AccueilL'agriculture biologique ferment du développement durable ?

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L'agriculture biologique ferment du développement durable ?

Fondements, dynamique et prospective de l’agriculture biologique.

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Publié le mercredi 07 janvier 2004

Résumé

L’APHIFAAB, Association pour la Philosophie et l’Histoire des Fondements et pour l’Avenir de l’Agriculture Biologique, avec le soutien du CREIDD, le Centre de Recherches et d’Etudes Interdisciplinaires sur le Développement Durable, (Université de Technolo

Annonce

L’APHIFAAB, Association pour la Philosophie et l’Histoire des Fondements et pour l’Avenir de l’Agriculture Biologique, avec le soutien du CREIDD, le Centre de Recherches et d’Etudes Interdisciplinaires sur le Développement Durable, (Université de Technologie de Troyes), organise,
le 13 mai 2004, au sein de l’Université de Technologie de Troyes, une

Journée d’Etude sur le développement durable.
intitulée


L’agriculture biologique ferment du développement durable ?
Fondements, dynamique et prospective de l’agriculture biologique.

APPEL A COMMUNICATIONS


Du point de vue des citoyens, le développement durable serait l’application de nouveaux principes d’organisation sociale et technique nous permettant de nous développer  sans entraver les possibilités de développement des générations futures. La question que cette journée entend poser est celle du rôle de l’agriculture biologique dans ce processus de changement. Dans quelle mesure peut-on dire que l’agriculture biologique est un ferment du développement durable ? La Journée cherchera à dépasser l’apparent paradoxe existant entre le fort capital symbolique de la bio et son sous-développement concret. Dans le but d’alimenter la réflexion prospective de l’après-midi, la Journée d’Etudes commencera par dresser un état des connaissances sur l’identité de l’agriculture biologique, à travers une présentation de ses fondements et de sa dynamique historique.

Les communications, d’une durée de 20 mn, s’articuleront autour des axes suivants :


• Fondements et fondateurs. Les diverses formes et articulation des idées directrices pour une agriculture “ naturelle ” : nature, surnature, et fertilité ; savoirs paysans, agrochimie, critique des sciences ; développement de la civilisation, libertés paysannes, et société industrielle.
 
• Le sol et l’humus : du souci et de la gestion durable des sols à la désertification ?
 
• La question de l’humus comme axe privilégié d’une agriculture qui coopère avec la nature. Acuité du problème sol à l’heure du réchauffement climatique.
 
• Types de gestion des sols et types d’organisations sociales. Du point de vue de cette relation, l’agriculture biologique est-elle une organisation sociale ?
 
 
• Sélection végétale et animale : des paysans aux multinationales ?
 
• Les techniques de sélection en agriculture biologique : quels moyens ? quels objectifs ?
 
• Semences et dépendance : un élément de vie trop important pour être délégué sans limites à des “ spécialistes ”.
 
 
• Economie : des circuits courts entre producteurs et consommateurs aux supermarchés ?
 
• L’évolution de la consommation et de la commercialisation des produits bio.
 
• L’alimentation biologique : un sens dans l’achat ?
• Philosophie de l’agriculture biologique et développement durable.

Depuis le XIXème siècle, l’agriculture est passée progressivement sous l’influence combinée  de l’agrochimie et du  développement industriel moderne. Les nouvelles représentations “ scientifiques ” de l’agriculture ainsi que les réalités du travail agricoles se sont vues alors parallèlement  réduites, tant du côté de la pratique (dévalorisation des savoirs et expériences des paysans) que sur le plan de la réflexion (philosophie de l’agriculture et de la nature). Sur le plan social et économique, la vie paysanne est censée se transformer en une entreprise capitaliste et productiviste comme les autres, via des capitaux croissant et une mécanisation de plus en plus importante. Le nombre des travailleurs agricoles est de plus en plus réduit, les campagnes se vident, l’agro-industrie et le marché mondial orientent le travail et les gains ( à la baisse en général ) des agriculteurs. L’agriculture biologique constitue un courant de pensées et d’agricultures qui a pressenti les dangers d’une telle évolution et qui s’efforce, depuis lors,  de proposer des alternatives agronomiques et culturelles.


• La recherche de l’agriculture “ naturelle ” : un ferment pour repenser le rapport technique/nature ?

Dénonçant tant l’étroitesse de l’approche agrochimique (baisse de fertilité des sols, augmentation des maladies, aliments de qualité inférieure...), que les risques d’une mécanisation agricole outrancière (érosion des sols, standardisation des productions...), et les dangers de l’usage croissant des pesticides, fongicides, herbicides (pollutions, cancers, développement de phénomène de résistance chez  les prédateurs des cultures), l’agriculture biologique ne limite pas l’évaluation des techniques agricoles aux rendements bruts obtenus, mais mesure ses résultats avec une approche plus large (amélioration durable de la fertilité des sols, protection de la faune et de la flore sauvage, capacité de conservation, saveurs, qualités des  produits pour la santé...).

• Démarche agrobiologique et ingénierie écologique. On s’interrogera, dans ce cadre, sur le rôle innovateur des techniques agrobiologiques dans le développement du champ de l’ingénierie écologique (“eco-engineering ”, “éco-conception ”). Le projet d’une telle ingénierie, en effet, à la différence de la conception courante de la mise au point  des artefacts, ne se préoccupe pas seulement du fonctionnement et du rendement final d’une machine, ni uniquement des propriétés recherchées d’un matériau ou d’un produit de synthèse. L’ingénierie écologique travaille à mettre au point des artefacts (outils, matériaux, machines, techniques de production...) dotés d’un fort potentiel d’intégration dans le fonctionnement naturel des écosystèmes.
 
