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Suite aux événements de Polytechnique, de nombreuses équipes de recherche se sont mises à l’œuvre pour mieux comprendre les phénomènes liés à la violence et favoriser leur renouvellement des pratiques d’intervention.
Ainsi, nous avons vu apparaître des groupes de recherche et de recherche-action de tout ordre. Tout un champ d’expertise s’est développé concernant notamment la violence envers les femmes, les enfants exposés, le travail auprès des agresseurs et, plus récemment, les femmes ayant des comportements violents. D’autre part, de nouvelles équipes de recherche se sont penchées sur les fondements de l’agressivité et de la violence.
Certaines ont questionné et souhaité agir sur les manifestations de violence vécues dans diverses conditions de vie telles la violence vécue dans les communautés autochtones ou immigrantes. La recherche de pratiques novatrices a aussi visé des populations particulières : personnes souffrant d’une perte d’autonomie, de problèmes de santé mentale ou vivant avec un handicap, apportant par exemple un nouvel éclairage sur la violence institutionnelle. Quelques travaux de recherche ont favorisé le développement de l’intervention précoce comme une avenue importante du renouvellement des pratiques pour contrer la violence.
En lisant les lignes précédentes, nous pourrions déclarer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et que nous sommes socialement mieux équipés pour faire face à la violence. Nous ne pouvons certes nier des avancées importantes : des lois, des mesures et des façons de faire ont été développées et les résultats sont probants, notamment la diminution des crimes sur la personne. Or, force est de constater que les statistiques rassurantes n’ont pas ou peu d’effet sur le sentiment d’insécurité grandissant dans la population. Les gestes les plus banals, des comportements jusqu’à maintenant jugés « normaux » prennent une ampleur démesurée… ainsi, une petite manifestation de colère sera considérée comme un geste de violence à réprimer. Plus ce sentiment augmente, plus les pressions sont fortes afin d’instaurer des mesures de contrôle. Pensons aux tentatives de déplacer les jeunes des espaces publics, à l’installation de caméras de surveillance, aux cités sécurisées américaines, aux milices privées françaises… et ce ne sont là que quelques illustrations de manifestations qui sont légion. Comment s‘inscrivent les pratiques sociales dans cette mouvance? En quoi sont-elles en alliance avec ce système de plus en plus « sécuritaire »? En quoi sont-elles en rupture? Les intervenantes et intervenants sociaux sont-ils à l’abri de ce climat de peur?
À notre avis, la recherche et l’innovation sociale visant une réponse à la violence dans toute sa diversité cohabitent avec cette morale ambiante et ce climat « politico-sécuritaire » post 11 septembre qui favorisent un choix de réponses simples à des problèmes complexes, qui imposent la répression comme seule action envisageable. Mais la répression n’est-elle pas elle-même porteuse de violence?
Intervenir pour contrer la violence n’est pas une mince affaire.
Aussi, plus de 15 ans après les événements de Polytechnique, il nous semble intéressant de remettre en débat les réponses à la violence d’un point de vue tant théorique que pratique. Il nous faut réfléchir aux façons de renouveler les pratiques visant les manifestations de violence. Ce renouvellement inclut-il des perspectives éthiques? Prend-il en compte les pratiques démocratiques? Favorise-t-il le développement de liens sociaux?
Voici quelques exemples de champs d’application à partir desquels nous souhaitons faire cet appel de contributions pour ce dossier thématique :
• Des contributions qui définissent les concepts de violence et d’agressivité;
• Des contributions qui illustrent des pratiques qui tentent de répondre aux diverses formes de violence, y compris la violence dite institutionnelle;
• Des contributions qui éclairent les relations paradoxales entre la répression de la violence et l’intervention sociale;
• Des contributions qui questionnent et mettent en débat certaines actions mises de l’avant pour contrer la violence y compris les pratiques de prévention.
• Des contributions qui font état de pratiques théoriques associées aux diverses manifestations de la violence.
Nous vous remettrons le guide
pour la présentation des articles sur demande; toutefois, nous précisons déjà
qu’aucun article ne devra dépasser 35 000 caractères (espaces compris), notes, bibliographie et tableaux inclus.
Datas
- mardi, 15 de novembre de 2005
Fonte da informação
- Revue Nouvelles Pratiques Sociales
courriel : nps [at] courrier [dot] uqam [dot] ca