée, bâtiment lettres - 2, bd Gabriel – Dijon) : La lecture culturelle du politique, la presse : les journaux de la SFIO., avec :
Alexandre Courban, Doctorant – université de Bourgogne : Les lecteurs de L'Humanité (1904-1914)
Frédéric Cépède, Chercheur – OURS : La presse comme instrument de propagande socialiste dans les années 70.
Vincent Chambarlhac, Docteur – université de Bourgogne : Tentons l’expérience. Les rubriques culturelles de la presse socialiste à l’épreuve du politique.


13 novembre 2002 de 13 h 45 à 15 h 45, salle Georges Chevrier (3e étage, bâtiment droit – 2, bd Gabriel – Dijon) : L’antifascisme. Des problématiques en débat., avec :
Serge Wolikow, Professeur – université de Bourgogne ; Gilles Vergnon, MCF – IEP de Lyon ; Vincent Chambarlhac, Docteur – université de Bourgogne ; Thierry Hohl, Docteur – université de Bourgogne ; Jérôme Malois, Doctorant – université de Bourgogne.


19 mars 2003 de 14 h à 18 h, salle Georges Chevrier (3e étage, bâtiment droit – 2, bd Gabriel – Dijon) : Engagement : Syndicaliste et socialiste. La pluralité des engagements, l’unité d’une vie ?, avec :
Morgan Poggioli, Doctorant – université de Bourgogne : Socialistes à la CGT : 1935/1939.
Stéphane Paquelin, Doctorant – université de Bourgogne : Socialistes en scission : 1946/1947.
Franck Geörgy : Socialistes à la CFDT dans les années 1970.
Michel Dreyfus, CNRS – université de Paris I : Les dirigeants socialistes de la CGT : de la scission à la réunification (1921/1935).
Tania Regin, Doctorante – université de Bourgogne : Socialistes dans les organisations internationales : les années 1980.


15 mai 2003 de 14 h à 18 h, salle Georges Chevrier (3e étage, bâtiment droit – 2, bd Gabriel – Dijon), avec la Maison des sciences de l’homme de Dijon : L’histoire socialiste, patrimoine identitaire., avec :
Vincent Chambarlhac, Docteur – université de Bourgogne : « L’encyclopédie socialiste » : un tableau scientifique ?
Jean Vigreux, Maître de conférences – université de Bourgogne : Les éditions Martinsart : un usage militant.
Thierry Hohl, Docteur – université de Bourgogne : Amédée Dunois, historien : une intervention identitaire ?
Thomas Bouchet, Maître de conférences – université de Bourgogne : Le socialisme utopique comme élément de l’histoire socialiste ?
Maxime Dury, Maître de conférences – université de Bourgogne : La gauche et le Parti socialiste.