Página inicialL'inversion du genre
L'inversion du genre
Quand les métiers masculins se conjuguent au féminin... et réciproquement
Publicado lundi, 22 de novembre de 2004
Resumo
Anúncio
Appel à communications
Colloque international
L’inversion du genre
Quand les métiers masculins se conjuguent au féminin… et réciproquement
Atelier de Recherche Sociologique
Université de Bretagne Occidentale
Association Française de Sociologie
Brest 18-19-20 mai 2005
Ce colloque, organisé par l’Atelier de Recherche Sociologique (EA 3149) de l’Université de Bretagne Occidentale, en collaboration avec le Réseau Thématique (RT) 24 de l’Association Française de Sociologie (AFS), s’inscrit dans le prolongement du 1er congrès de l’AFS à Villetaneuse en février 2004 et témoigne de la dynamique engagée lors de ces journées. Il prend également place dans un cycle de rencontres de sociologues de l’Ouest initié à Brest en 1998 (ont suivi les colloques de Nantes, 1999, Tours 2002, Le Mans 2004). Le fil rouge en est la problématique du genre et des rapports sociaux de sexe.
Il s’agit de s’interroger sur la mixité au travail, à travers le prisme de la féminisation de certains groupes professionnels traditionnellement masculins, et de son pendant masculin vis-à-vis des emplois traditionnellement féminins.
Depuis la fin des années 1960, la progression massive de l’activité féminine a constitué une tendance structurelle du marché du travail. Cette féminisation du salariat n’a pourtant pas débouché sur une véritable mixité. La concentration des emplois féminins dans un nombre limité de métiers et de secteurs d’activité reste une caractéristique majeure du monde du travail. La persistance de ces mécanismes de concentration et de ségrégation des emplois selon le sexe va cependant de pair avec la mixisation d’un certain nombre de groupes professionnels. Femmes pompiers ou médecins, ingénieures et femmes cadres d’entreprise, magistrates, universitaires, conductrices de bus ou de camions, peintres en bâtiment ou carreleuses… les exemples ne manquent pas de ces femmes qui investissent des positions et/ou des métiers traditionnellement masculins. Même si le processus semble plus discret du côté masculin, on note aussi la présence d’hommes sages-femmes ou caissiers de supermarché, infirmiers, assistants sociaux ou instituteurs en école maternelle…
On se demandera par exemple si dans ces situations atypiques, le fait d’occuper le même emploi, d’exercer le même métier conduit à faire le même travail. Dans ces cas de figure, la distinction féminin/masculin et les rapports sociaux de sexe organisent-ils encore la division du travail entre hommes et femmes. Qu'en est-il à cet égard des attentes des collègues de travail et des supérieurs hiérarchiques?
Il conviendra aussi de questionner le sens de ces évolutions. La co-présence des sexes est-elle le garant d’une progression de l’égalité, notamment professionnelle, entre femmes et hommes ? Dans le cas où la mixité se réalise, peut-on pour autant préjuger que cela modifie réellement le rapport hommes-femmes?
Loin que leur portée se limite à la seule sphère professionnelle, les processus étudiés demandent à être articulés avec des éléments relevant de la sphère privée, et en amont, du parcours de formation. Une attention particulière sera accordée aux questions d'orientation et de formation dans des filières sexuellement ségrégées. Sur le versant de la vie privée, on peut raisonnablement penser que l'inversion du genre a des incidences fortes en matière de vie conjugale et/ou familiale. Des contributions abordant de tels thèmes seront appréciées.
Quatre axes de réflexion sont proposés.
Les définitions ne s’imposent jamais d’évidence. Elles engagent très largement la manière dont les recherches vont être menées, les postures théoriques retenues, la façon même dont le recueil des données va être diligenté.