• Critique du “ hors-sol ” et critique de la modernité. En élargissant  la perspective à une réflexion sur la façon moderne de concevoir nos outils, sciences, et techniques, on se demandera également si  l’agriculture biologique, lorsqu’elle vient tempérer les volontés de faire de l’élevage “ hors-sol ” et défend l’importance du “ lien au sol ”, remet en cause, plus globalement, le processus d’arrachement à la terre et “ d’artificialisation ” des activités humaines qui est au coeur de la logique de la modernité.
 
• L’agriculture biologique entre accompagnement et transformation de la nature. En soulignant le dépassement des idéologies sceptiques et relativistes pour lesquelles, en dernier lieu, la connaissance juste de la nature est impossible, on essayera d’ouvrir la réflexion sur la ou les conceptions de la nature, qui permet(tent) aux agrobiologistes, dans une même démarche, d’assumer leur volonté de  respecter la nature et le progrès agricole. Lorsque les questions des techniques et de l’outillage agricole sont réfléchies à la lumière des efforts déployés pour la conservation  de la fertilité et de la biodiversité naturelle, s’agit-il d’une volonté insistante d’intégrer les pratiques agricoles, transformatrices par définition, dans un travail plus large et premier de culture de la nature ?


•  Agriculture biologique et valeurs. Une réforme agricole technico-économique ou un questionnement culturel à  partir des enjeux de l’agriculture ?

L’idéologie  de la modernité, toujours dominante dans les mentalités de la plupart d’entre nous, n’a pas été produite par les agriculteurs. Et pour cause. Pour faire croire que “ nôtre ”  monde moderne et actuel réalise le “ progrès ” et la liberté, il a fallu s’efforcer de convaincre qu’il avait existé, auparavant, un monde “ traditionnel ”, obscur sur tous les plans (idéologique, politique, scientifique, sanitaire, conditions de travail, dynamisme social, vie personnelle...). Une caricature des paysans, affublés de tous les défauts possibles, condense la figure repoussoir de l’anti-liberté. Les agriculteurs renvoient au passé, lequel, à travers l’idéologie moderne, est forcément dépassé. On peut encore entendre répéter, ça et là, que le progrès, tant économique que social, se mesure à la raréfaction des agriculteurs. Placée sous une telle pression idéologique, on peut comprendre que l’agriculture constitue un poste d’observation privilégié de la dynamique de nos sociétés.

• Résistances agricoles et développement alternatif. Résistant, à l’origine, à la disparition programmée des agriculteurs et à l’industrialisation totale de la production agricole , l’agriculture biologique représente-t-elle un mouvement social porteur de tentatives formalisées d’un développement alternatif global ?
 
• Agriculture biologique et place sociale des agriculteurs. Si de tels tentatives ont existé ou existe aujourd’hui, quel place accordent-ils à la question du nombre de ceux qui pratiquent l’agriculture ?
 
• Mémoire de l’agrobiologie et questionnement social. Dotée d’un héritage idéologique riche mais ambigu, entre réactions paysannes (chrétiennes, agrariennes) à l’exode rural et à la modernisation, d’une part, et aspirations de “ retour à la terre ” issues de critiques agronomiques et/ou intellectuelles (anarchistes, écologistes, ésotériques) de la société industrielle, d’autre part, entre, également, recherche de liberté et de dignité paysanne, et souci de responsabilité écologique vis à vis de la biosphère et de la santé des consommateurs, l’agriculture biologique est-elle, dans la sensibilité écologique, l’expérience sociale vivante qui porte le plus de questionnements vis à vis de notre type de développement ?
 
• La pression du marché et les incertitudes de la reconnaissance publique. Plutôt qu’à un approfondissement culturel de la forme de développement qui conviendrait à la Bio, assiste-t-on à l’acculturation des agriculteurs biologiques à l’idéologie moderne, via le souci dominant du marché et la réduction des débats légitimes au technico-économique, ou bien à travers la représentation du cahier des charges comme un ensemble de contraintes et de recettes sans lien avec un projet global et durable de développement social ?


Les propositions de communications, accompagnées d’un résumé de 2000 à 3000 signes,
doivent parvenir avant le 5 mars 2004 à :


APHIFAAB, Maison de l’Agriculture Biologique, Logis de l’Oisellerie, 1er étage, 16400 LA COURONNE, tel : 05 45 63 00 59, E-mail : mab16@wanadoo.fr.

N.B. La Journée d’Etude étant ouverte au public, les communications devront êtres rédigées dans un style accessible au plus large public. 

Lieux

  • Troyes, France

Dates

  • vendredi 05 mars 2004

Mots-clés

  • Développement durable

Contacts

  • yvan besson
    courriel : yvanbesson [at] aol [dot] com

Source de l'information

  • Yvan Besson, Doctorant UTT ~
    courriel : yvanbesson [at] aol [dot] com

Licence

Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'agriculture biologique ferment du développement durable ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 07 janvier 2004, https://calenda-formation.labocleo.org/188669

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