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Les "informateurs indigènes"

Savoirs autochtones et écriture de l'histoire en Afrique et en Amérique Latine (16ème-20ème siècle

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Publié le jeudi 15 janvier 2004

Résumé

Cette journée d'étude étudiera la part prise par les colonisés dans la mise en récit historique de leur passé par les historiens occidentaux.

Annonce

3ème journée d'étude sur l'écriture de l'histoire africaine et latino-américaine, Université de Toulouse-le Mirail, Département d'Histoire, Laboratoire Framespa/Diasporas

Cette journée d’étude se propose de réfléchir aux liens tissés entre les détenteurs de savoirs autochtones et les historiens qui, en situation coloniale, ont élaboré un récit historique selon les normes de l’érudition occidentale.

Les colonisés n’ont en effet pas été des témoins complètement impuissants devant la mise en récit de leur passé. L’histoire des sociétés dominées par l’Europe, lorsqu’elle a été esquissée selon les canons (nécessairement occidentaux) de la discipline, n’a pas totalement fait l’économie de la vision autochtone. En Afrique par exemple, les “traditions” orales ont été recherchées et mobilisées dès le 18ème siècle au moins par les Européens afin d’élaborer la reconstruction du passé du continent : souvent reprises sans grand souci critique, elles ont infusé une part – très difficile à évaluer – de point de vue africain dans l’écriture de l’histoire, accréditant notamment la vision de certains groupes dominants.

Nombreux ont été les interlocuteurs potentiels des historiens au sein des populations colonisées. On songe tout d’abord à ceux qui, d’une manière ou d’une autre, étaient des « gardiens du passé » (prêtres, notables, généalogistes, griots, chroniqueurs, etc.) et au contact de qui les missionnaires jésuites ou dominicains en Amérique latine, les voyageurs du Soudan, les militaires et les administrateurs ont “découvert” le passé de sociétés inconnues d’eux. On pense aussi à ces intermédiaires culturels, produits par la domination coloniale elle-même (instituteurs, interprètes, traditionnistes, religieux, lettrés, “informateurs indigènes”, membres des élites formées à l’occidentale…) qui ont servi d’interface et de médiateurs.

Dans quelle mesure ont-ils contribué à l’élaboration des récits historiques coloniaux ? Quelles catégories d’interlocuteurs ont été sollicitées ? Sur quels thèmes ? Selon quelles modalités ? Les contributions vernaculaires à l’écriture de l’histoire ont-elles été importantes dans la production de l’histoire coloniale ? Comment ces lectures autochtones du passé ont-elles été intégrées dans le schéma interprétatif global de l’historiographie dominante ? La question du rapport des colonisés à leur passé peut-elle être envisagée autrement qu’en simples termes de confiscation ?

L’invocation de la “situation coloniale” ne dispense pas de tenter de saisir les processus à l’œuvre dans ces curieuses rencontres entre histoire coloniale et visions locales du passé, peut-être moins déconnectées qu’on ne pourrait s’y attendre à première vue.

Sophie DULUCQ, Maître de Conférences en Histoire contemporaine, Université de Toulouse-le Mirail.

Colette ZYTNICKI, Maître de Conférences en Histoire contemporaine, Université de Toulouse-le Mirail.


Université de Toulouse-le Mirail, Maison de la Recherche, Laboratoire Framespa/Diasporas

Catégories

Lieux

  • Toulouse, France

Dates

  • mercredi 05 mai 2004

Contacts

  • Sophie Dulucq
    courriel : dulucq [at] univ-tlse2 [dot] fr

Source de l'information

  • Sophie DULUCQ et Colette ZYTNICKI ~
    courriel : dulucq [at] univ-tlse2 [dot] fr

Licence

Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les "informateurs indigènes" », Journée d'étude, Calenda, Publié le jeudi 15 janvier 2004, https://calenda-formation.labocleo.org/188714

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