Qu’est-ce qu’un métier traditionnellement masculin, qu’est ce qu’un métier traditionnellement féminin ? Déjà les représentations communes, l’impact des médias, les images véhiculées par différents protagonistes (organisations professionnelles, formateurs, etc.) peuvent faire l’objet d’analyses. A fortiori en va-t-il de même des discours tenus par les femmes et les hommes concerné-es.
Faut-il retenir un point de vue statistique ? Si oui, à partir de quels critères, de quelle proportion va-t-on considérer que l’on a affaire à un " métier d’homme " et ou à un " métier de femme " ?
" Métier d’homme ", " métier de femme " …Qu’engage-t-on d’ailleurs quand on fait appel à ce type d’expression ? Le détour historique et/ou anthropologique permet-il de mettre à jour des variations dans les catégorisations qui font que l’on désigne tel métier comme masculin ou comme féminin ?
Dès lors que l’on se penche sur des pratiques sociales telles que l’exercice d’un métier atypique, n’est-on pas amené à privilégier certaines méthodes d’investigation, plutôt qualitatives (étude de cas, entretiens biographiques…) ? Qu’entraînent alors de tels choix méthodologiques ? Certains modes de recueil des données - on pense notamment à l'observation - ne sont-ils pas mieux à même de nous faire accéder au cœur du faire, que ce soit en matière de pratiques ou de représentations ? Si l’on emprunte les voies d’une analyse plus quantitative, quels sont les problèmes que pose une approche portant sur un nombre limité de cas?
Les orientations non traditionnelles suscitent l’interrogation sur les déterminants de ce choix. L’impact des différents milieux (famille, école, groupes de pairs…) et expériences de socialisation est régulièrement convoqué à cet effet. Des analyses anthropologiques peuvent ici avoir toute leur place. Elles ne sont pas exclusives de l’exploration fine de l’impact d’une éducation, de la manière dont par exemple des figures féminines ou masculines de l’entourage ont pu être déterminantes. Des recherches sur l’impact des amis, des différents réseaux de sociabilité seraient également bienvenues. A l’heure où on parle du " bonheur au travail ", il serait intéressant de réfléchir sur l’influence que peut avoir le fait qu’autour de soi, des personnes qui comptent affichent leur plaisir à exercer tel ou tel métier, transmettent leur passion, produisent l’envie de suivre leurs traces…
Options prises, choix retenus, la route peut être longue et semée d’embûches quand on est très minoritaire dans une formation, dans un apprentissage. Comment des filles scolarisées dans des filières masculines de lycée professionnel, de centres d'apprentissage, etc. vivent-elles leur situation ? Comment des garçons choisissant des voies où ils sont très peu nombreux réagissent-ils à tout ce qu’ils peuvent entendre ? Comment expliquent-elles-ils leur orientation a priori improbable ? Le vécu en formation, les particularités d'un cursus où, en tant qu’homme ou femme, on se compte sur les doigts de la main sont autant de thèmes qui ont aussi toute leur place dans ce colloque.
S’il est aujourd’hui possible de repérer politiques et dispositifs divers encourageant les femmes à s’engager dans des secteurs et des métiers réputés masculins, l’inverse, pour rare qu'il soit, demande également à être étudié.
Toute la diversité des métiers et positions récemment investis par les femmes mérite attention, qu’il s’agisse des emplois ouvriers fortement masculinisés, des domaines très spécifiques comme l’armée ou la police, ou encore le monde des arts ou bien les emplois à responsabilité élevée au sein des entreprises et des administrations. Du côté des hommes, on repère aisément des pans entiers où, déjà rares, ils paraissent déserter encore, accentuant de ce fait la féminisation de certains métiers en passe de devenir l’apanage exclusif des femmes. Dans ces secteurs où les hommes sont très minoritaires - on identifie immédiatement les métiers de service à la personne, le travail social, la santé, etc. mais d’autres domaines sont sans nul doute à étudier aussi -, bien des questions se posent. Leur manière d’exercer, les taches qu’ils effectuent, leur inscription dans les rapports hiérarchiques, leur trajectoire professionnelle, mais aussi leur place dans les activités militantes, syndicales, etc. sont autant de thèmes de recherche qui seraient les bienvenus.
