InicioUsages sociaux de la notion de "compétence" : Quels savoirs? Quels individus?

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Usages sociaux de la notion de "compétence" : Quels savoirs? Quels individus?

Journée d'études sur les usages sociaux de la notion de "compétence"

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Publicado el mercredi 29 de juin de 2005

Resumen

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Appel à propositions pour la journée d’études

Usages sociaux de la notion de " compétence " :

QUELS savoirs ? QUELS individus ?

9 MARS 2006

CNAM PARIS

2, rue Conté - 75003 Paris
Maison de la Recherche sur les Pratiques Professionnelles - MRPP

La notion de compétence n’était déjà pas nouvelle lorsqu’au début des années 1990, F. Ropé et L. Tanguy ont entrepris de questionner ses usages sociaux et savants dans la sphère éducative et la sphère du travail. La place florissante prise par la compétence dans l’économie, le travail, l’éducation et la formation avait, en effet, de quoi étonner. Comment expliquer l'usage inflationniste d’une notion aussi imprécise ? Leur hypothèse a été que cette notion, par sa polysémie même, pouvait être considérée comme un " témoin " des grandes catégories de pensée qui caractérisent une époque, notre époque. C’est précisément cette démarche d'analyse que nous souhaitons poursuivre pour tenter d’élucider, au delà des glissements sémantiques, l'étendue et la profondeur des changements auxquels s'allie la notion de compétence, quand elle ne les provoque pas directement.

Il s’agira de poursuivre cette réflexion en l’étendant à l'ensemble des processus et transformations sociétaux dont la compétence apparaît comme le symptôme. Les sphères du travail, de l'emploi, de l'éducation et de la formation continueront d'être privilégiées. Et pour cause. A partir de la fin des années 1980, la notion de compétence s’est imposée comme un nouveau sésame, pour la circulation des élèves dans le système éducatif mais également pour le maintien des actifs en emploi, en dépit des restructurations industrielles. Elle s’est depuis immiscée au cœur des pratiques gestionnaires. La notion de compétence s’est imposée à l’école par le biais de l’évaluation. Elle a également accompagné les évolutions du système productif de ces vingt dernières années et légitimé l’instauration de nouveaux modes de mobilisation de la main-d’œuvre. On la retrouve aux côtés de la qualification, au cœur des règles d’affectation dans les postes de travail, tout comme elle a été brandie, sans grand succès, pour l’assouplissement des systèmes de rémunération, au nom d'une meilleure prise en compte des contributions individuelles. De fait, son usage est désormais banal dans les discours, politiques et pratiques, qui se déploient bien au delà du monde de l’entreprise. Destinée à s'exporter sur le marché du travail, la compétence a vu naître, dans le monde de la formation et des intermédiaires du marché du travail, des professionnels dévoués à sa cause, qui évaluent, valident, certifient, les compétences acquises par les individus.

Devenue l'étendard des outils de gestion pour le suivi des apprentissages, la tenue des emplois et la structuration des parcours professionnels, elle est aussi le reflet des représentations dominantes au sein de nos sociétés. Celles-ci s’expriment au travers d’injonctions à l’autonomie, à la responsabilité, à l’initiative, à la flexibilité, etc. Avec la compétence, l'individu est invité à se libérer de ses attaches catégorielles et à déployer son "potentiel". De telles métaphores ne manquent pas de réactiver des schémas d'analyse donnant à l'individu le primat sur le groupe, schémas qu'il serait utile d'interroger et de mettre à l'épreuve. De même que la thématique compétence-compétitivité, chez les économistes, ne manque pas d'accorder la prééminence aux approches en termes de capital humain, il serait utile d'analyser les emprunts théoriques mobilisés par les différentes disciplines pour s'emparer de cette notion. Ces questions peuvent s'articuler selon les thématiques suivantes :

1. Les " compétences " à l’école : nouveaux savoirs ? nouveaux modes de socialisation ? La compétence est un outil de désignation et de catégorisation de savoirs d’action. Comment s’articule-t-elle aux savoirs transmis à l’école ? Plusieurs questions se posent à ce sujet. La diffusion d’un discours sur la compétence s’accompagne-t-elle de " nouveaux " processus de socialisation ? Si oui, quels en sont les changements et les conséquences observables ? On pourra notamment se demander comment ce discours sur la compétence contribue à infléchir les pratiques pédagogiques et le contenu des savoirs transmis. A l’arrivée, modifie-t-il la place des savoirs académiques au sein de l’école ?