Il serait également souhaitable d’interroger les politiques de diversification du recrutement mises en œuvre dans certains secteurs traditionnellement masculins, comme le bâtiment, où, faute de main d’œuvre, les employeurs se tournent vers les femmes. Dans quelle mesure ces politiques réussissent-elles à mobiliser des femmes ? A quelles conditions parviennent-elles à durer dans l’emploi ?
Dans tous les cas, la question de l’intégration des femmes et des hommes dans les métiers non traditionnels se pose. Comment sont-elles, sont-ils regardé-es ? Quel accueil leur réserve-t-on ? La mixité conduit-elle à une remise en cause de la division sexuelle du travail ou observe-t-on des recompositions de la différence des sexes ? Qu’en disent les femmes et les hommes concerné-es ?
D’une manière plus diachronique, il y a lieu de prendre la mesure des itinéraires professionnels de celles et ceux qui occupent une position atypique. Les trajectoires des hommes et des femmes sont-elles comparables ? Les atouts et obstacles se conjuguent-ils de la même façon au masculin et au féminin ? Qu'en est-il des différences ou des similitudes entre entreprises privées et fonction publique ?
Les incidences d'une position atypique dans la sphère professionnelle sur la sphère privée
La question est complexe. Plusieurs pistes pourraient être explorées. Nous en déclinons deux, mais des propositions de contributions sortant du cadre ainsi défini pourront être retenues.
D’abord la question de la mobilité et/ou de l’éloignement géographiques. Elle prend généralement plus de relief quand la position atypique est occupée par une femme, la question du libre accès à l’emploi se posant rarement dans les mêmes termes pour les hommes. Ainsi certains emplois, qui supposent un éloignement itératif, sont réputés incompatibles avec la vie familiale, et partant peu adaptés pour une femme. Des femmes, en petit nombre, y accèdent néanmoins. Quand elles vivent en couple et/ou ont des enfants, comment s’organise la vie familiale et/ou conjugale ? Quels sont les termes de la négociation conjugale, tant en ce qui concerne l'accès à l'emploi qu'en matière d'organisation domestique?
En matière d’emploi, une nouvelle affectation, une promotion, le déménagement de l’entreprise, etc. peuvent entraîner un tel éloignement du domicile initial que le choix d’un nouveau lieu de résidence s’impose. Dans le cas d’une "inversion du genre ", notamment dès lors que le couple est hétérogame et que la femme occupe un emploi nettement plus qualifié et/ou mieux rémunéré que celui de son conjoint, observe-t-on d’éventuelles singularités associées à la mobilité géographique? Qu’est-ce qui se négocie entre les partenaires ? Priorité est-elle accordée à la carrière la plus rémunératrice, à l’emploi le plus qualifié ? Arrive-t-il que le partenaire se mettre en retrait du marché du travail, interrompant par exemple provisoirement son activité professionnelle, éventuellement pour un congé parental d’éducation, une mise en disponibilité… ?
Au-delà de la seule question de la mobilité géographique, l’analyse de l’effet de la position atypique sur la vie conjugale demande à être étudiée. Si on peut présumer des incidences de " l’inversion du genre " en matière professionnelle sur la vie de couple, reste à en explorer les multiples arcanes. La carrière conjugale diffère-t-elle dès lors qu’un homme ou qu’une femme exerce un métier atypique ? Qu’en est-il déjà du choix du conjoint, des événements ponctuant la vie à deux ? Quelle place peut avoir pris le ou la partenaire dans l’orientation professionnelle, dans la carrière de celui, de celle qui va ainsi se diriger vers un emploi où il/elle sera minoritaire ? On retrouve ici aussi la question de l’hétérogamie et de la construction du genre par le travail. Comment sont vécus les écarts ? Sont-ils euphémisés, occultés ou au contraire assumés sereinement ? Entraînent-ils une redéfinition des places et rôles de chacun-e, une division différente du travail domestique et familial? Ont-ils des incidences sur d’autres domaines de la vie privée, comme la sexualité, la constitution du réseau de sociabilité ou encore les styles éducatifs à l’égard des enfants ?