2- Les " compétences " dans les situations de travail et dans la formation professionnelle.

3- Les politiques de la " compétence " : quelles conséquences sur les dispositifs de travail et d’emploi ?

4- La notion de " compétence " : quelles approches de l’individu ?

Les communications se rattacheront de manière explicite à un ou plusieurs domaines de recherche en sciences humaines. Elles pourront notamment prendre la forme de monographies, c’est-à-dire d’enquêtes empiriques décrivant avec précision l’objet étudié, ainsi que son histoire présente et passée. Les textes à vocation théorique seront également les bien venus, à condition toutefois qu’ils soient ancrés dans des travaux de terrain, fondement de la montée en généralité.

Comité scientifique et d’organisation

Christine Bouissou (IUFM Champagne Ardenne), Sophie Divay (CA-Céreq de Rouen), Maude Hatano (CNAM Paris), Lemaître Denis (ENSIETA Brest), Monchatre Sylvie (Céreq Marseille).

En partenariat avec Jean-Marie Barbier, directeur de la Maison de la Recherche sur les Pratiques Professionnelles – MRPP.

Consignes de transmission des propositions de communication

Le programme définitif de la journée sera envoyé début janvier 2006.

Dates limites

Envoi du résumé
31 octobre 2005
400 mots maximum
Mentionner le nom de l’auteur, son appartenance institutionnelle, son email
Intégrer une bibliographie et des mots clés :

Envoi du texte définitif
1er février 2006
40 000 signes maximum (notes et bibliographie incluses)
Format de transmission : Document Word (.doc) par email et fichier joint
Adresse de transmission : Sophie.divay@univ-rouen.fr
Tel : 02.35.14.60.57

La compétence valorise " l’individu " à travers une forte personnalisation et autonomisation de son activité. Mais quel individu ? Dans quelle mesure assiste-t-on à la construction et la légitimation de processus de naturalisation, ethnicisation, sexuation des qualités attendues ? Quelles théories mobiliser pour analyser ces processus ? On s’efforcera de dégager les présupposés qui sont mis en circulation autour de la compétence, en tant que qualité donnée ou construite, héritée ou acquise. Il serait pertinent de cerner les enjeux politiques associés aux usages de cette notion. En particulier, doit-on voir dans ces usages une naturalisation des exigences sociales ou au contraire un regard alternatif sur l’éducation, le travail, la société ?Une attention particulière pourra être portée ici aux rhétoriques produites par les acteurs ou experts chargés de la mise en œuvre concrète d’une gestion des compétences dans les domaines du travail, de la formation et du marché du travail. Il s’agira aussi d’explorer les voies par lesquelles opèrent les dispositifs qui participent à construire un nouveau profil de travailleur, en termes de responsabilisation, initiative, autonomie, etc. Plus largement, quelles en sont les implications sur l'organisation du travail, de la formation, des mobilités? Pourront être explorées les politiques et pratiques de formation et d’évaluation, les politiques et pratiques des intermédiaires de l’emploi, et plus généralement les modes de mobilisation de la main-d’œuvre dans les entreprises et administrations, ainsi que sur le marché du travail. Comment le recours à la notion de compétence oriente-t-il les rapports aux savoirs qu’entretiennent les professionnels, les formateurs et les formés ? Observe-t-on une dévalorisation des savoirs objectivés au profit d’activités d’échanges et de débats ? Comment analyser l’inflation, dans les contextes éducatifs et professionnels, d’injonctions à l’" adaptabilité ", la " réflexivité " ou la " capacité à problématiser " ? Se trouvent particulièrement concernées les compétences dites transversales, à la fois cognitives, réflexives et communicationnelles. Une analyse du statut des savoirs dans la société contemporaine, à l’aune de la sociologie de la connaissance ou de l’anthropologie, sera bienvenue.

Categorías

Lugares

  • París, Francia

Fecha(s)

  • lundi 31 de octobre de 2005

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Contactos

  • Sophie Divay
    courriel : sophie [dot] divay [at] wanadoo [dot] fr

Fuente de la información

  • Sophie Divay
    courriel : sophie [dot] divay [at] wanadoo [dot] fr

Para citar este anuncio

« Usages sociaux de la notion de "compétence" : Quels savoirs? Quels individus? », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el mercredi 29 de juin de 2005, https://calenda-formation.labocleo.org/190360

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