Autant de questions qui se proposent de relier travail et vie privée et qui se veulent une invitation à réfléchir là encore sur les éventuelles singularités liées à l’exercice d’un métier qui n’est pas conjugué par l’un des conjoints dans le genre attendu.
Responsables scientifiques: Yvonne Guichard-Claudic, Maître de conférences en Sociologie, Université de Bretagne Occidentale - Alain Vilbrod, Maître de conférences en Sociologie, Université de Bretagne Occidentale -
Comité scientifique
Danièle Kergoat, Directrice de recherche au CNRS - Erika Flahault, Maître de conférences en Sociologie, Université du Maine, Le Mans - Sabine Fortino, Maître de conférences en Sociologie, Université de Paris X - Nicky Lefeuvre, Maître de conférences en Sociologie, Directrice du Laboratoire Simone Sagesse, Université de Toulouse-Le Mirail - Catherine Marry, Directrice de recherche au CNRS - Ion Ionescu, Professeur de Sociologie, Université de Iasi (Roumanie) - Susan McRae, Professeur de Sociologie, Oxford Brooks University (Grande-Bretagne) - Yvonne Guichard-Claudic, Maître de conférences en Sociologie, Université de Bretagne Occidentale - Simone Pennec, Maître de conférences en Sociologie, Directrice de l’Atelier de Recherche Sociologique, Université de Bretagne Occidentale - Alain Vilbrod, Maître de conférences en Sociologie, Université de Bretagne Occidentale - Katia Vladimirova, Professeur de Sociologie, UNSS, Sofia, Bulgarie
Comité d’organisation
Florence Douguet, maître de conférences en Sociologie, UBS, Lorient - Yvonne Guichard-Claudic, maître de conférences en Sociologie, UBO - BREST - Françoise Le Borgne-Uguen, maître de conférences en Sociologie, UBO - BREST - Christian Papinot, maître de conférences en Sociologie, UBO - BREST - Simone Pennec, maître de conférences en Sociologie, Directrice de l’Atelier de Recherche Sociologique, UBO - BREST - Alain Vilbrod, maître de conférences en Sociologie, UBO - BREST
Calendrier
Clôture des dépôts de proposition de communication : 1er février 2005
Sélection des communications par le comité scientifique : 1er mars 2005
Envoi des communications écrites en vue d’une publication des actes du colloque : 1er mai 2005
Atelier de recherche sociologique
Faculté des lettres et sciences sociales Victor Segalen
20, rue Duquesne.
C.S. 93837
29238 BREST Cedex
3
Secrétariat : 02 98 01 68 14
:Les propositions de communicationsprendront la forme d’abstracts d’une à deux pages. Elles sont à adresser par fichier électronique sous format RTF à Yvonne Guichard-Claudic (Yvonne.Guichard-Claudic@univ-brest.fr) et à Alain Vilbrod (Alain.Vilbrod@univ-brest.fr).
Categorias
- Sociologia (Categoria principal)
Locais
- Brest
Brest, França
Datas
- mercredi, 18 de mai de 2005
Ficheiros anexos
Contactos
- Yvonne Guichard-Claudic
courriel : Yvonne [dot] Guichard-Claudic [at] univ-brest [dot] fr - Alain Vilbrod
courriel : ville-et-sport-2017 [at] univ-brest [dot] fr
Fonte da informação
- Yvonne Guichard-Claudic
courriel : Yvonne [dot] Guichard-Claudic [at] univ-brest [dot] fr
Para citar este anúncio
« L'inversion du genre », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado lundi, 22 de novembre de 2004, https://calenda-formation.labocleo.org/189641